Mario Prassinos naît en 1916 dans une famille grecque implantée depuis de nombreuses générations à Constantinople. En 1922 les Grecs de Turquie quittent le pays pour fuir les persécutions et sa famille s'installe en France. Le jeune Mario fréquente l'école de Puteaux puis habite à Nanterre (jusqu'en 1936). Il poursuit ses études au lycée Condorcet et à l'École des langues orientales. Il fréquente les coulisses du théâtre de l'Atelier (Charles Dullin), ce qui lui donne le goût du théâtre.
La villa Seurat, à Paris, où a vécu Mario Prassinos, au 18.
Après une première exposition personnelle, préfacée par René Char, en 1938 à la galerie Billiet-Vorms, Mario Prassinos s'éloigne à partir de 1939 du surréalisme. Engagé volontaire durant la guerre, il est blessé et reçoit la Croix de guerre. En 1942, il se lie avec Raymond Queneau et collabore avec les éditions de la NRF pour lesquelles il crée des maquettes de livres, des cartonnages de la NRF parfois appelés cartonnages Prassinos ou «reliés Bonet-Prassinos»[2]. Entre 1943 et 1945 il rencontre encore Albert Camus, Jean-Paul Sartre (dont il illustre Le Mur), Jean Lescure et Gaston Bachelard.
Prassinos crée en 1947 ses premiers costumes pour une pièce de Paul Claudel montée par Jean Vilar (premier festival d'Avignon). Il se lie avec le peintre Alberto Magnelli et rencontre Myriam Prévot, future directrice avec Gildo Caputo de la Galerie de France où il expose par la suite régulièrement. Il obtient en 1949 la nationalité française.
Sa série de Troupeaux le fait aborder une peinture moins figurative. Il réalise à partir de 1951 ses premières tapisseries, qu'expose en 1956 la galerie La demeure, et des décors et costumes pour Macbeth que met en scène Jean Vilar à Avignon et, à Paris, au TNP.
En 1958, après une croisière avec Albert Camus et Michel Gallimard il effectue un long séjour dans l'île de Spetses, en Grèce, qui est à la source d'un renouvellement de sa peinture. Max-Pol Fouchet lui consacre un film de télévision. De 1959 à 1964, Prassinos continue de créer décors et costumes pour Jean Vilar.
Bessie Smith, dont Prassinos a réalisé de nombreux portraits entre 1962 et 1964.Image du Suaire de Turin dont s'inspire Prassinos en 1974 et 1975.
De nouveaux thèmes apparaissent par la suite dans sa peinture: portraits de Bessie Smith (1962-1964) ou de son grand-père Prétextat (1963-1970), nouveaux dessins d'après les Alpilles (1952-1977), collines qui font face à sa maison d'Eygalières, les Suaires (1974-1975), inspirés par le Suaire de Turin, les Paysages turcs (1969-1981), exposés au Grand-Palais à Paris en 1980 et les Arbres (1980-1985).
Lucien Clergue réalise en 1969 un film sur son œuvre (texte de Jean Lescure). Mario Prassinos écrit Les Prétextats, réflexion sur la série des Prétextats, puis, à partir de 1976, sous forme d'autobiographie, La Colline tatouée.
En 1985, il travaille aux onze Peintures du Supplice qu'il réalise pour décorer la chapelle Notre-Dame de Pitié à Saint-Rémy-de-Provence[3]. C'est là qu'est exposée la donation de 108 œuvres qu'il a faite à l'État français en 1985.
Mario Prassinos meurt à Avignon à 69 ans, en 1985.
Expositions
Les Alpilles, d'après lesquelles Mario Prassinos a réalisé de très nombreux dessins entre 1952 et 1977.
Expositions personnelles
Mario Prassinos - cent cinquante peintures et dessins, Présence contemporaine, Aix-en-Provence, juillet-[4]
Mario Prassinos, in pursuit of an artist: Istanbul-Paris-Istanbul, Musée Pera, Istanbul, mai-
Mario Prassinos, estampes, Musée des Alpilles, Saint-Rémy-de-Provence, juin-
1916-2016: centenaire de Mario Prassinos - Mario Prassinos des cimaises à la scène, Maison Jean-Vilar, Avignon, 2016
Mario Prassinos, les peintures du supplice, abbaye de la Chaise-Dieu, juillet-[5]
L'œuvre ornée de Mario Prassinos, église du château de Felletin, juillet-[6]
Dessins de Mario et Gisèle Prassinos, Galerie Simoncini, Luxembourg, juin-
Georges Bataille, Dirty, couverture, Paris, éditions Fontaine, coll.«L'Âge d'or», 1945
Jean-Paul Sartre, Le Mur, trente-cinq eaux-fortes en couleurs, Paris, NRF, Gallimard, 1946
Raymond Queneau, L'Instant fatal, seize eaux-fortes en noir et un burin en couleurs accompagnés de six poèmes de Raymond Queneau, Les Nourritures Terrestres, 1946
Coleridge, La Ballade du vieux marin, 22 images et lettrines de Mario Prassinos, Paris, GLM, 1946
Simone de Beauvoir, Tous les hommes sont mortels, reliure cartonnée, Paris, NRF, Gallimard, 1946[9]
Matteo Bandello, Roméo et Giulietta, treize burins, Paris, Pierre Vorms éditeur, 1947
Six dessins de Mario Prassinos, Neuchâtel, Galerie Numaga, 1964
Raymond Queneau - Eine Modellgeschichte, Verlag für Neue Literatur, 1964
Arthur Rimbaud, Une Saison en enfer, dix-huit eaux-fortes en couleurs, Les Bibliophiles comtois, 1966
Bonjour Monsieur Prassinos, quatorze interprétations typographiques simultanées de cinq Pretextas de Mario Prassinos et du poème que Raymond Queneau lui a dédié, La Chaux (Suisse), Parisod éditeur, 1972
Jean-Paul Sartre, La Nausée, douze gouaches, NRF coll.«Le rayon d'or», 1951
Écrits
Les Prétextats, Paris, Gallimard, 1973
« Picasso en prison », L'Arc, no97, 2e trimestre 1985.
La Colline tatouée, Paris, Grasset, 1983 (ISBN2-246-28821-5)
Musées et collections
Canada
Musée national des beaux-arts du Québec, Le Cyprès noir, 1953? (Manufacture d'Aubusson)[10]
France
Musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine, Angers (Pretextat, tapisserie tissée par Pierre Daquin, 1971)
«Je pensais depuis longtemps il est vrai à animer les murs d'une chapelle et voici que cette chapelle m'est offerte. Elle est comme un testament. Que ceux qui la trouveront peu conforme à ce qu'est d'habitude un tel lieu, oublient le mot religion et méditent sur celui de spiritualité. Le thème général est le supplice. À une époque où la pratique de la torture s'accroît dans le monde il m'est apparu que cet ancien, cet horrible supplice auquel la bêtise des hommes a condamné le Christ valait une protestation. Mais j'espère aussi qu'il y a autre chose à y voir. Une œuvre d'art n'a pas qu'un seul sens», écrit Prassinos le 30 août 1985 (FMP donation Mario Prassinos, présentation).
Gérald Schurr, « Les expositions de l'été », n° 27, 8 juillet 1983, page 13.
Prassinos, textes de Jean-Louis Ferrier, Gisèle Prassinos et Mario Prassinos, entretien avec Mario Prassinos, Aix-en-Provence, Présence contemporaine, 1983, 144 p. (ISBN2-904013-04-0)
Mario Prassinos, Levallois-Perret, Les amis de Valentin Brû [Raymond Queneau], no28-29, 1984 [Raymond Queneau et Mario Prassinos]
La Donation Mario Prassinos (catalogue raisonné), Catherine Prassinos et Thierry Rye, préface de Pierre Cabanne, Saint-Rémy de Provence, FMP Donation Mario Prassinos, 1990, 158 p. (ISBN2-9504357-0-X)
Lydia Harambourg, « Mario Prassinos », dans L'École de Paris 1945-1965, Dictionnaire des peintres, Neuchâtel, Ides et Calendes, 1993 (ISBN2-8258-0048-1); nouvelle édition, 2010, p.397–400(ISBN978-2-8258-0241-0)
Correspondance d'Henri Parisot avec Mario et Gisèle Prassinos, 1933-1938, Prassinos Catherine, Rye Thierry (éd.), Joelle Losfeld, 2003, 212 p. (ISBN2-84412-162-4)
Monographie Mario Prassinos, peinture et dessin, préface de François Nourissier, Catherine Prassinos (expert de l'Union française des experts, UFE) et Thierry Rye (éd.), Actes Sud, 2005, 342 p. (ISBN2-7427-4366-9)
Marc Alyn, Mario Prassinos, calligraphe de l'au-delà, Approches de l'art moderne, Bartillat, 2007
Ouvrages généraux
Pierre Cabanne, Le Midi des peintres, coll.«Tout par l'image», Hachette, 1964
René Huyghe de l'Académie française et Jean Rudel, L'Art et le monde moderne, Larousse, 1970
Gérard Xuriguera, Les Années 50 - Peintures, sculptures, témoignages, Arted, 1984
Patrick-F. Barrer, L'Histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, Gründ, 1999
Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001
Filmographie
Prassinos - L'image et le moment, court métrage de Robert Lapoujade, 1963
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