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Jules Dupré, né à Nantes le et mort à L'Isle-Adam le , est un peintre paysagiste français, pionnier à l'instar de Camille Corot, du paysage à la française, et influencé par John Constable.

Jules Dupré
Jules Dupré, Autoportrait paru dans L'Artiste en 1894.
Naissance

Nantes, (Loire-Atlantique)
Décès
(à 78 ans)
L'Isle-Adam, France
Sépulture
Cimetière de L'Isle-Adam
Période d'activité
-
Nom de naissance
Jules Louis Dupré
Nationalité
Française
Activité
Peintre
Maître
Mouvement
École de Barbizon, École de Crozant
Influencé par
Fratrie
Distinctions
Commandeur de la Légion d'honneur

Il sortit de son atelier et peignit en plein air dès les années 1830, autour de Paris, à Barbizon et dans le Limousin.

Il est le frère aîné du peintre Léon Victor Dupré (1816-1879).


Biographie


Jules Dupré, Autoportrait, 1870, L'Isle-Adam, musée d'Art et d'Histoire Louis-Senlecq.
Jules Dupré, Autoportrait, 1870, L'Isle-Adam, musée d'Art et d'Histoire Louis-Senlecq.
Cayeux-sur-Mer
Cayeux-sur-Mer

Son père, originaire de L'Isle-Adam, dirige une manufacture de porcelaine à Parmain avant de s'établir à Nantes. Jules Dupré s'initie d'abord à l'art du décor sur céramique[1] et admira toute sa vie Théodore Géricault, Claude le Lorrain et Rembrandt.

En 1823, il arrive à Paris où il travaille chez un oncle qui emploie Auguste Raffet, Louis Cabat et Narcisse Díaz de la Peña. Il fait alors également la connaissance de Constant Troyon, ouvrier peintre à la manufacture de Sèvres[2]. Il est ensuite admis dans l'atelier du paysagiste Jean-Marie Diébolt et vend ses premières peintures à Paris. Devenu l'ami du paysagiste Louis Cabat, celui-ci le persuade d'abandonner la céramique pour peindre des scènes de genre et des paysages de plein air. Il étudie les peintres hollandais du XVIIe siècle dont il demeurera grand admirateur[3] et, en 1831, expose pour la première fois au Salon avec des paysages du Limousin[4]. En 1832, il séjourne dans le Berry avec Cabat et expose quatre œuvres au Salon de 1833 où il obtient une médaille de seconde classe comme peintre de genre[5], et devient l'ami des peintres Alexandre-Gabriel Decamps, Eugène Lami et Théodore Rousseau.


Voyages


Il se rend en Angleterre en 1834 afin d'y étudier John Constable, le maître du paysage anglais, qui influencera profondément son œuvre[3]. Lors du Salon de 1835, Eugène Delacroix le félicite pour la facture de ses ciels. Il reçoit chez lui de nombreux artistes comme Ary Scheffer ou Antoine-Louis Barye.

Il fréquente Barbizon avec Rousseau ; ensemble, ils effectuent en 1844 un séjour de cinq mois dans les Landes (Tartas, Peyrehorade et surtout Bégaar), excursionnant dans les Pyrénées (Oloron, Saint-Jean-Pied-de-Port, Bayonne) : « pionniers, dit-on d'eux ensemble, en ce qu'ils comprennent que la profondeur et les plans du ciel, les colorations naturelles, la vérité exacte ont leur droit, s'ils révèlent "un nouveau monde" », ils se distinguent de Jean-François Millet en ce que l'homme est absent de leurs paysages[6].

« En sérieux paysagiste, Jules Dupré parcourt la France en quête du motif absolu » restituent Hélène Braeuener et Bénédicte Pradié Ottinger[7] : il voyage également en Normandie et dans l'Indre où il participe avec de nombreux autres peintres à l'École de Crozant dans les vallées creusoises. Il aurait eu en 1846 une liaison avec George Sand et essaie, sans succès, de fonder un salon de peinture indépendant et sans jury. L'attribution de la Légion d'honneur le brouille avec Rousseau qui lui ne l'a pas reçue. Il s'installe en 1850 à L'Isle-Adam qu'il ne quitte plus que pour se rendre à Paris et sur la côte normande[6].

Hélène Quantinet, qui fut son élève et sa maîtresse depuis plusieurs années, meurt en 1857. En 1860, il épouse à Champagne-sur-Oise Stéphanie-Augustine Moreau avec qui il a déjà deux enfants, Juliette-Ernestine (1859-1948), future épouse de l'architecte Louis Henri Georges Scellier de Gisors[8], et Jules (1860-?) ; le troisième enfant, Maurice, naîtra en 1865.


Les Étés à Cayeux


Il peint généralement des paysages campagnards aux ciels tourmentés, mais aussi des séries de marines influencées par Gustave Courbet lors de ses séjours à Cayeux-sur-Mer (il y acquiert une maison en 1865[9]), parfois, notamment en 1868[10], en compagnie de Jean-François Millet. De fait, il passe chaque été à Cayeux, séjour qu'en 1870 il prolonge jusqu'au mois d'avril 1871, rejoint alors par son élève Auguste Boulard, afin d'échapper à l'occupation de l'Isle-Adam par les troupes allemandes[7]. « Il trouve à Cayeux, comprend Pierre Miquel, une grève qui correspond à la tristesse de son âme. Il s'attachera à en rendre les aspects les plus désolés, le plus souvent dans ces ciels mornes ; dans ces menaces de la mer et de la tempête conjurées, on sent comme une image fidèle de son accablement »[11]. En 1881, l'État lui achète Le Matin et Le Soir pour le musée du Luxembourg à Paris.

En 1889, il est promu commandeur de la Légion d'honneur. Ne se remettant pas d'une opération chirurgicale commandée par la maladie de la pierre dont il est atteint[8], il meurt d'une embolie pulmonaire à L'Isle-Adam en 1889. Lors de son inhumation au cimetière de L'Isle-Adam[12], Gustave Larroumet, directeur des Beaux-Arts prononce ainsi son éloge : « Jamais un sacrifice au goût du jour, au désir du succès, à l'amour du gain. L'artiste se doublait, dans cette nature, d'un honnête homme, délicat et fier »[7]. Le 30 janvier 1890, sa famille procède à la vente, par le commissaire-priseur Paul Chevallier (le catalogue est établi par le galeriste Georges Petit), de son atelier et de sa collection dont le produit s'élève à 208 660 francs. Sa maison de L'Isle-Adam est détruite en 1900[8].


Jules Dupré et ses contemporains


Musée Courbet, Ornans, Portrait de Dupré par Courbet
Musée Courbet, Ornans, Portrait de Dupré par Courbet

Ses relations avec Théodore Rousseau, fraternelles, romantiques, souvent orageuses, quasi exclusives à certaines périodes, ont suscité bien des commentaires. L'influence réciproque des deux hommes constitue une des clefs de l'évolution de leurs œuvres.

Gustave Courbet fait au moins quatre séjours chez lui à L'Isle-Adam et peint son portrait[13].

Bien que Vincent van Gogh n'ait probablement jamais rencontré Dupré lors des séjours parisiens, celui-ci manifeste toute sa vie une profonde admiration pour son aîné et porte sur son œuvre un regard d'une grande acuité. Sur une durée de quinze ans, une soixantaine de mentions est identifiable dans la correspondance de van Gogh, le plus souvent adressée à son frère Théo. Ces lettres contiennent des descriptions enthousiastes des œuvres de Dupré. Le peintre incarne à ses yeux le romantisme à la française et il associe fréquemment son nom à celui de Victor Hugo. En parlant du roman Quatrevingt-treize qu'il vient de lire, il écrit : « […]Cela est peint, je veux dire : écrit comme Decamps ou Jules Dupré ont peint[…] ». Stéphanie Perris cite également ces mots de Vincent van Gogh en 1885 : « je trouve tout de même joliment beau le mot d'Israëls disant d'un paysage de Dupré : "c'est vraiment un portrait" »[10].

Il avait un atelier en 1839 avenue Frochot, puis au no 28 rue Bréda à Paris.



Œuvre


Article détaillé : Liste de peintures de Jules Dupré.

Expositions



Expositions personnelles


Dixon Gallery and Gardens (en), Memphis (Tennessee)
Dixon Gallery and Gardens (en), Memphis (Tennessee)
Musée d'Art et d'Histoire Louis-Senlecq, L'Isle-Adam
Musée d'Art et d'Histoire Louis-Senlecq, L'Isle-Adam

Expositions collectives



Salons


Jules Dupré expose au Salon dès 1831 avec sept tableaux ; cinq tableaux en 1833 ; quatre tableaux en 1834 et en 1835 ; deux tableaux en 1836. En 1839, il y présente sept toiles, des paysages de l'Indre, de la Corrèze et de Normandie, avant de se désintéresser du Salon pour n'y reparaître qu'en 1852 avec trois tableaux, enfin en 1867 (Exposition Universelle) avec treize tableaux[22].


Collections publiques



Argentine



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Wilhelm Hansen
Wilhelm Hansen

États-Unis



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Taïwan



Collections privées référencées


Henry Vasnier
Henry Vasnier
Laurent Marqueste, Monument à Jules Dupré (1894), L'Isle-Adam.
Laurent Marqueste, Monument à Jules Dupré (1894), L'Isle-Adam.

Hommages



Élèves



Citations



Dits de Jules Dupré



Réception critique


Jules Claretie
Jules Claretie

Notes et références


  1. Plat décoré d'une corbeille de fleurs (vers 1827) de la manufacture de Coussac-Bonneval, Limoges, musée national Adrien Dubouché, don de la famille Dupré en 1894.
  2. Encyclopædia Universalis, Jules Dupré
  3. Dictionnaire universel de la peinture, S.N.L. - Dictionnaires Le Robert, 1975, vol.2, page 279.
  4. « Le Limousin vu par les artistes : Jules Dupré », Géo Culture
  5. Rehs Galleries, New York, Jules Dupré
  6. Jean Bouret, L'École de Barbizon et le paysage français au XIXe siècle, Éditions Ides et Calendes, 1972, pages 130 et 252.
  7. Hélène Braeuener et Bénédicte Pradié-Ottinger, Les peintres de la baie de Somme - Autour de l'Impressionnisme, La Renaissance du livre, 2001.
  8. Association des amis de l'Isle Adam, Jules Dupré
  9. « Vue sur "La mer toujours recommencée" avec Jules Dupré au musée de L'Isle-Adam », De belles choses, 10 décembre 2013
  10. Stéphanie Perris-Delmas, « Jules Dupré, l'ermite de L'Isle-Adam », La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°3, 25 janvier 2008, pages 161-163
  11. Pierre Miquel, Le paysage français au XIXe siècle - 1800-1900, l'école de la nature, Éditions de la Martinelle, 1985.
  12. Philippe Landru, « L'Isle-Adam » Cimetières d'ici et d'ailleurs, 22 septembre 2011
  13. Lettre de Gustave Courbet à Maurice Richard, 23 juin 1870.
  14. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996, pages 278-279.
  15. « Jules Dupré, maître méconnu de l'École de Barbizon au musée de Reims », L'Orient le jour, 30 octobre 2007
  16. Musée d'Art et d'Histoire Louis-Senlecq, Jules Dupré - La mer, toujours recommencée, présentation de l'exposition, 2013
  17. Pascal Vannier, « Jules Dupré, peintre océan, dans le Val d'Oise », Littoral, le magazine des gens de mer, 28 novembre 2013
  18. Metropolitan Museum of Art, "Vaches traversant un gué" dans les collections
  19. Département de la Creuse, La Creuse, une vallée-atelier, catalogue de l'exposition, 2013
  20. Agathe Lautréamont, « Les pépites de la collection Hansen à Jacquemart-André », Beaux-Arts Magazine, 19 septembre 2017
  21. Musée Daubigny, présentation des expositions
  22. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.4, pages 886-889.
  23. Crotos, Jules Dupré
  24. Musée de Victoria
  25. Laman Ismayilova, « National Art Museum to highlight wedding traditions », AzerNews, 11 février 2020
  26. Musée national des Beaux-Arts du Brésil, "Paysage normand" dans les collections
  27. Walters Art Museum, "Le vieux chêne" dans les collections
  28. Walters Art Museum, "Coucher de soleil sur la côte" dans les collections
  29. Walters Art Museum, "En mer" dans les collections
  30. The Athenaeum, Jules Dupré dans les collections
  31. Brooklyn Museum, "Sur le marais" dans les collections
  32. Metropolitan Museum of Art, "Vallée de la Loire" dans les collections
  33. Metropolitan Museum of Art, "Paysage avec bétail dans les Limousin" dans les collections
  34. San Francisco De Young Museum, Jules Dupré dans les collections
  35. National Gallery of Art, Jules Dupré dans les collections
  36. Marsh-Billings-Rockefeller National Historical Park, "Paysage avec bétail" dans les collections
  37. Sophie Barthélémy, Jules Dupré - "L'abattage des arbres", musée des beaux-arts de Dijon, 2009
  38. Bénédicte Bonnet Saint-Georges, « Un pastel de Jules Dupré acquis par le musée Louis-Senlecq », La Tribune de l'art, 17 juin 2019
  39. Musée d'art et d'histoire Louis-Senlecq, "Environs de Southampton" dans les collections
  40. Musée d'art et d'histoire Louis-Senlecq, "Autoportrait au chevalet" dans les collections
  41. Musée départemental Thomas-Dobrée, "Paysage d'automne dans les collections
  42. https://www.photo.rmn.fr/archive/17-510658-2C6NU0ATWBEZQ.html
  43. https://www.photo.rmn.fr/archive/17-510657-2C6NU0ATWBI4U.html
  44. https://www.photo.rmn.fr/archive/17-510656-2C6NU0ATWBO5I.html
  45. https://www.photo.rmn.fr/archive/17-510655-2C6NU0ATWB2K9.html
  46. Musée du Louvre, "Les Landes" dans les collections
  47. Musée du Louvre, "Soleil couchant après l'orage" dans les collections
  48. Robert Rosenblum, Les peintures au musée d'Orsay, Éditions de la Martinière, 1995, pages 112 et 115.
  49. Musée d'Orsay, "La Mare aux chênes" dans les collections
  50. « "La Vanne" de Jules Dupré », Mieux se connaître, 1er décembre 2011
  51. Musée de la Vie romantique, "George Sand en costume de Berrichonne" dans les collections
  52. Petit Palais, "Voilier" dans les collections
  53. Petit Palais, "Gros arbre près d'un étang" dans les collections
  54. Petit Palais, "Moulin à vent" dans les collections
  55. « Paysage avec cours d'eau, DUPRÉ », sur Portail officiel des Musées de Reims (consulté le )
  56. Villa Vauban, collection d'art ancien de la villa
  57. Musée Van Gogh, "Automne" dans les collections.
  58. Rijksmuseum, "Village, de nuit" dans les collections
  59. Europeana collections, Jules Dupré
  60. Art UK, Jules Dupré dans les collections du Royaume-Uni
  61. Musée des Beaux-Arts Pouchkine, Jules Dupré dans les collections
  62. Edward Strahan, William H. Vanderbilt's house and collection, George Barrie éditeur, 1883-1884.
  63. Patrimoine monumental, L'Isle-Adam, monument à Jules Dupré.
  64. Musée d'Art et d'Histoire Louis-Senlecq, Buste de Jules Dupré.
  65. Jules Claretie, Jules Dupré, Les Hommes du jour, 1879.
  66. George Lanoë et Tristan Brice, Histoire de l'école française de paysage, A. Charles, Paris, 1901.
  67. Les Muses, encyclopédie des arts, Grange Batelière, 1971, vol.6, page 1991.

Annexes


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Bibliographie



Liens externes



На других языках


[de] Jules Dupré

Jules Dupré (* 5. April 1811[1] in Nantes; † 6. Oktober 1889 in L’Isle-Adam) war einer der bedeutendsten französischen Landschaftsmaler der Schule von Barbizon. Er gilt als Begründer der modernen französischen Landschaftsmalerei.

[en] Jules Dupré

Jules Louis Dupré (April 5, 1811 – October 6, 1889) was a French painter, one of the chief members of the Barbizon school of landscape painters. If Corot stands for the lyric and Rousseau for the epic aspect of the poetry of nature, Dupré is the exponent of its tragic and dramatic aspects.[1]

[es] Jules Dupré

Jules Dupré fue un pintor francés nacido en Nantes en 1812 y fallecido en 1889. Estuvo en relación, aunque sólo episódicamente, con la Escuela de Barbizon integrada por pintores paisajistas y tuvo una relación fraternal, y en ocasiones tempestuosa, con Theodore Rousseau.
- [fr] Jules Dupré

[it] Jules Dupré

Jules Dupré (Nantes, 5 aprile 1811 – L'Isle-Adam, 6 ottobre 1889) è stato un pittore francese, fu uno dei membri principali della scuola di Barbizon di pittori paesaggisti.

[ru] Дюпре, Жюль

Жюль Дюпре (фр. Jules Dupré; 5 апреля 1811 (1811-04-05), Нант — 6 октября 1889, Л’Иль-Адам) — французский художник, один из крупнейших представителей барбизонской школы. Считается основателем современного французского пейзажа.



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