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Roberto Matta Echaurren, qui aimait se présenter comme « Roberto Sebastián Antonio Matta Echaurren »[réf. nécessaire], connu sous le nom de Roberto Matta, est un artiste peintre surréaliste chilien, né le , à Santiago du Chili, et mort à Civitavecchia (Italie), le .

Roberto Matta
Roberto Matta dans les années 1960.
Naissance

Santiago du Chili
Chili
Décès
(à 91 ans)
Civitavecchia, Rome, Latium
Italie
Nom de naissance
Roberto Matta Echaurren
Pseudonyme
Matta; Matta Echaurren, Roberto Sebastián; Matta, Roberto Sebastian; Matta Echauren, Roberto Sebastian Antonio; Matta Echaurren, Roberto Antonio Sebastián
Nationalités
Chilienne
Française
Activité
Peinture, architecture, sculpture, poésie
Formation
Université pontificale catholique du Chili
Représenté par
Pace Gallery (en), Artists Rights Society, Galerie Sven (d)
Lieux de travail
Santiago, Rome, Paris, New York
Mouvement
Surréalisme
Enfants
Distinctions
  • Médaille d'or du mérite des beaux-arts (1985)
  • Prix national d'Art du Chili (1990)
  • Praemium Imperiale (1995)
Chaosmos (2002), à Viersen.
Chaosmos (2002), à Viersen.

Biographie


Matta commence des études d'architecture à Santiago du Chili. En 1933, il abandonne sa carrière pour s'installer en France. Il travaille un premier temps dans l'atelier de Le Corbusier[1] puis voyage en Espagne, où il se lie avec les poètes Rafael Alberti et Federico Garcia Lorca. Il voyage également en Scandinavie, où il rencontre Alvar Aalto, et à Londres, où il fait la connaissance de Henry Moore, Roland Penrose et René Magritte.

À la demande de Salvador Dalí, il va voir André Breton qui l'adopte aussitôt. Ils me dirent : « Tu es surréaliste ! Je ne savais même pas ce que cela voulait dire... »

Dans la revue surréaliste Minotaure, Matta écrit des textes sur l'architecture qui s'opposent au rationalisme du Corbusier[2]. Une étape importante pour Matta intervient cependant durant l’été 1939 lorsque, accompagné d’Esteban Francès et de Gordon Onslow-Ford, il séjourne au château de Chemillieu. Ils sont rejoints par André Breton et sa famille, Yves Tanguy et Kay Sage[3]. Il semble que la présence d’Yves Tanguy soit particulièrement importante dans la formation de Matta à ce moment[4]. À la même époque, il peint une série de tableaux pour laquelle il expérimente une technique nouvelle : avec un chiffon, il étale la couleur sur la toile, qui, ainsi étalée, décide du tracé ultérieur du pinceau. Il se rapproche du procédé d'écriture automatique. Il appelle cette série « Morphologies psychologiques ».

Roberto Matta, There Figures, 1958c, Centre M.T. Abraham.
Roberto Matta, There Figures, 1958c, Centre M.T. Abraham.

Il part à New York à la demande de Marcel Duchamp pour fuir la guerre. Six mois après son arrivée, il expose pour la première fois aux États-Unis à la galerie Julien Levy, spécialisée dans le surréalisme. Matta commence à travailler avec des pigments phosphorescents pour donner la possibilité à ses toiles de produire des images qui varieront selon la longueur d'onde de l'éclairage. Il s'inspire de la presse scientifique[5] et se passionne pour la physique relativiste et les théories liées à la quatrième dimension[6]. Il illustre également d'une gueule de lamproie la couverture du no 4 de la revue surréaliste VVV en [7]. Il donne des conférences à la New School of Social Research et reçoit beaucoup de jeunes Américains dans son atelier, dont Jackson Pollock.

Il illustre les Lettres sur la bombe atomique de Denis de Rougemont, qui paraissent à New York, chez Brentano, en 1946.

En , sa première exposition monographique parisienne est organisée. Le catalogue de l'exposition reprend un texte de Breton écrit en 1944 : « La perle est gâtée à mes yeux... »

Roberto Matta fonde avec Patricia Kane Matta (1923-1972) (qui deviendra la femme de Pierre Matisse) la revue Instead[8] qui comprend sept numéros dont un double (no 5-6) et consiste en un feuillet de 56 × 71 cm, plié en trois et imprimé recto-verso. Instead paraît de janvier à avec une contribution de Stephane Hessel.

En , il est exclu du groupe surréaliste. Breton le soupçonne d'une liaison avec la femme du peintre Arshile Gorky, cause de son suicide[9]. Matta retourne alors au Chili. Il publie un texte insistant sur le « rôle de l'artiste révolutionnaire, qui doit redécouvrir de nouvelles relations affectives entre les hommes. » Ensuite, il revient en Europe et s'installe en Italie, d'abord à Ischia (où il se lie d'amitié avec Leonardo Cremonini) puis à Panarea (où la femme de Leonardo Cremonini, Giovanna Madonia fait acheter à Malitte Matta une maison), sa complicité avec Leonardo Cremonini durera jusqu'à son décès.

En 1952, le procès de Julius et Ethel Rosenberg lui inspire Les Rosenbelles.

En 1958, après la lecture du livre d'Henri Alleg La Question, relatant les tortures subies pendant la guerre d'Algérie, il peint La Question, Djamila.

En 1964, pour rendre hommage au dirigeant communiste Julian Grimau, exécuté en Espagne l'année précédente, il peint Les Puissances du désordre, une composition de 9 mètres de longueur.

Burn, baby burn (1965-1967) est une stigmatisation de la guerre du Viêt-Nam.

Matta est très à l'aise dans les très grands formats ; ses toiles font souvent plusieurs mètres de long, voire 10 mètres et parfois davantage. En 1968, il réalise des environnements en couvrant les murs et les plafonds du musée d'Art moderne de la Ville de Paris avec ses toiles. La même année, en janvier, Matta participe au premier congrès culturel de La Havane, à Cuba. En France, il prend une part active aux événements de mai.

Après le coup d'État du général Pinochet au Chili du , il coupe tout lien avec son pays natal :
« C'est cet exil qui a déterminé toute ma vie, entre deux cultures. Mon travail est un travail de séparation. [...] De l'exil, je suis passé à l'"Ex-il", quelque part entre le connu et l'inconnu, entre la réalité et l'imaginaire. Là où commence la poésie[10]. »

Lors de ses dernières années, il reçoit des distinctions importantes telles que la Médaille d'or du mérite des beaux-arts, décernée par le Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports d'Espagne en 1985[11], le prix national d'Art du Chili en 1990 et le Praemium Imperiale, décerné par la famille impériale du Japon, en 1995.

Descendance

Matta est le père des jumeaux Gordon Matta-Clark (1943-1978) et John Sebastian Matta dit Batan (1943-1976) ; de Pablo Echaurren né en 1951, de Federica Matta, née en 1956, de Ramuntcho Matta, né en 1960 et d'Alisée Matta, née en 1969.


Expositions


Mural 10 au Musée à ciel ouvert de Valparaíso (détail).
Mural 10 au Musée à ciel ouvert de Valparaíso (détail).

Œuvres



Huiles sur toile (sauf mention contraire)



Œuvre gravé


Matta a produit près de 500 estampes entre 1943 et 1974. Ce corpus comprend des lithographies en noir et en couleurs, des taille-douces, des sérigraphies, et quelques gaufrages[25].


Notes et références


  1. Matta relate cette période dans Gespräch mit Matta, entretien avec K. V. Waberer et C.A. Haenlein, in Matta, Kestner-Gesellschaft Hannover, p. 22-37. (Le texte est en anglais.)
  2. Matta, Mathématique sensible, architecture du temps, adaptation de Georges Hugnet, in Minotaure, no 11, série III, Genève, Albert Skira, printemps 1938, p. 43.
  3. Sur cette période, voir Gordon Onslow-Ford, Towards a New Subject in Paintings, avec une préface de Richard B. Freeman, exposition du 9 novembre au 12 décembre 1948, San Francisco, San Francisco Museum of Art, 1948, p. 10-16. Événement rapporté aussi par Paul Haim, Matta, agiter l’œil avant de voir, errances, souvenirs et autres divagations, Éditions Séguier, Paris, 2001, p. 33.
  4. Fabrice Flahutez, Nouveau Monde et Nouveau Mythe. Mutations du surréalisme de l'exil américain à l'écart absolu 1941-1965, Dijon, Les presses du réel, 2007
  5. Fabrice Flahutez, « Biologie cellulaire et fonctions mathématiques dans l’œuvre de Roberto Matta », Art Présence, no 51, septembre 2004, p. 32-37.
  6. Fabrice Flahutez, La Peinture de Roberto Matta entre cellule eucaryote et singularité de Schwarzschild, op. cit., p. 145-153.
  7. Fabrice Flahutez, Nouveau Monde et Nouveau Mythe, op. cit., p. 96-115.
  8. Fabrice Flahutez, Lecture labyrinthe et espaces spiralés : la revue Instead, op. cit., p. 155-165.
  9. Gérard de Cortanze Le Monde du surréalisme, Éditions complexe, Bruxelles, 2005, p. 257 & Jean-Paul Clébert Dictionnaire du surréalisme, Le Seuil
  10. stephen moysan, « Biographie de Roberto Matta », sur www.eternels-eclairs.fr (consulté le )
  11. (es) Juan Carlos Ier et Javier Solana Madariaga, « REAL DECRETO 1062/1985 de 19 de junio, por el que se concede la Medalla al mérito en las Bellas Artes, en su categoria de Oro, a las personas y Entidades que se citan », Boletin de Estado, Madrid, no 158, , p. 20959 (lire en ligne).
  12. Du 21 avril au 21 juin, commissaire d'exposition Ana Beristain.
  13. 26 avenue Matignon, Paris 8e. Du 19 mai au 16 juillet. Exposition Roberto Matta.
  14. D'avril 2009 à mars 2010. Exposition interrompue par le séisme du 27 février 2010. Commissaire d'exposition Inés Ortega-Márquez.
  15. Du 11 novembre au 1er mars 2012, commissaire d'exposition Inés Ortega-Márquez.
  16. Du 9 novembre au 4 mars 2012, commissaire d'exposition Soledad Novoa.
  17. 19 Rue Grignan, Marseille 6e, du 15 février au 19 mai, commissaires d'exposition Christine Poullain et Claude Miglietti.
  18. du 13 juillet au 31 octobre 2013, commissaires d'exposition : Marga Paz et Beata Foremna Information sur le portail onet.pl consulté le 31 octobre 2013
  19. Reproduction dans Beaux Arts magazine no 90, mai 1991, p. 62.
  20. L'Œil no 575, décembre 2005, p. 58.
  21. André Breton Le Surréalisme et la peinture, Gallimard, 1965, p. 82.
  22. Philippe Audoin, Les Surréalistes, p. 112.
  23. Reproduction dans José Pierre, L'Univers surréaliste, Somogy, p. 27.
  24. Musée d'Évreux.
  25. « Matta Sébastian Roberto », in: Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France (1830-1950), AMG-Flammarion, 1985, pp. 220-221.

Annexes



Bibliographie



Liens externes


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[de] Roberto Matta

Roberto Antonio Sebastián Matta Echaurren (* 11. November 1911 in Santiago de Chile; † 23. November 2002 in Civitavecchia, Italien) war ein chilenischer Architekt, Bildhauer und Maler, der von 1937 bis 1947 und erneut ab 1957 der Gruppe der Surrealisten angehörte.

[en] Roberto Matta

Roberto Sebastián Antonio Matta Echaurren (Spanish pronunciation: [roˈβeɾto ˈmata]; November 11, 1911 – November 23, 2002), better known as Roberto Matta, was one of Chile's best-known painters and a seminal figure in 20th century abstract expressionist and surrealist art.

[es] Roberto Matta

Roberto Sebastián Antonio Matta Echaurren, más conocido como Roberto Matta (Santiago, 11 de noviembre de 1911-Civitavecchia, Italia, 23 de noviembre de 2002), fue un arquitecto, pintor y poeta chileno, considerado el último representante del surrealismo.[1]
- [fr] Roberto Matta

[it] Roberto Matta

Roberto Sebastián Antonio Matta Echaurren (Santiago del Cile, 11 novembre 1911 – Civitavecchia, 23 novembre 2002) è stato un pittore e architetto cileno.

[ru] Матта, Роберто Себастьян

Роберто Себастьян Матта (исп. Roberto Sebastian Antonio Matta Echaurren; 11 ноября 1911 (1911-11-11), Сантьяго де Чили — 23 ноября 2002, Чивиттавекия, Италия) — чилийский художник-сюрреалист, скульптор, архитектор и график, друг и единомышленник Сальвадора Дали, лидер латиноамериканского арт-авангарда.



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