Bernardo Strozzi, dit il Capucino Genovese ou encore il Prete Genovese, né à Gênes en 1581 et mort à Venise en 1644, est un peintre baroque italien, de l'école génoise. L'essentiel de ses activités s'est déroulé à Gênes, puis à Venise à partir de 1631. Entre maniérisme et caravagisme, son style s'inspire fortement des œuvres de Pierre-Paul Rubens.
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Bernardo Strozzi (qui n'est en rien apparenté à la famille des célèbres marchands de Florence qui portent ce nom) est né à Gênes en 1581. Elève de Cesare Corte, il entre à l'âge de 15 ans, dans l'atelier de Pietro Sorri[1].
Deux ans plus tard, il s'engage dans la vie religieuse, chez les Frères mineurs capucins et peint de petits tableaux de dévotion pour le couvent de San Barnaba[1]. En 1610, après la mort de son père, il obtient l'autorisation de sortir du couvent pour s'occuper de sa mère et de sa sœur. C'est alors qu'il commence à exercer le métier de peintre: datant de cette époque, sa toile intitulée l'Adoration des bergers manifeste l'influence du franciscanisme. Afin de soutenir sa famille, il devient ingénieur au port de Gênes, entre 1615 et 1621, années durant lesquelles il fait la découverte des œuvres du peintre flamand Rubens. On cite de lui à Gênes un Portrait d'un évêque au Palais Durazzo; Joseph en prison et Saint Jean-Baptiste au Palais Balbi[2]. En 1625, il est accusé de pratiquer illégalement la peinture.
Vers 1630, une fois sa mère décédée, les capucins le rappellent à ses vœux de religion. Sur son refus de réintégrer la vie claustrale, il est attaqué en justice et condamné à trois années de prison. Au terme d'un bref emprisonnement dans la capitale ligurienne, et afin d'échapper à l'emprise des capucins génois, il s'enfuit, en 1631, à Venise, où il poursuivra sa carrière, avec le surnom de il prete genovese (le prêtre génois).
Dans la cité des doges, après la commande d'un portrait faite par le musicien Claudio Monteverdi, la renommée de Strozzi grandit, et il peint de nombreux portraits de Vénitiens. Il a également peint de plus grandes compositions. Il a d'ailleurs abordé les genres les plus divers: compositions religieuses, sujets mythologiques ou allégoriques, scènes de genre, natures mortes, portraits et académies. À Venise, l'église S. Benedetto conserve son Saint Sébastien, et l'on mentionne encore certains de ses ouvrages à Novi et à Voltri[2].
Il se réconcilie avec le clergé, puisque lui sera décerné, en 1635, le titre de monsignore[3].
Lors de sa formation, il est influencé par le maniérisme tardif de l'École siennoise comme dans les fresques de la villa Centurione en 1617[1], et par le luminisme des œuvres de Luca Cambiaso. Il se rapprocha aussi de la peinture de Procaccini et de Cerano comme dans l'ébauche pour les fresques perdues de Saint Dominique en 1620[1].
À Gênes, après avoir vu des œuvres du Caravage, et à la suite du passage d'artistes caravagesques comme Battistello et Gentileschi, il s'intéressa à la représentation du réel. Strozzi s'est montré ensuite sensible à des influences diverses: Rubens, et même Rembrandt, notamment dans La cuisinière et Le joueur de fifre, deux toiles qui se trouvent au Palazzo Rosso de Gênes.
Durant son séjour vénitien, il aurait apporté à ses peintures davantage de lumière, de soleil, de couleurs, ce qui aurait encore accentué l'influence rubénienne sur son œuvre.
Œuvres
À Gênes
Le Denier de César, Musée des beaux-arts de Chambéry, France
Saint François d'Assise adorant le crucifix, v. 1615, huile sur toile, 124 × 92 cm, Musée national d'Australie-Méridionale, Adélaïde[4]
Adoration des bergers (v.1616-1618), huile sur toile, 97,8 x 139,4cm, Walters Art Museum, Baltimore
Vierge à l'Enfant avec saint Jean, v. 1620, huile sur toile, 158 × 126 cm, Palazzo Rosso, Gênes[5]
La Madone de la justice, 1620-1625, toile, 224 × 133 cm, musée du Louvre
Saint Jean Baptiste, 1620-1625, huile, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg[6]
La Cuisinière, v. 1625, huile sur toile, 176 × 185 cm, Palazzo Rosso, Gênes
Saint Jean-Baptiste enfant (avant 1630), attribué à Bernardo Strozzi, huile sur toile, musée Antoine-Lécuyer, Saint-Quentin (Dépôt du Musée du Louvre (Inv. 688), 1872)
Adoration des bergers, 1615. Walters Art Museum
La cuisinière 1624. Palazzo Rosso, Gênes
Sainte couronnée de roses, Musée des beaux-arts de Caen.
À Venise
L'Ange gardien, 1628-1632, huile sur toile, 129 × 213 cm, Musée des beaux-arts de Houston[7]
Le Repas chez Simon, v. 1630, 272 × 740 cm, Gallerie dell'Accademia de Venise. Se trouvait dans la chapelle du palais Gorleri di Diano à Gênes[8]
Portrait de Francesco Erizzo (v.1635), huile sur toile, Gallerie dell'Accademia de Venise.
Ératosthène enseignant à Alexandrie (v.1635), huile sur toile, 78,9 × 99,4 cm, Musée des beaux-arts de Montréal
David tenant la tête de Goliath, v. 1635, huile sur toile, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg[6]
David tenant la tête de Goliath, 1631-1641, Musée d'art de Cincinnati[10]
Sainte Seconde et un ange, 1635-1640, huile, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg[6]
La Libération de saint Pierre, v. 1635, huile sur toile, 149 × 138 cm, Galerie d'Art de Nouvelle-Galles du Sud, Sydney[11]
La Parabole de l'invité indigne, 1636, huile sur toile, 127 × 190 cm, musée des Offices, corridor de Vasari, Florence. ébauche pour le plafond aujourd'hui perdu, de l'église des Incurables à Venise
Saint Laurent distribuant les aumônes, 1638-1640, huile sur toile, 215 × 165 cm, Église San Nicolò da Tolentino, Venise[8]
Portrait de Chevalier, v. 1640, huile sur toile, 277 × 147 cm, Gallerie dell'Accademia de Venise. Probablement Giovanni Grimani[8]
L'Annonciation, v. 1644, huile sur toile, 120 × 145 cm, Musée des beaux-arts de Budapest[12]
Le Repas chez Simon, 1630 Gallerie dell'Accademia de Venise
Portrait de Francesco Erizzo, 1635 Gallerie dell'Accademia de Venise
Œuvres non datées
Extase de saint François, Philbrook Museum of Art, Tulsa;
Incrédulité de saint Thomas, Compton Verney Museum, Warwick;
Parabole des invités du mariage, National Gallery of Australia, Canberra, Australie;
Le Christ donnant les clés du paradis à saint Pierre, University Wisconsin Gallery
Allégorie de la renommée, National Gallery, Londres
Sainte Rosalie, Musée des beaux-arts de Caen
Sainte Catherine d'Alexandrie, Columbia Museum of Art
Saint Jean-Baptiste, huile sur toile, 73 × 56 cm, Musée des beaux-arts, Rouen
Dresde: Bethsabée demande à David de laisser la couronne à son fils Salomon; Rebecca et le serviteur d'Abraham au puits; David avec la tête de Goliath; La joueuse de violoncelle;
Florence: Le pharisien présentant la monnaie à Jésus; Buste d'une sainte; Saint Antoine; Les disciples d'Emmaüs; Vanitas;
Gênes: Deux Saints martyrs; Le Christ mort; Jésus et la Samaritaine; La Charité; Une cuisinière; Pastoureau jouant du fifre; Saint Thomas; L'apôtre Saint Paul; Saint François et le Crucifix; La Vierge, l'Enfant Jésus et Saint Jean-Baptiste; La Madone et Saint Laurent; L'Annonciation; Les disciples d'Emmaüs; Reniement de Saint Pierre; Joseph expliquant aux prisonniers leurs songes; La bénédiction de Jacob; Têtes de prophètes; Pifferaro; Saint Thomas incrédule; Saint Laurent distribuant ses aumônes; La Sainte Famille;
(Gallerie dell'Accademia): Festin dans la maison du pharisien, Portrait du doge Erizzo, Saint Jérôme;
(Fondation Querini-Stampalia): Madone et l'Enfant;
(Musée Civique): Portrait de prélats; Deux saints; Madone; l'Enfant Jésus et Saint Jean; Saint Laurent distribuant ses aumônes;
(Libreria Secchia): La Vigilance et la Patience; La Renommée et le Bonheur (plafond de la grande salle);
Vérone: Portrait d'un géographe;
Vicence: Artémise;
Vienne; Moïse enfant conduit devant Pharaon; Le doge Francesco Erizzo; Jean-Baptiste explique sa mission aux lettrés; Portrait d'homme; Le joueur de luth; La pauvre veuve de Sarepta; Judith; Salomé avec la tête de Jean-Baptiste.
Portrait de Saint Jérôme. Ca' Rezzonico. Pinacoteca Egidio Martini
Portrait de Claudio Monteverdi, 1640 Tyrolean Museum Ferdinandeum Innsbruck.
Élie et la pauvre veuve de Serepta, 1640-44 Kunsthistorisches Museum.
Tobie guérit son père, musée du Prado, Madrid.
Bibliographie
Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres,sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol.13, Paris, éditions Gründ, , 4eéd., 13440p. (ISBN978-2-7000-3023-5), p.315-316
Le Caravage et la peinture italienne du XVIIesiècle, Louvre, éditions Ministère D'état-Affaires Culturelles. Paris, , 260p.
L. Venturi, La peinture italienne, du Caravage à Modogliani, Genève, Skira, 1952.
O. Grosso, Il quadro di Erminia fra i pastori e la pittura dello Strozzi nel decennio 1620-1630, Gênes, 1942.
G. Migoni, Bernado Strozzi, Illustratione Italiana, N° 28, 1948.
J. Spicer, Bernardo Strozzi: Master Painter of the Italian Baroque, Baltimore, The Walters Art Gallery, 1995. (OCLC 33225331)
R. Pallucchini, La pittura veneziana del Seicento, Milano, Electa, 1993. (OCLC 29675234)
C. Krawietz, Bernardo Strozzi, in Jan Shoaf Turner (éd.), The Dictionary of Art, Londres, 1996.
M. S. Hansen and J. Spicer (éd.), Masterpieces of Italian Painting, The Walters Art Museum, n° 43, Londres 2005.
Notes et références
Giovanna Nepi Sciré, La Peinture dans les Musées de Venise: Biographies, Editions Place des Victoires, , 605p. (ISBN978-2-8099-0019-4), p.591?
Le Caravage et la peinture italienne du XVIIesiècle, Louvre, éditions Ministère D'état-Affaires Culturelles. Paris, , 260p..
Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres,sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol.13, Paris, éditions Gründ, , 4eéd., 13440p. (ISBN978-2-7000-3023-5), p.315-316.
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