Fils de Barthélémy Desboutin[1], garde du corps de Louis XVIII, et de la baronne Anne-Sophie-Dalie Farges de Rochefort[2], Marcellin Desboutin fait ses études au collège Stanislas de Paris et entame des études de droit tout en écrivant des œuvres dramatiques. Dès son jeune âge, il copie les dessins de Rembrandt à qui il voue une prédilection particulière[3]. En 1845, il entre dans l'atelier du peintre Louis-Jules Étex à l'École nationale supérieure des beaux-artsde Paris, puis il suit pendant deux ans les cours de peinture de Thomas Couture. Il voyage ensuite en Grande-Bretagne, en Belgique, aux Pays-Bas et en Italie. Il acquiert en 1857 une grande propriété près de Florence, l'Ombrellino, où il mène une vie fastueuse et se lie avec Edgar Degas. Cette demeure est notamment assidument fréquentée par les Macchiaioli, Giuseppe Abbati et Giovanni Boldini, mais aussi de nombreuses personnalités des milieux artistiques et culturels français tels que Jules Amigues et Georges Lafenestre[3].
La Guerre de 1870 interrompt les représentations au Théâtre-Français de Maurice de Saxe, pièce écrite en collaboration avec Jules Amigues.
En 1873, en partie ruiné du fait du krach boursier, Desboutin s'installe à Paris, où il retrouve Edgar Degas et fréquente Édouard Manet au café Guerbois et au café de la Nouvelle Athènes. Il rencontre Émile Zola chez Manet.
Pour gagner sa vie, il se met à la gravure et commence une série de pointes sèches pour Philippe Burty vers 1874-1875, en lien avec l'éditeur Alfred Cadart[4], tout en exposant ses peintures aux Salons. Il participe ainsi à la deuxième exposition des impressionnistes avec six tableaux, dont Le Chanteur des rues et Le Violoncelliste. Il fait de nombreux portraits de ses amis, parmi lesquels Edgar Degas, Auguste Renoir, Berthe Morisot, Pierre Puvis de Chavannes, Eugène Labiche, Nina de Villard, Erik Satie, Joséphin Peladan, Edmond et Jules de Goncourt, Émile Soldi. En 1880, la nostalgie du soleil le pousse à s'installer à Nice, où il demeure jusqu'en 1888. Avec la découverte, dans une villa de Grasse, de cinq compositions de Jean-Honoré Fragonard, Marcellin Desboutin réalise cinq gravures d'interprétation: La Surprise, Le Rendez-vous, La Confidence, L'Amant couronné et L'Abandonnée[5].
De retour à Paris, il participe à la fondation de la deuxième Société nationale des beaux-arts et fête sa nomination dans l'ordre de la Légion d'honneur[6], le avec 200 convives présidés par Pierre Puvis de Chavannes, dans l'un de ces restaurants de Montmartre qu'il affectionne, en portant le toast «Messieurs, buvons à Manet dans la peinture, à Chabrier dans la musique, à Villiers[7] et à Duranty dans la littérature!»[8]. Il retourne à Nice en 1896 et y travaille jusqu'à sa mort en 1902.
Écrivain, Desboutin, outre Maurice de Saxe, est l'auteur d'une traduction du Don Juan de Byron et d'un drame réalisé à la fin des années 1880, Madame Roland.
Ayant composé plusieurs autoportraits, Desboutin figure dans plusieurs tableaux, entre autres, de Manet, Renoir et Degas.
Il se marie avec Justine Gaultier de Biauzat (vers 1835-1873), avec laquelle il a une fille, Marie (1854-1900).
De son second mariage avec Dominica Bellardi, on lui connaît deux fils: André (Florence, 1870-Paris, 1937) dit André Mycho et Jean-François (Paris, 1878-Monaco, 1951) dit Tchiquine devenus également peintres.
À Paris, il est le voisin d'atelier du peintre Eugène Cauchois (1850-1911) aux nos32-34 rue des Dames dans le 17earrondissement, non loin de la place de Clichy.
Portaits de Marcellin Desboutin
Marcellin Desboutin, Portrait de l'artiste, dit aussi L'homme à la pipe (vers 1879), huile sur toile, Paris, musée d'Orsay.
Marcellin Desboutin est reconnu dès son époque comme un excellent graveur portraitiste: sa production est d'environ 300 pièces[4]. La technique principale qu'il affectionne est la pointe sèche, comme en témoigne ce jugement critique posthume:
«Le portrait a toujours attiré Desboutin, non le portrait cherché, posé, figé; mais le portrait libre où le modèle est saisi dans une attitude familière. Nul procédé ne convenait donc mieux à son tempérament que la pointe sèche. Là pas de morsures prudentes à l'eau-forte, pas de longs calculs, pas de travail patient, mais une improvisation nerveuse, souple, d'après le vif. Le personnage s'assied un instant dans l'atelier en causant, Desboutin prend sa pointe, grave le cuivre, le raie de traits fins et alertes; et là, comme lorsqu'il peint, il ne garde rien des procédés habituels; il n'ébarbe pas ses traits, mais profite de tous ces accidents pour obtenir des lignes plus grosses, des noirs; procédé qui a du reste l'inconvénient de ne permettre qu'un tirage très restreint d'épreuves, la planche étant rapidement abîmée sous la presse. Aussi, plus que chez tout autre graveur, faut-il rechercher la première épreuve, et la collection qui est réunie à l'école des Beaux-Arts est extrêmement intéressante à ce sujet»
—Tristan Leclère, «Notes d'Art. Exposition Desboutin», La Plume, janvier à , Genève, Slatkine Reprints, 1968, p.198.
bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art, collections Jacques Doucet: Portrait d'Émile Soldi, modelant sur sa selle, vers 1876, eau-forte.
musée du Louvre, département des arts graphiques: Édouard Manet[17].
musée d'Orsay:
Madame Cornereau, huile sur toile, 46 × 38 cm[18];
Portrait de l'artiste (autoportrait), 1823, huile sur toile, 46 × 38 cm[19].
Maurice de Saxe, drame en 5 actes, en vers, avec Jules Amigues, Paris, Théâtre-Français, .
Versailles, poème, 1872.
Notes et références
Renée d'Ulmès, «Marcellin Desboutin» in La Plume, 1900, Slatkine Reprints, Genève, 1968, pp.748-751.
Desboutin signe parfois Baron de Rochefort.
sous la direction de Barbara Guidi et Servane Dargnies-de Vitry, Boldini. Les plaisirs et les jours, Paris, Paris, , 256p. (ISBN978-2-7596-0508-8), p.35
«Desboutin, Marcellin», dans Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France (1830-1950), Paris, Arts et métiers graphiques / Flammarion, 1985, p.98.
Jean Alboise, «Les peintures décoratives de Fragonard à Grasse gravées par Marcellin Desboutin», L’Artiste, , pp.300-309, et L’Artiste, , p.128.
«Cote LH/743/22», base Léonore, ministère français de la Culture.
Noël Clément-Janin, La Curieuse Vie de Marcellin Desboutin, peintre, graveur, poète, Paris, H. Floury, 1922.
Bernard Duplaix, Marcellin Desboutin Prince des Bohèmes, Moulins-Yzeure, Les Imprimeries Réunies, 1985.
Alexandre Page, Maud Leyoudec et al., Marcellin Desboutin (1823-1902): à la pointe du portrait, catalogue de l'exposition tenue au musée Anne-de-Beaujeu de Moulins (2018), Dijon, Faton, 2018, 200 p.
Iconographie
Louis Eugène Ricard, Portrait de Marcellin Desboutin, huile sur toile, 55 × 46 cm, musée des Beaux-Arts de Dijon (voir «Portrait de Marcellin Desboutin», notice no00000077561, base Joconde, ministère français de la Culture).
Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.
2019-2025 WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии