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Eustache Le Sueur, ou Lesueur, né à Paris le et mort dans la même ville le est un peintre et dessinateur français.

Eustache Le Sueur
Autoportrait, detail de la Réunion d'amis, vers 1640–1644, Musée du Louvre, Paris
Biographie
Naissance
Décès
(à 38 ans)
Paris
Nom de naissance
Eustache Lesueur
Nationalité
Français
Formation
Atelier du premier peintre du Roi
Activité
Peintre, dessinateur
Parentèle
Thomas Goussé (beau-frère)
Autres informations
Membre de
Académie royale de peinture et de sculpture
Mouvement
Baroque et atticisme parisien
Maître
Élève
Claude Lefèbvre, Jean Clermont
Genres artistiques
Portrait, peinture d'histoire, scène de genre
Influencé par
Œuvres principales
Cycle de la Vie de Saint-Bruno

Artiste de style classique, il est considéré comme l'un des fondateurs de la peinture française classique et parfois surnommé « le Raphaël français ». Le compositeur Jean-François Le Sueur (1760-1837) passe pour être son petit-neveu[1].


Biographie


La Prédication de saint Paul à Éphèse (1649), Paris, musée du Louvre.
La Prédication de saint Paul à Éphèse (1649), Paris, musée du Louvre.

Eustache Le Sueur naît à Paris le . Fils d'un tourneur sur bois nommé Cathelin Le Sueur, il devient, à partir de 1632, élève de Simon Vouet, premier peintre du Roi, le plus réputé et apprécié des peintres parisiens de l'époque. Au cours de la dizaine d'années qu'il passe dans l'atelier de Vouet  où sont également élèves Charles Le Brun et Pierre Mignard , il apprend le métier de peintre et de décorateur.

Contrairement à ses condisciples, il n'a pas l'opportunité de se rendre en Italie pour parfaire sa formation, comme c'était alors la coutume pour les peintres qui entendaient acquérir un solide métier et faire carrière. C'est donc par la fréquentation des grands palais royaux tels que Fontainebleau et de collections privées parisiennes riches en peintures italiennes du XVIe siècle que le jeune Le Sueur a l'occasion d'étudier les grands peintres de la Renaissance et du début du XVIIe siècle.

Ses premiers tableaux sont exécutés d'après des dessins de son maître Simon Vouet et sous sa direction. On y décèle déjà son talent et l'élaboration d'un style personnel : il peint avec une facilité empreinte de lyrisme des compositions caractérisées par une rigueur et un dépouillement toujours plus marqués au fur et à mesure qu'il se détache de l'influence de son maître. À cet égard, si les premiers tableaux du cycle qu'il a peint sur le thème du Songe de Polyphile (cinq sont aujourd'hui conservés dans des musées) se caractérisent par une accumulation de figures et par l'absence d'un véritable souci de composition, les derniers sont moins opulents et plus équilibrés et manifestent une plus grande maîtrise de son art de la part de l'artiste. Cela ne l'empêche pas pour autant de réutiliser des compositions mises au point par Vouet, et qui ont fait sa célébrité, tels que des Vierges à l'enfant et des Saintes Familles, qu'il traite cependant avec plus de sobriété et de retenue.

En 1645, il entreprit son premier ouvrage conséquent, le cycle de la Vie de saint Bruno, commande de 22 tableaux sur la vie du saint destinés à décorer le cloître de la chartreuse de Paris. Ces œuvres, achetées par Louis XVI, firent leur entrée dans les collections royales en 1776 et sont aujourd'hui conservées à Paris au musée du Louvre. Cette grande commande l'occupa, lui et quelques aides, pendant trois années. C'est avec ce cycle religieux que son style évolue vers plus de sévérité, les personnages de ses tableaux adoptant des attitudes nobles dans des scènes aux compositions très calculées. Les coloris s'éclaircissent et la perspective est particulièrement travaillée. C'est cette orientation, inspirée de l'exemple classique de Poussin (qui a travaillé à Paris de 1640 à 1642, avant de regagner Rome), qui se retrouve dans sa production ultérieure.

Dans les années 1640-1650, Le Sueur fut l'un des membres fondateurs ainsi que l'un des premiers professeurs de l'Académie royale de peinture et de sculpture, alors que le nouveau style classique s'impose dans la peinture parisienne de l'époque  les historiens parlent à cet égard d'un atticisme parisien, un style sobre et équilibré empreint de références à l'antique. Au même moment, Le Sueur travaille également pour la riche clientèle parisienne privée, décorant plusieurs hôtels particuliers de la capitale. Les sujets qu'il traite sont le plus souvent issus du grand genre, la peinture d'histoire, qu'elle soit antique ou biblique. Artiste très apprécié, il est notamment retenu pour la décoration de l'hôtel Lambert, sur l'île Saint-Louis, où il avait déjà eu l'occasion de travailler quelques années auparavant. Il peint en particulier cinq tableaux représentant les neuf Muses et un plafond, Phaëton demande à Apollon de conduire son char, pour la chambre des Muses. Toutes ces œuvres sont aujourd'hui conservées au Louvre. Il réalise également la décoration du cabinet des Bains, conservée in situ jusqu'à sa destruction lors d'un incendie qui ravage l'hôtel Lambert dans la nuit du 9 au [2]. Avec la fin de la Fronde en 1653 et le retour de l'ordre, les commandes royales reprennent et Le Sueur participe à la rénovation du palais du Louvre. Il travaille dans l'appartement des bains d'Anne d'Autriche et à la chambre de Louis XIV, alors tout jeune roi de France. Des allégories à caractère politique qu'il réalise pour ces décors, il ne reste que quelques tableaux, dispersés entre divers musées. On conserve néanmoins plusieurs dessins préparatoires pour ces décors perdus. Le Sueur reçoit également des commandes de la part d'ordres religieux : en 1654 par exemple, il peint quatre tableaux pour l'abbaye bénédictine de Marmoutier-lès-Tours (aujourd'hui répartis entre le musée des Beaux-Arts de Tours et le musée du Louvre).

Son art reflète une volonté de dépouillement fort rare pour l'époque, afin, sans doute, de marquer la différence entre peinture décorative et académisante de ses contemporains. On le comparait parfois aux primitifs italiens. Il est aujourd'hui considéré comme un des peintres les plus personnels du XVIIe siècle, un de ceux qui surent échapper, du moins en partie, à l'empire de l'académisme issu du baroque italien.

On lui attribuait auparavant le décor des murs et de la voûte de l'église de Pont-sur-Seine dans l'Aube d'après de cartons de Philippe de Champaigne, mais les spécialistes de la peinture du XVIIe siècle, à commencer par Pierre Rosenberg, attribuent désormais le décor à Champaigne lui-même, avec une très forte certitude[3]. En tant que dessinateur, il est connu entre autres pour ses illustrations du Songe de Polyphile. Il est le grand-oncle du peintre Pierre Le Sueur (Paris, XVIIIe siècle-Bordeaux, 1786).


Réception critique


Considéré comme l'un des fondateurs du classicisme français, aux côtés de Poussin et de Le Brun, celui que l'on surnommait le « Raphaël français » a été critiqué dès le XIXe siècle, où il passait pour un peintre pieux, mièvre et académique. Théophile Gautier, par exemple, n'appréciait pas vraiment Lesueur. Il le cite dans un poème dédié au peintre espagnol Francisco de Zurbaran :

Tes moines, Lesueur, près de ceux-là sont fades.
Zurbaran de Séville a mieux rendu que toi
Leurs yeux plombés d'extase et leurs têtes malades […]

La redécouverte par les historiens de l'art du XVIIe siècle français au XXe siècle a permis de rendre sa juste place à Le Sueur parmi les peintres majeurs de cette époque en montrant la variété de son art, toujours très réfléchi et en constante évolution.


Collections publiques


Allemagne
États-Unis
France
Royaume-Uni

Élèves



Iconographie



Notes et références


  1. Hector Marais et Henri Beaudoin, Essai historique sur la cathédrale et le chapitre de Séez, Alençon, 1876, p. 227.
  2. « perte irrémédiable et officiellement accidentelle, dans le cadre d'un chantier initié par son altesse Sheikh Hamad ben Khalifa Al Thani et agréé par les Bâtiments de France et le ministère français de la Culture », concernant « le Cabinet des Bains de l'hôtel Lambert, très incorrectement décoré, il est vrai, par un certain Eustache Le Sueur », 88 notes pour piano solo, Jean-Pierre Thiollet, Neva Editions, 2015, « p.|39 ». (ISBN 978 2 3505 5192 0).
  3. Didier Rykner, « Le décor peint de l’église de Pont-sur-Seine : un chef-d’œuvre de Philippe de Champaigne en péril », La Tribune de l'Art, (lire en ligne).
  4. « Étude pour Cléobis et Biton traînant leur mère, Eustache Le Sueur », sur Cat'zArts.
  5. Emmanuelle Brugerolles (dir.), De Poussin à Fragonard : hommage à Mathias Polakovits, Carnets d’études 26, Beaux-arts de Paris éditions, 2013, p. 47-48, Cat. 6.
  6. « Homme drapé portant une pile de livres, Eustache Le Sueur », sur Cat'zArts.
  7. L'École des beaux-arts de Paris conserve un nombre important de dessins d'Eustache Le Sueur, voir notamment Emmanuelle Brugerolles, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’École des beaux-arts, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, p. 251-255, Cat. 63.
  8. « La Muse Terpsichore, Eustache Le Sueur », sur Cat'zArts.
  9. Emmanuelle Brugerolles (dir.), Dessiner la lettre, écrire le dessin, Paris, Beaux-Arts de Paris éditions, (ISBN 978-2-84056-813-1), p. 232-235.
  10. « La Muse Érato, Eustache Le Sueur », sur Cat'zArts.
  11. « Femme agenouillé, Eustache Le Sueur », sur Cat'zArts.
  12. « Étude de jeune homme tenant derrière son dos un rouleau déployé, Eustache Lesueur », sur Cat'zArts.
  13. « Le Songe de saint Joseph, Eustache Le Sueur », sur Cat'zArts.
  14. L.M. Moultat, « Louis-Alexandre Péron », in : Annales de la Société libre des beaux-arts de Paris, 1855, p. 19-21, citant son souhait de voir s'élever une statue d'Eustache Lesueur à l'emplacement du cloître des Chartreux (lire en ligne)).

Annexes



Bibliographie



Articles connexes



Liens externes


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[de] Eustache Le Sueur

Eustache Le Sueur oder Lesueur [.mw-parser-output .IPA a{text-decoration:none}øsˈtaʃ ləˈsɥœʀ] (* 19. November 1616 in Paris; † 30. April 1655 ebenda) war ein französischer Maler.

[es] Eustache Le Sueur

Eustache Le Sueur o Lesueur (París, 19 de noviembre de 1617 - 30 de abril de 1655) fue un pintor, uno de los fundadores de la Academia real de pintura y de escultura. Pasó la mayor parte de su vida en París.
- [fr] Eustache Le Sueur

[it] Eustache Le Sueur

Eustache Le Sueur (Parigi, 19 novembre 1616 – Parigi, 30 aprile 1655) è stato un pittore francese.

[ru] Лесюэр, Эсташ

Эста́ш Лесюэ́р (Ле Сюэр, Лесюёр; фр. Eustache Lesueur или Le Sueur; 19 ноября 1616 года, Париж — 30 апреля 1655 года, там же) — французский художник стиля барокко, писавший картины на религиозно-исторические темы и прозванный «французским Рафаэлем». Один из старейшин французской Академии живописи и скульптуры. Считается основателем классической французской живописи.



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