Jean van der Bruggen ou Joannes van der Brugghen, né vers 1649 à Bruxelles et mort vers 1714 à Anvers, est un graveur en manière noire, éditeur et marchand d'estampes originaire de Belgique. Il exerça ses différents métiers entre Anvers, Paris et Vienne.
Les différentes graphies de son nom rendent difficiles sa biographie. Johannes van der Brugghen, Joan van der Bruggen ou Vander-Bruggen, quoi qu'il en soit, le point de départ reste cette gravure imprimée en 1689 à Paris (ci-contre) par ses soins et qui indique dans le pourtour du médaillon qu'il est «âgé de quarante ans et né à Bruxelles», ce qui rend probable une date de naissance située entre 1648 et 1649. Cette gravure a été imprimée avec, en dessous, un poème inspiré de Jean de La Fontaine.
Élève d'Antoine Goubeau, il devient membre de la Guilde de Saint-Luc en 1679[1].
Vendant des dessins et des gravures, il ouvre boutique dans la capitale française en 1681 rue Saint-Jacques à l'enseigne du «Grand Magazin d'ymages», juste en face de la rue de la Parcheminerie et à côté de «la vieille poste». Graveur lui-même, il se spécialise en manière noire. Il traduit des tableaux de Nicolas de Largillierre, Pierre Mignard, David Teniers le Jeune (en grande majorité), Antoine van Dyck, et peut-être quelques motifs de sa composition[2].
Arnold Houbraken rapporte qu'il l'a rencontré en 1682 à Anvers exhibant dans des cabarets le jeune dessinateur Raymond Lafage, un prodige capable de restituer en deux heures sur une feuille de papier, de mémoire, n'importe quel motif historique ou mythologique[3]. De fait, Van der Bruggen et Lafage se rencontrent quelque temps plus tôt à Paris[4]. Le marchand souhaite composer un album gravé contenant les œuvres de Lafage, dont la notoriété grossissait. Dès 1683, une première gravure est vendue dans l'échoppe, un dessin traduit par Franz Ertinger. Mais Lafage meurt fin 1684, et l'album n'est publié qu'en 1689, réunissant en tout une centaine de pièces gravées. Deux éditions paraissent, l'une à Paris, l'autre à Amsterdam chez Gérard Valck (il existe aussi un retirage chez Jacob Yntema en 1785). On peut penser que Bruggen a été le premier grand collectionneur de Lafage, et que par la suite, Pierre Crozat, entre autres, se fournissaient chez lui[4].
On ignore quand il quitte Paris mais la guerre de Succession d'Espagne jette un grand trouble politique: on perd un temps trace de Van der Bruggen pour le retrouver à Vienne où sa signature apparaît en bas de gravures en 1714. Cartographie, portraits de princes et d'artistes (tels Jacob van Schuppen, arrivé à Vienne en 1720) — mais on constate des dates de tirages de ses plaques beaucoup plus tardives (1717-1740). Une date de décès postérieure à 1740 paraît hautement improbable.
Liste de gravures en manière noire
Le Dentiste d'après Téniers, gravure exécutée à Bruxelles (sans date).Isabelle d'Orléans d'après Mignard (sans date).
Certaines des planches suivantes comportent le monogramme «IVB», «JVB» ou «VB» inscrit dans le motif.
Estampes supposées bruxelloises (avant 1681) et d'Amsterdam (après 1690)
Jan Uytenbogaert (De goudweger) d'après Rembrandt[5]
Portrait en médaillon de Humbert de Precipiano d'après Lancelot Volders
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