Républicain, quarante-huitard et élu du conseil municipal de Paris sous la Troisième République, il était membre de la franc-maçonnerie à la loge des Zélés philanthropes.
Biographie
Son père, Thomas-Félix, géomètre au cadastre du Finistère était en mission à Carhaix, lors de sa naissance. Il avait épousé Charlotte Le Tournoulx de Villegeorge, Rennaise comme lui, le . Félix Armand Marie est leur quatrième enfant. Le 13 juin 1850, il épouse Marie Louise Sophie Jacquemart à Paris[3].
Il appartient à une dynastie d'artistes comprenant son fils Jacques Auguste (né en 1854 à Paris[4]) et sa petite-fille Andrée. Son cousin germain, le décorateur Auguste Louis Jobbé-Duval a eu trois fils: Frédéric Jobbé-Duval (1846-1929), architecte (père de l'illustrateur Félix Pol Jobbé-Duval); Auguste Jobbé-Duval (1847-1932), décorateur; et Gaston Jobbé-Duval (1856-1929), artiste peintre, père de Gaston Jobbé-Duval (fils), également peintre.
Formation
Armand-Félix Jobbé-Duval commence ses études à la pension Bourriment, à Landerneau, où son père est affecté, et les achève au collège de La Tour d'Auvergne à Quimper. Ses talents pour le dessin lui valent une bourse attribuée par le conseil général qui lui permet de mener des études artistiques à Paris.
En 1840, il entre à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier de Paul Delaroche, puis dans celui de Charles Gleyre en 1843.
Jobbé-Duval est admis à concourir cinq fois, sans succès, au prix de Rome. Son style privilégie l'expression des sentiments par un geste accentué, d'où une ampleur qui s'exprime avec aisance dans des œuvres monumentales.
L'artiste
Jobbé-Duval expose au Salon des artistes français presque chaque année de 1841 à 1886[5].
Il peint de paysages bretons, et exécute des décors monumentaux pour l'ancien Parlement de Bretagne à Rennes. À Paris, on lui commande les décorations des églises: église Saint-Gervais-et-Saint-Protais, église de la Sainte-Trinité, église Saint-Séverin, église Saint-Sulpice, et pour l'hôtel de ville de Lyon.
En 1861, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur[6].
L'homme politique
De son vivant, sa renommée d'homme politique fut supérieure à sa renommée artistique. Homme de gauche, laïque et franc-maçon, il est influencé par les théories de Charles Fourier. Il participe activement aux journées révolutionnaires de 1848.
En 1870, le gouvernement de la Défense nationale le nomme adjoint au maire du 15earrondissement de Paris[7] où il réorganise la Garde nationale d'un quartier ouvrier. Le 31 octobre, à la suite d'une altercation, les gardes nationaux ont désarmé un capitaine de la garde mobile et celle-ci s'apprête à ouvrir le feu. Avec le 178ebataillon de gardes nationaux, Jobbé-Duval entre dans l'hôtel de ville de Paris afin d'éviter une confrontation sanglante.
Pendant la Commune de Paris, il ne participe pas aux batailles qui ont lieu de l'autre côté de la Seine et, lors des élections municipales, il est élu premier adjoint au maire du 15earrondissement avec plus de 7 000 voix d'avance. Il est condamné, puis amnistié pour son implication dans la Commune. Il siège ensuite au conseil municipal de Paris après avoir été élu le dans le quartier Necker du 15earrondissement. Il y fut réélu jusqu'à sa mort.
En 1877, à l'écoute de ses administrés, il fait subventionner l'établissement des jeunes incurables tenu par le frères de saint Jean de Dieu et créer un établissement laïc similaire ainsi qu'un réseau d'orphelinats municipaux.
Jobbé-Duval se présenta[Quand?] sans succès à la députation.
Les dernières années
Portrait présumé de Van Gogh avec Gauguin, Émile Bernard, Félix Jobbé-Duval et André Antoine (vers 1887), photographie anonyme.
Jobbé-Duval a fait don à la Ville d'un tableau figurant les membres du bureau du conseil municipal de Paris prenant possession des locaux de l'hôtel de ville reconstruit en 1883. Le peintre y a peint son autoportrait.
Une photographie anonyme, découverte en 2015, le montre chez André Antoine, rue Blanche, vers décembre 1887, assis aux côtés des peintres Arnold Koning, Émile Bernard, Vincent van Gogh (?), et Paul Gauguin: c'est à ce dernier qu'il conseilla un an plus tôt d'aller peindre à Pont-Aven[8].
En 1844, il habite 10, rue du Dragon à Paris[9] et à la fin de sa vie, au 12, rue Sainte-Élisabeth à Paris[10].
Une rue du 15earrondissement de Paris porte son nom.
Montfort-sur-Meu: église Saint-Louis-Marie-Grignion-de-Montfort: peintures réalisées sur la voûte du chœur, vestiges d'un décor plus important. Ce qui en reste représente les Vertus théologales, et dans la travée droite Dieu le Père adoré par des anges musiciens[11]
Archives nationales de France: L'Histoire enseignée par les Archives dissipe la Nuit qui recouvrait le Temps, tandis que la Vérité confond le mensonge et l'erreur, 1877-1882, plafond, huile sur toile marouflée.
École normale supérieure, chapelle.
église Notre-Dame-de-la-Gare.
église Saint-Gervais-Saint-Protais: L'Ange réveillant les morts et La Bonne mort[12].
église Saint-Louis-en-l'Île.
église Saint-Séverin, chapelle Saint-Charles-Borromée: Les Trois Vertus théologales, 1851-1854, peinture murale à la cire et huile sur enduit de plâtre[13].
église Saint-Sulpice: Saint Denis et ses compagnons refusant de sacrifier aux idoles, 1851-1854, peinture murale à la cire[13].
église de la Sainte-Trinité: décor entourant l'orgue.
hôtel de Soubise: La France arrachant ses archives à la Nuit des temps.
Palais du Louvre, galerie d'Apollon: portraits d'architectes du XVIesiècle.
Petit Palais:
Le Bureau du conseil municipal;
Esquisse pour le décor entourant l'orgue de l'église de la Trinité, huile sur toile, 92,5 × 77 cm.
théâtre de la Gaîté: La Musique et la Peinture, 175 × 413 cm[14].
Catalogue de l'Exposition au Palais Royal en 1844[réf.incomplète].
voir son acte de décès ci-dessus référencé
Philippe Bonnet nous dit dans l'ouvrage Peintures monumentales de Bretagne qu'elles sont de Félix Jobbé-Duval (1821-1889), mais que selon Émile Maillard elles seraient d' Antoine Chalot (né en 1825) - Philippe Bonnet, dans: Peintures monumentales de Bretagne, PUR, 2021, p.333, note 16.
Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, Inventaire général des richesses d'art de la France. Monuments civils. Tome 1, Paris, E. Plon et Cie, 1879-1913, 485p. (lire en ligne), p.266-267.
Jules Jan, Catalogue des tableaux, dessins, bas-reliefs et statues exposés dans les galeries du musée de la ville de Rennes, Rennes, , 261p. (BNF30644465, lire sur Wikisource), p.82.
Guillaume Kazerouni (dir.), Anne Henriette Auffret, Jessica Degain, Laurent Houssais, Hélène Jagot, Frédérique Lanoë et Pauline Madinier-Duée, Félix Jobbé-Duval. Peintre et homme politique breton à Paris, Snoeck, 2019, 223 p. (ISBN9461615256)
Catherine Ménégaux Jobbé-Duval, «Armand-Félix Jobbé-Duval (1821-1889), peintre breton et révolutionnaire», Bulletin de l'Association bretonne, Tome 110, 2002. 128e congrès. Carhaix (Finistère), 2001. p. 469-494
Denise Delouche, Peintres de la Bretagne, thèse, Rennes, Université de Haute-Bretagne, 1977.
Paul Gauguin, Écrits d'un sauvage, Paris, Gallimard.
David Owens Evans, Le socialisme romantique.
François Jaffrennou, Les Carhaisiens célèbres.
Iconographie
André Gill, Armand Félix Marie Jobbé-Duval, caricature en couverture de la revue Les Hommes d'Aujourd'hui, n°56.
Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.
2019-2025 WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии