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Marcelle Loubchansky est une artiste peintre française née à Paris le et morte dans la même ville le [1],[2],[3]. Elle est une figure majeure de l'abstraction lyrique[4].

Marcelle Loubchansky
Biographie
Naissance

Paris
Décès
(à 76 ans)
Paris
Nationalité
Française
Formation
École des beaux-arts de Paris
École nationale supérieure des arts décoratifs
Activité
Peintre

Biographie


Ses études artistiques débutent aux Beaux-Arts et aux Arts déco de Paris, mais sont vite interrompues par la Seconde Guerre mondiale, en 1942, l’obligeant à se réfugier à Cannes, où elle exerce la céramique. Elle pratique activement la peinture abstraite à partir de 1946, dès son retour à Paris[5] Elle fréquente alors le monde littéraire et artistique de Saint-Germain-des-Prés, notamment le milieu surréaliste où elle est vite remarquée par André Breton, le critique d'art Charles Estienne, et le galeriste Jean Fournier[4].

Grâce à Camille Bryen, elle expose en 1948 pour la première fois ses toiles à la galerie des Deux-Îles, quai aux Fleurs à Paris[6].

La galerie Breteau, qui deviendra une des galeries attitrée du mouvement nuagiste, organisera la même année une exposition de ses œuvres avec un autre peintre, Mandorlo[6].

Après avoir participé en 1950 au Salon des réalités nouvelles, Marcelle Loubchansky voit sa première exposition personnelle organisée par Suzanne de Coninck à la galerie de Beaune en 1951.

Ses toiles de la première période se caractérisent par une abondance de formes enchevêtrées et quelques graphismes errants, loin encore de la transparence et de la fluidité qu’elle va développer quelques années plus tard. Son activité est alors intense et son audience internationale s’affirme.

Elle figure dans le comité d’organisation du Salon d'octobre de 1952 en compagnie notamment de Jean Degottex, René Duvillier, Alexandre Istrati, Jean Messagier et James Pichette. Elle participe à de nombreuses expositions collectives, en particulier à celle des « Peintres de la nouvelle École de Paris » à la galerie de Babylone en 1952, puis, la même année à Édimbourg dans le groupe Young Painters of École de Paris, à l’initiative du British Council, et, à New York, au musée Solomon R. Guggenheim à l’exposition « Younger European Painters ». Le critique d’art Charles Estienne, promoteur du tachisme, avec qui elle se lie d’amitié, la fait participer à des expositions d’envergure, telles que « La Coupe et l’épée », en 1953, en compagnie de Degottex, Duvillier et Simon Hantaï à la galerie À l’Étoile scellée, marquée par le surréalisme défendu par André Breton, puis à la galerie Craven pour l'exposition « Nouvelles propositions du réel »[6]

Le surréalisme et le tachisme entretiennent alors une proximité évidente et renvoient à une conception de la peinture à laquelle adhère Marcelle Loubchansky, qui affirme :

« Le but de la peinture me semble être en premier lieu l’expression de soi-même. De plus, je pense que le surréalisme est un des courants fondamentaux de notre temps. L’abstraction, cependant, est à mon avis un passage nécessaire, comme la synthèse du surréalisme et du classicisme, du contenu et de la forme[7]. »

Une nouvelle exposition personnelle est organisée à la galerie Craven en 1954, année de la rencontre avec Jean Fournier, jeune directeur de la galerie Kléber. Charles Estienne présente le dans cette galerie l'exposition « Alice in Wonderland », où Loubchansky expose au côté de Degottex, Duvillier, Roger-Edgar Gillet, Hantaï, Toyen et Thanos Tsingos[6].

Lors de son exposition personnelle, dans la même galerie, en 1956, André Breton signe une préface enthousiaste :

« Nul n’a su comme elle libérer et rendre tout essor à  ces formes issues du sein de la terre et participant à la fois de l’humidité et de la flamme qui attestent une nouvelle gestation[8]. »

Lors de cette exposition apparaissent déjà ces grandes plages de couleur irisée de lumière, grâce à une technique consistant à faire couler une peinture préalablement diluée à l’essence directement sur la toile et à manipuler celle-ci pour obtenir des zones de nuances et d’ombres d’une grande fluidité, puis en travaillant à la brosse ses couleurs.

À partir de la fin des années 1950, Julien Alvard (en) l’intègre au groupe nuagiste. Elle participe à l’exposition « Le vide et l’obscurité », présenté par Alvard à la galerie Kléber en 1958, mais surtout à l'exposition « Antagonismes » au musée des Arts décoratifs de Paris en 1960[6].

Ses peintures des années 1960 sont marquées par un dépouillement et par une communion avec la nature que l’on retrouve dans ses titres L’Avant-aube, Avec le soleil, ainsi que par l’utilisation de couleurs transparentes, avec des roses, des jaunes et toujours des rouges intenses (Espace rouge, 1961)[9].

À l’exposition personnelle au palais des beaux-arts de Bruxelles, en 1963, les thèmes naturalistes sont également omniprésents, de même qu’à la rétrospective que lui consacre Jean Fournier dans sa nouvelle galerie de la rue du Bac en 1965. Dans sa préface, Geneviève Bonnefoi insiste sur le « sentiment cosmique » qui inspire les toiles de la dernière décennie, version moderne et amplifiée du célèbre « sentiment de la nature » des romantiques[6].

Elle fait partie de l’exposition nuagiste organisée par Julien Alvard à la saline royale d'Arc-et-Senans en 1966 (La Civilisation des cimes ou Pourquoi nous combattons) avec Frédéric Benrath, René Laubiès, Pierre Graziani, Fernando Lerin et Nasser Assar[6].

Maryse Haerdi, dans sa préface à l’exposition « Fusion » présentée à la galerie Zodiaque à Genève en 1970, qualifie pour sa part l’œuvre de Marcelle Loubchansky de « peinture d’expression cénesthésique-cosmique »[6].

Au cours des années 1980, Marcelle Loubchansky participe à de nombreuses expositions collectives, sous l’impulsion notamment de Geneviève Bonnefoi dans le cadre de la collection de l'abbaye de Beaulieu-en-Rouergue, mais aussi dans le cadre d’hommages à Charles Estienne ou à Michel Ragon[6].

Son décès en interrompt son œuvre. Après le rachat de la moitié de son atelier, la galerie Carole Brimaud présente en 1991 un hommage à l'artiste, qui précède la rétrospective couvrant les années 1950 à 1988 organisée à l'abbaye de Beaulieu-en-Rouergue par Geneviève Bonnefoi en 1992[10].

Marcelle Loubchansky sut durant toutes ces années renouveler la manière de traiter ses thèmes favoris, ses formes issues du cosmos, de la terre et de l’eau, en créant un langage où les couleurs et la transparence suscitent une tension lyrique indéfinissable.



Expositions



Principales expositions personnelles



Expositions collectives (sélection)



Œuvres dans les collections publiques



Notes et références



Notes


  1. 1, quai aux Fleurs, 75004
  2. Directrice : Suzanne de Coninck.
  3. Directeur : John Craven.
  4. Directeur : Jean Fournier.
  5. 24 avenue Kléber, 75116.
  6. Directeur : Jean Fournier.
  7. Directeur : Jean Fournier.
  8. Directeur : Jean Fournier.
  9. 22 rue du Bac, 75007.

Références


  1. Super User, « Loubchansky Marcelle », sur hervecourtaigne.com (consulté le ).
  2. « Disparition de la collectionneuse et critique d'art Geneviève Bonnefoi », Connaissance des Arts, (lire en ligne, consulté le ).
  3. Adélie Floch, « Brest. Le combat des femmes artistes continue », Ouest France, (lire en ligne).
  4. « Marcelle Loubchansky | Cnap », sur www.cnap.fr (consulté le )
  5. « Loubchansky Marcelle », sur www.hervecourtaigne.com (consulté le )
  6. Geneviève Bonnefoi, « Marcelle Loubchansky, Effusion colorée », Galerie Convergence, (lire en ligne)
  7. Geneviève Bonnefoi, « Marcelle Loubchansky ou "le dépouillement par l'espace" », sur galerieconvergences.com, (consulté le ).
  8. André Breton, Œuvres complètes, Gallimard, (ISBN 978-2-07-011692-8, lire en ligne)
  9. (en) Natalie Adamson, "Painting, Politics and the Struggle for the ?ole de Paris, 1944?964 ", Routledge, (ISBN 978-1-351-55519-7, lire en ligne)
  10. Geneviève Abbaye de Beaulieu et Impr. Grapho), Marcelle Loubchansky, Association culturelle de l'abbaye de Beaulieu, (ISBN 2-902697-10-4 et 978-2-902697-10-6, OCLC 463948823, lire en ligne)
  11. « Pré-vernissage des peintres de la Nouvelle École de Paris. Devant ma toile, Charles Estienne dit à Duvillier qu’il montrera à ceux  qui recherchent l’espace avec des tire-lignes et des compas, qu’on peut le rechercher aussi avec du flou ! » - Jean Messagier, Journal, 1952, cité in Jean Messagier, Traces, par Francette Messagier, éditions Néo, 2006, p. 24.
  12. Salon créé le par Charles Estienne, où exposent Pierre Alechinsky, Angel Alonso, Avni Arbas, François Arnal, Geneviève Asse, Baram, Barta, Claude Bellegarde, Gianni Bertini, Huguette Arthur Bertrand, Bloch, Roger Bissière, Francis Bott, Christine Boumeester, Michel Bouqueton, Alain de la Bourdonnaye, Braun, Manolis Calliyannis, Jean-Marie Calmettes, Charbonnel, Michel Carrade, Carrey, Carton, Oscar Chelimsky, Denise Chesnay, Collignon, Constant, Jean-Michel Coulon, PIerre Courtin, Olivier Debré, Jean Degottex, Pierre Dmitrienko, Jacques Doucet, Bernard Dufour, Natalia Dumitresco, Dumulon, René Duvillier, Marcel Fiorini, Oscar Gauthier, Jacques Germain, Gilbert, Émile Gilioli, Georges Goulet, Guba, Hoerdur, Alexandre Istrati, Joly, Ida Karskaya, Kilic, John-Franklin Koenig, Georges Koskas, Lambert, David Lan-Bar, Charles Lapicque, Laviolle, René Legrand, Marcelle Loubchansky, Marc-Antoine Louttre, Manton, Maryan, Jean-René Megard, Jean Messagier, Wilfrid Moser, Moti, Nadal, Louis Nallard, Mehmed Devrim Nejad, Jean Perrier, James Pichette, Serge Poliakoff, Jean Pons, Marcel Pouget, Proweller, Riba Rovira, Risi, Sauer, Schaar, Schelchow, Stoloff, Wiking Swensson, Shinkichi Tajiri, Uriber, Van Haardt, Vega,  Waldberg, Wendt, Zao-Wou Ki.
  13. Comité d’honneur : André Beaugé, Georges Boudaille, Palma Bucarelli, Pierre Courthion, Sonia Delaunay, Charles Estienne, Bernard Gheerbrandt, Roger Van Gindertael, Nina Kandinsky, Jacques Lassaigne, Frans Meyer, Roland Penrose, A. Rudlinger, Willem Sandberg, Michel Seuphor, J.J.Sweeney. Comité actif : Pierre Alechinsky, François Arnal, Denise Chesnay, Jean Degottex, Bernard Dufour, René Duvillier, Jan Krizek, Marcelle Loubchansky, Jean Messagier, James Pichette, Jean Pons. Du 1er au  : Pierre Alechinsky, François Arnal, Pierre Baltensberger, Laci Barta, Marcelle Baumann, Claude Bellegarde, Huguette Bertrand, Michel Bouqueton, Alain de la Bourdonnaye, Camille Bryen, Manolis Calliyannis, Carrey [« Nous apprenons la mort de notre camarade, survenue brusquement le 26 août au Zoute, Belgique], Denise Chesnay, Corneille, Jean-Michel Coulon, Olivier Debré, Jean Degottex, Roger Derieux, Pierre Dmitrienko, Jacques Doucet, Gianni Dova, Bernard Dufour, Natalia Dumitresco, René Duvillier, Fahr-el-Nissa Zeid, Sonja Ferlov, Marcel Fiorini, Ruth Francken, Oscar Gauthier, Claude Georges. Du 15 au  : Jacques Germain, Roger-Edgar Gillet, Van Ginneken, Georges Goulet, Otto Greis, René Guiette, Alexandre Istrati, Siegfried Jonas, [Kallos], Ivan Kawun, Jan Krizek, Charles Lapicque, René Legrand, Bengt Lindström, Marcelle Loubchansky, Marc-Antoine Louttre, Suzanne Masse, Jean Messagier, Siryù Morita, Moti, Francisco Nieva, James Pichette, Serge Poliakoff, Jean Pons, Marcel Pouget, Andrée Rouvel, Saint Maur, Iaroslav Serpan, Kumi Sugaï, Wiking Svensson, Shinkichi Tajiri.
  14. Voir sur galerieconvergences.com.

Annexes



Bibliographie



Monographies et principaux catalogues d’exposition


Varia


Liens externes





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