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Eugène Prévost-Messemin, pseudonyme d'Eugène Amédée Adolphe Prévost, né le [1] à la Guide[2], commune de La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret) et mort le [3] à Paris, est un décorateur de théâtre, peintre et illustrateur français.

Eugène Prévost-Messemin
Eugène Prévost dit Messemin.
Biographie
Naissance
Décès
(à 64 ans)
15e arrondissement de Paris
Sépulture
Nom de naissance
Eugène Amédée Adolphe Prévost
Pseudonyme
Eugène Messemin
Nationalité
Française
Formation
École nationale supérieure des arts décoratifs
Activités
Peintre, décorateur de théâtre
Enfant
Madeleine Prévost (d)
Autres informations
Maître
Eugène Carpezat
Influencé par
Nabi, École de Pont-Aven, japonisme
Œuvres principales
La Paix et le Travail escortent la Ville de Saint-Quentin renaissante, plafond du théâtre Jean-Vilar de Saint-Quentin.
Signature
Sépulture Messemin,
cimetière de La Chapelle-Saint-Mesmin.

Il est le père de l'artiste peintre et illustratrice[4] Madeleine Prévost (1915-2012), qui épousera le sculpteur Marcel Gili (1914-1993) en 1935.


Biographie


Son père Eugène Prévost est tailleur d'habits et notamment le tailleur attitré[5] de Mgr Félix Dupanloup, évêque d'Orléans ; sa mère Joséphine Rousseau est couturière. Très orphelin de père en 1882, Eugène Prévost est élevé par sa mère et sa grand-mère Madeleine Rose[6], meunière du moulin Brissard. Celle-ci l'inscrit à des cours de dessin. En 1890, sa mère enménage à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)[7].

Il effectue son service militaire en 1901 dans le 30e régiment d'artillerie. Son livret militaire mentionne une taille de 1,67 m. Il est réformé en 1910 en raison d'une endocardite rhumatismale[8]


Le décorateur de théâtre et de cinéma


En 1895, Eugène Prévost-Messemin est admis à l'École nationale supérieure des arts décoratifs[9]. Il travaille parallèlement dans l'atelier de décorateur de théâtre d'Eugène Carpezat, puis de celui de Lucien Jusseaume dont il devient l'associé puis en reprend la direction à la mort de celui-ci, activité qui constituera sa principale occupation[5]. Il épouse Joséphine Beaudon (1883-1973) à Saint-Denis le . Sa fille unique Madeleine naîtra en 1915.

L'atelier de Lucien Jusseaume (comme les ateliers concurrents de Marcel Jambon ou Alexandre Bailly) réalise également des décors pour le cinéma pendant la période du muet, notamment pour le studio Le Film d'Art[10].

Il réalise, sous le nom d'Eugène Prévost, des décors[11] principalement pour les théâtres parisiens : l'Opéra de Paris, l'Opéra-Comique, la Comédie-Française, les Folies Bergère[5], le théâtre Antoine, le théâtre de la Porte Saint-Martin, le théâtre Sarah Bernhardt, la comédie des Champs-Élysées, le théâtre de la Gaîté-Lyrique, le Casino de Paris[9], les tournées Moreau[12] et le théâtre d'Orléans.


L'artiste peintre


Eugène Prévost-Messemin se lie d'amitié avec les poètes Charles Vildrac, Léon Vérane, Georges Duhamel, Paul-Napoléon Roinard et le compositeur Pierre de Geyter, auteur de la musique de L'Internationale[réf. nécessaire].

Très attaché à ses origines ligériennes et à sa maison[13] du lieu-dit Le Grand Courant à La Chapelle-Saint-Mesmin, dont il fait l'acquisition à l'occasion de son mariage en 1905[14],[12], il signe sous le pseudonyme de Messemin, quand il est présent dans son village natal, de nombreux paysages de Loire ainsi que des portraits : la grand-mère Brissard[15], son épouse Joséphine[15], sa belle-sœur Marie[15], son cousin Hyppolite Garet[15], tireur de sable et de jard.

Il réalise de nombreux dessins, photographies, pochades, mais également des modelages en plâtre et des gravures, et utilise l'aquarelle, le pastel et la peinture à l'huile[12].

Au cours des années 1910, il est membre de la société artistique L'Effort, dont font également partie des artistes tels que Lucienne Bisson, Louis Payret-Dortail[16], Claude Rameau[17], André Deslignères, Jean Roque, Ary Bitter[18], Pierre Vaillant[19], François Victor Batigne, Paul Baudier, Léon Cannicioni, Eugène-Jean Chapleau, Charles-Auguste Edelmann, Pierre Lenoir, Louis-Henri Nicot[20] et André Chapuy[21].

Entre 1905 et 1935, il expose à Paris au Salon d'automne et au Salon des indépendants[22],[23],[24],[25],[26],[27],[28],[29],[30], ainsi qu'au Salon des artistes français[31].

En 1921, il peint le plafond du théâtre de Saint-Quentin[32] (Aisne).

Entre 1924 et 1931, il est membre du Groupe d'émulation artistique du Nivernais[9] dont font notamment partie des artistes comme Rex Barrat, Raoul Toscan, Étienne Gaudet, Jean-Paul Louis Martin des Amoignes et Jacques Thévenet.

En 1925, il rencontre le poète Max Jacob[33] lors d'une retraite spirituelle de ce dernier à l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire[9].

En 1937, il réalise la série Les Corporations composée de 18 panneaux, commandée pour le pavillon du Travail de l'Exposition universelle de Paris[9].

Il meurt à Paris, à l'hôpital Necker[34], le [35]. Il est inhumé au cimetière de La Chapelle-Saint-Mesmin, aux côtés de son épouse Joséphine et de sa fille Madeleine (morte en 2012).


Collections publiques


Certaines de ses œuvres sont conservées au musée de la Marine de Loire de Chateauneuf-sur-Loire (Loiret)[36] et au musée de la Loire de Cosne-Cours-sur-Loire (Nièvre)[37].

La mairie de La Chapelle-Saint-Mesmin conserve également plusieurs tableaux d'Eugène Messemin[31].


Expositions


Des rétrospectives lui sont consacrées :


Réception critique


Selon Jean-Michel Roudier, conservateur du patrimoine, en 1997, l'art pictural de Messemin est influencé à la fois par les nabis, l'école de Pont-Aven et le japonisme. Celui-ci estime également que : « Eugène Prévost, le parisien et Eugène Messemin, le ligérien, constituent deux personnalités distinctes, scindées tant par leur patronyme que par leur activité. Entre ces deux facettes, la cassure est franche, même si une histoire d'images et de pinceaux unit ces deux faux-jumeaux : une carrière mondaine et une récréation paysagiste »[9].

Selon l'ouvrage Couleurs de Loire paru en 2009 : « Son œuvre de peintre doit sans doute sa vigueur à son habitude de la scène[39] ».


Hommages



Famille


Eugène Messemin est le père de l'artiste peintre Madeleine Prévost (1915-2012), le beau-père du sculpteur Marcel Gili (1914-1993) et le grand-père de l'écrivain Alain Gili (né en 1946).

Marcel Gili et Madeleine Prévost se rencontrent lors de leurs études à l'école des Beaux-Arts de Paris. Après leur mariage à Saint-Denis (ancien département de la Seine), le couple vient s'installer dans la demeure d'Eugène au Grand Courant à La Chapelle Saint-Mesmin. En 1937, à l'invitation du sculpteur Gustave Violet, Madeleine et Marcel viennent s'établir à Prades puis Céret en Catalogne du nord jusqu'au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Ils y rencontrent, entr'autres, les artistes Aristide Maillol, Raoul Dufy, Pablo Picasso et Pierre Brune, mais aussi les poètes et écrivains Joseph-Sébastien Pons, Pierre Camo, Ludovic Massé ainsi que l'acteur Alain Cuny[40]. Après la libération, le couple reviendra vivre au Grand Courant, qui sera, jusqu'à leur séparation en 1961, un lieu de foisonnement d'échanges artistique et intellectuel[41].


Œuvres



Décor de théâtre



Peinture


non daté

Commandes


Estampe



Dessin


Les informations suivantes proviennent principalement de : Catherine Gorget, Catalogue de l'exposition Eugène Prévost dit Messemin : organisée par les musées d'Orléans du 4 juillet au 15 octobre 2000, Orléans, Musée historique d'Orléans, , 8 p..

Sculpture


Eugène Messemin sculptant le portrait de grand-mère Brissard en 1912.
Eugène Messemin sculptant le portrait de grand-mère Brissard en 1912.

Illustration


Sous le pseudonyme d'Eugène Messemin, il est l'illustrateur de revues de poésie.


Manuscrit



Notes et références


  1. Archives déparetmentales du Loiret, Registre d'état-civil des naissances (années 1873-1882), Cote EC 79054, p. 96, acte no 33.
  2. Il est né dans la maison située au 30, rue Nationale et qui existe toujours (cf. Bulletin annuel du GHL de La Chapelle-Saint-Mesmin, no 35, 2018, p. 36).
  3. Sur sa pierre tombale, le décès est daté au , alors que le registre des décès de la mairie de Paris et l'article nécrologique du journal Combat du le confirment au .
  4. « Notices de Madeleine Prévost », sur catalogue.bnf.fr (consulté le ).
  5. Christian Chenault, Mémoires de Loire, livret pédagogique : Mémoires vivantes pour mieux vivre avec la Loire, Jargeau, Maison de Loire de Jargeau, , p. 27
  6. Messemin décrivait ainsi sa grand-mère, qui lui servait fréquemment de modèle : « Ma grand-mère : ta chère voix sonne douce et troublante ; là où je te vois marcher, j'entends le bruit de tes pas, le claquement de tes sabots de bois et là, dans l'humble enclos de ton potager, sur le petit chemin tout bosselé de taupinières, tu vas m'apparaître. » (Catherine Gorget, Catalogue de l'exposition Eugène Prévost dit Messemin : organisée par les musées d'Orléans du 4 juillet au 15 octobre 2000, Orléans, Musée historique d'Orléans, , 8 p.).
  7. Depuis 1968, précédemment dans le département de la Seine.
  8. « Livret militaire », sur Archives de la ville de Paris (consulté le ).
  9. Jean-Michel Roudier, Affiche de l'exposition Eugène Messemin : organisée par la conservation départementale des musées de la Nièvre du 14 mars au 15 juin 1997, Cosne-sur-Loire, Musée de la Loire moyenne de Cosne-sur-Loire, , 1 p..
  10. Jean-Pierre Berthomé, Les décorateurs du cinéma muet en France : 1895, revue de l'association française de recherche sur l'histoire du cinéma, Association française de recherche sur l’histoire du cinéma (AFRHC), , 90-111 p. (ISSN 0769-0959, lire en ligne).
  11. Notamment pour Tristan et Isolde opéra de Richard Wagner, Les contes d'Hoffmann opéra de Jacques Offenbach, L'Aiglon pièce d'Edmond Rostand (Jean-Michel Roudier, Affiche de l'exposition Eugène Messemin : organisée par la conservation départementale des musées de la Nièvre du 14 mars au 15 juin 1997, Cosne-sur-Loire, Musée de la Loire moyenne de Cosne-sur-Loire, , 1 p.), Pelléas et Mélisande opéra de Claude Debussy (Esquisse du prologue de la forêt, gouache de 1902).
  12. Catherine Gorget, Catalogue de l'exposition Eugène Prévost dit Messemin : organisée par les musées d'Orléans du 4 juillet au 15 octobre 2000, Orléans, Musée historique d'Orléans, , 8 p..
  13. Édifiée en 1647, elle est située sur un ancien clos vigneron.
  14. « La Chapelle Saint-Mesmin : Messemin, la peinture et la Loire... », La République du Centre, .
  15. Danièle Lelong, Bulletin annuel du groupe d'histoire local de La Chapelle-Saint-Mesmin, no 17, La Chapelle-Saint-Mesmin, GHL, , 54 p. (ISSN 0981-0706), p. 13.
  16. Guillaume Appolinaire, « La vie artistique : L'Effort », L'Intransigeant, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  17. « Petites expositions : Galerie Richelieu », Le Journal des arts, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  18. Arsène Alexandre, « La vie artistique : Les mille et une expositions », Le Figaro, , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  19. « Les expositions parisiennes : Galerie Moleux », Le Petit Caporal, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  20. « Petites expositions : L'Effort », La Libre Parole, , p. 5 (lire en ligne, consulté le ).
  21. « Les expositions : L'Effort », La Libre Parole, , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  22. Lire en ligne le catalogue de l'année 1908.
  23. Lire en ligne le catalogue de l'année 1909.
  24. Lire en ligne le catalogue de l'année 1913.
  25. Lire en ligne le catalogue de l’année 1925.
  26. Lire en ligne le catalogue de l'année 1927.
  27. Lire en ligne le catalogue de l'année 1928.
  28. Lire en ligne le catalogue de l’année 1930.
  29. Guy Mounereau, « Au Grand Palais : La peinture au salon des Indépendants », L'Écho de Paris, , p. 6 (lire en ligne, consulté le ).
  30. Guy Mounereau, « Au Grand Palais : Le salon des Indépendants vient d'ouvrir ses portes », L'Écho de Paris, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  31. Catherine Thion, La Chapelle-Saint-Mesmin, des siècles d'histoire, La Chapelle-Saint-Mesmin, Edité par la Ville de La Chapelle-Saint-Mesmin, 2007, 2016, 93 p..
  32. « Le théâtre historique de Saint-Quentin », sur www.as-editions.com (consulté le ).
  33. Photographie non datée prise devant la tour-porche de l’abbaye, réunissant Roger Toulouse, Max Jacob, Marcel Gili et Eugène Prévost-Messemin sur cercilactu.blogspot.com.
  34. Acte 4268, registre numérisé des décès de la mairie du 15e arrondissement, cote 15D401, p. 3.
  35. « Carnet du jour. Nécrologie », Combat, 4e année, no 180, , p. 2 (en ligne sur Gallica.
  36. Site internet du musée de la Marine de Loire.
  37. Site du musée de la Loire.
  38. Société archéologique et historique de l'Orléanais, Exposition « Autour du passeur de Loire » du 29 avril au 9 mai 1973 : organisée dans le cadre du spectacle d'Olivier Katian « Le Passeur de Loire », (ISSN 0337-579X, lire en ligne), p. 234.
  39. Jacqueline Bayard, Jacques Lefebvre et Thérèse Rautureau, Couleurs de Loire, Orléans, Corsaire Editions, , 115 p. (ISBN 978-2-910475-35-2), p. 112
  40. « La Chapelle Saint-Mesmin : Madeleine, peintre des émotions de la vie », La République du Centre, .
  41. Danièle Boucher, Bulletin annuel du groupe d'histoire local de La Chapelle-Saint-Mesmin, no 22, La Chapelle-Saint-Mesmin, GHL, , 64 p. (ISSN 0981-0706), p. 22.
  42. Esquisse du prologue de la forêt, acte 1, gouache de 1902.
  43. Site internet du musée de la Marine de Loire de Châteaunef-sur-Loire.
  44. Catherine Thion, op. cit., p. 59.
  45. Base Joconde.
  46. Base Joconde.
  47. Site internet du musée de la marine de Loire de Châteauneuf-sur-Loire.
  48. La gazette Drouot
  49. Base Joconde.
  50. auction.fr.

Annexes



Bibliographie



Liens externes





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