art.wikisort.org - Artiste

Search / Calendar

Jean Villeri est un peintre français d'origine italienne, né le à Oneille, aujourd'hui Imperia, mort le à Cagnes-sur-Mer. Il appartient au courant non figuratif de la nouvelle École de Paris. Ses expositions ont été plusieurs fois préfacées par le poète René Char.

Jean Villeri
Jean Villeri à Saint-Maximin en 1980.
Naissance

Imperia
Décès
(à 86 ans)
Cagnes-sur-Mer
Nationalité
Française
Activité
Peintre
Mouvement
École de Paris
Signature

Biographie


Jean (Giovanni Domenico Giuseppe) Villeri est né le à Oneglia (aujourd'hui Imperia) en Italie. Son père, Disma, compositeur et chef d'orchestre à Monte-Carlo et sa mère, née Caroline Oneglio, s'établissent définitivement à Cannes en 1906.

Après le certificat d'études, alors qu'il peint déjà, Villeri est en 1912 apprenti chez un tailleur qui conseille à sa famille de le laisser suivre sa vocation. Il fait son premier envoi au Salon des Artistes Français puis se consacre entièrement à la peinture, parcourant la côte et l'arrière-pays, donnant pour vivre des leçons de peinture, le plus souvent en plein air, aux étrangers qui résident sur la Côte, croisant Renoir, Soutine, Kikoine. Il participe simultanément à des salons régionaux[1].

En 1916 Villeri séjourne à Paris dont il découvre les musées, puis voyage en Italie. En 1922 il se marie avec Olivia Funk et se fixe au Cannet où il fait la connaissance de Pierre Bonnard dont la rigueur et l'esprit l'influencent profondément, et aux côtés de qui il expose en 1926 à Cannes. C'est autour de l'année suivante qu'il décore le bar de la Sarrazine à Saint-Tropez[1].

Sa rencontre en 1929 avec Francis Picabia, Jean-Joseph Crotti et Jacques Villon l'engage dans la voie non figurative. En 1934 Villeri adhère au mouvement Abstraction-Création fondé par Herbin, Kandinsky, Mondrian, participe aux expositions du groupe et aux numéros de sa revue. Il fait alors de fréquents séjours à Paris. À Cannes il se lie en 1934 avec Paul Éluard et René Char.

René Char en 1941
René Char en 1941

En 1937 Jean Villeri illustre le manuscrit du poème « L'Essentiel inconnaissable » de René Char[2] qui préface en 1939 l'exposition à Paris des toiles du peintre sur lesquelles s'agglomèrent déjà aux ciments colorés du sable, du gravier, des fragments de liège. En 1938 sur les pistes de ski de Serfaus en Autriche Villeri fait la connaissance de Jean Lescure qui, après une étude publiée en 1949 dans Cahiers d'art Jean Villeri ou les risques de la réalité ») ne cessera d'accompagner les développements de son œuvre[1].

Les Hauts de Cagnes-sur-Mer où Jean Villeri habitera de 1940 à sa mort
Les Hauts de Cagnes-sur-Mer où Jean Villeri habitera de 1940 à sa mort

En 1940 Villeri quitte Cannes pour s'installer définitivement, avec sa compagne Simone Bouvier, sur les Hauts de Cagnes-sur-Mer, où il se lie avec Geer van Velde. Recherché par les Allemands il doit fuir à Saint-Jean du Gard en 1944, où il retrouve René Char et rencontre Michel Seuphor.

Après guerre, René Char préface ses expositions à la Galerie Maeght en 1948, à la Galerie Creuze en 1958. Villeri participe régulièrement aux Salon des Réalités Nouvelles et au Salon de Mai, se situant lui-même dans la nouvelle École de Paris qui rassemble notamment Jean Bazaine, Maurice Estève, Alfred Manessier, Gustave Singier[3]. À partir de 1955 sa peinture se couvre de matières, se métamorphose bientôt en bas-reliefs, intégrant cordages et filins, épaves de bois ou de fer. Villeri participe en 1961 et 1962 aux expositions du groupe Reliefs organisées par San Lazzaro. En 1976 il épouse à Mougins Anne-Marie Mousseigne, rencontrée quelques années plus tôt[4], et obtient la nationalité française[3]. En 1980 une rétrospective de son œuvre est présentée à Saint-Maximin tandis qu'est publié un recueil de ses poèmes, Alternances.

Jean Villeri meurt le à Cagnes-sur-Mer. Plusieurs expositions rétrospectives de son œuvre sont par la suite présentées en France et en Italie.


L'œuvre


Jusqu'en 1931 les natures mortes, les portraits et les paysages (marchés de Nice ou de Venise, vue du Lac Majeur, vieilles rues de Biot, de Cagnes-sur-Mer ou du Cannet, ports de Cannes ou Saint-Tropez) de Villeri sont librement figuratifs.

En 1931 sa démarche s'oriente vers une abstraction de tendance géométrique dont les formes s'assouplissent vers 1937, évoquant parfois allusivement des visages (Portrait dit de René Char, 1937, Château-Musée de Cagnes-sur-Mer).

Le Pas du poète, intégrant en 1939 ciment coloré, fragments de filets et lièges, annonce l'évolution ultérieure de Villeri. Dans les années 1940 c'est cependant dans une non figuration d'abord vivement colorée (Le cirque, c. 1940, et Interférence, 1949, collections de la Ville de Cagnes-sur-Mer) puis plus nuancée (Le partage de l'aube, 1952 ; La Mamounia, Hôtel à Marrakech, 1955) qu'il s'engage.

À partir de 1958 les matières s'épaississent sur ses toiles devenues quasiment monochromes. En 1962 Villeri y adjoint des reliefs métalliques puis des bois (Contestation, 1968) et rentre en 1973 dans la série Présent futur antérieur de ses peintures tout à la fois « momifiées » et « ficelées ».


Jugement


« C'est l'heure que choisit Villeri pour tendre ses filets. Cet homme utile croit aux couleurs, à celles dont le contact avec les énergies de l'univers, à la longue est devenu inapparent afin d'être plus sensible. Le fer, le liège, le filin, l'arbre du gouvernail, l'étoile africaine, autant de pensées qui vous attendent pour vous prendre par la conscience. »

René Char (Galerie Henriette, Paris, 1939; Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1983, p. 705)

Expositions personnelles



Musées



Écrits de Jean Villeri



Illustration



Correspondance



Notes et références


  1. Forneris 1988, p. 41.
  2. http://www.aml-cfwb.be/catalogues/general/auteurs/127016 Archives et musée de la littérature, Bibliothèque royale, Bruxelles, notice sur « L'Essentiel inconnaissable ». Le poème est écrit en mai ou juin à Mougins par René Char qui en offre « l'exemplaire unique » (10 pages) à ses amis Louis Scutenaire et Irène Hamoir (René Char, Dans l'atelier du poète, édition établie par Marie-Claude Char, Quarto Gallimard, 1996, p. 290)
  3. Forneris 1988, p. 42.
  4. Jean Villeri, Museo Civico di Palazzo Borea d’Olmo, San Remo, 2002, p. 113
  5. https://www.mamac-nice.org/fr/collection/navigart/#/artworks?filters=authors%3AVILLERI%20Jean%E2%86%B9VILLERI%20Jean&page=1&layout=grid&sort=by_author Notice du Musée d'Art moderne et d'Art contemporain de Nice sur Jean Villeri
  6. https://www.cnap.fr/collection-en-ligne#/artworks?filters=authors%3AVILLERI%20Jean%E2%86%B9VILLERI%20Jean&page=1&layout=grid&sort=by_author Notices du Centre national des arts plastiques sur les œuvres de Jean Villeri.
  7. https://catalogue.bnf.fr/rechercher.do;jsessionid=97CAF70E16D732810538AA4883ED67E0?motRecherche=jean+villeri&critereRecherche=0&depart=0&facetteModifiee=o Notice de la Bibliothèque nationale de France sur Jean Villeri.

Éléments de bibliographie


 : source utilisée pour la rédaction de cet article


Catalogues d'exposition



Quelques articles et ouvrages généraux



Voir aussi



Liens externes





Текст в блоке "Читать" взят с сайта "Википедия" и доступен по лицензии Creative Commons Attribution-ShareAlike; в отдельных случаях могут действовать дополнительные условия.

Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.

2019-2025
WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии