Alexandre Falguière naît le , au domicile de ses parents, no5 rue Valade à Toulouse. Son père, Joseph, est ébéniste[1].
Il intègre, à l'école des beaux-arts et des sciences industrielles de Toulouse, la classe de sculpture de Bernard Griffoul-Dorval (1788-1861)[2]. Ses résultats décident la municipalité de lui attribuer une pension pour lui permettre de parfaire sa formation à Paris. Cherchant à améliorer ses revenus en vue d'entrer à l'École des beaux-arts de Paris, il se fait d'abord embaucher dans l'entreprise, alors très prospère, du sculpteur Albert-Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887), puis travaille avec Jean-Louis Chenillion (1810-1875)[3]
Approchant la limite d'âge de l'admission aux Beaux-Arts de Paris, il se décide enfin en 1854 d'y entrer[3]. Admis dans l'atelier de François Jouffroy, Alexandre Falguière est lauréat, avec Léon Cugnot, du premier grand prix de Rome de sculpture en 1859 avec son bas-relief Mézence blessé, préservé par l'intrépidité de son fils Lausus[4].
Il est pensionnaire à la villa Médicis à Rome de 1860 à 1864[5] où il retrouve, en 1861, son compatriote toulousain Raymond Barthélemy (1833-1902)[6], prix de Rome en 1860, ancien élève de Griffoul-Dorval comme lui. Après son retour de Rome au début de l'année 1866, celui-ci viendra également se loger au 36, rue de l'Ouest (quartier du Luxembourg, actuellement 68, rue d'Assas) où Falguière s'établit durablement[7],[8].
Il est promu commandeur de la Légion d'honneur en 1889[9].
En 1898, Falguière reçoit la commande du Monument à Balzac après le refus de celui d'Auguste Rodin par la Société des gens de lettres, ses commanditaires. L'affaire provoque un scandale que la presse qualifie de «deuxième affaire Dreyfus» parce qu'Émile Zola soutient Rodin[10]. Pour faire la preuve que cet épisode n'a en rien entamé leur amitié, Falguière réalise le buste de Rodin[11] pour le Salon de 1897 et de son côté Rodin sculpte un buste de Falguière[12].
Parmi les commandes publiques, on peut distinguer le Monument au cardinal Lavigerie pour Bayonne, dont le plâtre est conservé à Toulouse au musée des Augustins, le Monument à Goudouli de Toulouse, le Monument à Gambetta de Cahors, le Monument à La Fayette de Washington[13].
Affaibli par la maladie, il se rend à Nîmes pour la mise en place de son Monument à Alphonse Daudet. Quelques heures après son retour précipité à Paris, Alexandre Falguière meurt le à son domicile du 68, rue d'Assas, laissant veuve Blanche Charlotte Virginie née Veidie[14], de 19 ans sa cadette. Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise.
Portraits d'Alexandre Falguière
L'atelier d'Alexandre Falguière (1865), photographie anonyme, musée du Vieux Toulouse.
Parallèlement à son œuvre de sculpteur, Alexandre Falguière pratique aussi la peinture. Dans les années 1870, il réalise des toiles de grands formats comme l'étude préparatoire Diane assise (1878), conservée à Paris au musée Rodin[15]. Il compose Les Lutteurs (1875), conservée à Paris au musée d'Orsay[16] qui s'inscrit dans l'esthétique du réalisme. Il expose Madeleine, une composition religieuse, au Salon de 1887[17].
La maquette du groupe monumental Triomphe de la Révolution, installée au sommet de l’arc de triomphe de l'Étoile, est visible sur cette photographie prise durant les funérailles de Victor Hugo, le .
Grenoble, musée de Grenoble: Triomphe de la Révolution, environ 120 cm, modèle de la maquette en bois et en plâtre en vraie grandeur (à l’échelle 1:1) du groupe monumental représentant un char tiré par des chevaux s’apprêtant à «écraser l’Anarchie et le Despotisme», érigée au sommet de l’arc de triomphe de l'Étoile de 1882 à 1886, année où elle fut démolie et enlevée car, très exposée aux intempéries, elle se dégradait et menaçait ruine[21]. Le bronze monumental définitif prévu ne fut jamais coulé[22].
École nationale supérieure des beaux-arts: Mézence blessé, préservé par l'intrépidité de son fils Lausus, 1859, plâtre[28].
Grands Magasins Dufayel: Le Travail et l'Épargne, 1892, groupe en bronze ornant une niche de la façade, localisation actuelle inconnue[29].
musée d'Orsay:
Vainqueur au combat de coqs, 1864, statue en bronze[30];
Tarcisius, martyr chrétien, 1868, statue en marbre[31],[32];
Lutteurs, 1875, huile sur toile, 231 × 177 cm[33];
L'Asie, 1878, statue en fonte de fer, Exposition universelle de 1878 à Paris, une des six sculptures réalisées pour la série Les Six Continents qui ornait le palais du Trocadéro;
La Danseuse, 1896, statue en marbre d'après un plâtre moulé sur nature sur le corps de Cléo de Mérode[34];
Triomphe de la Révolution, vers 1882, maquette en cire, 97 × 130 × 99 cm[35].
parc Monceau: Ambroise Thomas, 1902.
place de Breteuil: Monument à Pasteur, 1908, groupe en marbre, achevé par Victor Peter et Louis Dubois après la mort de Falguière.
Palais de la découverte: L'Inspiration guidée par la Sagesse, sculpture équestre et bas-relief.
À Paris, une place, une rue et une station de métro portent son nom.
À Toulouse, une école élémentaire publique et une école maternelle publique portent son nom.
Notes et références
Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, vol.1, Toulouse, Éd. Milan, 1989, p.456.
«Chronique» [Nécrologie Bernard Griffoul-Dorval], In: M. F. Lacointa (dir.), Revue de l'Académie de Toulouse, Toulouse, Imp. Chauvin, 1861, p.459 (en ligne).
Léonce Bénédite, Gustave Larroumet (préf.), Alexandre Falguière, Librairie de l'art ancien et moderne, 1902, p.5 (en ligne).
«Jean-Alexandre Joseph Falguière», notice dans la base de données des pensionnaires sur le site de la villa Médicis villamedici.it, consulté le .
«Raymond Barthélemy», notice dan la base de données des pensionnaires sur le site de la villa Médicis villamedici.it, consulté le .
Léonce Bénédite, Gustave Larroumet (préf.), Alexandre Falguière, Paris, Librairie de l’art ancien et moderne, 1902, p.1 (en ligne).
Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture… des artistes vivants… exposés au Palais des Champs-Elysées le , Paris, Mourgues Frères, successeurs de Vinchon, 1866, p.452 (en ligne).
Le sujet proposé pour le concours aux étudiants était ainsi intitulé: «Énée lance alors sa javeline, de la raideur du coup elle perce toute l'épaisseur du bouclier de Mézence, le blesse au niveau de l'aine et manque de force pour pénétrer plus avant. Aussitôt Énée, ravi de voir couler le sang du Tyrrhénien, met l'épée à la main, profite de son trouble et fond sur lui avec furie. À la vue du péril d'un père qu'il aime tendrement, Lausus pousse un cri de douleur et des larmes s'échappent de ses yeux. Mézence hors de combat, embarrassé dans ses armes, cédait et se retirait en arrière, traînant après son bouclier son dard funeste. Lausus s'élance et se jette entre les deux rivaux; et lorsqu'Énée levant le bras allait porter le coup mortel, il se présente lui-même au glaive du héros, détourne son attention et détourne sa furie. Les compagnons de Lausus par de grands cris à ce fils généreux, qui ménage une retraite à son père à l'abri de son faible bouclier. En même temps, ils lancent leurs javelots». Virgile, Énéide, livre X.
Marc Gaillard, Paris à la Belle Époque au temps de Proust, Presses du village, 2003.
Sophie Monneret, L'Impressionnisme et son époque, vol.2, t.1, Paris, Robert Laffont, , 997p. (ISBN2-22105412-1).
Les «Toulousains» plâtres originaux et sculptures du XIXesiècle, Toulouse, Musée des Augustins, 1991, 51p.— Catalogue de l'exposition du 1er octobre 1991 au 6 janvier 1992 au musée des Augustins de Toulouse.
Emmanuel Schwartz, Les Sculptures de l'École des Beaux-Arts de Paris. Histoire, doctrines, catalogue, Paris, Beaux-Arts de Paris, 2003.
Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.
2019-2025 WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии