art.wikisort.org - Artiste

Search / Calendar

Pierre Prudon, dit Pierre-Paul Prud'hon[1], né le à Cluny[2], et mort à Paris le , est un peintre et dessinateur préromantique français.

Pierre-Paul Prud’hon
Pierre-Paul Prud’hon, Portrait de l'artiste dans sa jeunesse,
(vers 1788-1790), Paris, musée du Louvre.
Naissance

Cluny (Saône-et-Loire)
Décès
(à 64 ans)
Paris
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise
Nom de naissance
Pierre Prudon
Pseudonyme
Prud'hon, Pierre-Paul
Nationalité
Français
Activité
Peintre, dessinateur
Formation
École nationale supérieure d'art de Dijon
Maître
Élève
Lieu de travail
Paris
Mouvement
Néoclassicisme
Préromantisme
Influencé par
Œuvres principales
Portrait de Joséphine de Beauharnais, La Justice et la Vengeance Divine poursuivant le Crime

Biographie


Pierre-Paul Prud'hon nait à Cluny, le , septième et dernier enfant de Christophe Prudon, maître tailleur de pierre et de Françoise Piremol[3]. Remarqué par le curé de Saint-Marcel, l'abbé Besson, il fait ses études chez les moines de Cluny[4].


Formation


Une bourse lui est accordée, lorsqu'il a seize ans, pour aller à l'école de peinture de Dijon. En 1776, il échoue au Prix de Rome organisé par la province de Bourgogne, mais obtient le premier prix de peinture au concours annuel de l'Ecole. Jusqu'en 1778, il étudie avec François Devosge[5], directeur de l'école dont le travail inspiré par Bouchardon et Greuze influence ses premières œuvres. Il travaille pour un mécène local, le baron de Joursanvault, admirateur de Rousseau et des idées sur la vertu, la nature et la liberté[6].

À dix-neuf ans, il épouse le , Jeanne Pennet, la fille d'un notaire. Ce mariage ne sera pas très heureux mais il en a un premier fils, Jean, né le , qui deviendra aussi peintre et graveur.

Il poursuit ses études, et vient, en 1780, à Paris où il est adressé au graveur Wille par le baron de Joursanvault, qui est aussi son bienfaiteur, et pour lequel il illustre une Méthode de basse et une Méthode de blason. À Paris, il se lie avec une famille, les Fauconnier, dont la fille, Marie, s'éprend de lui. Mais apprenant qu'il est marié, elle s'éloigne de lui. Il tisse des liens d’amitié avec Maximilien de Robespierre. Selon les frères Goncourt, en 1781, il orthographie son nom « Prud'hon » et adopte « Paul » comme second prénom, en référence à Rubens[7]. Élève de l'Académie royale de peinture, il n'y obtient qu'une médaille de quartier (trimestrielle).

En 1783, revenu à Dijon, il y concourt à nouveau pour le Prix de Rome régional des états de Bourgogne, l'obtient et part pour Rome où il arrive le [réf. nécessaire] avec son camarade Pierre Petitot. Cependant, malgré la sollicitude du cardinal de Bernis, et de ses amis Canova et Quatremère de Quincy, il y vit dans la solitude, dans la mélancolie, et parfois dans la gêne. En hommage à la famille de Condé qui gouvernait alors la Bourgogne, il réalise pour le palais des Etats à Dijon sa première grande composition une Gloire de la Bourgogne, interprétation du plafond du Palazzo Barberini par Pietro da Cortona. Il voyage en Italie de 1784 à 1788 et fait de nombreuses études d'après les antiques, auxquelles il se référera tout au long de sa carrière, [6].


Les années difficiles


Malade, il renonce à la prolongation de sa pension et rentre début 1788. Pour rembourser une dette de famille, il travaille quelques mois à Lyon, comme aide du peintre de fleurs Gonichon. En , il est à Paris où sa femme le rejoint et où naissent deux de ses fils en 1791 et 1793. Ce sont des années difficiles pour la famille. Il n'expose qu'un dessin au Salon en 1791, Le Génie de la Liberté (Cambridge, Fogg Art Museum). Il y présentera sa première huile sur toile deux ans plus tard, L'Union de l'Amour et de l'Amitié (Minneapolis Institute of Art). Il acquiert une certaine renommée avec quelques tableaux allégoriques repris dans des gravures par Copia. Il adopte très vite les idées révolutionnaires et peint les portraits de Cadet de Gassicourt (1791, Musée Jacquemart-André) et celui de Saint Just (1793, Musée de Lyon). Comme la plupart des artistes du temps, il participe en 1794 au concours de l'An II, organisé par Quatremère de Quincy et David pour procurer des commandes aux artistes. Comme eux, il se réfugie dans l'allégorie pour éviter les évènements révolutionnaires d'une actualité trop brûlante.

Son amitié avec Robespierre l’oblige à quitter Paris avec sa famille et il part vivre à Rigny, près de Gray, en Franche-Comté de 1794 à 1796. Il vit alors de portraits et d’illustrations pour l’éditeur et imprimeur Pierre Didot dont La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau ou le roman de Longus Daphnis et Chloé.

Élu membre associé de l’Institut en 1796, il revient alors à Paris où sa carrière prend un nouvel essor. Le Louvre met à sa disposition un atelier pour réaliser La Sagesse et la Vérité descendant sur la terre de 1798 à 1799. Il décore entre 1798 et 1801 l’hôtel particulier acquis en 1797 par un fournisseur des armées Marc-Antoine de Lannoy, dans le nouveau quartier de la Chaussée d'Antin. Cet hôtel qui vit naître le futur Napoléon III fut détruit à la fin du XIXe siècle, mais plusieurs panneaux sont conservés au Louvre et à Chantilly.


Les années de bonheur


En 1802, Prud'hon déménage du Louvre, comme beaucoup d'artistes qui y étaient logés. Il s'établit dans l'un des ateliers aménagés sous la dénomination « musée des Artistes » à la Sorbonne[8] où il demeurera pendant vingt ans. Il rompt définitivement avec son épouse et peint un plafond pour les salles antiques du Louvre intitulé Diane prie Jupiter de ne pas l'assujetir à l'hymen. L'artiste-peintre Constance Mayer, née en 1775, élève de Suvée et de Greuze, devient sa compagne et élève ses fils. Elle collabore avec lui sur plusieurs projets et exécute des œuvres d'après des études et des esquisses de Prud'hon, qu'elle expose au Salon de 1804 à 1819.

Devenu le peintre favori de la maison impériale du 1er Empire, en 1808 il peint La Justice et la Vengeance Divine poursuivant le Crime et est nommé chevalier de la Légion d'honneur le [9]. En 1811, il est nommé professeur de dessin de la souveraine et fait le portrait du petit Roi de Rome, présenté au Salon de 1812.


Fin de vie


La chute de l'empire marque la fin des années heureuses. En 1816 il est enfin élu membre de l'Académie des beaux-arts, au fauteuil no 3 de la section Peinture, succédant à François-André Vincent, et reçoit quelques commandes pour le Sénat et la Madeleine. Sous la Restauration il ne s'adonne plus guère qu'au portrait et à la peinture religieuse.

Le , Constance Mayer, dépressive, se tue, la douleur de Prud'hon est profonde. Il termine le tableau qu'elle a laissé inachevé, Une famille malheureuse, et l'expose au Salon de 1822. Son dernier travail important L'Âme brisant les chaînes qui la lient à la Terre, reste inachevé.

Pierre-Paul Prud'hon meurt en 1823 et est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise[10],[11] aux côtés de Constance Mayer.


Postérité


Delacroix voyait en lui celui qui avait su résister au néoclassicisme officiel et les romantiques ont fait de lui leur martyr[12]. Il est apprécié par Stendhal, Balzac[13], Millet et Baudelaire pour la qualité de son clair-obscur et son réalisme subtil. Plusieurs de ses œuvres furent gravées par son confrère Jacques-Louis Copia, tandis qu'Antoine François Gelée fut médaillé au Salon de 1842 pour son interprétation du tableau La Justice et la Vengeance Divine poursuivant le Crime[14].

Une rue au centre de Dijon porte son nom de même que dans le 16e arrondissement de Paris, au sein du jardin du Ranelagh, l'avenue Prudhon.

Une rue de Cluny porte son nom. S'y trouve un buste en bronze de l'artiste, fondu en 1923[15].


Œuvre


Joséphine de Beauharnais (1805)Paris, musée du Louvre
Joséphine de Beauharnais (1805)
Paris, musée du Louvre
La Justice et la Vengeance Divine poursuivant le Crime (1808), Paris, musée du Louvre
La Justice et la Vengeance Divine poursuivant le Crime
(1808), Paris, musée du Louvre

Privilégiant les nudités allégoriques il adopte une touche vaporeuse et un modelé fondu inspiré de Léonard de Vinci et du Corrège. À l'opposé du néoclassicisme de David, usant d'une ligne nette, ces traits témoignent de l'émergence de la sensibilité romantique[16].

Entre 1804 et 1806, Prud'hon travaille à une commande officielle du préfet de la Seine Frochot, pour le palais de justice, La Justice et la Vengeance divine poursuivant le Crime (Musée du Louvre). Parallèlement il peint le portrait de Talleyrand en 1807 et Psyché enlevée par les zéphyrs (Salon de 1808, Louvre) pour le comte Sommariva, riche amateur milanais et mécène de Prud'hon.

Il fait le portrait de l'impératrice Joséphine en 1805, (conservé à Paris au musée du Louvre), et grâce à Frochot, réalise d'importantes commandes de décorations éphémères pour des fêtes et des évènements tels que le couronnement de Napoléon en 1805 et le mariage de l'empereur avec Marie-Louise d'Autriche en 1810. C'est encore à lui que la ville s'adresse pour fournir les modèles du mobilier de vermeil destiné à la jeune impératrice Marie-Louise en 1810 et du berceau du roi de Rome en 1811. Ses dessins nous en conservent la trâce.


Dans l'atelier de la Sorbonne


Dates non documentées



Dessins et sculpture



Notes et références


  1. Prud'hon ou le rêve de bonheur, catalogue d'exposition de la RMN, septembre 1997, p. 333.
  2. Archives départementales de Saône-et-Loire, acte de baptême, registres de la paroisse Saint-Marcel, vue 152/204
  3. Prud'hon ou le rêve de bonheur, catalogue d'exposition de la RNMN, septembre 1998, p. 35
  4. Paul Martin, « La jeunesse de Pierre-Paul Prud'hon », Annales de l'académie de Mâcon, , p. 63-80
  5. « Pierre-Paul Prud’hon, une vie tourmentée », Le Bien Public, (lire en ligne)
  6. (en) Stephen Duffy et Jo Hedley, The Wallace Collection’s Pictures : A complete catalogue, Milano/London, Unicorn Press and Lindsay Fine art, , 400 p. (ISBN 0-906290-38-4), p. 336-339
  7. L'art du XVIIIe siècle 3, œuvres complètes, reprint Slatkine, tome 5, p 303
  8. Christian Hottin, « Naissance d’une architecture spécifique », dans Christian Hottin (dir.), Universités et grandes écoles à Paris : les palais de la science, Paris, Action artistique de la ville de Paris, 1999 (ISBN 2-913246-03-6), p. 37-44, spécialement p. 38.
  9. « Dossier dans l'ordre de la Légion d'honneur de Pierre Paul Prud'hon », base Léonore, ministère français de la Culture comportant curieusement une date de naissance erronée
  10. Alfred Forest, Pierre-Paul Prud'hon, peintre français (1758-1823), E. Leroux, Paris, 1913, p. 115 (en ligne).
  11. « Visionneuse - Archives de Paris (page 12) », sur archives.paris.fr (consulté le )
  12. Sylvain Laveissière, « Entretien avec », Muséart, no 74, , p. 45
  13. La Bourse, 1832, Bibliothèque de la Pléiade, 1976, t. I, p. 141, (ISBN 2070108511)
  14. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.5, p.950.
  15. Alain Dessertenne, « Les statues publiques en Saône-et-Loire. 1re partie : les statues aux illustres. », revue trimestrielle Images de Saône-et-Loire no 205 de mars 2021, p. 6-11.
  16. Vincent Pomarède, 1001 peintures au Louvre : De l’Antiquité au XIXème siècle, Musée du Louvre Editions, , 363 p. (ISBN 2-35031-032-9), p. 197
  17. Joursanvault, Base Joconde
  18. « collections du musée des beaux-arts de Dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
  19. « collections du musée des beaux-arts de Dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
  20. « collections du musée des beaux-arts de Dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
  21. « collections du musée des beaux-arts de Dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
  22. « collections du musée des beaux-arts de Dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
  23. Wallace Collection
  24. Marguerite, Base Joconde
  25. « Charles-Louis Cadet », sur RMN (consulté le )
  26. « iconographie Saint-Just par Prud'hon », sur le site de Louis-Antoine Saint-Just
  27. Hymen, Base Joconde
  28. Amour, Amitié, Minneapolis
  29. Musard, Base Joconde
  30. « collections du musée des beaux-arts de Lyon - Affichage d'une notice », sur mba-lyon.fr
  31. « collections du musée des beaux-arts de Dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
  32. « collections du musée des beaux-arts de Dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
  33. Grande Galerie - Le Journal du Louvre, sept./oct./nov. 2011, no 17, p. 10 (acquisition du musée en 2011).
  34. Diane, Base Joconde
  35. Sagesse, Base Joconde
  36. Schimmelpenninck, Rijksmuseum
  37. Joséphine, Notice Louvre
  38. Justice, Base Joconde
  39. Psyché, base Joconde
  40. Amour, Canada
  41. Notice du musée du Louvre
  42. Me de Montebello, Catalogue Bonhams
  43. Roi de Rome, Base Joconde
  44. Vivant Denon, Base Atlas
  45. Vallet, Base Joconde
  46. Zéphyr grisaille, Base Joconde
  47. Sommariva, Brera
  48. « collections du musée des beaux-arts de Dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr
  49. Marianne Delafond, De Le Brun à Vuillard : Catalogue d’exposition, Institut de France, , 205 p., p. 84
  50. « Duchesse de Vicence, Christie's », sur Catalogue Christie's (consulté le )
  51. Justice, St Omer, Base Joconde
  52. Assomption, Base Joconde
  53. Ame esquisse, Base Joconde
  54. Jarre, Base Joconde
  55. Christ expire, Base Joconde
  56. Christ, Base Joconde
  57. Andromaque, Metropolitan
  58. Vénus, base Joconde
  59. « collections du musée des beaux-arts de Dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
  60. « collections du musée des beaux-arts de Dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
  61. « collections du musée des beaux-arts de Dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
  62. « collections du musée des beaux-arts de Dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
  63. Allégories, Ouest-France
  64. Minerve, Base Joconde
  65. Etude, Base Joconde
  66. Notice sur musees-bourgogne.org
  67. (en) « Notice », sur la base FRESCO (Frick RESearch Catalog Online
  68. Nathalie Coural (dir.), Le Papier à l'œuvre, Paris/Louvre éd., Hazan et Musée du Louvre, , 279 p. (ISBN 978-2-7541-0570-5, présentation en ligne)
    catalogue d'exposition au musée du Louvre
    et (ISBN 978-2-35031-327-6).
  69. « Étude de jeune homme pour “Le Rêve du bonheur” », notice no 50350043252, base Joconde, ministère français de la Culture
  70. « La Fortune. Carton pour l'hôtel de Lannoy », notice no 50350505084, base Joconde, ministère français de la Culture
  71. Notice du musée du Louvre
  72. Musée de la Révolution française, acquisitions en 2009 et 2010.

Annexes



Bibliographie



Iconographie



Liens externes


Sur les autres projets Wikimedia :


На других языках


[de] Pierre Paul Prud’hon

Pierre Paul Prud’hon, gelegentl. Pierre Paul Prudhon (* 4. April 1758 in Cluny; † 14. Februar 1823 in Paris) war ein französischer Maler des Übergangs vom Klassizismus zur Romantik.

[en] Pierre-Paul Prud'hon

Pierre-Paul Prud'hon (4 April 1758 – 16 February 16, 1823) was a French Romantic painter and draughtsman best known for his allegorical paintings and portraits such as Madame Georges Anthony and Her Two Sons (1796). He painted a portrait of each of Napoleon's two wives.

[es] Pierre Paul Prud'hon

Pierre Paul Prud'hon, también conocido simplemente como Pierre Prudhon (4 de abril 1758 en Cluny - 16 de febrero 1823 en París) fue un dibujante y pintor romántico francés, conocido principalmente por sus retratos y sus pinturas alegóricas.
- [fr] Pierre-Paul Prud'hon

[it] Pierre Paul Prud'hon

Pierre Paul Prud'hon (Cluny, 4 aprile 1758 – Parigi, 14 febbraio 1823) è stato un pittore francese romantico noto per i suoi dipinti allegorici e i ritratti.

[ru] Прюдон, Пьер Поль

Пьер Поль Прюдо́н (фр. Pierre Paul Prud’hon, 1758—1823) — французский живописец, рисовальщик и гравёр, один из крупнейших представителей предромантизма.



Текст в блоке "Читать" взят с сайта "Википедия" и доступен по лицензии Creative Commons Attribution-ShareAlike; в отдельных случаях могут действовать дополнительные условия.

Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.

2019-2025
WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии