Guillaume Bonnet est un sculpteur et médailleur français né le à Saint-Germain-Laval et mort le à Lyon[1].
Pour les articles homonymes, voir Guillaume Bonnet et Bonnet.
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Guillaume Bonnet est le fils aîné de François Bonnet (1798-1834) et de Marguerite Désendre (1796-1834). Son père, d'abord cultivateur dans le hameau de Marcillieux, devient mousselinier et installe sa famille à Vaise en 1832. Il meurt deux ans plus tard, rapidement suivi par son épouse. Guillaume Bonnet est alors pris en charge par une dame charitable[2], Mme Picard[3] et également placé sous la protection de Faissolle, ancien directeur des Poudres. Un de ses instituteurs, frère de la Doctrine chrétienne, remarque son talent pour la sculpture.
En 1836, Guillaume Bonnet entre dans l'atelier de Léopold de Ruolz, professeur de sculpture à l'École des beaux-arts de Lyon. Il commence petit à petit à se faire reconnaître : il obtient une première mention au prix de sculpture en 1840 et en 1841, un premier prix d'ornement. En 1842, la médaille d'or du prix de sculpture lui est décernée par le Gouvernement.
Il arrive alors à Paris, encouragé par son maître. Là, il travaille successivement dans des ateliers de James Pradier (1790-1852), Jules Ramey (1796-1852) ou encore Auguste Dumont (1801-1884). Parallèlement à sa formation de sculpteur, Guillaume Bonnet apprend la gravure en médaille chez Raymond Gayrard (1777-1858) puis chez Jacques-Édouard Gatteaux. En 1843, il est admis à l'École des beaux-arts de Paris. Sa première œuvre connue est un buste d'enfant, entre 1844 et 1846, une sculpture d'une grande vérité et d'une grande finesse[4]. Il obtient le second prix de Rome en gravure de médaille et pierre fine avec une médaille représentant Mercure formant le caducée.
À Paris, il fréquente les grandes personnalités de son temps : Juliette Récamier, par l'intermédiaire de Madame de Vigan, François-René de Chateaubriand ou Henri Lacordaire. Ces rencontres lui valent d'ailleurs d'importants succès au Salon, où il expose, entre 1845 et 1848, notamment les portraits du père Lacordaire et de Chateaubriand. Il obtient alors sa première commande de l'État : un buste de Descartes, ainsi qu'une embauche sur le chantier du palais du Louvre, dirigé par Félix Duban.
En 1849, Guillaume Bonnet revient en région lyonnaise, d'abord sur le chantier de la collégiale Notre-Dame d'Espérance à Montbrison, dirigé par Pierre Bossan, puis sur celui de l'église Saint-Pierre de Vaise, construite par Tony Desjardins.
Mais il n'est pas seulement récompensé pour ses sculptures. En effet, en 1852, il remporte, avec Clair Tisseur, le concours pour la création d'une épée d'honneur à l'attention de Boniface de Castellane, offerte par les Lyonnais « reconnaissants de sa conduite ferme, prudente, loyale, pendant les journées de », ainsi qu'une médaille, dessinée par Antoine-Marie Chenavard (1787-1883). Les commandes affluent mais il se cantonne à la région lyonnaise. Il fait d'ailleurs appel à des praticiens, notamment pour répondre aux commandes de l'Église. Il exécute encore, cette même année, des bustes de commande, entre autres celui de M. Simonnet, secrétaire de la chambre de commerce.
Entre et , Guillaume Bonnet fait le voyage d'Italie pour parfaire sa connaissance de l'antique et de la Renaissance.
À son retour à Lyon, Bonnet participe à de nombreux chantiers : les travaux de restauration de l'hôtel de ville de Lyon — l'acrotère sud et les statues ornant l'aile gauche, ainsi que les figures allégoriques de la cheminée et les génies du plafond de la salle des fêtes —, la décoration du palais du Commerce (actuel palais de la Bourse), celle de la porte principale de la maison de son ami, le Dr Gérard, rue de l’Hôtel de Ville — représentation des Arts et du Commerce —, le fronton de la grande porte de la Caisse d'épargne — deux figures allégoriques — ou encore la fontaine de la place Morand (actuelle place du maréchal Lyautey). À cette liste s'ajoutent les deux cariatides qui ornent le portail de la Maison Berlotti, en face du palais de la Bourse, ainsi que les portraits en pied de Philibert Delorme et de Simon Maupin pour la façade du bâtiment situé en face de la façade principale de l’hôtel de ville de Lyon. Le sculpteur est donc appelé sur tous les chantiers importants de la ville.
En particulier, le chantier du palais de la Bourse est l'une de ses plus importantes réalisations. René Dardel, le créateur et l’architecte en chef du palais de la Bourse, lui passe commande des sculptures les plus importantes pour orner cet édifice. Un premier projet, produit par Dardel et étudié dans toutes ses parties par Bonnet, ne répond pas à son idéal, et l'architecte soumet un nouveau plan. À l’intérieur du palais, il sculpte en bois les 24 cariatides qui supportent le plafond de la grande salle de la Bourse. À l’extérieur, il est l'auteur de la statuaire des façades nord et sud[5]. En face du couvent des Cordeliers, le fronton de l’horloge est cantonné de deux grandes figures représentant La Paix et L’Abondance. De chaque côté, sur un groupe de deux colonnes figurent les génies de L’Étude et celui de La Science. Les angles des deux portes d’entrée sont ornés de bas-reliefs de La Justice, La Prudence, La Force et La Tempérance. Aux angles des portes cintrées figurent deux petits génies tenant des branches de chênes et d’olivier. Sur la façade principale, place de la Bourse, un autre fronton d’horloge est entouré de deux génies et de quatre atlantes en termes supportant les armes de la ville. De chaque côté, deux figures assises, de quatre mètres de hauteur, représentent Les Arts industriels et Les Arts de l’ingénieur, roulage et navigation. D’autres figures supportent l'entablement de l’édifice.
Il réalise encore deux muses sur l'attique de l'opéra, Thalie et Calliope, et la statue d'Amédée Bonnet à l'Hôtel-Dieu.
Ces travaux méritent à Bonnet, de la part de son premier maître à Paris, Auguste Dumont, ce compliment flatteur « Mon cher ami, vous avez fait en quelques mois plus que je n’ai fait dans ma vie entière ![réf. nécessaire] »
L'empereur Napoléon III lui remet la croix de la Légion d’honneur lors de l’inauguration du palais de la Bourse. Sa participation au décor de l'édifice lui vaut d'ailleurs le surnom de « Michel-Ange lyonnais ». Il réalise les bustes posthumes des « Lyonnais dignes de mémoire ». Il répond au concours lancé en 1865 par la Ville de Lyon pour l'érection d'une statue du préfet Claude-Marius Vaïsse sur la place de l'Impératrice. Sa candidature est retenue au même titre que celles de Jean-Marie Bonnassieux, Augustin Courtet, Joseph Fabisch — avec lesquels il est de nombreuses fois en concurrence — et François-Félix Roubaud[6]. Il a également sculpté plusieurs maquettes de la Vierge en lien avec les différentes apparitions du XIXe siècle (La Salette, Lourdes).
Il est élu le à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon au fauteuil 3, section 4 Lettres-arts, sur un rapport de Antoine-Marie Chenavard[7].
Le , il épouse Catherine Regaudiat, dont il aura une fille, Jeanne-Antoinette Bonnet. Celle-ci épouse le le peintre Étienne Couvert[7].
Guillaume Bonnet meurt le à Lyon[2]. Il est inhumé au cimetière de Loyasse, dans une concession perpétuelle gratuite accordée par délibération du conseil municipal de Lyon. Un monument a été élevé à sa gloire par une commission présidée par Antoine-Marie Chenavard. Il a été réalisé par son confrère et disciple Étienne Pagny (1829-1898), par galvanoplastie.
On raconte l'anecdote suivante à propos de l'autoportrait de Bonnet, placé sur son tombeau au cimetière de Loyasse : « On me croit laid. C'est une erreur, je suis beau mais on ne sait pas me voir. J'expliquerai ma physionomie dans mon buste. Je ne veux pas être un homme incompris ». Marcas, qui rapporte cette anecdote explique que Bonnet s'est représenté en penseur du Moyen-Age, un penseur dont le visage exprime l'énergie, la volonté et l'intelligence[4].
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