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Pinchus Krémègne[1] (hébreu : פנחס קרמין, russe : Пинхус Кремень), né le à Zaloudock (pl) près de Lida (alors en Empire russe, actuellement en Biélorussie), et mort le à Céret (Pyrénées-Orientales), est un peintre et lithographe français d'origine russe, rattaché à la première École de Paris.

Montparnasse, La Ruche.
Montparnasse, La Ruche.
Pinchus Kremegne
Biographie
Naissance

Jaloudok (d)
Décès
(à 90 ans)
Céret (Pyrénées-Orientales)
Sépulture
Cimetière du Montparnasse
Nationalités
Française
Russe
Formation
École des beaux-arts de Paris
Activités
Peintre, sculpteur
Période d'activité
-
Autres informations
Mouvements
Expressionnisme, École de Paris

Biographie


Pinchus Krémègne est le fils de Mevka Jankel et Mirke Krémègne[2], dernier des neuf enfants d'une famille juive, modeste mais d'une relative aisance grâce à l'activité du père, artisan fabriquant et vendant des petits objets artistiques inspirés du folklore slave[3]. Ses frères participent à des réunions clandestines anti-tsaristes auxquelles Pinchus Krémègne les accompagne parfois ; ils émigreront aux États-Unis.

En 1909, malgré l'aniconisme prôné par la religion juive (son père, en raison de sa profession, n'entrave en rien sa vocation artistique et va lui allouer une pension mensuelle)[3], il entre à l'Académie des arts de Vilnius pour y étudier la sculpture. Krémègne y fait la connaissance de Chaïm Soutine, de trois ans son aîné, et Michel Kikoine. Les conversations du trio tournent autour de Paris où de nombreux artistes, venus de tous horizons, créent un art totalement nouveau. Voyant là l’occasion de s’émanciper, Krémègne part le premier pour Paris, en 1912 : « les autorités russes refusant systématiquement les passeports aux juifs pour freiner leur exode aux États-Unis, restitue Jean-Pierre Crespelle, il passe la frontière germano-russe en fraude avec un groupe de fugitifs, en payant un passeur »[3]. Il est bientôt suivi par Kikoïne. Soutine les rejoint peu après.

Arrivés à Paris, tous trois s'installent dans les ateliers de la Ruche, dans le 15e arrondissement. L'équipement de cette cité d'artiste est sommaire : pas d'eau, pas de gaz, pas d'électricité, mais la plupart de ceux que des critiques appellent bientôt l'École de Paris y travaillent, comme Marc Chagall, Fernand Léger, Chaim Jacob Lipchitz ou Ossip Zadkine. Krémègne participe à la vie de Montparnasse et fait la connaissance d'Amedeo Modigliani (qui réalise son portrait, aujourd'hui conservé au Musée des beaux-arts de Berne[4]), d'André Derain, et de bien d'autres. Sculpteur encore, en 1912, la peinture n'est alors pour Krémègne qu'une simple distraction dont il va en deux ou trois années faire sa vocation exclusive, abandonnant sa discipline initiale[3] : si, en 1914, il débute au Salon des indépendants, en même temps que Roger Bissière, Sonia Delaunay, Michel Kikoine, Casimir Malevitch, Amédée Ozenfant, Jean Pougny et Jacques Villon[5], en présentant trois sculptures, il semble s'intéresser au rayonnisme, synthèse du cubisme, du futurisme et de l'orphisme ainsi qu'au fauvisme un peu tardivement.

Krémègne étant resté à Paris pendant la Première Guerre mondiale, quelques marchands s'intéressent à son travail : c'est le cas des galeristes Georges Chéron, Paul Guillaume et Léopold Zborowski.

En 1918, il effectue son premier séjour à Céret à l'instigation du peintre Pierre Brune, rencontré à Paris. Krémègne y retrouve Soutine envoyé par Léopold Zborowski. De 1918 à 1920, il peint une série des nus rouges. En 1923, il rencontre à Montparnasse Birgit Strömbäck, gouvernante suédoise de la famille Nobel, qu'il épouse[6], avec pour témoin majeur le peintre Henri-Georges Cheval. Le contrat qu'il signe avec Paul Guillaume lui donne une certaine aisance, et il peut quitter la Ruche. Le succès et leurs tempéraments différents éloignent Soutine et Krémègne. Il fait un voyage en Corse. En 1924 naît son fils Fred Kremen. Maurice Loutreuil, avec lequel il travaille régulièrement, meurt en 1925. Krémègne fréquente le groupe du Pré-Saint-Gervais avec Béatrice Appia, Eugène Dabit, Georges-André Klein et Christian Caillard. Il séjourne à Cagnes de 1926-1929. Il voyage en Suède en 1927 et en Périgord en 1929.

Après les années de succès, la période des années 1930 est difficile pour Krémègne. En 1937, il séjourne en Bourgogne puis, en 1938, dans le Cher. En 1939, sa femme et son fils partent pour la Suède. Krémègne reste en France et, après la défaite de juin 1940, prend part à l'exode, jusqu'en Corrèze, à Turenne[7] ; il y reste jusqu'à la fin de la guerre comme travailleur agricole.

Pinchus Krémègne non loin de sa maison-atelier en arrière plan, au printemps 1963.
Pinchus Krémègne non loin de sa maison-atelier en arrière plan, au printemps 1963.
L'artiste peintre Pinchus Krémègne en 1963, près de la baie Ouest de son atelier rue des Capucins à Céret.
L'artiste peintre Pinchus Krémègne en 1963, près de la baie Ouest de son atelier rue des Capucins à Céret.
Dans son état d'origine, au moment du changement de propriétaire.
Dans son état d'origine, au moment du changement de propriétaire.
Après son abandon près de 4 ans et débarrassée d'une épaisse végétation la cachant.
Après son abandon près de 4 ans et débarrassée d'une épaisse végétation la cachant.

En 1945, il retrouve son atelier et ses toiles à Paris. Il achète un terrain à Céret et se sépare de sa femme. À partir de 1949 il effectue plusieurs séjours en Israël et, en 1960, il fait construire sa maison-atelier à Céret, près de l'ancien couvent des Capucins[8],[9]. En 1966, il s'installe à Paris, rue Liard, près du parc Montsouris. Jusqu'en 1981, il peint et partage sa vie entre Céret et Paris.

Pinchus Krémègne meurt le à Céret. Il est inhumé à Paris au cimetière du Montparnasse dans la 26e division[10].


Œuvres dans les collections publiques


En France
Au Royaume-Uni
En Suisse
Aux États-Unis
En Israël
En Russie
En Biélorussie
En Lituanie
En Australie

Œuvres dans les collections privées



Expositions



Expositions personnelles



Expositions collectives



Réception critique



Références


  1. dit aussi « Pinkus Krémègne ».
  2. Parfois orthographié Kremen, comme dans l'acte de mariage de 1923.
  3. Jean-Paul Crespelle, Krémègne, ombre amère de Soutine, in Montparnasse vivant, Hachette, 1962, pages 38-65.
  4. Amedeo Modigliani, Portrait de Pinchus Krémègne, huile sur toile, collections du Kunstmuseum, Berne. Ce tableau fait partie de l'exposition Modigliani, l'ange au visage grave, musée du Luxembourg, Paris, octobre 2002 - mars 2003, puis de l'exposition Modigliani, l'œil intérieur, LAM de Villeneuve d'Ascq, février-juin 2016 (catalogues).
  5. Ouvrage collectif, Un siècle d'art moderne - L'histoire du Salon des indépendants, Denoël, 1984.
  6. Selon l'acte no 2170, dans l'état-civil de la ville de Paris 15e arrondissement, mariage de 1923.
  7. Limore Yagil, Au nom de l'art, 1933-1945 - Exils, solidarités et engagements, Fayard, 2015.
  8. Yves Duchateau, La Mecque du cubisme 1900-1950 : Le demi-siècle qui a fait entrer Céret dans l'histoire de l'art, Alter Ego, , 361 p. (ISBN 978-2-915528-25-1 et 2-915528-25-X), p. 351
  9. Comme rappelé élogieusement par sa petite fille Jeannette Kremen dans la presse locale, l'Indépendant, du 5 avril 2021, lors du 40e anniversaire de sa mort.
  10. Bertrand Beyern, sépulture de Pinchus Krémègne; photo
  11. Musée des beaux-arts de Béziers, Pinchus Krémègne dans les collections
  12. Musée d'art et d'histoire du judaïsme, Pinchus Krémègne dans les collections
  13. Michel Hoog, Donation Pierre Lévy, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1978.
  14. Art U.K., Pinchus Krémègne dans les collections
  15. Philadelphia Museum of Art, Pinchus Krémègne dans les collections
  16. Belsat, Les artistes biélorusses de l'École de Paris dans la collection Belgazprombank, présentation de l'exposition, 2015
  17. Images Plus, Chefs-d'œuvre de la collection Oscar Ghez, 2007
  18. Artscape, La collection Jonas Netter, 2012
  19. Art and Artists, Pinchus Krémègne par Michael Millock
  20. Gérald Schurr, « Les expositions à Paris », La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°18, 6 mai 1983, page 35.
  21. Galerie Odile Oms, Pinchus Krémègne, 2000
  22. Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992.
  23. Jacques Busse, Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 8, pages 40-41.
  24. Modern Art Consulting, Musée des beaux-arts Pouckine, "École de Paris", présentation de l'exposition
  25. Véronique Chemla, La collection Jonas Netter, août 2012
  26. Mykolas Zilinkas Art Gallery, Hello Paris ! Sur les pas des artistes lituaniens, présentation de l'exposition, 2014
  27. René Huyghe et Jean Rudel, L'art et le monde moderne, Larousse, 1970, tome 2, page 340.
  28. Édouard Roditi, Les peintres russes de Montparnasse, in KiKoîne, ouvrage collectif, l'Édition d'art H. Piazza, 1973, pages 67-68.
  29. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1989.
  30. Gaston Diehl, Krémègne, l'expressionnisme sublimé, Navarin Éditeur, 1990.

Voir aussi



Bibliographie



Télévision



Liens externes



На других языках


[de] Pinchus Kremegne

Pinchus Kremegne (auch Krémègne bzw. Kremen, russisch Пинхус Кремень; * 28. Juli 1890 in Schaludok bei Lida, heute Belarus; † 5. April 1981 in Céret, Frankreich), war ein französischer Maler russisch-jüdischer Abstammung.

[en] Pinchus Kremegne

Pinchus Krémègne, aka Pinchus Kremegne (Hebrew: פנחס קרמין; Russian: Пинхус Кремень; 28 July 1890 – 5 April 1981), was a Lithuanian Jewish[1]-French artist, primarily known as a sculptor, painter and lithographer.

[es] Pinchus Krémègne

Pinchus Krémègne, en ruso Пинхус Кремень (Pinchus Kremen) (Zhaludok, 28 de julio de 1890 - Céret, 5 de abril de 1981) fue un pintor, escultor y litógrafo francés de origen ruso y ascendencia judía. De estilo expresionista, perteneció a la llamada Escuela de París.
- [fr] Pinchus Krémègne

[ru] Кремень, Пинхус

Пи́нхус Креме́нь (фр. Pinchus Krémègne; 28 июля 1890, Желудо́к, Лидский уезд Виленской губернии, Российская империя — 5 апреля 1981, Сере[en], Восточные Пиренеи, Франция) — французский художник литвацкого происхождения, принадлежавший к Парижской школе. Кроме живописи, занимался также скульптурой и графикой.



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