Georgette Agutte, dite aussi Georgette Agutte-Sembat, née le à Paris et morte le à Chamonix, est une artiste peintre, sculptrice et collectionneuse d'art[1] française.
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Louise Georgette Agutte est la fille de Marie Debladis et du peintre Jean-Georges Aguttes[2]. Elle est née dans le 4e arrondissement de Paris quelques mois après le décès accidentel de son père[3]. Sa mère se remarie avec Pierre-Nicolas Hervieu, négociant en métaux à Paris.
En 1885, elle pratique la sculpture qu'elle apprend auprès de Jean-Louis-Désiré Schrœder.
Grâce au critique Paul Flat, qu'elle épouse en 1888, elle rencontre vers 1893 René Piot, élève de Gustave Moreau, qui l'incite à suivre en auditrice libre les cours de ce peintre à l'École des beaux-arts de Paris[4]. Elle y croise, entre autres, Henri Matisse et Georges Rouault. Elle retient de l'enseignement de Moreau une certaine liberté et une grande indépendance d’esprit.
Elle travaille dans un atelier installé à Bonnières-sur-Seine dans la maison natale de Marcel Sembat, mécène et ami sincère de divers artistes d'avant-garde comme Matisse, Paul Signac, Maximilien Luce ou André Metthey. Après son divorce en 1894, elle se remarie en 1897 avec Marcel Sembat.
À partir de 1904, elle expose aux Salon des indépendants. Elle participe à la création du Salon d'automne, y exposant régulièrement.
De 1897 à 1922, le couple partage son temps entre leur maison de Bonnières-sur-Seine, leur maison de Paris du 11, rue Cauchois, au pied de la butte Montmartre, et un chalet — Le Murger — qu'ils ont fait construire à Chamonix.
Après la mort de son mari à la suite d'une hémorragie cérébrale à Chamonix, elle se suicide après avoir rédigé deux phrases sur un billet : « Voici douze heures qu’il est parti. Je suis en retard »[5]. Elle est enterrée au cimetière de Bonnières-sur-Seine, ville natale de Marcel Sembat, dans une tombe qu'elle partage avec lui[6].
Ses œuvres sont conservées au musée de Grenoble, où une rétrospective fut présentée à la fin de décembre 2003.
La peinture de Georgette Agutte est d'abord fortement influencée par le postimpressionnisme puis, sous l'influence de son ami Henri Matisse, évolue vers un fauvisme modéré[7]. L'utilisation de couleurs franches se retrouve par exemple dans son tableau Nature morte aux pastèques, vase et tapis (1912-1914, musée de Grenoble). Elle est considérée avant tout comme une coloriste.
Dès 1904, elle expose au Salon des indépendants et au Salon d'automne. De 1908 à 1919, Agutte expose régulièrement à Paris à la galerie Georges Petit, à la galerie Eugène Druet et à la galerie Bernheim-Jeune, lesquelles sont parmi les plus influentes de l'époque[8].
Georgette Agutte sculpte le Monument à Jules Guesde, inauguré en 1925 à Roubaix, dont le buste en bronze surplombant la tribune a été modelé du vivant du fondateur du Parti ouvrier[9].
Georgette Agutte a fourni plusieurs modèles à l'école nationale d'art décoratif d'Aubusson. Un paysage de montagne tissé est exposé au Salon des artistes décorateurs de 1921. Lors de l'Exposition internationale des Arts décoratifs de 1925 à Paris, l'école nationale d'art décoratif d'Aubusson présente sur son stand au Grand Palais, un écran de cheminée avec un Bouquet de soucis, tapisserie d'Aubusson tissée en 1923 et montée sur un bois de l'ébéniste Léon Jallot (1874-1967).
Avec son mari Marcel Sembat, Georgette Agutte collectionne de nombreuses œuvres d'artistes contemporains qui sont également ses amis, parmi lesquels Paul Signac, Henri Matisse, André Derain ou Kees van Dongen.
Dans ses dernières volontés, Agutte indique qu'elle souhaite léguer toutes ces œuvres à « un musée de province ». Le musée de Grenoble, en tant que premier musée d'art contemporain, est le seul à pouvoir exposer des œuvres d'artistes vivants et hérite donc en 1923 de cette collection composée de 44 peintures, 24 dessins, 20 céramiques et deux sculptures[8].
Une rue du XVIIIe arrondissement de Paris porte son nom, ainsi qu'une rue à Chambéry (rue Agutte-Sembat) et un boulevard de Grenoble (boulevard Agutte-Sembat). On trouve également un square Georgette Agutte à Saint-Gratien (Val-d'Oise). Le centre de loisirs bâti dans le parc de la villa de Bonnières-sur-Seine porte également son nom. Une petite ville de l'Isère, Beaurepaire, a baptisé aussi l'une de ses rues. La ville de Narbonne (Aude) compte également une rue Georgette Agutte. Une voie de la commune de Champigny-sur-Marne est dénommée rue Marcel et Georgette Sembat.
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