Son père, peintre également, l'avait surnommé Luca Fà-prestoen français: « Luca fait vite ».
Biographie
Son père Antonio, lui-même artiste, lui enseigne les premiers rudiments du métier. Dès l'âge de huit ans, Luca réussit à peindre un chérubin sur l'un des dessins de son père. Cet exploit incite le vice-roi de Naples à placer l'enfant en apprentissage auprès de José de Ribera.
Lors d'un voyage à Rome en 1652, il dessine les chefs-d'œuvre de Michel-Ange, de Raphaël, des Carrache et du Caravage. À Parme, il recopie les œuvres du Corrège et de Véronèse.
De 1653 à 1667, il complète sa formation à Venise, où il obtient ses premières grandes commandes. Pour la basilique San Pietro di Castello, il exécute le retable la Vierge à l'Enfant avec les âmes du Purgatoire. Il produit aussi pour l'église Santa Maria del Pianto, désormais fermée[1].
Après avoir travaillé dans la plupart des grands centres artistiques italiens, il se forge un style personnel qui combine, pour ainsi dire, la pompe ornementale de Véronèse et les grandes compositions de Pierre de Cortone.
À la fin des années 1670, il peint à Naples plusieurs ensembles des fresques à l'abbaye du Mont-Cassin, dans la coupole de l'église napolitaine Santa Brigida puis à l'église San Gregorio Armeno (fresques dorées). De nouveau à Florence au début des années 1680, il travaille à l'église Santa Maria del Carmine (chapelle Corsini) et à la bibliothèque et au palais Medici-Riccardi[1].
En 1672-1674, il séjourne une troisième fois à Venise[2].
Vers 1687, Charles II d'Espagne l'invite à Madrid, où il reste au moins toute la décennie 1692-1702 pour orner de fresques le monastère de l'Escurial, les palais royaux du Buen Retiro à Madrid et d'Aranjuez à Tolède, qui conservent une partie de ses œuvres. Il est apprécié de la cour espagnole. Le roi lui concède le titre de caballeroen français: « chevalier ».
De retour à Naples vers 1702, il continue de travailler avec la même fièvre créatrice. De 1703 jusqu'à sa mort, il peint le plafond de la Salle du Trésor à la chartreuse San Martino[3].
Toujours plus nombreuses, les commissions le conduisent à exploiter un atelier de production où divers collaborateurs développent « en grand» ou complètent projets et ébauches que le maître se contente souvent d'achever d'un simple coup de pinceau.
Mort début 1705, il est inhumé en l'église Sainte-Brigitte de Naples.
Œuvres
Les Noces de Cana (1663), Naples, chartreuse San Martino.La Mort de saint Scolastique (1674), Padoue, basilique Sainte-Justine.
La Création de l'homme (1684-1686). Fresque du Palazzo Medici Riccardi à Florence.
Notre-Dame du Rosaire (vers 1686), musée de Capodimonte de Naples.Le Mariage de la Vierge (vers 1688), Paris, musée du Louvre.
«Peintre virtuose et infatigable, surnommé, de son vivant, «Luca Fa Presto», il est l'auteur de plus d'un millier d’œuvres. Artiste curieux, en constante métamorphose, il a su réaliser une synthèse séduisante entre la tradition napolitaine, la couleur vénitienne et les grands programmes du baroque[3]».
Œuvres autographes
Le martyr de Sainte Lucie, peinture de Luca Giordano, conservée au musée de Capodimonte.
Le Bon Samaritain (vers 1650), huile sur toile, 136,5 × 167,5cm, musée des beaux-arts, Rouen
La Dispute des philosophes (vers 1650-1652), huile sur toile, 120 × 175 cm, musée des beaux-arts, Bordeaux;
La Dispute des théologiens (vers 1650-1652), huile sur toile, 122 × 177 cm, musée des beaux-arts, Bordeaux;
La Crucifixion de Saint Pierre (1655-1660), huile sur toile, 196 × 258 cm, Gallerie dell'Accademia de Venise, Venise[4]
Saint Michel Archange chassant les anges rebelles (1657), huile sur toile, Chiesa dell'Ascensione a Chiaia(de), Naples
Les Noces de Cana (1659-1660), huile sur toile, 80 × 100 cm, musée Capodimonte, Naples[5]
La Forge de Vulcain (v. 1660), huile, 192 × 151 cm, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg[6]
Le Philosophe Chilon (vers 1660), huile sur toile, 115 × 93 cm, musée des beaux-arts et d'archéologie, Besançon
Portrait d’un philosophe (vers 1660), huile sur toile, 114,4 × 96,8 cm, palais des beaux-arts, Lille.
Le Retour de Perséphone (vers 1660-1665), huile sur toile, 174 × 314 cm, musée Vivant-Denon, Chalon-sur-Saône;
Saint Dominique (1660-1662), huile sur toile, 540 × 270 cm, musée des beaux-arts de Nantes[7]
Lucrèce et Tarquin (1663), huile sur toile, 80 × 100 cm, musée Capodimonte, Naples[5]
Notre-Dame du Rosaire (1663-1665), huile sur toile, église San Potito de Naples[8]
L'Enfance de la Vierge (1664), huile sur toile, église Santa Teresa a Chiaia de Naples
Autoportrait (1665), huile sur toile, 72 × 57 cm, musée des Offices, Corridor de Vasari, Florence. Peut-être commandé par le cardinal Léopold de Médicis[9].
La Nativité de la Vierge (v. 1665), église Santa Maria in Campitelli, Rome
L'Archange saint Michel rejette les anges rebelles en enfer (v. 1665), toile signée, 419 × 283 cm, Kunsthistorisches Museum de Vienne. Provient de l'église italienne des Frères mineurs à Vienne[10].
Histoire de la Vierge, basilique Santa Maria della Salute, Venise
Assomption (1667)
La Présentation de la Vierge au Temple (v. 1672-1674), huile sur toile, 540 × 270 cm. Envoyée de Naples à Venise avec une Naissance de la Vierge[4]
Le Christ parmi les Docteurs de la loi, (v.1670), huile sur toile, 88 × 135 cm, Galerie nationale d'art ancien, Palais Corsini, Rome;
Allégorie (1670), Getty Center, Los Angeles
La visione di Sant'Ignazio, église San Giuseppe a Chiaia, à Naples (v.1680)
Renaud et Armide découverts par les chevaliers (1672-1674), huile sur toile, 229 × 279 cm, musée des beaux-arts de Lyon[2]
La Mort de saint Scolastique, 1674, huile sur toile, Padoue, basilique Sainte-Justine
Le Triomphe de Galatée (avt 1677), huile sur toile, 262 × 305 cm, galerie Palatine, Palais Pitti, Florence[9]
Fresques du plafond de la galerie du palais Medici-Riccardi à Florence (v. 1680)
Fresques de la chapelle Corsini, église Santa Maria del Carmine, Florence (v. 1680)
Jézabel dévorée par les chiens (v. 1680), Palazzo Arnone à Cosenza
La Présentation au Temple (v. 1680), musée des beaux-arts, Rennes
La Pétrification de Phinée (v. 1680), huile sur toile, 275 × 366 cm, National Gallery, Londres[11]
L'Enlèvement d'Hélène (v. 1680-1683), huile sur toile, 139 × 249 cm, musée des beaux-arts, Caen
L'Enlèvement de Déjanire (1682), huile sur toile, 51 × 66 cm, musée des Offices, Florence[9]
La Mort de Sénèque (1684-1685), huile, 155 × 188 cm, musée du Louvre, Paris[12]
La Prédication de saint Jean-Baptiste (v. 1685), huile sur toile, église Saint-Jean-Baptiste-des-Moniales de Naples
La Madone du rosaire (v. 1686), huile sur toile, 430 × 240 cm, musée Capodimonte, Naples[5]
Le Mariage de la Vierge (v. 1688), toile, 115 × 135 cm, musée du Louvre, Paris[12]
L'Adoration des bergers (v. 1688), toile, 115 × 136 cm, musée du Louvre, Paris[12]
Ange et Vierge de l'Annonciation (vers 1694), Collection Molinari Pradelli, Marano di Castenaso
Le Passage de la mer Rouge, fresque (terminée en 1696 par Simonelli), église Santa Maria Donnaromita, Naples
Orphée charmant les animaux (v. 1697), huile sur toile, 176 × 353 cm, Patrimonio nacional, Madrid[13]
Tancrède baptisant Clorinde, (1697), huile sur toile, collection particulière à Salamanque[14]
La descente de la Vierge pour la remise de la chasuble de saint Ildefonse, (v.1697), fresque à la voûte de la Cathédrale Sainte-Marie de Tolède
Le Triomphe de Judith (v. 1703), huile sur toile, 71 × 103 cm, Bowes Museum, Barnard Castle, Angleterre[15]
Saint Laurent Giustiniani adorant les enfants, église Santa Maria Maddalena, Rome;
L'Archange saint Michel vainqueur du démon, musées d'État de Berlin, Berlin;
Fresques de la Basilique de San Lorenzo et du plafond de l'escalier du monastère de l'Escurial, Madrid
Triomphe de Judith, chapelle du trésor, église de la chartreuse Saint-Martin, Naples;
Le Christ et la femme adultère, musée national della Magna Grecia;
La Mort de Lucrèce, musée Calvet, Avignon (France);
Le Martyre de saint Sébastien, huile sur toile, 125 × 95 cm, musée Fesch, Ajaccio[16]
Martyre de Saint Janvier, huile sur toile, 99 × 73 cm, legs d'Albert Pomme de Mirimonde à la RMN, affecté au musée de Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin.
Giovanna Nepi Sciré, «Biographies», dans La Peinture dans les Musées de Venise, Paris, Editions Place des Victoires, (ISBN978-2-8099-0019-4), p.580.
Valérie Lavergne-Durey, Chefs-d'œuvre de la Peinture Italienne et Espagnole: Musée des Beaux Arts de Lyon, Réunion des Musées nationaux, , 103p. (ISBN2-7118-2571-X), p. 76-77.
Pierre Stépanoff in L'Âge d'or de la peinture à Naples, p. 150.
Giovanna Nepi Sciré, La Peinture dans les Musées de Venise: Biographies, Editions Place des Victoires, , 605p. (ISBN978-2-8099-0019-4), p.376.
(en) Nicola Spinosa, The National Museum of Capodimonte, Electa Napoli, , 303p. (ISBN88-435-5600-2), p.133-135.
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(it) Bernardo De Dominici, Vita del Cavaliere D. Luca Giordano, pittore napoletano, 1729. Francesco Ricciardo, Naples [lire en ligne].
(it) Bernardo De Dominici, Vita del Cavaliere D. Luca Giordano, pittore napoletano, 1742. Dans cet ouvrage, l'auteur relate que Giordano a parié avec le prieur de la chartreuse de Saint-Martin à Naples sur une œuvre contrefaite par lui d'Albrecht Dürer avec sa signature cachée pour en prouver la paternité. Un procès donnera raison à Giordano (voir www.fondation-hermitage.ch).
De Carrache à Guardi. La peinture italienne des XVIIe et XVIIIe siècles dans les musées du Nord de la France, p.77-81, Édition de l'Association des Conservateurs de la Région Nord-Pas-de-Calais, Lille, 1985 (ISBN2-902-092-05-9).
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