Né d'un père tapissier à façon, et frère cadet du futur graveur sur bois Jacques Adrien Lavieille (1818-1862), Eugène Lavieille commence à travailler comme peintre décorateur. Attiré cependant par l'art, il se présente en 1841 à l’atelier de Corot, qui l’accepte, et dont il devient un des meilleurs et plus fidèles élèves, et, plus tard, un ami. Eugène Lavieille se consacre bientôt exclusivement à la peinture. Il se marie en 1847. Sa femme étant morte en 1848, peu après la naissance de leur fils Adrien, il se remarie en 1852 et poursuit sa nouvelle carrière malgré les difficultés financières.
Amoureux de la nature, il peint en extérieur, sur le motif, et par tous les temps. Les sujets de ses tableaux sont les arbres, les forêts, les champs et les étangs, les fermes et les rues des hameaux, les bords de rivière, les bateaux sur la grève et les côtes plates de la région de Berck, certains sites comme le château de Pierrefonds (Oise), La Ferté-Milon. Il évoque la vie de la campagne, les paysans travaillant dans les champs ou conduisant des troupeaux, des vaches en train de paître ou traversant un gué, des biches et des chevreuils dans les bois. Il peint en hiver, ou la nuit, et on fera de lui un peintre des cieux tristes et de la neige, car, effectivement, il a un art remarquable pour rendre cette atmosphère des mois de décembre et de janvier, les arbres dépouillés, les cieux gris et les éclairages si particuliers de cette époque de l’année, et un peintre des nuits, car il capte de façon saisissante les lumières de la nuit. Mais il peint aussi le printemps, les arbres en fleurs, les cieux bleus et clairs que parcourent de légers nuages. Sa palette est en fait très large, et très variée, évoluant au fil des années, et ses tableaux peuvent être très lumineux. Il faut aussi s'arrêter sur ses dessins, de grande qualité, de grande sûreté de trait, réalisés avec beaucoup de finesse.
Vers 1847, Eugène Lavieille peint avec le Groupe de L'Isle-Adam. En 1852, il vient habiter à Barbizon, où il demeure environ quatre ans, et participe au mouvement très riche de l’École de Barbizon. Par la suite, il va peindre à La Ferté-Milon et ses environs, où il vit de 1856 à 1859 (et où il retournera), Ville-d'Avray, dans le Perche en Normandie, sur la côte basque, en Seine-et-Marne près de Moret-sur-Loing et à la fin de sa vie à Courpalay. Il peint aussi à Montmartre, dès 1848, où il reviendra et s’installera.
Sa première participation au Salon remonte à 1844. Par la suite, il participe à de très nombreux Salons, ou expositions, notamment en province. Un certain nombre de ses tableaux sont acquis, de son vivant ou ultérieurement, par l’État ou des collectivités, et sont désormais dans des musées de la région parisienne ou de province (Marseille, Lille, Moulins, Dijon, Nantes, Melun, Guéret, Alençon, Rouen, Grenoble), et à l'étranger (Cambridge, Metropolitan Museum of Art de New York). Des critiques d’art comme Charles Baudelaire et Théophile Gautier s’intéresseront de plus en plus à lui, et il est de plus en plus reconnu. Ainsi, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1878, après l'exposition de La Nuit à La Celle-sous-Moret, tableau qui sera acquis par l'État, conservé au musée de Melun. Il vit de la vente de ses tableaux, notamment lors de ventes qu’il organise.
Il paiera toutefois de sa santé le fait d’avoir peint à l’extérieur quel que soit le climat, et ses conditions de vie difficiles, et il meurt en 1889. À sa mort, il reste encore dans son atelier plus de deux cents tableaux, une part en fait de toute son œuvre, qui est très vaste.
Riom, musée Mandet: L'Automne, souvenir de Normandie, Salon de 1865
Musée des beaux-arts de Rouen: Lever de lune (Une crue de la Corbionne à Bretoncelles, Orne), Salon de 1881
Musée du Domaine départemental de Sceaux: La Plaine de Saint-Ouen et de Saint-Denis vue de l'atelier du peintre, rue Sainte Rustique Montmartre, 1864[23]
Musée des beaux-arts de Troyes: Paysage
Musée des beaux-arts de Valence: Jeune homme devant un poële[24]
Aux États-Unis
Cambridge, Fitzwilliam Museum: Sur les Quais de la Seine à Lévy, 1884[25],[26]
1845: Vue prise à Radepont, dans la vallée de l'Andelle (Eure)
1848: Un soir: souvenir de la vallée de l'Andelle, Radepont (Eure); Verger, vue prise à Tancarville (Seine-Inférieure); Cabane de pêcheur, vue prise à Tancarville (Seine-Inférieure)
1849: Un soir (); Après l'orage; souvenir de Fontainebleau; Vue prise au plateau de Marlotte
1850: Vue prise au plateau de Belle-Croix (forêt de Fontainebleau); Hangar à Savigny-sur-Orge ; Vue prise au carrefour de l'Épine (forêt de Fontainebleau); Vue prise à Montmartre; Étude; Gorge-aux-Loups (Fontainebleau)
1852: Intérieur de forêt; vue prise à Fontainebleau
1853: Entrée de Barbizon par la porte aux Vaches; forêt de Fontainebleau; Intérieur de cour à Barbizon, près Fontainebleau
1855: Barbizon; paysage; Barbizon;
1857: Soleil couchant; une crue en décembre; Paysage; après-midi
1859: Un soir aux étangs de Bourcq (Aisne); L'étang et la ferme de Bourcq: lisière de la forêt de Villers-Cotterets (Aisne); Le hameau de Buchez; route de La Ferté-Milon à Longpont (Aisne); Les ruines du château de La Ferté-Milon; À Précy-à-Mont (Oise)
1861: Une matinée des premiers jours de mai, lisière de forêt à Villers-Cotterets; Octobre. La route de Waban à Berck (Pas-de-Calais); Décembre. Les derniers rayons à Précy-à-Mont (Oise)
1863: Souvenir de Pierrecourt (Seine-Inférieure); Une soirée d'octobre à Lardy (Seine-et-Oise)
1864: Matinée d'avril; souvenir d'un bois près La Ferté-Milon (Aisne); Soirée de janvier; souvenir du chemin de Pierrecourt à Nelle-Normandeuse
1865: Le printemps; souvenir des environs de La Ferté-Milon (Aisne); L’automne; souvenir de Normandie
1866: La pointe de l'île Saint-Ouen; effet du soir
1868: La route de Waban par un temps de neige; Les bouleaux
1869: La fenaison; matin; Vaches traversant un gué, le soir. Souvenir des marais de la Bresle, à Nesle
1870: Pacage normand; Les fougères; forêt; Pierrefonds en 1858, côté ouest; aquarelle; Pierrefonds en 1858, côté nord; aquarelle
1872: La moisson à l'heure de midi
1873: Crépuscule, en hiver, à Arsy (Oise)
1874: Le château de Chamarande (Seine-et-Oise); Une soirée de septembre dans la forêt de Fontainebleau
1875: Un soir d'hiver
1876: L'aurore; Le crépuscule
1877: Une matinée de mai; - forêt de Fontainebleau
1878: La nuit; - La Celle-sous-Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne)
1879: Bouleaux au rocher Besnard; - forêt de Fontainebleau; La Maison-Rouge, au Perreux (Seine)
1880: Une nuit d'octobre, sur le pont de la Corbionne, à Moustiers-au-Perche (Orne); Au Libero (Perche)
Salon des artistes français
1881: Crue de la Corbionne à Bretoncelles (Orne)
1882: Entrée de la forêt de Voré au Libéro (Orne); automne; Les Sablons près Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne); la nuit
1885: Nuit d'été, à Moret-sur-Loing
1886: L'hiver; - montée des Coulineries au Libero; - Moutiers-au-Perche
1888: La nuit; - à Courpalay (Seine-et-Marne); Le repos de la terre; - premières neiges, à Courpalay (Seine-et-Marne)
1889: Entrée de la forêt de Voré, par le Libero (Orne)
Exposition universelle
1855: Barbizon, paysage; Barbizon,
1862 (Londres): Effet de neige à Pierrecourt (Seine-Inférieure)
1867 (Paris): Souvenir de Pierrecourt (Seine-Inférieure); effet de neige; Souvenir de l’inondation de 1862
1878 (Paris): L'aurore; Le crépuscule; Une matinée de mai; - forêt de Fontainebleau
Janine Bailly-Herzberg, L'Art du paysage en France au XIXesiècle, Flammarion, Paris (2000)
Noël Coret, Les Peintres de la vallée de la Marne. Autour de l'impressionnisme, La Renaissance du Livre (2000)
Frédéric Henriet, « Eugène Lavieille » in L'Art, t. XLVI, p.62-65 (1889)
Pierre Miquel, « Eugène Lavieille (1820-1889) » in Le Paysage français au XIXesiècle. 1840-1900. L’école de la nature, Éditions de la Martinelle, vol. IV, p.85-127 (1985)
Georges Pillement, « Eugène Lavieille » in Les Pré-impressionnistes, Les clés du temps, Zoug (Suisse), p.138-145 (1974)
Claude Royer, Eugène-Samuel Lavieille, paysagiste (1820-1889). Son attachement pour la région du Valois, Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie de l'Aisne, Mémoires, t. XLIII (L'Aisne et l'Art, destins d'artistes), p.103-112 (1998)
Allgemeines Künstler-Lexikon. Band 83. De Gruyter, 2014.
Dictionnaire Bénézit
André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Éd. A. Roussard, Paris, 1999, 639 p., p.359(ISBN9782951360105)
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