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La Mort de Socrate est un tableau réalisé par le peintre français Jacques-Louis David en 1787. Il représente la mort du philosophe grec Socrate, condamné par les Athéniens à boire la ciguë (voir Procès de Socrate).

La Mort de Socrate
Artiste
Date
1787
Type
Technique
peinture à l'huile
Dimensions (H × L)
130 × 196 cm
Mouvement
Néo-classicisme
No d’inventaire
31.45
Localisation

Le tableau avait été commandé à David par Charles-Michel Trudaine de la Sablière. Il a été présenté la première fois au Salon de peinture et de sculpture de l'année 1787, en compagnie d'une autre peinture sur le même sujet de Pierre Peyron. Il est actuellement conservé au Metropolitan Museum of Art, à New York[1].


La mort de Socrate dans la peinture avant David


Avant le milieu du xviiie siècle Socrate était un sujet peu traité en peinture, et sa mort encore moins. À la fin des années 1740 cependant, sous l'impulsion de la critique et de l'Académie royale de peinture et de sculpture principalement, se fait jour une volonté de rendre plus morale la peinture d'histoire, à l'encontre de la légèreté des sujets mythologiques, tels qu'ils étaient représentés par François Boucher par exemple[2]. L'École royale des élèves protégés a aussi contribué à faire émerger la figure de Socrate comme exemple de vertu. Le principal support des cours d'histoire dans cette école était l'Histoire ancienne de Charles Rollin, qui accordait une large place à la vie de Socrate. Le texte était accompagné de gravures de Hubert-François Gravelot qui ont influencé de nombreux peintres par la suite, dont David[3]. C'est dans ce contexte que la mort de Socrate devient un thème pictural. Michel-François Dandré-Bardon présente un tableau sur le sujet au Salon de 1753 (peinture aujourd'hui disparue) et Charles-Michel-Ange Challe à celui de 1761. Michel-François Dandré-Bardon a ensuite enseigné l'histoire à l'École royale des élèves protégés à partir de 1755. En 1762 la mort de Socrate est proposé comme sujet de peinture (et la mort de Germanicus comme sujet de sculpture) au concours pour le prix de Rome, alors qu'il était de tradition de choisir un sujet tiré de la Bible. Michel-François Dandré-Bardon est lui-même membre du jury cette année-là[4].

La principale difficulté du sujet est qu'il a un caractère peu dramatique, ce qui le rendait difficile à traiter aussi bien au théâtre qu'en peinture[5]. Diderot avait notamment imaginé dans son Discours sur la poésie dramatique une pièce sur Socrate, un projet qu'il n'a jamais mené à terme[6].


Le prix de Rome de 1762


La Mort de Socrate de Jacques-Philippe-Joseph de Saint-Quentin remporte le prix de Rome en 1762. Jean-Baptiste Alizard reçoit le second prix. À titre exceptionnel, Jean-François Sané est lui aussi envoyé à Rome, hors concours. Le tableau de Sané est perdu mais il est connu grâce à une gravure. Le tableau de Saint-Quentin est nettement influencé par le baroque et tente de donner un aspect théâtral à la scène en accentuant les effets pittoresques. Celui d'Alizard, en dépit de ses maladresses, se rapproche de la « vérité du costume » préconisé par l'académisme. Le plus réussi des trois est en fait celui de Sané. Ce dernier s'inspire du classicisme (Eustache Le Sueur et Poussin). Son principal défaut est cependant que la scène est très faiblement caractérisée. Seule la coupe, à peine visible, permet d'identifier l'épisode[7].


Le Salon de 1787


Exposition au Salon de 1787, eau-forte de Pietro Antonio Martini. Le tableau de David est visible à la face arrière, file basse, cinquième de gauche
Exposition au Salon de 1787, eau-forte de Pietro Antonio Martini. Le tableau de David est visible à la face arrière, file basse, cinquième de gauche
La Mort de Socrate de Pierre Peyron, 1787. 133,5 × 0,98 cm.
La Mort de Socrate de Pierre Peyron, 1787. 133,5 × 0,98 cm.

David et Pierre Peyron présentent tous les deux au Salon de 1787 une toile intitulée La Mort de Socrate. Celle de David est une commande de Charles-Michel Trudaine de la Sablière, celle de Peyron une commande du comte d'Angiviller pour Louis XVI. Outre le Phédon de Platon, Diderot a certainement servi de source d'inspiration aux deux peintres. Alors que leurs prédécesseurs avaient choisi de représenter Socrate mourant après avoir ingéré le poison, David et Peyron innovent dans le choix du moment. La scène se situe à l'instant où Socrate termine son discours et s'apprête à saisir la coupe[8].


Analyse


Dans ce tableau, on peut voir :

Croquis préparatoire
Croquis préparatoire

Dessin préparatoire


David exécuta plusieurs études préparatoires à la pierre noire, qu'on peut voir à Bayonne, Dijon, Tours, New York. Une étude, provenant d'une collection particulière, a été exposée à l'exposition David organisée à Paris à l'occasion du bicentenaire de la Révolution française.

Un dessin préparatoire a été acheté par le Metropolitan Museum of Art en janvier 2013. Voir le site La Tribune de l'art


Notes et références


  1. The Death of Socrates
  2. Allard 2001, p. 184
  3. Allard 2001, p. 186-187
  4. Allard 2001, p. 185
  5. Allard 2001, p. 188-189
  6. Allard 2001, p. 186
  7. Allard 2001, p. 190-191
  8. Allard 2001, p. 191-193

Bibliographie



Liens externes


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[de] Der Tod des Sokrates

Der Tod des Sokrates (französisch: La Mort de Socrate) ist ein Ölgemälde des französischen Malers Jacques-Louis David aus dem Jahr 1787.

[en] The Death of Socrates

The Death of Socrates (French: La Mort de Socrate) is an oil on canvas painted by French painter Jacques-Louis David in 1787. The painting was part of the neoclassical style, popular in the 1780s, that depicted subjects from the Classical age, in this case the story of the execution of Socrates as told by Plato in his Phaedo.[1] In this story, Socrates has been convicted of corrupting the youth of Athens and introducing strange gods, and has been sentenced to die by drinking poison hemlock. Socrates uses his death as a final lesson for his pupils rather than fleeing when the opportunity arises, and faces it calmly. The Phaedo depicts the death of Socrates and is also Plato's fourth and last dialogue to detail the philosopher's final days, which is also detailed in Euthyphro, Apology, and Crito.

[es] La muerte de Sócrates

La muerte de Sócrates (La Mort de Socrate) es una pintura de 1787 realizada por el artista francés Jacques-Louis David.
- [fr] La Mort de Socrate (David)

[it] Morte di Socrate

La Morte di Socrate (La Mort de Socrate) è un dipinto a olio su tela (129,5 × 196,2 cm) del pittore francese Jacques-Louis David, realizzato nel 1787 e conservato al Metropolitan Museum of Art di New York.

[ru] Смерть Сократа

«Смерть Сократа»[1] (фр. La Mort de Socrate) — историческая картина Жака Луи Давида (1787) из собрания Метрополитен-музея (Нью-Йорк, США).



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