Il entre en 1982 à l'École Nationale Supérieure des Arts décoratifs de Paris, qu'il quittera l'année suivante pour co-fonder le groupe de peintres Les Frères Ripoulin, un collectif auquel appartenaient aussi Pierre Huyghe et Nina Childress[1]. Ce groupe sera remarqué par Keith Haring et exposera notamment dans sa galerie new-yorkaise Tony Shafrazi[2]. Vers 1988, Claude Closky se sépare du groupe pour entamer un travail plus indépendant.
Il enseigne aux Beaux-Arts de Paris depuis 2005.
Démarche
Claude Closky fraye avec l’immatérialité, à l’aise avec les supports électroniques, les images, textes, chiffres, et sons qu'il prélève dans notre environnement. L’œuvre de Closky n’en est pas moins concernée par sa spécificité matérielle, son degré de visibilité, et la manière dont elle occupe l’espace[3].
Closky s'empare sans complexes des codes de la publicité, de supports tels que l'affiche, le calicot, le magazine, des moyens de production et de diffusion du quotidien, sans se dissocier de ce qu’il détourne. Ses autoportraits (ayant perdu la tête, en top-modèle comblée par son esquimau géant, en haricot, en détenteur satisfait d’objets d’un catalogue[4]...), ses interventions dans la presse telle L’Œil de Claude ou en shopping boy dans un magazine féminin, le montrent aliéné au monde qu’il décrit. Il use une forme d’humour qui repose à la fois sur la proximité avec ce qu’il vise et la retenue du jugement personnel. Quant à la réserve de Closky, au prix d’un déficit assumé, elle représente une méthode d’imprégnation formidable, et lui permet d’opérer un gros plan sur les choses: une vision qui sème le doute[5].
Il s'intéresse également aux accumulations et aux classements qu'il rationalise jusqu'à l'absurde: «les 1 000 premiers nombres classés par ordre alphabétique», par exemple, ou encore «Tableaux comparatifs», publié par Point d'Ironie, qui reprend les tableaux comparatifs de la Fnac pour leur seule valeur plastique. Closky simplifie la grammaire des choses qui nous environnent et les fait apparaître comme les mots d’une langue invisible et muette.
Son scepticisme envers la production d'objet, l'occupation de l'espace, les effets spectaculaires, le conduisent à travailler sur et avec internet à partir de 1997. Après un premier projet en ligne sur le site de la Dia Art Foundation (New York)[6], tous les suivants seront réalisés en collaboration avec Jean-Noël Lafargue[7].
En 2000, le Mudam (Musée d'art moderne Grand-Duc Jean, à Luxembourg) lui confie la conception et la direction de son site Internet ainsi que la responsabilité éditoriale d'une revue en ligne, Mudam, qui donnera son nom actuel au musée, et d'une galerie d'œuvres en ligne spécialement commanditées pour le site à des artistes aussi variés que Peter Kogler, Paul Devautour ou David Shrigley. Ces sites seront inaugurés lors de la 49e Biennale de Venise, dans le pavillon Luxembourgeois, en 2001. Lorsque le bâtiment construit par Ieoh Ming Pei musée a pu être ouvert au public, en 2006, ces sites web expérimentaux, qui permettaient au musée d'exister sans murs, ont été remplacés par un site plus «corporate».
"Manège", 2006, seize écrans plats stéréo commandés par ordinateur, vue d'exposition au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, Paris
En 2004, Claude Closky transforme le site internet du Magasin, centre d'art contemporain de Grenoble, en espace d'exposition. Il invite différents artistes à réaliser une œuvre affichée en page d’accueil du site Internet du CNAC, à raison d'une création par semaine pendant un peu plus d'une année. Seront présentés notamment John Armleder, Monica Bonvicini, Young-Hae Chang Heavy Industries, Eric Duyckaerts, Sylvie Fleury, Thomas Hirschhorn, Pierre Huyghe, Koo Jeong-A, Ken Lum(en), Miltos Manetas(en), Mathieu Mercier, Aleksandra Mir(en), Jonathan Monk, Gianni Motti, Jean-Luc Moulène, Antoni Muntadas, Maurizio Nannucci, Olaf Nicolai, Julian Opie, Gerwald Rockenschaub, Rafael Rozendaal.
Depuis 2005, il enseigne au poste de professeur à l'École nationale supérieure des beaux-arts (Paris).
En 2005, son œuvre Plus beau, commandée par le ministère de la Culture dans le cadre de la loi dite du 1%, est inaugurée dans les nouveaux locaux de l'institution. En , il est lauréat du prix Marcel-Duchamp. Le centre Pompidou lui permet alors de réaliser une installation, Manèges, qui consiste en seize écrans accrochés sur les murs d'une grande pièce, chaque écran montrant à tour de rôle une «action» de quelques secondes[8].
Il est commissaire en 2012 de l'exposition pour célébrer les 10 ans du Pavillon, Laboratoire de création du Palais de Tokyo (Paris), qui investit 74 espaces différents[9], autant que d'artistes participants: Ziad Antar, Hsia-Fei Chang, Isabelle Cornaro, Andreas Fogarasi, Agnieszka Kurant, Adriana Lara, Seulgi Lee, Benoît Maire, Charlotte Moth, Jorge Satorre, Denis Savary, Jiří Skála, Koki Tanaka, Apichatpong Weerasethakul, etc. En 2020 il est commissaire de l'exposition X au Frac des Pays de la Loire[10].
Publishing as an Artistic Toolbox: 1989-2017, Kunsthalle Wien, Wien, 2017. Commissaire d'exposition: Luca Lo Pinto[49].
HyperPavilion, Biennale de Venise, 2017. Commissaire d'exposition: Philippe Riss-Schmidt[50].
Potentiels Evoqués Visuels[51], Série d'expositions dans l'espace public (Paris, Clichy, Shanghai, La Louvière, Montréal depuis 2016) conçues par Elsa Werth[52].
Bregenz Biennale, Vorarlberg Museum, 2016. Commissaire d'exposition: Bernhard Garnicnig[53].
The Housebreaker, Riga Art Space, Riga. Commissaire d'exposition: Gaël Charbau[54].
Immutable Mobiles, Memphis, Linz, 2015. Commissaires d'exposition: Axel Stockburger, Kai Maier-Rothe[55].
Invitation au voyage Centrale for contemporary art, Brussels, 2015. Commissaire d'exposition: Alfred Pacquement[56].
Un Nouveau festival 2015: Air de jeu Centre Pompidou, Paris. Commissaires d'exposition: Michel Gauthier, Julien Prévieux.
A Walk around the Contemporary Art World after Paradigm Shift, Taguchi Hiroshi Art Collection Museum of Fine Arts, Gifu, 2015.
Artists & Editions, A Publication in Memory of Steven Leiber (1957-2012) de Young - Legion of Honor, 2014. Curated by Robin Wright[57].
Honey! I rearranged the collection! Multimedia Art Museum, Moscou (MMAM), Moscou, 2014. Commissaires d'exposition: Ami Barak.
谜途 时间·空间·织毯 [Tapis et tapisseries d'artistes], Power Station of Art, Shanghai, 2014. Commissaires d'exposition: Anne Dressen, Gong Yan.
Claude Closky Barking and Meowing - Holly Crawford - AC Institute, New York City, 2012 (ISBN978-1-939901-09-5)
Blackywall - Sihab Baik - Rrose Editions, Paris, 2015
And - Éditions Laurent Godin, Paris, 2013
Claude Closky, Yazı mı Tura mı - Ali Akay - Éditions Akbank Art Center, Istanbul, 2010
Claude Closky, 8002-9891 - Essai: Michel Gauthier, design graphique: Jérôme Saint-Loubert Bié, direction de la publication: Julie David, éditions Mac/Val, Vitry, 2008 (ISBN978-2-91632-437-1)
Climb at your own risk - Eduardo Cicelyn, Katy Siegel & Paul Mattick, interview de Marie Muracciole - Electa, 2007 (ISBN978-8-83705-154-9)
Claude Closky - Jean-Pierre Bordaz, Marie Muracciole, François Piron, Katty Siegel & Paul Mattick - Édition Centre Georges Pompidou, 2006 (ISBN978-2-84426-301-8)
Hello and Welcome - Carole Boulbès, Lynne Cooke, Alexandra Midal, Frédéric Paul, François Piron, David Platzker, Eric Troncy - coédition domaine Kergéhénec/Le Parvis, 2004 (ISBN978-2-90657-403-8)
Claude Closky - Frédéric Paul - Hazan, 1999 (ISBN978-2-85025-680-6)
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