Né à Voreppe, en Isère le 17 avril 1807[1], Jean Achard est issu d'une famille de cultivateurs. Il commence sa vie professionnelle comme commis d'un avocat, puis entame son apprentissage artistique en copiant des tableaux du musée de Grenoble. Il fréquente l'école municipale gratuite de Grenoble et fait la connaissance des peintres de l'École lyonnaise qui lui donnent ses premiers conseils. Isidore Dagnan est son maître de 1824 à 1830. En 1834, il part à Paris et copie les maîtres hollandais au musée du Louvre.
À l'occasion d'une expédition organisée par les saint-simoniens, il séjourne en Égypte entre 1835 et 1837 avec son ami Victor Sappey. Il en ramène des paysages et des scènes de genre. C'est ainsi qu'il expose au Salon de 1838 une Vue prise aux environs du Caire, puis envoie régulièrement ses œuvres au Salon par la suite, comme en 1843 avec une Vue de la vallée de Grenoble.
En 1846, il fréquente les membres de l'École de Barbizon et compte parmi ses amis les peintres Jean-Baptiste Camille Corot, Théodore Rousseau, Charles-François Daubigny, Narcisse Diaz de la Pena et Louis Français qui l'entraînent à peindre sur le motif en région parisienne. La forme s'assouplit et la captation de la lumière prend une place primordiale. Une tendance qu'un séjour à Auvers-sur-Oise ne fait qu'accentuer.
Entre 1858 et 1859, il séjourne à Honfleur et loge à la ferme Saint-Siméon en compagnie d'Eugène Boudin et de Claude Monet[2].
En 1859, il collabore à la décoration de la salle du personnel de l'hôpital de la Charité de Paris[réf.nécessaire], partiellement reconstruite au musée de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris[3].
N'ayant jamais obtenu la consécration de son vivant, il revient finir ses jours à Grenoble à partir de 1870, isolé, malade et en butte à de graves difficultés financières, il meurt le 2 octobre 1884[4]. Il est enterré à Grenoble au cimetière Saint-Roch. Une place de Grenoble ainsi qu'une école primaire de Voreppe (sa ville de naissance) portent son nom.
Œuvre
Peinture
Achard est connu pour ses toiles représentant des paysages du Dauphiné, ce qui lui vaut le titre de « maître incontesté du paysage en Dauphiné »[5]. Il est l'initiateur de l'École dauphinoise, qui compte entre autres Laurent Guétal, Ernest Victor Hareux et Charles Bertier parmi ses membres. Ils sont parfois appelés paysagistes dauphinois.
Plusieurs des œuvres de Achard sont conservées au musée de Grenoble, dont Paysage, vue de Saint-Egrève (près de Grenoble) et La Chaumière[6]. D'autres œuvres sont conservées à Paris au musée du Louvre, au musée des Beaux-Arts de Chambéry et au château de Fontainebleau[7].
Gravure
Jean Achard est aussi un graveur renommé, exécutant 48 eaux-fortes entre 1850 et 1870[8]. Les premières estampes sont exécutées d'après ses peintures et sont destinées à la diffusion de son œuvre, elles couvrent de grands horizons. Par la suite il privilégiera des vues plus locales de sous-bois.
Œuvres de Jean Achard
Vue du Taillefer prise des côtes de Sassenage (1837), La Tronche, musée Hébert.
Vue de Grenoble prise du quai de la Graille (1837), musée de Grenoble.
Henri Harpignies est son élève[9] lors de son séjour parisien. Mais après son retour à Grenoble, son influence est importante, en particulier sur Laurent Guétal. Charles Bertier et Édouard Brun suivent avec empressement ses conseils. D'une façon plus générale, c'est un maître et un conseiller pour la génération des jeunes peintres dauphinois qui se retrouvent à Proveysieux, parmi lesquels Théodore Ravanat, Jacques Gay ou Henri Blanc-Fontaine.
Jean Achard, Laurent Guétal, Charles Bertier: Trois maîtres du paysage dauphinois au XIXesiècle, Musée de Grenoble, éditions Artlys (ISBN2-85495-270-7).
Jacques Lamoure et Jacques Antoine Biboud, Jean Achard, édition de l'ACMAD.
Guy Tosatto et al., Trois maîtres du paysage dauphinois au XIXesiècle: Jean Achard, Laurent Guétal, Charles Bertier (catalogue de l'exposition au Musée de Grenoble, du 3 décembre 2005 au 12 février 2006), Versailles, éditions Artlys, , 127p. (ISBN2-85495-270-7).
Pierre Cabanne et Gérald Schurr, Dictionnaire des petits Maitres de la Peinture (1820-1920), Éditions de l'Amateur 2003, (ISBN2-85917-378-1).
Grenoble, visions d'une ville, Peintures, Dessins, Estampes, musée de l'Ancien Évêché, Éditions Glénat (ISBN978-2-72346-092-7).
Le sentiment de la Montagne, Éditions Glénat / Musée de Grenoble, 1998 (ISBN2 7234 2614 9).
Maurice Wantellet, Deux siècles et plus de peinture dauphinoise, Grenoble, édité par l'auteur, , 269p. (ISBN2-9502223-0-7).
Maurice Wantellet, Le Dauphiné et ses peintres, une source d'inspiration, Veurey/Grenoble, éditions Le Dauphiné libéré, , 52p. (ISBN2-911739-49-3).
(en) «ACHARD, Jean Alexis», extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit, sur Oxford Art Online, (ISBN9780199773787).
Laurence Huault-Nesme, Jean Achard: Un paysagiste à l'école de la nature, 1807-1884 (catalogue de l'exposition du 13 décembre 2008 au 4 mai 2009 au Musée Hébert de La Tronche), Grenoble, Glénat, , 128p. (ISBN978-2-7234-6671-4).
Valérie Huss (dir.), Grenoble et ses artistes au XIXesiècle (catalogue de l'exposition du 27 mai au 25 octobre 2020), Grenoble, Musée de Grenoble, (ISBN9461615949).
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