Cristofano Allori est le fils de Maria et du peintre Alessandro di Cristofano Allori, un élève du célèbre Agnolo di Cosimo, connu sous le nom de Bronzino. Alessandro hérita de ce surnom de «Bronzino» et le transmettra à son fils. Après la mort de Bronzino (1572) et de Vasari (1574), Alessandro pouvait se targuer d'être un des meilleurs peintres de Florence et de jouir d'une grande estime à la cour florentine et fit entrer très tôt son fils dans son atelier. Dès 1590, Cristofano signait son premier tableau, le Portrait du comte Hugo de Toscane. Dans l'atelier, il assimila la technique de dessin de son père et se consacra à la copie des tableaux de Raphaël et de fra Bartolomeo, à l’étude des œuvres de Bronzino et de Ligozzi. En 1596 il réalisa le portrait de Francesco e Caterina de' Medici.
Cristofano était attentif aux exemples de Il Cigoli et de Santi di Tito; en sorte que gagnant en expérience et suivant l'évolution du goût qui privilégiait désormais un style pictural avec un trait plus tendre et une palette de couleur plus douce, il finit par être insatisfait de la «maniera» de son père, admirateur de Michel-Ange qui utilisait une palette de couleurs froides. Ce dernier pris mal ces critiques qui pouvaient sembler le discréditer. De son côté, Cristofano «déclarait simplement à qui lui en parlait, que son père, dans l'art de la peinture, était un hérétique»[1]. Finalement, un jour de 1600, il partit rejoindre l'atelier de Gregorio Pagani (1558-1605), un représentant de l'école florentine du maniérisme tardif, qui visait à combiner la richesse de coloris de l'école vénitienne avec l’attention au dessin typique de la tradition florentine.
Il beato Manetto guarisce uno storpio muto est le premier fruit de son travail indépendant de son père, qui est représenté, selon Baldinucci, dans la figure de Manetto, «vieillard chenu en petite barbe»[2] et, bien que sorti de l’atelier de Pagani, «la toile ne présente que de faibles traces du style de Gregorio»[3], les parts essentielles, telles que la composition et la matière picturale, épaisse et pleine de lumière, démontrent le rôle crucial et traditionnellement réconnu à le Cigoli pour la maturation Cristofano '[4] sans oublier «la sévère concentration des visages, typique du Passignano[5].
Les Médicis le chargent de la décoration du Palais ducal et lui passent diverses commandes entre 1609 et 1613. Du vivant de Cosme II, il réalise une série de portraits du couple qu'il forme depuis 1608 avec Marie Madeleine d'Autriche, "pour envoyer en Allemagne"[6].
Ses œuvres se distinguent par leur stricte adhérence à la nature et par la délicatesse et la perfection technique de leur exécution. Son adresse technique est démontrée par le fait que ses copies de tableaux du Corrège semblent avoir été réalisées par le Corrège lui-même. L'extrême maniaquerie de Allori a limité le nombre de ses œuvres.
Son chef-d'œuvre est probablement Judith et la tête d'Holopherne, dont existent deux exemplaires, au palais Pitti à Florence et à la Queen's Gallery de Londres. Le modèle de Judith était sa maîtresse, la belle Mazzafirra, qui est également représentée dans la Madeleine, et la tête d'Holopherne est généralement considérée comme un autoportrait.
Dans son atelier de Florence, au tout début du XVIIesiècle, il eut comme compagnon Francesco Furini[7].
Œuvres
Judith et Holopherne, 1613 (Londres, palais de Kensington).
Portrait d'un homme en noir, v. 1605, huile sur toile, 55 × 32 cm, galerie Palatine, Palais Pitti, Florence. Attribué autrefois à Ludovico Cigoli[8]
Portrait officiel de Cosme II, 1608 ou 1618, huile sur toile, 66 × 55 cm, galerie Palatine, Palais Pitti, Florence[6]
Portrait officiel de Marie Madeleine d'Autriche, 1608 ou 1618, huile sur toile, 65 × 50 cm, galerie Palatine, Palais Pitti, Florence[6]
L'Hospitalité de Saint Julien ou Saint Julien offre l'hospitalité aux pèlerins, 1610-1620, huile sur toile, 259 × 202 cm, galerie Palatine, Palais Pitti, Florence. Selon Baldinucci, toile terminée après sa mort par Onorio Marinari, à la demande de Cosme III de Médicis[8].
Saint Jean-Baptiste au désert, 1610-1620, huile sur toile, 177 × 159 cm, galerie Palatine, Palais Pitti, Florence[8]
Étude pour un David, vers 1610-1615, huile sur bois, 51 x 40 cm, Montpellier, musée Fabre.
Judith et Holopherne, 1613, huile sur toile, 120 × 100 cm, Royal Collection, palais de Kensington, Londres
Filippo Baldinucci, Notizie de' professori del disegno da Cimabue in qua, X, p. 262
F. Baldinucci, cité, p. 264
Selon Baldinucci, Pagani dessina l’attitude de la figure»: ibidem
Il Seicento fiorentino, pp. 31-32
Mina Gregori, Note su Cristofano Allori, p. 520
Mario Scalini, «Francesco Botticini: Chefs-d'œuvre des musées de Florence», dans Antonio Paolucci, Miroir du Temps, Silvana Editoriale et Musée des Beaux-Arts de Rouen, (OCLC496465908), p.176
Riccardo Spinelli, «Biographies», dans Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti, Paris, Editions Place des Victoires, (ISBN2-84459-006-3), p.646
Mina Gregori (trad.de l'italien), Le Musée des Offices et le Palais Pitti: La Peinture à Florence, Paris, Editions Place des Victoires, , 685p. (ISBN2-84459-006-3), p.378-381
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