Théo Van Rysselberghe[2], né à Gand le et mort à Saint-Clair au Lavandou (Var) le , est un peintre belge, connu pour avoir été l'un des principaux représentants du divisionnisme en Belgique.
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Théo Van Rysselberghe
Théo Van Rysselberghe, Autoportrait (1916), localisation inconnue.
Acquis aux idées anarchistes, ami intime d’Élisée Reclus et de Paul Signac, il donne des dessins à la presse libertaire dont Les Temps nouveaux de Jean Grave de 1897 à 1911[3].
Biographie
Théo Van Rysselberghe, de la famille Van Rysselberghe, est le frère de Charles Van Rysselberghe et Octave Van Rysselberghe, tous les deux architectes. Il épouse Maria Monnom en 1889. Ils ont une fille, Élisabeth (née en 1890), qui est la mère de Catherine, l'unique enfant d'André Gide. Elle a neuf ans lorsque ses parents deviennent des proches d'André Gide. Un double coup de cœur réciproque s'établit entre Maria et Gide d'une part, et entre Élisabeth et le même Gide d'autre part[4].
Après ses études à l'Académie des beaux-arts de Gand et à l'Académie de Bruxelles sous la direction de Jean-François Portaels et de Léon Herbo, Théo Van Rysselberghe participe à une exposition au Salon de Bruxelles pour la première fois en 1881. Vers 1886-1887, il découvre l'œuvre de Georges Seurat en compagnie d'Émile Verhaeren. Ami d'Octave Maus, il est un des membres fondateurs en 1883 du groupe bruxellois d'avant-garde Les Vingt. À la fin du XIXesiècle, le pointillisme de ses peintures fait place à une composition à larges touches allongées. Comme Georges Seurat et Paul Signac, il réalisa de nombreux paysages marins. Il a aussi réalisé des gravures qui sont moins connues.
Voyages au Maroc
L'année suivante, il voyage (en suivant les traces de Jean-François Portaels) en Espagne et au Maroc avec son ami Frantz Charlet et le peintre asturien Dario de Regoyos. Il admirait tout particulièrement les «vieux maîtres» au musée du Prado. À Séville, ils rencontrent Constantin Meunier, et son fils Charles, dit Karl, qui peignait une copie de la Descente de la Croix de Pedro de Campaña. De ce voyage en Espagne, il ramène les portraits suivants: Femme espagnole (1881) et La Sévillane (1882). Il reste quatre mois à Tanger, pour y pratiquer le dessin et la peinture des scènes pittoresques de la rue, de la kasbah et des souks: Cordonnier de la rue arabe (1882), Garçon arabe (1882), Repos de garde (1883).
Il y retourne à deux reprises, en 1883-1884 puis en 1887-1888.
Retour en Belgique
De retour en Belgique, il montre environ trente œuvres de son voyage au Cercle Artistique Littéraire et à Gand. Elles rencontrent un succès instantané, en particulier Les Fumeurs de kif, Le Vendeur d'oranges et un Paysage marin du détroit (soleil couchant), Tanger (1882). En , il expose ces scènes de la vie quotidienne méditerranéenne au salon de L'Essor à Bruxelles devant un public enthousiaste. À cette même époque, il se lie d'amitié avec l'écrivain et poète Émile Verhaeren qu'il allait plus tard représenter à plusieurs reprises. En , van Rysselberghe se rend à Haarlem afin d'étudier la lumière dans les œuvres de Frans Hals. Le rendu précis de la lumière continue à occuper son esprit. Là, il a également rencontré le peintre américain William Merritt Chase
.
Retour en France
Il peint alors ses premières œuvres pointillistes sur le modèle de Georges Seurat. Il fait ensuite partie du groupe La Libre Esthétique pour lequel il exécute une affiche (1896). Il s'installe à Paris en 1898 au 59, rue Scheffer, qu'il quitte en 1901 pour s'installer à la villa Aublet au 44, rue Laugier, dont l'architecte Louis Bonnier (1856-1946) réalise l'installation. En 1913, il fait construire à Auteuil un hôtel particulier au 14, rue Claude-Lorrain par Auguste Perret[5].
Son amitié avec Paul Signac porte aussi sur les idées anarchistes. Il participe à la presse libertaire et notamment régulièrement au journal Les Temps nouveaux de Jean Grave, à qui il donne des œuvres de 1897 à 1911. Il fréquente le géographe Élisée Reclus et le peintre Camille Pissarro, ainsi que Camille Platteel (1854-1943), amie de sa famille depuis de longue date, et maîtresse de Félix Fénéon[6]. En 1899, il réalise la couverture de La Morale anarchiste de Pierre Kropotkine[7],[8].
Provence
À la fin des années 1890, il s'établit en Provence à Saint-Clair[9] près du Lavandou et retourne vers une certaine forme de classicisme.
Sa fille Élisabeth, après avoir eu une fille, Catherine, avec André Gide, épouse en 1931 le romancier dunkerquois Pierre Herbart.
Ses principaux thèmes
Il peint de nombreux portraits qu'il consacre essentiellement à ses proches, dont celui d’Alice Sèthe[10]. Ce dernier met en valeur le décor, peint avec précision, ce qui contraste avec la volonté synthétique des pointillistes français[11]. Ses personnages n'ont pas l'«hiératisme» de ceux de Seurat comme le souligne Émile Verhaeren[12].
Outre le post-impressionnisme, le peintre sera également influencé par le japonisme, admirateur, en particulier d'Hiroshige. Ses paysages maritimes se simplifient, contrastant avec le luxe de détails de ses portraits[13].
Il a peint un certain nombre de groupes de nus féminins dont il fait son thème de prédilection à partir de 1910: L'Heure embrasée (1897), Baigneuse autour d'un rocher (1910), Baigneuses à Cavalière (1910). Il peint également quelques nus isolés (Nageuse au repos: 1922, L'Ablution ou Vénus accroupie: 1922). L'érotisme ne semble cependant peu présent, du moins pour l'écrivain André Gide qui parle à ce propos de «nus hygiéniques»[14]. Cette période voit la transition entre l'influence post-impressionnisme et une tendance vers le classicisme.
Théo van Rysselberghe a également illustré des livres, comme le recueil de textes d'Émile Verhaeren, l'Almanach en 1895, dessinant lettrines, arabesques et illustrations. Il décore ainsi certains catalogues d'exposition du groupe des XX.
Œuvres dans les collections publiques
En Belgique
Bruxelles: Musées royaux des beaux-arts de Belgique.( La Promenade et Portrait - Maria et sa fille Elisabeth, en grosses touches)
Genève, musée du Petit Palais: Portrait de la violoniste Irma Sèthe, 1894, huile sur toile; Maria van Rysselberghe et ses enfants, 1903; Maria van Rysselberghe aux tulipes, 1918; Nu au repos, 1914.
En Italie
Uffizi Florence
Musée d'art moderne Rome
Aux États-Unis
New York, Museum of Modern Art (MOMA) (autoportrait 1888-1889, Gros Nuages sur Christiana Fjord 1893, le café-concert 1896, ...)
Les baigneuses de T. van Rysselberghe 1910 (Mu.Zee, Ostende)
Annexes
Bibliographie
«La villa Théo dans la lumière», Revue du Conseil départemental du Var, n°4, hiver 2017-2018.
Robert Hoozee et Helke Lauwaert, Théo van Rysselbergue néo-impressionniste, Pandora éditions, 1993.
Ronald Feltkamp, Théo van Rysselberghe 1862-1926, catalogue raisonné, Paris, Les éditions de l'amateur, Bruxelles, Éditions Racine, 2003.
Ronald Feltkamp, Théo van Rysselberghe: monographie, Bruxelles, Éditions Racine, 2003.
Théo van Rysselbergue, Belgian Art Research Institute, Bozar Books, Mercatorfonds, Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, 2006.
Iconographie
Dornac, Portrait de trois-quart face, de Théo van Rysselbergue,, en blouse de travail dans son atelier rue Lauger à Paris, photographie, Oftringen, Fondation Catherine Gide.
Le nom officiel de cette famille pour l'état-civil est Van Rysselberghe. Remarquons aussi que la coutume en Belgique au XIXesiècle était d'écrire les Van avec majuscule au contraire de la Hollande où il était plus perçu comme une particule. En Belgique l'usage du petit van date du XXesiècle avec la fausse idée que cela est plus distingué. C'est aussi à partir du XXesiècle qu'on donne dans les publications un petit van à van Rysselberghe. Force est de constater que les publications faites de leur vivant usaient d'un grand Van et que le peintre signait ainsi également (voir passim la revue L'art moderne). Pour l'orthographe du nom dont usait le peintre lire: Théo Van Rysselberghe Catalogue raisonné, Ronald Feltkamp, éd. Racine) catalogue raisonné Théo van Rysselberghe Edition Racine Bruxelles 2003 ainsi que Monographie Théo van Rysselberghe Édition Racine Bruxelles 2003 l'on voit que Théo Van Rysselberghe usait tantôt de monogrammes avec grand Van tantôt de signatures avec grand Van et une ou deux signatures avec petit van: Signature Théo Van Rysselberghe. Dans sa préface Catherine Gide écrit toujours le nom de son grand-père avec grand Van.
Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social', «Le Maitron»: notice biographique.
Fabrice Picandet, Gide et les femmes: Élisabeth, sur e-gide.blogspot.fr.
Philippe Thiébaut, «Art nouveau et néo-impressionnisme, les ateliers de Signac», La Revue de l'Art, 1991-92, p. 72-78 note 34.
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