Villa Médicis (Académie de France à Rome)Louis-Ernest Barrias dans son atelier, photographie anonyme.Louis-Ernest Barrias au soir de sa vieL'Électricité, porte de la galerie des machines, Exposition universelle de 1889Jeanne d'Arc, basilique Notre-Dame de BonsecoursPortrait dessiné de Jean-Désiré Ringel d'Illzach (1868), musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg.L'Agriculture et La Science (1873), hôtel de ville de Poitiers.La Nature se dévoilant à la Science (1884-1899), plâtre peint, Paris, musée Carnavalet (à gauche); (1903), statue chryséléphantine, Paris, musée des arts décoratifs (au centre); (1899), bronze doré, Paris, musée d'Orsay (à droite).Buste d'Amédée Dechambre (1885), Paris, Académie nationale de médecine.Tombe de Joseph Garnier, cimetière de MontmartreTombe d'Alexis-Joseph Mazerolle, cimetière du MontparnasseMonument Anatole de La Forge, cimetière du Père-LachaiseMozart enfant (1887), Montpellier, musée Fabre.Détail du Gisant de Sophie-Charlotte en Bavière (1904), musée d'Art et d'Histoire de Dreux.
Louis-Ernest Barrias est issu d'une famille d'artistes. Son père est peintre sur porcelaine et son frère aîné, Félix-Joseph Barrias (1822-1907), est un peintre reconnu. Louis-Ernest Barrias s'oriente vers des études artistiques. Entré à l'École des beaux-arts de Paris en 1858, d'abord chez le sculpteur Jules Cavelier et le peintre Léon Cogniet[1], il délaisse la peinture pour s'orienter vers la sculpture sous la direction de François Jouffroy. Second Prix de Rome en 1861 pour Chryséis rendue à son père par Ulysse, il obtient le Prix de Rome en 1865 avec La fondation de Marseille[2] et est engagé sur le chantier de l'Opéra de Paris.
Barrias séjourne à l'Académie de France à Rome et «devient à son retour en France l'un des plus brillants espoirs de l'École française de sculpture»[1]: si, constate Françoise Cachin, «Paul Dubois, Henri Chapu et Alexandre Falguière constitue le noyau de ce que l'on appelle les néo-florentins», Louis-Ernest Barrias figure bien parmi ceux qui, à leur suite, «se convainquirent que le XVesiècle n'est pas aussi gothique qu'on a voulu le dire et que les Donatello, les Andrea del Verrocchio, les Mino da Fiesole, les Bernardo Rossellino et autres barbares ont vu assez clair dans l'âme humaine: à la suite de cette découverte inattendue, une évolution s'est faite dans l'idéal. La sculpture redevint vivante»[3].
C'est dans ce contexte que l'on observe que Le serment de Spartacus de Barrias «offre, dans le corps du supplicié, un écho de la Mise au tombeau de Michel-Ange au Duomo de Florence»[3]. Il produit par la suite de nombreuses œuvres sculptées, la plupart en marbre. En 1881, il est récompensé par une médaille d'honneur des beaux-arts et nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1878, puis promu officier en 1881 et commandeur en 1900. L'artiste remplace Auguste Dumont à l'Institut en 1884, puis succède à Jules Cavelier comme professeur aux Beaux-Arts de Paris, où, parmi ses élèves les plus notables, on compte Victor Ségoffin, Charles Despiau et Paul Landowski.
Il a eu trois enfants: Paul (1875-1973), qui deviendra un architecte réputé, lauréat du 2e second grand prix de Rome en 1901[4]; Daniel (1883-1969), qui embrassera la carrière militaire[5], et Madeleine (1877-1925).
Louis-Ernest Barrias meurt des suites d'un refroidissement le à son domicile au 9, avenue des Chasseurs dans le 17e arrondissement de Paris[6]. Il est inhumé à Paris au cimetière de Passy (8edivision)[7].
Une partie de son œuvre est visible dans les lieux publics à Paris, au musée d'Orsay ou au cimetière du Père-Lachaise.
Expositions
Expositions collectives
Salon de peinture et de sculpture (puis Salon des artistes français), à partir de 1861[2], notamment: 1878 (médaille d'honneur pour Les premières funérailles)[1], 1893 (La Nature se dévoilant à la Science)[8].
Exposition universelle de 1873, Vienne (Autriche).
Exposition universelle de 1878, Paris.
Exposition nationale des Beaux-Arts, Paris, 1883.
Exposition universelle de 1889 (galerie des machines), Paris, L'Électricité.
Exposition universelle de 1900, Paris, L'Électricité.
Exposition universelle de 1905, Liège.
The colour of sculpture, 1840-1910, Musée Van Gogh, Amsterdam, juillet-novembre 1996, puis Henry Moore Institute, Leeds, décembre 1996 - avril 1997.
Homme acéphale nu s'asseyant sur une stèle, statuette[27].
Courbevoie: La Défense de Paris, 1883, groupe en bronze. Ce monument remplace une statue de Napoléon Ier qui a surmonté la colonne Vendôme de 1833 à 1863. Il a donné son nom au «carrefour de Courbevoie», devenu «rond-point de la Défense», puis au quartier d'affaires éponyme.
Dijon, musée des Beaux-Arts: La Fille de Bou Saâda, 1890, plâtre.
Dreux, musée d'Art et d'Histoire: Gisant de Sophie-Charlotte en Bavière, duchesse d'Alençon (1847-1947), morte dans l'incendie du bazar de la Charité, 1904, marbre blanc, initialement situé dans la chapelle royale de Dreux[28],[29].
Épernay, hôpital Auban-Moët: Le Refuge, ou Monument à Victor Auban, 1899[30].
Eu, musée Louis-Philippe: La Duchesse d'Alençon, buste plâtre d'après Barrias[31].
Lyon, palais des Beaux-Arts: Les Premières Funérailles, 1878, groupe en plâtre original, médaille d'honneur du Salon de 1878. Groupe représentant Adam et Ève portant le corps d'Abel[35].
Monument à Victor Hugo, haut-relief en plâtre. Hugo entouré des personnages de ses romans: Esmeralda, Quasimodo, Cosette, Gavroche , Jean Valjean , les Travailleurs de la Mer, 131 × 203 cm, noinv. 1904.9.1[38];
Monument à Victor Hugo: la nuit du 4, haut-relief en plâtre. Hugo appelant à la résistance au coup d'État de Louis-Napoléon le , 133 × 206 cm, noinv. 1904.8.1[38].
hôtel de la Païva: Virgile, 1865, statue en marbre ornant l'escalier.
jardin des Tuileries, près du grand bassin rond: Le Serment de Spartacus, 1869, groupe en marbre d'après un plâtre réalisé à la villa Médicis, installé en 1875.
Les Nubiens ou Les Chasseurs d'alligators, 1894, haut relief en plâtre[56].
La Nature se dévoilant à la Science, 1899, marbre, onyx, granit, malachite, lapis-lazuli. Cette première version fut commandée en 1889 pour orner la nouvelle façade de la faculté de médecine de Bordeaux. Des réductions de l'œuvre ont été éditées par la fonderie Susse[57].
La Maçonnerie et la Serrurerie, vers 1872, haut-relief plâtre, esquisse pour le fronton d'un dessus de porte de l'avant-foyer de l'opéra Garnier de Paris[59];
place de l'Odéon: Monument à Émile Augier, 1895, bronze, envoyé à la fonte sous le régime de Vichy[65].
place Victor-Hugo: Monument à Victor Hugo, 1902, bronze, envoyé à la fonte sous le régime de Vichy[66].
Sorbonne:
Edmond Hébert, géologue, 1894, buste en marbre[67];
Bossuet, 1872, façade de la chapelle de la Sorbonne.
square des Épinettes: Monument à Maria Deraismes, 1898, bronze, envoyé à la fonte sous le régime de Vichy, restituée en 1983, à l'exception de la chaise[68].
square Félix-Desruelles: Monument à Bernard Palissy, 1883, statue en bronze[69].
université Paris Descartes: La Nature se dévoilant à la Science, statue en marbre.
Saint-Geniez-d'Olt, Mausolée de Marie Talabot, 1892, en collaboration avec Denys Puech. Barrias est l'auteur des quatre bas-reliefs en marbre ornant le piédestal. Exposé au Salon des artistes français de 1891.
Tombe d'Antoine-Gaëtan Guérinot, architecte, Paris, cimetière du Père-Lachaise.
Réception critique et contextualisation
Louis-Ernest Barrias dans son atelierL'Électricité
«Pour la ville d'Épernay désireuse d'honorer la mémoire du fondateur de ses hospices (Victor Auban, 1832-1896, n.d.l.r.), Barrias a sculpté Le Refuge: c'est une pauvre fille lasse et défaillante, affaissée plus encore qu'assise sur un banc hospitalier au-dessus duquel se dresse le buste du philanthrope, donateur de l'asile qui va la recevoir. Cette figure est fort touchante en sa grâce douloureuse. J'aurais préféré, pour ma part, que le bienfaiteur, modeste jusqu'au sacrifice, s'effaçât complètement et allégeât le monument du buste qui le couronne. À la section des "arts décoratifs", on peut se donner le plaisir de revoir dans une jolie réduction le chef-d'œuvre de Barrias, cette Fille de Bou Saâda, accroupie et jetant d'un geste triste et affectueux des fleurs sur le tombeau du peintre Gustave Guillaumet.» - André Michel[86]
«Au lendemain de la proclamation de la IIIeRépublique, un nouveau style républicain, laïque et patriotique, surgit du macadam. Essentiellement bourgeois et toujours rétrograde, chargé de lourds symboles, il se veut le héraut du progrès. Ce style, où l'emphase le dispute à la naïveté, n'est pas dépourvu d'intérêt et il n'est pas exclu que, dans un avenir assez proche, on rende justice au talent de Barrias ou de Chapu. Certaines de leurs sculptures telles L'Électricité ou La Vapeur sont remarquables par le génie qu'ils eurent - mêlant les symboles aux appareils techniques - de réaliser des œuvres d'une originalité aussi belle sur le plan plastique que singulière par la composition.» - Maurice Rheims[8].
«If Barrias intended to elevate the new energy force (L'Électricité) - to endow it with a "rightness" in the cosmos - the allegory he presents is not completely intelligible. As in many sculptures of the period, a seriously intended subject was treated with such a high degree of sensualism that the result was wonderfully ludicrous. He demonstrates the dilemn of academic artists ettempting to cope with modern technology in a traditional, outmoded vocabulary of visual expression.» - Marie Busco et Peter Fusco[87]
«La Défense de Paris et La Défense de Saint-Quentin, tous deux signées Barrias, sont des émanations d'un même fond idéologique; mais, en réalité, leur ressemblance est bien plus le résultat d'une rivalité personnelle. Edmond Turquet, sous-secrétaire aux Beaux-Arts, a voulu s'approprier l'idée d'un grand monument à la mémoire de la Défense nationale tel que celui envisagé par le nouveau préfet de la Seine Ferdinand Hérold. Tous deux étaient de jeunes avocats ambitieux, gravitant dans l'orbite de Jules Ferry, et tous deux avaient pouvoir de décision sur les fonds attribués aux arts par le gouvernement. Bien que sincèrement attachés à la République, ils n'avaient aucun plaisir à voir leur propre mérite diminué par l'action d'éclat d'un rival. Turquet profita de son amitié avec Barrias, ainsi que de ressources financières plus conséquentes de l'État, pour s'assurer pour s'assurer que lorsque La Défense de Saint-Quentin serait inaugurée en 1881, elle précéderait de deux ans celle de La Défense de Paris.» - June Hargrove[88]
«Durant son séjour en Italie, le jeune Barrias, désireux de sortir des lisières de l'école, renouvelle la tradition classique par une étude plus attentive de la réalité puis, à la suite de Carpeaux et Dubois, trouve dans l'art de la Renaissance le moyen de son émancipation de la seule influence antique. L'art de Michel-Ange participe bientôt dans son œuvre à la constitution d'une sculpture expressive où s'entremêlent les références à l'art ancien et une volonté nouvelle de réalisme, et dont Les premières funérailles sont un parfait exemple.» - Camille Osersanz[1]
Hommages
André-Joseph Allar a sculpté le Buste de Louis-Ernest Barrias, dont un exemplaire en bronze doré est conservé à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris[89].
Raoul Verlet, entre 1886 et 1887, second prix de Rome en 1887.
Notes et références
Camille Osersanz, Louis-Ernest Barrias (1841-1905) - Un sculpteur sous la IIIe République, thès de doctorat, Université Paris-Sorbonne, 2 juillet 2014.
Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.1, p.787.
Sous la direction de Françoise Cachin, «Les néo-florentins: Michel-Ange et la Renaissance», L'art du XIXesiècle - Seconde moitié, Éditions Citadelles – Edito, 1990, pp.205-206.
André Michel, «La sculpture décorative aux Salons», Art & Décoration, tome VI, juin-, pp.33-41.
Marie Busco et Peter Fusco, «Louis-Ernest Barrias», The Romantics to Rodin - French nineteenth century sculpture from North America collections, Peter Fusco & H.W. Janson éditeurs, New York et Los Angeles, 1980.
June Hargrove, «Les monuments de la guerre de 1870-1871», La République en représentations autour de l'œuvre de Maurice Aguilhon, études réunies par Maurice Agulhon, Annette Becker et Évelyne Cohen, Publications de la Sorbonne, 2006.
Albert Soubies, L.-E. Barrias (1841-1905): Notes biographiques, Paris, Flammarion, , 16p. (BNF34148512, lire en ligne).
Discours prononcés par André-Joseph Allar et Julien Guadet sur la tombe d'Ernest Barrias à l'inauguration de son buste par André-Joseph Allar le , Paris, s.i., 1906.
Daniel Cady Eaton, A Handbook of Modern French Sculpture, Dodd, Mead & Co, New York, 1913.
Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXesiècle, tome premier, Librairie ancienne Honoré Champion, 1919 (lire en ligne).
Maurice Rheims, La sculpture au XIXesiècle, Arts et métiers graphiques, Paris, 1972.
Marie Busco et Peter Fusco, The Romantics to Rodin, French nineteenth century sculpture from North America collections, Peter Fusco & H.W. Janson éditeurs, New York et Los Angeles, 1980.
Christine Debrie, «Le musée Antoine-Lécuyer de' Saint-Quentin: une sculpture de Louis-Ernest Barrias», La Revue du Louvre, no1, 1981, pp.53-62.
Sous la direction de Georges Weill, La perspective de la Défense dans l'art et l'histoire, Archives départementales des Hauts-de-Seine, Paris, 1983.
June Hargrove, Les statues de Paris, Albin Michel, 1989.
Sous la direction de Françoise Cachin, L'art du XIXesiècle - Seconde moitié, 1850-1905, Éditions Citadelles – Edito, Paris, 1990.
Geneviève Bresc-Bautier et Anne Pingeot, Sculptures des jardins du Louvre, du Carrousel et des Tuileries, Réunion des musées nationaux, 1991.
Andreas Blühm, The colour of sculpture, 1840-1910, Van Gogh Museum, Amsterdam, 1996.
Georges Poisson, Le sort des statues de bronze parisiennes sous l'occupation allemande, 1940-1944, mémoires publiés par la Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Île-de-France, tome 47, 1996.
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Guillaume Peigné, Dictionnaire des sculpteurs néo-baroques français (1870-1914), Paris, CTHS, coll.«Format» (no71), , 559p. (ISBN978-2-7355-0780-1), p.69-78.
Caterina Y. Pierre, «Louis-Ernest Barrias and modern allegories of technology», Nineteenth Century Art Worldwide 11, no2, été 2012 (consulter en ligne).
Camille Osersanz, Louis-Ernest Barrias (1841-1905) - Un sculpteur sous la IIIe République, thèse de doctorat sous la direction de Barthélemy Lobert, Université Paris-Sorbonne, 2 juillet 2014 (consulter en ligne).
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