Ernst Ludwig Kirchner, né le à Aschaffenbourg, en Bavière et mort le à Frauenkirch, près de Davos en Suisse, est un peintre expressionniste allemand et l'un des fondateurs de l’association Die Brücke.
Ernst Kirchner étudie l'architecture à l'École supérieure technique de Dresde, où il rencontre, dans un premier temps, Fritz Bleyl, puis Erich Heckel et Karl Schmidt-Rottluff. À eux quatre, ils fondent le groupe Die Brücke (Le Pont) en 1905, dont le programme est rédigé en 1906, et des expositions de peintures et gravures ont lieu à partir de cette date. Ces artistes ne se réclament d'aucune influence, même si Kirchner découvre le concept de «dessin rapide» chez d'autres peintres contemporains, et se réfère au Moyen Âge allemand, aux dessins de Rembrandt, à l'art japonais.
Il s'intéresse à la gravure sur bois et son style évolue vers la simplification des traits, rendant visible le travail du bois sur la gravure finale. La réouverture du musée ethnographique de Dresde en 1912 occasionne une nouvelle source d'inspiration, basée sur l'art primitif.
En 1911, Ernst Kirchner s'installe à Berlin mais il ne s'y plaît guère dans un premier temps. Il y peint de nombreuses scènes de rue et de la vie nocturne, dans un style expressionniste. Il y rencontre Erna Schilling, une danseuse de cabaret, qui devient son modèle puis sa compagne, jusqu'à la mort du peintre. Il se délasse de la vie berlinoise en faisant de fréquents séjours à l'île de Fehmarn, découverte en 1908. Il y peint souvent des corps de baigneurs nus, insérés dans un ordre cosmique de vagues, de nuages et de végétation, s'opposant à l'univers de la grande ville.
L'atelier de Kirchner à Berlin-Steglitz (1915).
Il s'engage en 1915 dans l'armée mais il est réformé deux mois plus tard en raison de problèmes de santé (maladie pulmonaire, état dépressif, aggravés par la consommation d'alcool et de stupéfiants). Il fait alors plusieurs séjours en sanatorium dont il décore certains murs (Königstein im Taunus dans la Hesse). En 1916, il est victime d'un accident de voiture. Il s'installe en 1917 à Davos et peint de nombreux paysages.
Le jeune Robert Wehrlin (1903-1964), venu rendre visite à sa mère à Davos, abandonne ses études de droit pour s'orienter vers la peinture après avoir fréquenté régulièrement Ernst Ludwig Kirchner.
Kirchner écrit également un certain nombre d'articles sous le pseudonyme de Louis de Marsalle.
En 1937, les nazis déclarent son art dégénéré et beaucoup de ses toiles sont détruites.
Terrassé par la douleur physique et mentale, Ernst Kirchner se suicide en 1938.
Œuvres (sélection)
Article détaillé: Liste des œuvres de Enst Ludwig Kirchner.
Eine Künstlergemeinschaft (Un groupe d'artistes), 1927, huile sur toile (168 × 126 cm), musée Ludwig, Cologne.
Jeune Fille sous une ombrelle japonaise, 1906 ou 1909[1]
Danseuses, 1906, Musée Guggenheim, New York
Autoportrait au modèle, 1907 (150 × 100 cm), Hamburger Kunsthalle
Deux nus dans la forêt II, 1926, musée Städel, Francfort-sur-le-Main.
Polémiques autour de la restitution du tableau Scène de rue à Berlin
Berliner Straßenszene (Scène de rue à Berlin), 1913, huile sur toile (121 × 95 cm), Neue Galerie, New York.
La peinture Scène de rue à Berlin de 1913 est une des œuvres les plus importantes de l'expressionnisme allemand. En , le sénateur de la Culture de Berlin (de gauche, PDS) a reconnu que le Land de Berlin avait spolié un collectionneur juif vivant sur le territoire américain. En 1980, le Land a racheté ce tableau pour l'équivalent de 800 000 euros et l'a exposé au Berliner Brücke-Museum. Des débats houleux avaient alors eu lieu, car il avait clairement été établi que le tableau avait été vendu par la veuve du collectionneur, alors exilée en Suisse. Le président des amis du musée, Lutz von Pfufendorf, a rapporté que l'usine de chaussures du collectionneur avait fait faillite sous les nazis. Dans le besoin, la famille Hess avait dû ensuite vendre plusieurs tableaux de sa collection. La vente de la Scène de rue en 1936 profita à l'industriel allemand Carl Hagemann, connu pour avoir été un ami proche du peintre. Il l'acheta 5 000 marks. Pour Wolfgang Henze, le directeur des Archives Ernst-Ludwig-Kirchner en Suisse, ce prix était élevé pour une œuvre de cet artiste à l'époque.
Les institutions se sont toutefois défendues en indiquant que les conventions nationales et internationales sur la restitution des œuvres d'art qui ont été saisies par les nazis, entre autres la convention de Washington selon laquelle, dans de tels cas de restitution, la charge de la preuve est inversée.[pasclair] Pour conserver le tableau, le Land de Berlin aurait dû prouver que la veuve Hess avait reçu un prix d'achat approprié.
Après la restitution, la toile s'est vendue aux enchères le chez Christie's, à New York, pour près de 30 millions de dollars. L'avocat munichois Daniel Amelung a tenté, jusqu'à la dernière minute, d'empêcher la vente aux enchères, en déposant auprès du ministère public de Berlin une requête contre le maire Klaus Wowereit (SPD) à cause d'un soupçon de déloyauté, mais en vain.
Kirchner-Verein Davos: Erna und Ernst Ludwig Kirchner, ein Künstlerpaar. [Red.: Roland Scotti]. Davos, Kirchner-Verein, 2003, 84p.(ISBN3-9522328-3-1) (Magazin / Kirchner-Museum Davos; 4).
Delfs et al. (Hrsg.), Kirchner, Schmidt-Rottluff, Nolde, Nay… Briefe an den Sammler und Mäzen Carl Hagemann, Ostfildern, 2004.
Dr Tayfun Belgin, Pr Ralph Melcher, Jacqueline Munck, Andrei Nakov, Marc Restellini, Pr Raimund Stecker, Denise Wendel-Poray, Detmar Westhoff, Dr Roman Zieglgänsberger, Expressionismus & Expressionismi - Der blaue Reiter vs Brücke - Berlin-Munich 1905-1920, catalogue de l'exposition de la Pinacothèque de Paris, 2011, 376 p. (ISBN9782358670241)
Lucius Grisebach, Ernst Ludwig Kirchner 1880-1938, Taschen, Cologne, 1995, 200p.(ISBN3-8228-8800-1).
Schriftwechsel Ernst Ludwig Kirchner — Dr. Frédéric Bauer, Magazin V, Frédéric Bauer, Kirchner-Museum Davos, 2004.
Eberhard W. Kornfeld, Ernst Ludwig Kirchner. Nachzeichnung seines Lebens, Katalog der Sammlung von Werken von Ernst Ludwig Kirchner im Kirchner-Haus Davos; erschienen anläßlich der Ausstellung Ernst Ludwig Kirchner im Kunstmuseum von Basel vom 18. November 1979 - 27. Januar 1980. Berne, Kornfeld, 1979, 388 pp.(ISBN3-85773-010-2).
Oliver Kornhoff «Studien zum bildhauerischen Werk von “Brücke”. Über den “zwingenden Rhythmus der im Block geschlossenen Form” bei Erich Heckel und Ernst Ludwig Kirchner», dissertation, Universität Freiburg (Breisgau), 2003.
Wolfgang Maier-Preusker, «Ernst Ludwig Kirchner 1880-1938», Holzschnittzyklen aus dem Bestand der Maecenas Sammlung, Vienne, 2004.
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Eugen Wypich «Ernst Ludwig Kirchner: Gemälde 1911-1917. Analytische Untersuchungen zur Werkstruktur. Inaugural-Dissertation zur Erlangung des Doktorgrades im Fachbereich 08 Geschichtswissenschaften der Justus-Liebig-Universität Gießen», Gießen, 1983, 191p.
Filmographie
Wilfried Hauke(de), Le regard blanc. Expressionnisme et colonialisme, documentaire, 53', 2021
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