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Paul Welsch, né le à Strasbourg et mort le à Paris, est un peintre français figuratif. Également graveur (eau-forte, gravure sur bois et linogravure) et lithographe, il était membre de la Société des peintres-graveurs français.

Paul Welsch
Biographie
Naissance

Strasbourg
Décès
(à 64 ans)
6e arrondissement de Paris
Sépulture
Cimetière Saint-Gall de Strasbourg
Nationalité
Française
Formation
Université de Strasbourg (d)
Académie Ranson
Faculté de droit de Paris
Université de Strasbourg
Activités
Peintre, graveur
Autres informations
Membre de
Société des peintres-graveurs français
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 11452, 1 pièce, -)[1]

Biographie


Émile Schneider
Émile Schneider

Il y commence ses études secondaires qu'il achève à Hanovre. Ses carnets d'esquisses (1907-1908) montrent déjà sa maîtrise du dessin. Il poursuit des études de droit à l'université de Strasbourg puis de sciences politiques à la faculté de droit de Paris (1909-1911). C'est à cette époque qu'il devient l'élève d'Émile Schneider (1873-1947) à Strasbourg aux côtés duquel il expose ses premiers essais. À Paris, dès 1911, il débute en peinture chez Maurice Denis qui le convainc de consacrer sa vie aux beaux-arts. Il se perfectionne en dessin et gravure auprès de Bernard Naudin (1876-1946). Jusqu'en 1914 il étudie à l'Académie Ranson auprès de Maurice Denis et de Paul Sérusier. Il expose dans ces années-là, notamment à la Société des artistes français en , une série de gravures de facture très réaliste.

La guerre de 1914 interrompt brièvement ces débuts : enrôlé sous le drapeau allemand, il est blessé sur le front russe et rapatrié dès . Les peintures exécutées entre 1914 et 1919 sont caractérisées par des traits épais et nerveux aux couleurs vives, ainsi qu'en témoigne la Place Kléber pavoisée pour l'armistice, toile de 1918 conservée au Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg[2].

Galerie Bernheim-Jeune
Galerie Bernheim-Jeune

En 1919, il forme avec d'autres peintres alsaciens le Groupe de Mai, influencé par les œuvres de Paul Cézanne : Jacques Gachot (1885-1954), Hans Haug (1890-1965) dit Balthasar, Edouard Hirth (1885-1980), Martin Hubrecht (1892-1965), Luc Hueber (1888-1974), Louis-Philippe Kamm (1882-1959) et Lisa Krugell (1893-1977). Le Groupe de Mai, au sein duquel Gilles Pudlowski distingue« Paul Welsch qui peint les bleu azur de la Provence avec une luminosité tranquille et s'affirme comme le Méditerranéen du groupe »[3], exposera à Paris (chez Bernheim-Jeune en ) et Strasbourg (habituellement à la Maison d'Art Alsacienne, 6 rue Brûlée) jusqu'en 1934. Paul Welsch « reconstruit en architecte la nature, soumettant formes, lumière, couleurs à la discipline austère, d'une grande distinction. Lui est resté fidèle à l'un des préceptes du Maître d'Aix : faire du Poussin d'après nature » observe pour sa part Robert Heitz[4]. Après la guerre, l'artiste s'installe à Paris.

Paul Welsch illustre en 1920 son premier livre, Les bourgeois de Witzheim d'André Maurois, dans un esprit proche de Hansi. La même année, il séjourne huit mois en Tunisie qu'il transcrit dans une peinture sobre, grave et lumineuse, loin de tout orientalisme de bazar. Il participe cette année-là avec deux toiles au Salon tunisien[5] puis exposera le fruit de ce travail - « des toiles d'une rare sobriété de couleurs, aux lignes de force puissantes réduites à l'essentiel » restitue Gérald Schurr[6] - en la galerie Bernheim-Jeune à Paris en ).

Il effectue dès 1921 un premier séjour à Saint-Tropez où il reviendra régulièrement. Sa peinture n'est pas insensible aux courants de l'époque : Albert Marquet, André Derain ou Henri Matisse. « Welsch [dans Le palmier] cherche moins une émotion que l'architecture impeccable du tableau, le contraste des formes […] qui, à cette époque de sa carrière, le rapproche du cubisme » constate Robert Heitz dans La peinture en Alsace. Il explore les paysages du sud : Paysage au bord du Loup (1922), Paysage à Florence (1922), Paysage à la Gaude (1923), Citadelle à Corte (1925). Un voyage en Italie lui permet d'approfondir sa connaissance des peintres de la Renaissance, plus particulièrement Masaccio. Dès 1922, il devient sociétaire du Salon d'automne de Paris, participe au 33e Salon des indépendants et, en 1923, au Salon des Tuileries. Paraît cette même année son deuxième livre illustré : Amis et amiles d'Assenet, sept bois originaux aux traits géométriques, proches du vitrail.

Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes, 1925, pavillon de Mulhouse
Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes, 1925, pavillon de Mulhouse

Paul Welsch abandonne progressivement dans ses toiles, à partir de 1924, cette géométrie appuyée. Il se tourne vers un style plus dépouillé : limitation des couleurs (bleus, bruns, verts), formes simplifiées mais souples. Au Salon des Indépendants de 1925, Raymond Régamey repère un Vendanges à Capri « très sobre et noble de lignes […] avec cet art déroutant au premier coup d'œil de rendre par des demi-teintes la forte lumière »[7]. Paul Welsch peint en cette même année 1925 deux panneaux pour le Pavillon de Mulhouse de l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes à Paris : L'Eau et La Terre (conservés aujourd'hui au Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg). L'artiste, à côté des paysages du Midi, se consacre aux teintes sourdes de Paris et d'Alsace, sans négliger la nature morte ou le nu dans lesquels il excelle. L'austérité très attachante de cette peinture culminera dans les toiles du Quercy (Route à Puylaroque, 1927), avec « de lourds paysages au ciel plombé, vides, inquiets, à l'allure lente » (M. K.). Les couleurs vives transpirent à travers la pâte plutôt qu'elles ne s'offrent ostensiblement au regard grâce à une parfaite maîtrise du glacis. Les portraits - des femmes au visage souvent triste - sont transcendés par la souplesse des lignes et l'art de la correspondance des couleurs (Femme au gilet rouge, 1929, Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg).

Au cours des années 1930, Paul Welsch assied définitivement son style, un réalisme poétique très caractéristique, fait, ainsi que l'observe Maurice Betz dans le catalogue de l'exposition à la galerie Berthe Weill en 1931, d'une « perfection dense, humaine, dédaigneuse de toute éloquence ». Sa formation politique lui permet sans doute de trouver les appuis nécessaires pour participer aux grandes manifestations de son temps : décoration murale pour la Semaine Coloniale de mai-, illustration pour les livres d'Armand Megglé portant sur l'Afrique-Occidentale française, l'Afrique-Équatoriale française et la Syrie (1931), La vie aux champs, panneau accroché dans le vestibule du Pavillon d'Alsace lors de l'Exposition Internationale des Arts et Techniques de 1937. On trouve dans cette dernière œuvre les thèmes de l'homme et de la terre qui sont au centre de toute la carrière de Welsch.

Obernai
Obernai
Génis
Génis

Après un bref séjour aux États-Unis évoqué par David Karel, « sans doute à Chicago »[8], et plusieurs séjours à Obernai en Alsace (1935-1939), il est mobilisé sur le front de Lorraine en tant que capitaine de cavalerie, se distinguant en pour sa conduite au feu. Il est fait prisonnier de 1940 à 1941 aux Oflags XVII d'Edelbach et Va de Weinsberg. Il en rapportera de nombreux dessins et aquarelles qui seront exposés à Paris. Durant cette époque, il signe ses œuvres Velche. Il passe le reste de la guerre principalement en Dordogne, à Génis. Les huiles qu'il y peint déclinent à l'infini la gamme des verts, une de ses couleurs de prédilection.

Après guerre, restitue Jean-Eugène Bersier, « il reprendra avec sa passion contenue, cette sorte d'ardeur réservée qui lui est si personnelle, son métier de peintre et sans doute s'exprimera-t-il en ces dix dernières années mieux encore qu'auparavant, son œuvre calme et profonde va s'enrichir d'une quiétude, d'une sûreté qui ne faibliront pas jusqu'à la fin »[9]. Les dernières œuvres - peintes à Paris, Saint-Tropez ou Malaucène dans le Vaucluse - ne s'écartent guère de celles des années 1930 mais se caractérisent par une gamme plus étendue de couleurs chaudes. Il produit aussi de nombreuses lithographies, majoritairement en noir et blanc mais aussi en couleurs (Le rendez-vous des chasseurs, Salon d'Automne de Paris 1949), et réalise les illustrations de quatre livres : Petits poèmes en prose de Baudelaire (1947) restés semble-t-il inédits ; Le pilier des anges de Claude Odilé (1948) ; Croquis de Provence d'André Suarès (1952), ouvrage pour lequel il se lance dans la technique de la gravure sur bois ; enfin La bonne chanson de Paul Verlaine (1954). En 1953, il réalise encore une vaste peinture murale pour le collège technique hôtelier de Strasbourg (actuellement collège Fustel de Coulanges) qui résume son univers : la vie simple de l'homme dans la nature. Il meurt d'un cancer le à Paris et est enterré au cimetière Saint-Gall de Strasbourg[10].


Principales expositions


Salon d'automne, Paris (1923-1928 ; 1934-1938 ; 1940-1954) - Salon des Tuileries, Paris (1923-1933 ; 1942-1943) - Salon des indépendants, Paris (à partir de 1922)

Fernand Fleuret
Fernand Fleuret
Maurice Betz
Maurice Betz
Paul Fort
Paul Fort
André Suarès
André Suarès

Principaux livres illustrés



Réception critique



Distinctions



Collections publiques



Canada



États-Unis



France


Musée historique de Haguenau
Musée historique de Haguenau
Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg
Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg

Références


  1. « ark:/36937/s005b07bd747f97f », sous le nom WELSCH Paul (consulté le )
  2. François Walgenwitz, « Paul Welsch - Les sentiments et les émotions tempérées d'un grand seigneur », Alsace Collections, 15 mars 2017
  3. Gilles Pudlowski, Dictionnaire amoureux de l'Alsace, Plon, 2010.
  4. Robert Heitz, « Paul Welsch », Saisons d'Alsace, n° 47, 1973.
  5. Salon tunisien, catalogue, Institut de Carthage, 1920, p. 13
  6. Gérald Schurr, Les petits maîtres de la peinture, valeur de demain, Les Éditions de l'Amateur, tome 4, 1979, p. 165.
  7. Raymond Régamey, « Paul Welsch », revue L'Amour de l'art, n°4, 1er avril 1927.
  8. David Karel, Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord, Musée du Québec / Les Presses de l'Université Laval, 1992, p. 830.
  9. J.-E. Bersier, « Paul Welsch », Revue de la Méditerranée, tome 17, n°3, 1957.
  10. Christian Claude, « Paul Welsch, le plus parisien des peintres alsaciens », Neustadt Galerie
  11. Germain Bazin, « Le Moulin à peinture - Les expositions : Paul Welsch, Galerie Berthe Weill »., L'Amour de l'art, n°5, mai 1931, p. 251.
  12. Ville d'Haguenau, expositions passées
  13. Musée des Beaux-Arts de Mulhouse, Paysages et modernité : l'entre-deux-guerres, présentation de l'exposition, 2013
  14. Robert Heitz, « Physionnomie d'artiste - Paul Welsch », La Vie en Alsace, 1931.
  15. Marc Lenossos, « Des œuvres de Cézanne aux paysages alsaciens de Paul Welsch », La Vie en Alsace, 1937.
  16. Robert Rey, Atelier Paul Welsch, éditions de la Galerie Bellier, 1968.
  17. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996, p. 963.
  18. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 14, pp. 532-533.
  19. Hélène Braeuner, Les peintres et l'Alsace - Autour de l'impressionnisme, La Renaissance du livre, 2003, p. 188.
  20. Musée national des beaux-arts du Québec, Paul Welsch dans les collections
  21. Smithsonian American Art Museum, "Autoportrait" de Paul Welsch dans les collections
  22. Smithsonian American Art Museum, "Le chantier" dans les collections
  23. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "Les barques à Saint-Tropez" dans les collections
  24. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "Café, Malaucène, la nuit" dans les collections
  25. François Walgenwitz, « L'analyse d'une œuvre - Paul Welsch : "Portrait de la femme de l'artiste", 1928 », Alsace Collections, 15 mars 2017
  26. Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg, "Le cours à Malaucène" dans les collections (œuvre ayant fait l'objet d'un dépôt à l'Orchestre philharmonique de Strasbourg)
  27. Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg, "Les Decques au Brusq" dans les collections
  28. Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg, "Le fort de Six-Fours" dans les collections

Annexes



Sources et bibliographie


Cet article a été écrit à partir des archives personnelles de Paul Welsch.


Liens externes



На других языках


[de] Paul Welsch

Paul Welsch (* 26. Juli 1889 in Straßburg; † 16. Juni 1954 in Paris) war ein französischer bildender Künstler.
- [fr] Paul Welsch

[ru] Вельш, Пауль

Пауль Вельш (фр., нем. Paul Welsch; 26 июля 1889, Страсбург — 16 июня 1954, Париж) — французский и немецкий художник и график, по происхождению эльзасец.



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