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Jean Vénitien est un peintre et illustrateur français né le à Constantine (Algérie) et mort le à Chevreuse.

Jean Vénitien
Naissance
Décès
(à 84 ans)
Chevreuse (Yvelines)
Nom de naissance
Jean Louis Léon Vénitien
Nationalité
Française
Activités
Peintre, illustrateur
Autres activités
Enseignant à l'Institut des hautes études cinématographiques et à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris
Formation
École supérieure des beaux-arts d'Alger, École nationale supérieure des beaux-arts et École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris
Mouvement
Réalisme socialiste, puis postimpressionnisme - École de Paris
Distinctions
Prix du Gouvernement de l'Algérie, 1932

Influencé par le postimpressionnisme et proche des peintres de la réalité poétique, une part de son œuvre (de 1946 aux années 1950) le rangea d'abord, avec André Fougeron, Boris Taslitsky et Jean Amblard, parmi les tenants du réalisme socialiste en France.


Biographie


Alger, la basse casbah.
Alger, la basse casbah.

L'Algérois


l'École supérieure des beaux-arts d'Alger.
l'École supérieure des beaux-arts d'Alger.

De lointaine ascendance italienne  une famille Di Stefano de Catane (Sicile) venue s'établir à Venise et dont un membre gagne la France où il est « dit Le Vénitien »[1]  Jean Vénitien naît à Constantine de l'union de Paul Vénitien, géomètre, et d'Alix Giraudet (morte en 1932). Il est encore tout jeune enfant lorsque ses parents partent s'installer dans la basse casbah d'Alger où Paul Vénitien devient décorateur de scène, notamment pour l'opéra d'Alger. Mobilisé au cours de la Première Guerre mondiale, ce dernier meurt, âgé de 33 ans, en 1919 des suites des inhalations de gaz de combat, faisant que Jean devient en novembre de cette année-là pupille de la Nation. Tout en poursuivant ses études secondaires, il suit les cours de l'École supérieure des beaux-arts d'Alger[2].

Paris, l'École nationale supérieure des beaux-arts.
Paris, l'École nationale supérieure des beaux-arts.
Paris, square Desnouettes
Paris, square Desnouettes

Le Montmartrois


Jean Vénitien arrive à Paris en 1931 et entre dans la section peinture de l'École nationale supérieure des beaux-arts, portant aussitôt et durablement un vif intérêt pour la règle du nombre d'or appliquée à la peinture. Montmartrois[3], il épouse en 1931 une jeune fille originaire d'URSS et du nom de Tarkanoff (un fils, Jacques, leur naîtra en 1945), tandis qu'une bourse du Gouvernement de l'Algérie, qui lui attribuera son prix annuel en 1932, le soutient dans ses études : il est de la sorte également admis en 1932 à l'École nationale supérieure des arts décoratifs. Ces études qu'il finance en effectuant des travaux de peinture en bâtiment sont interrompues par son service militaire où il est brigadier-chef dans le train des équipages[2].

La première attirance politique nationaliste de Jean Vénitien pour les Croix-de-Feu du colonel François de La Rocque le fait adhérer durant quatre mois de l'année 1935 à la Ligue des Volontaires Nationaux, avant que les amitiés russes de son épouse ne fasse glisser sa sympathie vers l'extrême gauche. En peinture, il côtoie les peintres de la réalité poétique (Maurice Brianchon, Christian Caillard, Jules Cavaillès, Raymond Legueult, Roger Limouse, Roland Oudot, André Planson, Kostia Terechkovitch, commence à se faire un nom en tant que portraitiste et à participer aux salons parisiens (Salon des Tuileries, Salon des indépendants, Salon d'automne)[2].

C'est à son retour de mobilisation de 1939 en Algérie, dans le Service auxiliaire du train des équipages, que Jean Vénitien, avec son épouse, se rapproche du communisme. S'il évoquera lui-même l'exécution de deux artistes peintres communistes par l'occupant allemand comme initiateur de son militantisme, il n'adhère au Parti communiste français qu'en , son engagement dans l'Union des arts plastiques (syndicat des peintres d'obédience communiste dont le secrétaire général est son ami André Fougeron) suivant peu après. Installé au 4, square Desnouettes dans le 15e arrondissement de Paris[4], il est dès 1945 professeur de dessin et d'anatomie à l'Institut des hautes études cinématographiques encadré alors par d'autres militants communistes comme Georges Sadoul et Léon Moussinac, puis, au début des années 1950, professeur de dessin délégué à la Ville de Paris et à l'école communale de la rue de la Fraternité à Romainville[2].


L'art du portrait : réalisme socialiste et dissemblance


Les expositions collectives d'artistes communistes auxquelles va alors participer Jean Vénitien, notamment à la Maison des Métallurgistes à Paris, ses toiles militantes comme Le Fusillé, Le Jugement de Paris, Nous voulons la paix[5], Jacques Duclos à la tribune[6],[7], La Mort de Marx, La Mort d'Alfred Gadois, sont significatives de sa représentativité du réalisme socialiste en France que tant Francis Parent et Raymond Perrot, qui distinguent en lui « l'un des artistes contre qui, en 1948, la critique bourgeoise se déchaîne »[8], que Bernard Dorival[9] ou encore le Dictionnaire Bénézit[10] s'accordent à retenir comme trait dominant de son historicité.

Rappelant pour sa part le propos d'André Stil - « Le portrait, c'est un des sommets du réalisme socialiste »[11] - Jeannine Verdès-Leroux situe communément deux tableaux (tous deux contemporains du Portrait de Staline par Pablo Picasso) - Hommage à Marcel Cachin d'André Fougeron et Jacques Duclos à la tribune de Jean Vénitien « où l'on voit le député haranguer l'Assemblée nationale avec pugnacité » - comme peints « au plus fort de cette période marquée par ce qui fut appelé le culte de la personnalité » et comme archétypaux de la charge que reçoivent les artistes engagés de « trouver un pôle d'idéalisation et un pôle sinon épique, du moins de combat ». On observe ainsi que dans ces deux toiles, « il convient non de faire "ressemblant", mais de donner à voir les qualités du sujet »[7]. Cette relégation en seconde importance du "ressemblant" consterne cependant un Pierre Daix qui restitue son regard désapprobateur sur les deux mêmes toiles : « était-ce des portraits réalistes ? Reconnaissait-on un dirigeant communiste comme Duclos dans ce gesticulateur verdâtre ? Je me payai un éreintement politique acéré marquant le divorce flagrant entre les intentions et l'exécution »[6].

Après avoir peint un Portrait de Jules Moch qui lui est reproché, après également avoir participé à plusieurs voyages organisés en Europe de l'Est par le PCF, Jean Vénitien s'éloigne de celui-ci à partir de 1955. En 1958, avec sa nouvelle compagne, Marcelle Capy, il s'installe définitivement au prieuré Saint-Saturnin de Chevreuse qu'il va s'employer à sauver de la ruine[2],[12].


Le Chevrotin


Saint-Antoine-l'Abbaye.
Saint-Antoine-l'Abbaye.

Ami de Roger Limouse, sa peinture va alors, outre des portraits majoritairement féminins et des natures mortes, s'orienter essentiellement vers le paysage à la faveur de ses nombreuses villégiatures en France (Arcachon, Pornic, Évian, Marcilly-sur-Eure, les bords de Seine, les environs de Saint-Antoine-l'Abbaye, village de l'Isère où il acquiert une résidence) et en Belgique (Bruges). À l'instar de chez Michel-Henry, des toiles associent un bouquet de fleurs au premier plan à un paysage en arrière-plan. Il est dans les années 1980 professeur à l'École nationale supérieure des beaux-arts où son enseignement fait encore ressortir sa passion pour la règle du nombre d'or. Il meurt en au prieuré Saint-Saturnin qui, après avoir été son atelier durant quinze ans, deviendra un centre d'art contemporain[12].


Contributions bibliophiliques


Raymond Nacenta mentionne une édition du livre Et l'acier fut trempé de Nicolaï Ostrovski illustrée par Jean Vénitien sans préciser le nom de l'éditeur ni la date de parution. Ce livre semble introuvable aujourd'hui[13].


Expositions



Expositions personnelles


Chevreuse, le prieuré Saint-Saturnin.
Chevreuse, le prieuré Saint-Saturnin.

Expositions collectives


La Maison des Métallurgistes à Paris.
La Maison des Métallurgistes à Paris.

Citations



Récompenses



Collections publiques



Algérie



États-Unis



France


Chevreuse, le prieuré Saint-Saturnin
Chevreuse, le prieuré Saint-Saturnin

Roumanie



Notes et références


  1. Dit par Jean Vénitien dans le film d'Alain Rémond Jean Vénitien, l'homme à la casquette rouge, AAA Radio Vidéo, 1990.
  2. Claude Pennetier (dir.), Le Maitron. Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, vol.12, Éditions de l'Atelier, 2016.
  3. André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Éditions André Roussard, 1999.
  4. Musée d'art moderne de la ville de Paris, Salon des Tuileries - XXIe exposition, catalogue, n°552, p. 41.
  5. Tableau reproduit dans Les Lettres françaises, no 309, .
  6. Pierre Daix, J'ai cru au matin, collection « Vécu », Robert Laffont, 1976, p. 321.
  7. Jeannine Vergès-Leroux, Au service du Parti - Le parti communiste, les intellectuels et la culture (1944-1956), Librairie Arthème Fayard / Éditions de Minuit, 1983, pp. 304-306.
  8. Francis Parent et Raymond Perrot, Le Salon de la Jeune Peinture. Une histoire, 1953-1983, Éditions Jeune Peinture / Imprimeurs libres, 1983, p. 8.
  9. Bernard Dorival, Les peintres du XXe siècle. Du cubisme à l'abstraction, 1914-1957, Éditions Pierre Tisné, 1957, p. 92.
  10. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.14, p. 114.
  11. André Stil, André Fougeron - le pays des mines, préface du catalogue d'exposition, Fédération régionale des mineurs du Nord et du Pas-de-Calais, Lens, 1951, p. 24.
  12. Ville de Chevreuse, Le prieuré Saint-Saturnin.
  13. Raymond Nacenta, School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris since 1910, Oldbourne Press, 1960.
  14. « A cocktail preview of paintings by Jean Vénitien at the Frank Partridge Gallery », The New York Times, 30 mars 1967, p. 49.
  15. Patrick-F. Barrer, « L'Histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours », Arts et Images du Monde, 1992, p. 308.
  16. Szymon Piotr Kubiak, Loin de Moscou. Gérard Singer et l'art engagé, Êditions de la Maison des sciences de l'homme, Centre allemand d'histoire de l'art, Paris, 2020, p. 118.
  17. Jeannine Verdès-Leroux, « L'art de parti. Le Parti communiste français et ses peintres, 1947-1954 », Les fonctions de l'art, Actes de la recherche en sciences sociales, no 28, 1979, pp. 49-50.

Annexes



Bibliographie



Filmographie



Liens externes





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