Plaque 5 rue Racine (6e arrondissement de Paris), où il vit de 1954 à 2005.
Boris Taslitzky naît de parents juifs russes émigrés après l'échec de la révolution de 1905. Son père, ingénieur, meurt dans les tranchées durant la Première Guerre mondiale, comme engagé volontaire[2]. Le jeune Boris devient pupille de la Nation. Il commence à peindre à l’âge de quinze ans et fréquente les académies de Montparnasse, visite le Louvre et copie les grands maîtres, notamment Rubens, Delacroix, Géricault ou Courbet[3], puis entre en 1928 à l'École des beaux-arts de Paris. En 1933, il adhère à l'AEAR, Association des écrivains et artistes révolutionnaires, dont il devient secrétaire général de la section des Peintres et Sculpteurs, et en 1935 au Parti communiste français[4].
En 1936, lors de la présentation de Quatorze Juillet, pièce de Romain Rolland, il participe à l'exposition qui réunit notamment Picasso, Léger, Matisse, Braque, Jean Lurçat, Laurens et Pignon dans le hall du théâtre de l'Alhambra. Il participe activement aux débats de la Maison de la Culture qui préfigurent la politique culturelle du Front populaire[5]. Il réalise en 1937 des dessins d'illustration pour le journal communiste Ce soir d'Aragon et Jean-Richard Bloch. Il est en 1938 secrétaire général des Peintres et Sculpteurs de la Maison de la Culture de Paris[6].
Mobilisé à Meaux, Boris Taslitzky est fait prisonnier en juin 1940, s'évade en août et s'engage dans la Résistance au sein du Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France. Arrêté en novembre 1941, condamné à deux ans de prison pour des «dessins de propagande communiste»[2], il est transféré dans les prisons de Riom et de Mauzac, puis au centre de Saint-Sulpice-la-Pointe, et le déporté à Buchenwald où il parvient à faire quelque deux cents dessins qui témoignent de la vie des camps. «Si je vais en enfer, j’y ferai des croquis. D’ailleurs, j’ai l’expérience, j’y suis déjà allé et j’y ai dessiné!…», dira-t-il plus tard. Sa mère meurt à Auschwitz[7],[8],[9].
Après-guerre, en 1946, Aragon fait éditer une centaine de ses dessins de Buchenwald[4]. Boris Taslitzky expose en 1946 ses œuvres inspirées par la Résistance et la déportation. Il reçoit la même année le Prix Blumenthal de la peinture et est secrétaire général de l'Union des arts plastiques, suite de l'AEAR. Il est alors, avec André Fougeron, Jean Vénitien et Jean Amblard, l'un des défenseurs du réalisme socialiste en France. Il dénonce aussi par ses œuvres le colonialisme[2].
De 1971 à 1980, Boris Taslitzky enseigne le dessin à l'École nationale supérieure des arts décoratifs[2]. Décoré déjà de la croix de guerre 1939-1945 et de la médaille militaire, il reçoit en 1997 les insignes de chevalier de la Légion d'honneur au titre de la Résistance et de la déportation.
Son parcours est marqué par les bouleversements de l’histoire du XXesiècle. À la fois témoin et acteur de cette histoire, il se voulait conscient de sa responsabilité d’homme et d’artiste[10].
Distinctions
Chevalier de la Légion d'honneur(1997).
Croix de guerre 1939-1945.
Médaille militaire.
Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres.
Exposition rétrospective
En 2022, le musée La Piscine à Roubaix organise une exposition rétrospective de son œuvre, du au : «Boris Taslitzky (1911-2005): l'art en prise avec son temps»[2],[11].
Ouvrages
Boris Taslitzky, Tu parles... chronique, Paris Les Éditeurs français réunis, 1959; rééd. Paris, L'Harmattan, 2004, 220 p. (ISBN2-7475-7089-4)
Taslitsky et Guillevic, L'Âge mûr (sept sonnets de Guillevic datant de 1954, 29 dessins de Taslitzky dont un portrait de Guillevic), Paris, Éditions Cercle d'Art, 1955 (n. p.).
Boris Taslitzky, Tambour battant, (1 dessin de Taslitzky) Paris, Les Éditeurs Français Réunis, 1962; rééd. Paris, L'Harmattan, 2004, 138 p. (ISBN2-7475-7147-5)
Boris Taslitzky, Dessins faits à Buchenwald, textes de Christophe Cognet, Lionel Richard, Annette Wieviorka, Aragon, Julien Cain, Jorge Semprún, Maurice Kriegel-Valrimont, etc., Paris, Éditions Biro, 2009, 251 p.(ISBN978-2-351-19054-8)
Musées
Musée national d'art moderne, Paris[12],[13]: Le petit camp à Buchenwald, 300 x 500 cm (1945) et 92 dessins conservés au Cabinet d'art graphique.
Musée d'art moderne de la ville de Paris[14]: Commémoration de la Commune au cimetière du Père Lachaise en 1935, 130 x 197,5 cm (1936), Le télégramme, 27 x 37 cm (1936), L'homme au marteau piqueur, 130 x 81 cm (1958) et 6 dessins.
Musée du Quai Branly - Jacques-Chirac, Paris[15]: Emeutes à Oran, Algérie, 114 x 147 cm (1952) et deux dessins.
Musée de l’histoire de l’immigration, Paris[16],[17]: Le Délégué (1948), Le four électrique dans une usine de locomotive (1949).
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne: Pesée à la prison de Riom, originaux des dessins de Buchenwald.
Musée de l'Histoire vivante, Montreuil-sous-bois: La mort de Danielle Casanova (1950).
Tate Gallery, Londres[18]: Les Grèves de juin 1936 (1936), La mort de Danielle Casanova, étude (1949), Riposte (1951).
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