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Paul Girol né le à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) où il vécut au 8, avenue Pasteur et où il est mort le est un peintre, graveur et dessinateur français.

Paul Girol
Naissance

Saint-Maur-des-Fossés
Décès
(à 77 ans)
Saint-Maur-des-Fossés
Nom de naissance
Paul Maurice Girol
Nationalité
Française
Activité
Peintre, dessinateur, graveur
Formation
Beaux-Arts de Paris
Maître
Mouvement
École de Paris
Distinctions
Officier des Palmes académiques, 1964 ; Chevalier de l'ordre national du Mérite, 1972

Biographie


Paul Girol l'évoque lui-même : « je suis né pour dessiner. Tout enfant, élevé par mes grands-parents, je passais des heures dans l'atelier de mon grand-père, crayonnant en le regardant sculpter d'admirables cadres composés d'après ses dessins ou réalisant des copies de styles - dans une chaude atmosphère mêlant l'odeur des copeaux de bois à celle de la colle forte fondant au bain-marie sur le coin d'un petit poêle-cœur. Lorsque nous rentrions dans la maison le travail fini, mes modèles favoris étaient encore mon grand-père, la cigarette roulée brûlant sa grosse moustache, une deuxième posée sur l'oreille, ou ma grand-mère avec son petit fichu noir encadrant un visage plein de douceur, tricotant ou vaquant aux travaux du ménage »[1].

Lucien Simon
Lucien Simon

Il fréquente très tôt les cours du soir du boulevard Montparnasse à Paris avant d'entrer en 1928 aux Beaux-Arts de Paris où, élève de Lucien Simon, il a pour condisciples Yves Brayer, Robert Humblot, Georges Rohner et Lucien Fontanarosa. Pour financer ses études, il travaille dans l'atelier d'un décorateur de théâtre, brosse de vastes décors d'étalages pour des grands magasins du boulevard et des magasins de province (ses exécutions à l'éponge qui lui permettent de faire grand et vite lui valent alors le surnom d'« homme à l'éponge »), entre enfin pour une durée de trois ans et demi comme placier au théâtre Pigalle. Il conservera cette lettre signée de Lucien Simon et lui recommandant : « Peignez pour vous faire plaisir. Peintre comme vous l'êtes, vous devez aimer peindre. Le reste, c'est l'affaire de hasards, de rencontres, de joies ou de peines qui compléteront votre nature »[1].

S'il interrompt ses études lorsque, en 1934, une bourse obtenue au Salon des artistes français grâce à sa toile Le Marché Mouffetard lui offre de découvrir l'Espagne (Burgos, Madrid, Tolède) et qu'à son retour Armand Drouant lui organise sa première exposition personnelle dans sa galerie qui est alors encore située rue de Seine[2], il n'en est pas moins sélectionné pour concourir au prix de Rome en 1939[3].

Pierre Imbourg, dans un texte de 1961 consacré au cheminement de Paul Girol, restitue les randonnées de ce dernier dans Saint-Maur et ses environs, mais aussi dans la région de Chaumont-en-Vexin où ses parents se sont retirés depuis 1939, des premiers paysages sur le thème de Saint-Maur sous la neige qui, « s'ils révèlent encore un certain conformisme, n'en sont pas moins des œuvres pensées et abouties », avant la période liée à la Bretagne qu'il parcourt pendant des années, « plantant son chevalet un peu partout, à Pont-Aven comme à Concarneau, à Roscoff comme à Doëlan, transcrivant avec des accents vrais et personnels la lumière du ciel breton, animant la mélancolie des bateaux au sec à Doëlan près desquels se détache la silhouette de son modèle préféré, sa femme ». C'est ensuite la découverte du Portugal où il va revenir chaque année, s'établissant à Nazaré, « peut-être, comprend Pierre Imbourg, parce que ses aspirations les plus secrètes s'y sont matérialisées et qu'il a découvert, là, le spectacle d'une humanité inconnue, des couleurs, une nature, un pittoresque vrai qui favorisent son inspiration »[2]. Bernard Esdras-Gosse confirme : « émerveillé par le soleil du Portugal, les barques couchées sur la grève de Nazaré, la grande voile blanche des moulins à vent d'Estrémadure, les humbles maisons des pêcheurs passées à la chaux, attentif à la lente démarche des femmes, au ballet simple des lavandières, aux jeux sonores des enfants sur la praïa, il veut nous emporter totalement dans sa joie »[4].

Nazaré (Portugal)
Nazaré (Portugal)

Paul Girol se confie lui-même sur sa forte relation au Portugal qu'avec Nazaré, mais aussi Viseu, son marché et sa cathédrale de granit, Mangualde et Fragosela et leurs petites églises baroques, Tibaldinho et ses brodeuses installées sur les escaliers de pierre, il découvre dès 1955 : « Là, j'ai trouvé la mer, le ciel bleu, la blancheur éclatante des maisons portugaises et surtout la vie rude des pêcheurs et de leur famille, la profondeur de leurs yeux… Là, j'ai fait un long travail, changeant complètement ma façon de voir et sentir »[5]. Il y a là, comprend pour sa part Bérengère Hébrant, tout un « spectacle du quotidien, fait d'une mélancolie comme éternelle mêlée d'une vie intense et brève, qui apporte un contraste chaleureux. Les personnages, aux gestes expressifs, souples, et aux attitudes nobles, fascinent Paul Girol : "leurs mains expriment tant de sentiments à la fois ! De leur vie rude et pauvre, une grande noblesse se dégage. Je me suis laissé conquérir par ce peuple altier. Le Portugal s'est imposé à moi. Je suis un homme de contact, du vif, et ce pays est franc et humble" »[4].

Le catalogue de l'atelier de Paul Girol, établi par Claude Robert en 1989, inventorie cependant également des œuvres qui énoncent des villégiatures dans le sud de la France - les Alpes-de-Haute-Provence (Oppedette, Villemus), l'Aveyron (Camarès, Saint-Affrique), les Pyrénées-Orientales (Collioure, Port-Vendres), le Vaucluse (Viens) - et en Italie (Florence, Venise)[1]. Pour André Flament, « il atteste de notre époque, et les tableaux qu'il a exposés pendant de nombreuses années au Salon des peintres témoins de leur temps étaient toujours remarqués et admirés parce qu'ils répondaient parfaitement au mot d'ordre su Salon : faire une œuvre où l'homme puisse se retrouver et se reconnaître, dans son entourage, son travail ou ses loisirs »[4].

Des portraits du peintre sont restitués par Pierre Imnourg - « Un visage fortement buriné qu'éclaire un regard profond, teinté d'intelligence et de bonté, un solide collier de barbe encadrant un profil aiguisé… On imagine, en étudiant le faciès de Paul Girol, quelque peintre de la Renaissance florentine ou un condottiere des temps modernes »[2] - et surtout par son ami le critique d'art Guy Dornand : « Paul Girol arbore une barbe poivre et sel encadrant un visage haut en couleur et buriné qui pourrait être celui d'un boucanier ; il a le verbe sonore, le geste facile, pour mieux dissimuler une timidité foncière de grand sentimental, d'homme si épris de simplicité, d'indépendance, d'amour du travail et de la nature que, s'il n'était pas peintre, il se voudrait jardinier - et de fait, j'ai constaté qu'il l'était, jusqu'à fignoler le jardinet de proche banlieue qu'il orne et fait fleurir avec une minutie d'orfèvre floral »[4].

Mort le , Paul Girol repose au cimetière Condé de Saint-Maur-des-Fossés[6],[7]. Jacques Busse restitue en lui un artiste dont « l'œuvre est très caractéristique de la peinture figurative de l'École de Paris de l'après-guerre »[3].


Expositions



Expositions personnelles



Expositions collectives



Vente publique



Réception critique



Œuvres dans les collections publiques



Allemagne



Canada



France



Portugal



Suisse



Reconnaissance publique



Récompenses et distinctions



Hommages



Références


  1. Claude Robert, Catalogue de la vente de l'atelier Paul Girol, Hôtel Drouot, Paris, 6 mars 1989.
  2. Pierre Imbourg, Pierre Imbourg présente Paul Girol, Éditions Art et Travail, 1961.
  3. Jacques Busse, Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.6, p. 182.
  4. Guy Dornand, André Flament, Nicole Lamothe, Bérengère Hébrant, Jacques Dubois et Bernard Esdras-Gosse, Paul Girol, Éditions Alphonse Marré, 1986.
  5. Galerie municipale de Nazaré, La peinture de Paul Girol à la galerie, .
  6. Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Le Cherche Midi éditeur, 2008, p. 300.
  7. Cimetières de France et d'ailleurs
  8. Maximilien Gauthier, « Girol à la Galerie Henri Tronche », Les Nouvelles littéraires, 26 mars 1953.
  9. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996, p. 365.
  10. « La peinture de Paul Girol exposée à Nazaré », Gazeta das Caldas, 21 janvier 2011
  11. Ville de Nazaré, Paul Girol à Nazaré, janvier 2011
  12. Ouvrage collectif, Un siècle d'art moderne - L'histoire du Salon des indépendants, Denoël, 1984.
  13. Bernard Esdras-Gosse, « Groupe d'intersaison à la Galerie Jacques Hamon », Paris-Normandie, 5 août 1960.
  14. Sous la direction d'André Flament, Jean-Noël Doutrelen et André Verbiest, La vie paysanne - Les peintres témoins de leur temps, Les Presses artistiques / Diffusion internationale d'art moderne, Paris / Hachette Vanves, 1976, p. 36.
  15. Sous la direction d'André Flament, Roger Bouillot, Dina Carayol, Jean-Noël Doutrelen et André Verbiest, La fête - Les peintres témoins de leur temps, Les Presses artistiques / Hachette, Vanves, 1977, p. 42.
  16. Musée intercommunal de Saint-Maur-des-Fossés, Hiver, présentation de l'exposition, 2019
  17. La Gazette de l'Hôtel Drouot, .
  18. Robert Vrinat, « Paul Girol », L'Actualité artistique, 28 mars 1953.
  19. « Scène de neige | Paul Girol », sur collections.mnbaq.org (consulté le ).
  20. Xavier-Philippe Guiochon et Sylvie Balsente, extrait de l'inventaire général région Midi-Pyrénées, Patrimoines en Occitanie, 2005.
  21. Paul Musée d'art moderne de la ville de Paris, Paul Girol dans les collections.
  22. Ville de Saint-Maur des-Fossés, l'hôtel de ville.
  23. Musée du Domaine départemental de Sceaux, "Le Château de Grosbois" dans les collections
  24. Musée Dr. Joaquim Manso, La vocation maritime dans les collections du musée.
  25. Ville de Nazaré, Réouverture de la galerie municipale Paul-Girol.
  26. Ville de Nazaré, La galerie municipale.

Annexes



Bibliographie



Liens externes





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