Raphaël-Schwartz, Portait du peintre Henri Martin, pointe-sèche , Toulouse, musée Paul-Dupuy.Portrait de la pastelliste Marie-Charlotte Barbaroux (1880) par Gabriel Durand
Henri Jean Guillaume Martin est né le à Toulouse, au 127 Grande-Rue Saint-Michel[3], d'Auguste Jean François Martin (ébéniste) et de Marie Victoire Massé (ménagère)[4].
Henri Martin effectue son apprentissage à l'École des beaux-arts de sa ville natale de 1877 à 1879, dans l'atelier de Jules Garipuy. Muni d'une bourse municipale, il part en 1879 pour Paris où il devient l'élève de Jean-Paul Laurens. Le , il épouse à Toulouse Marie Charlotte Barbaroux, pastelliste rencontrée aux Beaux-Arts de cette ville. De leur union naîtront quatre fils dont deux deviendront peintres de paysages et de portraits: René Jean, qui signe ses œuvres Claude-René Martin (né à Paris XIVe le ) et Jacques Auguste dit Jac(ques) Martin-Ferrières (né à Saint-Paul-Cap-de-Joux dans le Tarn le ). Henri Martin aura lui-même comme élève et comme collaborateur le peintre Henri Doucet.
En 1885, il parcourt l'Italie et y étudie les primitifs en compagnie d'Edmond Aman-Jean et d'Ernest Laurent. Ce voyage marque un tournant dans son art et oriente l'artiste vers une inspiration poétique. Sa technique s'éloigne des modèles académiques, au profit d'un divisionnisme original qui révèle l'influence des néo-impressionnistes mais d'une manière plus spontanée que théorisée: des touches courtes, séparées et parallèles y construisent les formes et la lumière, dans un chromatisme idéalisé et propice au rêve.
Lecteur de Poe, de Dante, de Byron, de Baudelaire et de Verlaine (il souscrit aux Liturgies intimes éditées par la revue Le Saint-Graal en 1892), Henri Martin expose des œuvres à thèmes symbolistes, telles que Chacun sa chimère de 1891 ou Vers l’abîme de 1897; et des paysages brumeux peuplés de figures mélancoliques et intemporelles.
Il participe en 1892 aux salons de la Rose-Croix esthétique de Joséphin Peladan. Il honore des commandes publiques, ornant tour à tour le Capitole de Toulouse[5], la préfecture du Lot à Cahors, la Sorbonne en 1908, l’Hôtel de ville de Paris, un cabinet de l'Élysée en 1908, le Conseil d’État en 1914-1922, la mairie du Vearrondissement en 1935.
Henri Martin, tout en s'éloignant des thèmes symbolistes, en gardera toujours la poésie mystérieuse des attitudes, l'atmosphère secrète et diffuse des paysages et une certaine spiritualisation des formes baignées par la sérénité des figures traditionnelles, de l'allégorie. Sa nature profonde le porte vers une expression apaisée d'un monde idéalisé dans un pointillisme aux touches élargies[6],[7].
En , il rejoint la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs, avec une première exposition collective à la galerie Georges Petit à Paris en [8].
Il installe son atelier à Labastide-du-Vert dans le Lot, où il termine ses jours.
En 1896, il obtient la croix de chevalier de la Légion d'honneur et est nommé officier en 1905 puis commandeur en 1914. Le il est élu membre titulaire de l'Académie des beaux-arts, section de peinture, au fauteuil de Gabriel Ferrier.
Henri Martin, Portrait de l'artiste (vers 1912), huile sur toile, Paris, musée d'Orsay.
Quarante-trois toiles inédites du peintre Henri Martin ont été redécouvertes à Rennes, en 2012 dans une maison à l'abandon appartenant aux héritiers du collectionneur et magistrat Paul Riff, mort en 1929 [n 1]. Vingt-six de ces quarante-trois œuvres sont datées entre 1892 et 1903. Cinq genres principaux se dégagent au plan thématique: symbolisme (12), vie rurale (10), figures (9), paysages (6) et religion (6)[10].
Après avoir été exposées à Paris puis à Rennes, elles ont été vendues aux enchères à Rennes le . Elles ont été ensuite exposées au musée de Cahors Henri-Martin avant d'être remises à leurs nouveaux propriétaires. Lors de ces enchères, seize toiles d'Henri Martin ont été acquises pour le musée de Cahors Henri-Martin, où près de cinquante tableaux d'Henri Martin constituent le cœur du musée.
Marseille, hôtel central de la Caisse d’épargne Provence-Alpes-Corse: L’Aube ou l’Enfance, Le Midi ou la Force de l’âge, Le Soir ou la Vieillesse, 1904.
mairie du 6earrondissement: Hommage au travail, 1914, dans la cage de l'escalier d'honneur depuis 1920[46].
mairie du 10earrondissement: La Famille, salle des mariages.
Palais-Royal, salle de l'Assemblée générale du Conseil d'État: peintures commandées en 1914 sur le thème La France présentée au Conseil d'État. Elles représentent l'Agriculture, avec une moisson dans le Lauragais, l'Industrie ou les Travaux publics, avec des travaux sur le place de la Concorde, le Commerce, avec le Vieux-Port de Marseille, le Travail intellectuel, avec un homme marchant dans une forêt[47].
Saint-Quentin, musée Antoine Lécuyer: Les Dévideuses, 1912.
Paul-Louis Riff est né le 16 octobre 1858 à Maubeuge dans une famille d’origine alsacienne. Il épouse Jeanne Horville le 20 septembre 1888 à Amiens. D’abord avocat près la Cour d’Appel d’Amiens, il se tourne vers la magistrature. Conseiller à Douai en 1903, il est nommé président de chambre près cette même Cour d’Appel. Paul Riff est fait chevalier de la légion d’honneur le 27 juillet 1918 pour «services rendus à la France en présence de l’ennemi», il sera fait officier le 31 décembre 1923. Son dossier à la Légion d’Honneur mentionne: «Ce magistrat de haute valeur morale et professionnelle, pratiquant largement de ses deniers la bienfaisance avec une jalouse discrétion, a contribué par son inclassable énergie à maintenir les établissements hospitaliers et d’assistance de Douai pendant l’occupation Allemande et à sauvegarder leur patrimoine immobilier et mobilier. A du à son dévouement d’être interné comme otage». Après la guerre, il prend une retraite prématurée car la captivité a rendu sa santé fragile et il doit se consacrer à sa fille unique Pauline, malade elle aussi des suites de la guerre. Ils s’installent à Nice. Paul Riff décède à Douai en 1929, il est enterré à Nice au cimetière de Cimieʐ. Collectionneur secret: les relations de Paul Riff avec l’artiste nous sont peu connues à ce jour, pourtant quatre tableaux sont dédicacés, soit à lui, soit à son épouse ou à leur fille Pauline.
Parmi les 64 lettres adressées par Henri Martin à Henri Duhem conservées au musée de la Chartreuse de Douai, quatre mentionnent le nom de Paul Riff et témoignent qu’il est un fin collectionneur, assez éclairé pour être l’auteur de la préface au catalogue de l’exposition Henri Le Sidaner à la galerie Mancini en 1897[9].
Claude Juskiewenski, Henri
Martin. Paysagiste et décorateur languedocien: Thèse de
iiie cycle sous la direction de M. le professeur
Guinard, Université Toulouse-Le
Mirail, , 320p.
La rue ayant été renumérotée, cette adresse ne correspond pas au numéro 127 actuel.
Acte de naissance 1511, enregistré le , registre de naissance 1 E 400, p.189 (vue 191/360).
Dont la salle centrale porte son nom.
Jean-Jacques Lévêque, De l'impressionnisme à l'art moderne, les années de la Belle Epoque: 1890-1914, ACR Édition, , 728p. (ISBN9782867700484, lire en ligne)
Les Peintres de l’âme, le Symbolisme idéaliste en France par Jean-David Jumeau-Lafond, catalogue de l’exposition au musée d’Ixelles en 1999.
«Choses du jour: Un nouveau salon», par Étienne Charles, in: La Liberté, Paris, 6 juillet 1899, p.1 — sur Gallica.
Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes: [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80p..
(en) «Martin, Henri Jean Guillaume (1860-1943), Painter», notice du Dictionnaire Bénézit, lire en ligne, (ISBN9780199899913)
(en) Taube G. Greenspan, «Martin, Henri (1860-1943), painter», notice du Grove Art Online, lire en ligne, (ISBN9781884446054)
Gustave Louis Jaulmes, Notice sur la vie et les travaux de Henri Martin (1860-1943), édition de l'Institut de France, 1946.
Jean-David Jumeau-Lafond, "Henri Martin", Les Peintres de l'âme, le symbolisme idéaliste en France, cat. exp. Bruxelles, musée d'Ixelles, 1999.
Collectif, Henri Martin: du rêve au quotidien, catalogue de l'exposition présentée au musée de Cahors en 2008, au musée des beaux-arts de Bordeaux en 2008, et au musée de la Chartreuse de Douai en 2009, édition Silvana, 2008,
Claude Juskiewenski, Henri Martin: paysagiste et décorateur Languedocien, thèse de 3e cycle sous la direction du professeur Guinard, université Toulouse-Le Mirail, 1974, 320 p. (lire en ligne).
Jean-Pierre ALAUX, "MARQUAYROL, Les jardins d'Henri Martin" Editions Toute latitude - 2022
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