Deux châtelaines, Cherbourg-Octeville, musée Thomas-Henry.
Biographie
Famille
Né dans la paroisse Saint-Nizier, Pierre Révoil est le fils d’Antoine Révoil, pelletier, et de Marguerite Poncet, son épouse[2]. La femme de lettres Louise Colet, née Révoil, épouse d'Hippolyte-Raymond Colet, est sa belle-sœur. Son fils, Henri Antoine Révoil, est un célèbre architecte qui travaille à la restauration de nombreux monuments prestigieux dans le sud de la France[3]. Un autre de ses fils, Bénédict-Henry Révoil, est un romancier et voyageur[3].
Formation
Peu aisée, sa famille lui permet de suivre une éducation convenable. Il commence ses études de dessin à l’école centrale de Lyon, dirigée par Donat Nonnotte et Alexis Grognard.
En 1793, la misère où tombe sa famille oblige son père à le placer chez un fabricant de papiers peints de Lyon, qui l’emploie à faire des emblèmes patriotiques, en faveur à l'époque, et notamment de nombreuses images de la Liberté. Puis il parvient à entrer à l’atelier de Jacques-Louis David à l'École des beaux-arts de Paris et il y poursuit son éducation à partir de 1795.
Le peintre
D'abord fasciné par la peinture des vases grecs, il obtient une certaine notoriété avec ses scènes patriotiques et révolutionnaires. Son tableau de Bonaparte relevant la ville de Lyon de ses ruines (1805) lui attire l’attention du gouvernement impérial.
Il peint de grandes peintures religieuses (Honneur au Sacré Cœur de Jésus, 1807) mais rapidement, le Moyen Âge devient le sujet de la plupart de ses tableaux. S'éloignant de la peinture d'histoire, il s'oriente vers des sujets historiques populaires au caractère anecdotique et à la technique minutieuse avec des œuvres comme L'Anneau de l'empereur Charles Quint (1810), Le Tournoi (1812), Henri IV et ses enfants (1813).
Avec celles de son ami et collègue lyonnais Fleury François Richard, ses œuvres relèvent du style troubadour, en vogue au début de l'Empire.
Le professeur et le collectionneur
Jean-Marie Jacomin, La Classe de peinture à l’école de dessin de Lyon (vers 1817), musée des beaux-arts de Lyon.
Pierre Revoil est nommé professeur à l'École des beaux-arts au palais Saint-Pierre à Lyon en 1807.
Fervent collectionneur, il constitue, dès avant 1811, une collection d’objets précieux de cette époque: cuirasses, armures, bahuts, vases, tentures, tableaux, manuscrits. Chaque pièce de ce musée personnel est l’objet d’un enseignement pour ses élèves auxquels il en explique l’origine, l’emploi, la valeur artistique et leur en fait reproduire quelques-uns par le pinceau.
La collection de Révoil est déjà célèbre en 1811. Millin qui, de passage à Lyon, va la visiter, en a laissé une description fort complète dans le Magasin encyclopédique. Précurseur de toute une classe de grands amateurs modernes, Révoil est le premier à avoir formé un cabinet exclusivement composé d’objets mobiliers du Moyen Âge et de la Renaissance, que Louis Courajod a décrit en détail dans La Collection Révoil du Musée du Louvre[4]. En 1814, le comte d’Artois, qui a visité sa collection lors de son passage à Lyon, s’en souvient sans doute lorsqu’il en ordonne l’acquisition en 1828.
Nommé peintre de Madame la Dauphine, Pierre Révoil est accueilli avec empressement par la bonne société lyonnaise et se fait remarquer par la distinction de ses manières. Il a, en outre, des talents de société. Il chante dans les soirées de petites romances de sa façon, que ses compatriotes trouvent admirables. Sa ballade intitulée La mort du sire de Damas a beaucoup de succès à Lyon. Révoil est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1814.
Départ pour la Provence
À la chute de l’Empire, Révoil se rallie au régime de la Restauration. En 1816, il se marie à Aix-en-Provence avec la fille aînée de son cousin, née en 1798, et quitte Lyon en 1818 pour la Provence. Revenu dans sa ville natale en 1823, il reprend la direction de l’école jusqu’en 1830. Il vient à peine de céder sa collection à l’État quand la Révolution de Juillet éclate. Cet événement brise la carrière de Révoil qui, reparti avec toute sa famille pour la Provence, ne devait revoir ni ses élèves, ni son école.
Quelques années plus tard, sans fortune ni ressources, abandonné de tous, Révoil s'installe dans un grenier de la rue de Seine à Paris, où il meurt le .
Sociétés Savantes
En 1809, il est élu membre à l'académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon[3].
Œuvres dans les collections publiques
Mademoiselle de La Vallière aux Carmélites, musée des beaux-arts de Lyon.
Tancrède prend possession de Bethléem (), 1839, huile sur toile
Pharamon élevé sur le pavois par les Francs (420), 1841-1845, huile sur toile, commencé par Révoil et terminé par Genod en 1845
Philippe-Auguste le prend l'oriflamme à Saint-Denis avant de partir pour la 3e Croisade, huile sur toile
Arts graphiques
Portrait présumé du père de l'artiste, 1807, pierre noire, Paris, musée du Louvre
Portrait de la mère de l'artiste, vers 1807, pierre noir, rehauts de blanc, Paris, musée du Louvre
Musée des beaux-arts d'Angers: Lecture en famille , entre 1830 et 1838, dessin
Mademoiselle de La Vallière aux Carmélites, plume, encre et lavis d’encre brune, sur papier, 19 × 13 cm, Musée des beaux-arts de Lyon
Jeune Page en costume Renaissance, aquarelle, Lyon, Musées Gadagne
Frise de l'Arc de Triomphe de St Clair, dessin, 21,8 x 57 cm, Lyon, Musées Gadagne
Scène de pêche du temps de François Ier, crayon noir, plume encre brune, aquarelle, recto d'après des tapisseries flamandes du XVIesiècle représentant les Saisons, Paris, musée du Louvre
Vendangeurs en costumes du XVIe siècle, aquarelle, mine de plomb, Paris, musée du Louvre
Personnage en costumes du XVIe siècle, aquarelle, mine de plomb, Paris, musée du Louvre
Patineurs en costumes XVIe siècle, mine de plomb, aquarelle, plusieurs dessins, Paris, musée du Louvre
Bonaparte relevant la ville de Lyon, dessin mis au carreau, pierre noire, estompe, craie blanche sanguine, mine de plomb, étude pour le tableau du même titre, Paris, musée du Louvre
Henri IV entre les bras de son père, lithographie, Musée national du château de Pau
Philippe-Auguste prend l'oriflamme à Saint-Denis, estampe gravée par Aristide Cholet, Sainte-Menehould, musée d'art et d'histoire
Marie-Claude Chaudonneret, La Peinture Troubadour: deux artistes lyonnais: Pierre Révoil (1776-1842), Fleury-Richard (1777-1852), Arthéna, Paris, 1980.
Louis Charles Jean Courajod, La Collection Révoil du Musée du Louvre, Caen, Le Blanc Hardel, 1886, p.3-63[9].
Michel-Philibert Genod, Mémoires de l’académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, Paris, Lyon, Durand, Brun, 1863, p.19-37.
Charles Gabet (1793-1860), Dictionnaire des artistes de l'École française du XIXe siècle, de peinture, sculpture, architecture, gravure, dessin, lithographie et composition musicale, Paris, 1831, 710.p.
Jacques Hochmann et Dominique Saint-Pierre (dir.), «Revoil, Pierre (1776-1842))», dans Dictionnaire historique des Académiciens de Lyon: 1700-2016, éd. ASBLA de Lyon, , 1369p. (ISBN978-2-9559-4330-4, présentation en ligne), p.1113-1116.
Iconographie
Jean-Michel Grobon, Portrait de jeune homme, Pierre Revoil jeune (1797), musée des beaux-arts de Lyon
C. D. Cesarine, Pierre Révoil, 1810, gravé à l'eau-forte par Jean-Baptiste Chometon, musée de Bourg-en-Bresse
Jean-Marie Jacomin, La Classe de peinture à l’école de dessin de Lyon (vers 1817), musée des beaux-arts de Lyon
Barbillon, Claire, et Musée des beaux-arts (Lyon, France),, Sculptures du XVIIe au XXe siècle: Musée des beaux-arts de Lyon, Paris/Lyon, Somogy éditions d'art / Musée des beaux-arts de Lyon, 592p. (ISBN978-2-7572-1269-1 et 2757212699, OCLC1007810976, lire en ligne)
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