Ses œuvres résultent souvent de données codifiées ou d’un protocole établi —parfois génératif— et révèlent une profusion de représentations aléatoires et fragmentaires. Les espaces monochrome et minimaliste traduisent sa perception du monde contemporain.
Biographie et démarche artistique
Reynald Drouhin vit et travaille à Paris. Il enseigne le multimédia à l'École européenne supérieure d'art de Bretagne–Rennes (EESAB)[1]. Il a suivi des études d’arts plastiques à l’École nationale supérieure des beaux-arts (Diplôme national supérieur d'arts plastiques, DNSAP) (1998), ancien élève de Paul-Armand Gette, Atelier Christian Boltanski / Paul-Armand Gette. Il a également fait des études à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris 1) en arts plastiques Unité de formation et de recherche 04: sujet de maîtrise: Alter ego (1994), mention: très bien, directeur de recherche: Jean Lancri.
L’artiste expérimente le médium[2] Internet, il a fait partie des premiers netartistes français, en cherchant à le «représenter». Au fil des avancées technologiques dans le domaine du numérique, il détourne des données disponibles sur la toile, des logiciels et leur usage, expérimente les erreurs (message d'erreur) et les incidents.
Ses œuvres résultent souvent de données codifiées ou d’un protocole de communication établi – parfois génératif– et révèlent une profusion de représentations aléatoires et fragmentaires. Esthétiquement, c’est à travers les espaces monochrome et minimaliste qu’il traduit sa perception du monde contemporain, se détachant de plus en plus de la «matière» Internet elle-même pour représenter cet autre espace-temps.
En 2015 il participe à l’exposition collective Capturer l’éphémère[3] et à Photo London[4] avec la galerie Vanessa Quang, à Variation[5] en 2014, Show off 2012, aux présentations organisés par Digital Arti[6] (2011), à la biennale de Rennes[7] (2010), il a présenté son travail à la galerie Numeriscausa[8] pour les expositions Ghost Walk (2009) et Il était une fois… (2007), à la galerie des beaux-arts de Lorient[9] (Sans titre, 2006), à la Biche de Bere Gallery (Natural/Digital, 2005), à l'Espace Confluences[10] (2003), à la galerie Public[11] (2001), au Festival international d’arts multimédia urbains de Belfort (2000), à la biennale de Montréal et à la manifestation internationale vidéo et art électronique organisée par Champ Libre[12] (Montréal, 2000 et 1999) et à ISEA[13] (Chicago, 1997).
Il a également reçu plusieurs prix et mentions dont l’Aide à la création multimédia expérimentale[14] (Arcadi[15], 2007), la bourse départementale d’aide individuelle à la création du MAC/VAL (2005), le Grand Prix Scam[16] de l’œuvre d’art numérique interactive[17] (2003).
Il a accompli plusieurs résidences: à La Chartreuse[18] en France (2011), à Europeo en Italie (2001), au CICV[19] à Belfort (2000-01), au C3[20] à Budapest (2000) et à Carnegie Mellon University à Pittsburgh (1997).
Festival international d’art Multimédia urbains[85], CICV, Belfort, 2000
isea[86], Chapelle des Cordeliers beaux-arts, Paris, 2000
aaa[87], “L’archivage comme activité artistique” Université Paris 1, 2000
Biennale de Montréal[88], art électronique Montréal, Québec, Canada, 2000
Perte de Signal, Espace Vidéographe[89], Montréal, 2000
Commissariat d'expositions
Sélection
The End is the Beginning[90], dans le cadre de l'ARC DataFlow "Effondrements", EESAB — Rennes, 2019-21
Temps Libre[91], partenariat entre l'EESAB — Rennes[92] et la Galerie Vanessa Quang[93], Paris, 2018
Déconnexions[94], dans le cadre de l'ARC[95]DataFlow[96] partenariat entre l'EESAB — Rennes et la Galerie Vanessa Quang, Paris, 2017
Material Reality[97], dans le cadre de l'ARC DataFlow partenariat entre l'EESAB — Rennes et la Galerie Vanessa Quang, Paris, 2016
Rencontre dans la vraie vie[98], dans le cadre de l'ARC DataFlow à l'EESAB — Rennes, 2015
Écho Archive[99], dans le cadre de l'ARC DataFlow à l'EESAB — Rennes, 2014
Data drapé[100] / Show off dans le cadre de la foire internationale d'art contemporain, Espace Pierre Cardin, Paris, 2013
WorkFlow[101], dans le cadre de l'ARC DataFlow à l'EESAB — Rennes, 2013
4 GIF – 4 BIS[102], en partenariat avec le CRIJ – 4bis et l'EESAB — Rennes, 2013
Œuvres
Sélection
En ligne (net.art):
GridFlow[103], 2011-12, site Internet. Conception et direction artistique: Reynald Drouhin, ingénierie et développement: Sébastien Courvoisier[104]GridFlow agrège sous forme d’une mosaïque les images d’articles dont les flux RSS sont enregistrés. Quiconque peut ajouter le (ou les) flux de son choix afin d’alimenter la grille. Le projet donne ainsi à voir une tranche de temps sans début ni fin, tel un rhizome, et révèle l’humeur du temps («Zeitgeist») par l’accumulation ou la répétition d’éléments marquants dans l’actualité du net. La fresque subit les assauts des vagues de mises à jour du flux, créant le remous et la perpétuelle recomposition de la grille. Celle-ci, mouvante, semble prendre vie; elle dessine un ruban infini d’images qui se déroule tout au long du mur. La mosaïque telle qu’elle est à présent n’est déjà plus: «carpe diem» permanent, elle est par essence éphémère, par la rapidité d’affichage des images et leur disparition. À tout moment, il est possible de générer une archive grand format, capture d’un «instantané» de la grille, et de figer ainsi la mosaïque comme un ensemble, la verrouiller entre deux instants. «Mais ce qui me frappe avec GridFlow c’est la sensation de vertige qu’il engendre, comme un tourbillon dans un torrent. Il rend tangible un web qui n’est que surface (même si on peut cliquer sur chaque image pour accéder au site d’où elle provient, on tend à rester devant le flux), suite d’images sans identité, sans ancrage, qui se substituent les unes aux autres dans une équivalence indifférente, d’où l’épaisseur des mots aurait disparu, d’où le sens, s’il émerge, est immédiatement emporté, où l’important n’est pas de lire mais de publier, le plus vite possible. Edmond Couchot («A la recherche du Temps réel»[105], revue Traverses, no35, [106]) parlait d’imMediat.» Annick Bureaud[107]
IP Monochrome[108], 2006, site Internet. Site web collectionnant des monochromes générés lors de la connexion (visite) de chaque internaute. L’adresse IP est le numéro personnel attribué à chaque ordinateur qui se connecte à Internet. Celle-ci est récupérée lors de la visite de l’utilisateur sur le site et est traduite en code couleur html. La couleur alors générée est un monochrome qui viendra s’accumuler dans une base de données, une galerie archivée, une collection de connexions.
Monochrome(s)[109], 2005, site web, photographie et installation multimédia générative, sans son. Monochrome(s) est un instantané du web, une capture d’un processus sous forme de photographie mais aussi un projet Internet génératif, par l’intermédiaire du moteur de recherche Google, une base de données d’image est constituée, ces images sont censées se rapprocher le plus possible du monochrome (aplat de couleur). Mais ceci n’est qu’une tentative et l’échec qui en découle nous laisse découvrir des peintures génératives et aléatoires en mouvement perpétuel.
BetaGirl[110], 2004, site web, installation générative. Montrant une jeune femme étendue dans son lit, une série de séquences vidéo, prise par une webcam, défile à l’écran avec des sous-titres constitués de mots tirés du Dictionnaire du Libertinage de P. Latendresse. La bande sonore, générée aussi aléatoirement que les vidéos et les sous-titres, se composent d’extraits audio de deux films d’époque et de nationalités différentes:: Sissi – Die junge Kaiserin de Ernst Marischka (1956) et Body Double de Brian De Palma (1985). Les thèmes de la perversité et du voyeurisme permettent de rassembler l’ensemble de ces éléments formels au sein de l’œuvre.
J’eux[111], 2001, est un projet à la fois matrice et interface, réalisé sur le principe de Des Frags, puis reconstruit dans le contexte du réseau. Grâce à l’élaboration d’une base de données qui trouve sa racine au sein de moteurs de recherche d’images à l’aide du mot clé: «portrait» et de la mise en forme d’une collection de liens vers des fichiers image provenant d’anonymes, J’eux régénère le portrait d’un enfant.
Résidence et réalisation in situ Forever until the End[114], à la galerie Schaufenster, Sélestat, 2013
Artiste en résidence De l’auto-archivage immédiat comme œuvre[115] à La Chartreuse, Villeneuve-lès-Avignon, 2011
Bourse Arcadi[116] Projet I.P.C., Internet Protocol City[117], Paris
Artiste en résidence Maisons Daura[118], résidences internationales d’artistes, Midi-Pyrénées, 2007
Commande de création: IP Monochrome[119] Espace d’art contemporain Rurart, Poitou-Charentes, 2006
Bourse départementale d’aide individuelle à la création Arts Plastiques Musée d'art contemporain du Val-de-Marne MAC/VAL, Val-de-Marne, 2005
Prix Mad 03 net, Rencontre Internationale d’Art Expérimental, Madrid, 2003
Grand Prix scam de l’œuvre d’art numérique interactive[120], Paris, 2003
Grand Prix créations numériques et Prix spécial du jury Toshiba Jeunes Créateurs, Paris, 2003
Artiste invité X festival Europeo Arte Viva, Senigallia, Italie, 2001
Lauréat du concours Noos FIAC, Paris, 2001
Artiste en résidence au C3 Budapest, Hongrie, 2000
Artiste en résidence au CICV Pierre Schaeffer, Hérimoncourt, 2000
Bourse d’aide à la diffusion Ensba, Paris, 2000
Grand Prix du Cyberfestival, Rueil-Malmaison, 1999
Prix Multimédia Drac Auvergnes Vidéoformes, Clermont-Ferrand, 1999
Bourse Maurice Colin-Lefrancq[121], Carnegie Mellon University, Pittsburgh, États-Unis, 1997
Bourse Département des arts plastiques et des métiers d’art[122], Paris, 1997
Bibliographie
Sélection
GridFlow, Reynald Drouhin, Auto-Archive, Julie Morel, p.22-29 et 110-111, Ligne de recherche de l'EESAB, Rennes (2013)[123]
GridFlow, Reynald Drouhin, Sébastien Courvoisier, De l’auto-archivage immédiat comme œuvre, p.102-109, in Pratiques réflexions sur l’art, no22 EESAB, Presses Universitaires de Rennes (2013) (ISBN978-2-37022-000-4)
Pratiques performatives, Body Remix, le spectacle du corps à l'ère d'Internet[124] de Josette Féra, p.63, Presses universitaires de Rennes et Presses de l'Université du Québec (2012)
Art contemporain nouveaux médias[125] par Dominique Moulon, aux nouvelles éditions Scala (2013)
Images mises au net, entre art, média et communication numériques, Jean-Paul Fourmentraux, p.140-143, in études photographiques no22[126], Paris (2008)
Ensemble Ailleurs[127] publié par Louise Poissant, Pierre Tremblay, p.255, Presses de l'Université du Québec (2010)
Art et internet, Jean-Paul Fourmentraux, p.123-131, CNRS Éditions, Paris, (ISBN978-2-271-07099-9)[128]
Reynald Drouhin, Frags[129], Monographie, Pierre Bongiovanni, Grégory Chatonsky, Jean-Paul Fourmentraux, Norbert Hillaire, Jacques Sauvageot, Laetitia Sellam, Erba Rennes, 2003, (ISBN2-908373-36-X)[130]
Les coulisses de l'œuvre net.art: Des_Frags Process, Reynald Drouhin, Jean-Paul Fourmentraux, p.116-122[131], Art et Multimédia, Dossiers sur l'art, Ligeia, Paris (2003)
Catalogue tout le temps / every time, Centre international d’art contemporain, Montréal, Québec, Canada[132]
Reynald Drouhin "Des Frags", Collective et éphémère net art, p.40-51, in Pratiques réflexions sur l’art, no10 printemps, Presses Universitaires de Rennes (2001) (ISBN2-86847-597-3)[133]
Articles et interviews
Sélection
Le netart: une histoire en cours[134] in Arts Hebdo Médias, 2020
Une exposition digitale à l’occasion des 20 ans du festival accè)s( Melting Point*[135] in Artistikrezo, 2020
Ce corps incertain de l’image, Art/technologies, l’Harmattan Champs visuels, no10 juin, Paris, (ISBN2-7384-6883-7)[209], 1998
Libération, Gilles Vercken, avocat, défend le droit d'auteur sur le Net. Reynald Drouhin, artiste multimédia, réclame le droit au détournement. L'auteur contre le défenseur de ses droits[210] par Nidam Abdi, 1998
Technikart, Reynald Drouhin[211] par Cyril De Graeve, 1998
(en) Jean-Paul Labro, Bandits-Mages: 6e Festival International des Arts Audiovisuels & du Multimédia, Bourges, 19 - 23 mai 1999, Bandits-Mages, (lire en ligne)
Fourmentraux, Jean-Paul, Parfait, Françoise, Couchot, Edmond, Renaud, Alain, Gheerbrant, Denis, Accettone, Jean-Louis, Pierard, Françoise, Bellour, Raymond, Sultan, Josette, Sicard, Monique, «Ce corps incertain de l'image: Art / technologies», sur mediatheque.lefresnoy.net, (consulté le )
Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.
2019-2025 WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии