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Roger Marcel Limouse , né le à Collo (Algérie) et décédé le à Paris 15e, est un artiste-peintre français.

Roger Limouse
Naissance

Collo
Décès
(à 95 ans)
15e arrondissement de Paris
Sépulture
Columbarium du Père-Lachaise
Nationalité
Française
Activité
Peintre
Lieu de travail
France (-)
Conjoint
Jeanne Laillard (d)

Élève de Paul Albert Laurens (1870-1934) à l'Académie Julian, son œuvre figurative, très colorée, aux formes puissantes et dépouillées, en fait un des derniers représentants du fauvisme et l’ainé du groupe des Peintres de la réalité poétique. Il appartient à l’École de Paris[1].


Biographie



Enfance en Algérie et en Tunisie


Roger Marcel Limouse est né le à Collo, petite ville portuaire située à 70 km à l’ouest de Skikda, dans le département français de Constantine (Algérie). Son père, Théophile Limouse, est un chimiste spécialisé dans la recherche minière. Sa mère, née Catherine Richet, est une ancienne institutrice.

À une dizaine d’années, il quitte Collo avec ses parents pour Constantine (Algérie), puis pour Tunis, faisant suite à des revers de fortune de sa famille. Il y découvre le dessin et la peinture sous l’influence de deux peintres actifs à Tunis, Alexandre Fichet (1881–1967) et Georges Le Mare (1866-1942)[2]. Il est mobilisé dans l’Administration en Tunisie pendant la première guerre mondiale[3].


Formation à l’Académie Julian


Il arrive à Paris en 1919 et suit pendant 3 ans l’enseignement de Paul Albert Laurens à l'Académie Julian. Il se lie avec plusieurs peintres plus âgés, comme André Dunoyer de Segonzac (1884-1974), Amédée de La Patellière (1890-1932) et Jean Souverbie (1891-1981), mais aussi avec des peintres de son âge comme Roger Nivelt (1899-1962), Émile Sabouraud (1900-1996), Jules Cavaillès (1901-1977), Maurice Mazo (1901-1989), voir plus jeunes, comme Jean Bazaine (1904-2001) et Edouard Georges Mac-Avoy (1905-1991)[4].

Il est reçu en 1922 aux concours du Professorat des écoles de la Ville de Paris et collèges du second degré. Il prend un atelier Place de la Sorbonne[5].

Il expose pour la première fois en 1924 au Salon des artistes français et au Salon d'automne[6].

Il est élu sociétaire au Salon d'automne en 1933, auquel il participe régulièrement comme au Salon des indépendants et au Salon des Tuileries.

En 1933, il reçoit le prix des Vikings avec l’huile sur toile Les crustacés, qui le voit s’embarquer pour découvrir la Norvège, la Hollande, puis la Belgique[7].

Il épouse en 1937 Jeanne Laillard, artiste-peintre (née à Paris le dans le 15e – décédée à Paris le dans le 15e). Ils se partagent entre Paris (au no 4 du square Desnouettes) dans le 15e et Menton. Il fera aussi de nombreux séjours au Maroc.

En 1940 et 1941, il assure une décoration murale sur 22 m2 à l’école des filles de Pontoise-l’Hermitage à Pontoise, une immense nature morte consacrée aux arts et aux sciences, égayée de figures de jeunes filles[8]. En 1943, il illustre douze poèmes d’Anna de Noailles aux Éditions Balzac[6].

En 1943, Jacques de Laprade consacre un ouvrage à Roger Limouse dans la collection « les Maîtres de demain » dirigée par Francis Carco. Il y écrit « Un des caractères de cette personnalité est la force. Il n’est rien en Limouse qui manque de relief. Cet homme petit et extrêmement vigoureux séduit par son langage direct et dru, par sa conviction profonde, par le pittoresque de ses récits, par sa vie même qui témoigne de son énergie. » [9]


Professeur à l’École des Beaux-Arts


En 1948, Roger Limouse est nommé professeur à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il assurera cette fonction jusqu’en 1964. En 1949, la journaliste Gisèle d’Assailly (1904-1969) consacre un ouvrage « Avec les Peintres de la réalité poétique » à huit peintres amis, tenants d’une peinture figurative colorée et intimiste d’inspiration française, Maurice Brianchon, Christian Caillard, Jules Cavaillès, Raymond Legueult, Roland Oudot, André Planson, Kostia Terechkovitch) et Roger Limouse, leur ainé et qui sera le dernier survivant du groupe.

Toujours attiré par les pays de Sud, Roger Limouse fera de nombreux voyages autour de la Méditerranée : Italie, Espagne, Maroc puis Madagascar, outre des séjours dans le sud de la France vers Collioure, Cassis (Bouches-du-Rhône), Cannes, Menton (Alpes-Maritimes) et Nice.

En 1945 et en 1953, il est nommé Président de la Société Baudelaire [10]. Pour Limouse, « Baudelaire maniait le verbe comme le peintre emploie la couleur »[11].

En 1954, il effectue un long séjour au Maroc.

En 1958 il illustre "Sous le Signe du Soleil (Provence)" le catalogue de luxe annuel ou liste des grands vins de la maison Nicolas (coll. pers.), ainsi que dans les années 1960, des menus du France (paquebot) pour le compte de la Compagnie générale transatlantique.

Il séjourne à Madagascar de 1966 à 1969.


Reconnaissance en Angleterre


Une Fondation Limouse est créée en 1985 à Chester (Angleterre) avec une rétrospective de ses illustrations des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire[12].. De 1987 à 2001, sous l’impulsion d’Isée Saint-John Knowles, un musée lui est consacré à Chester (Angleterre), le Musée Limouse des Fleurs du Mal[10]. Limouse meurt le à son domicile du 15e arrondissement de Paris, à l’âge de 95 ans.


Principales expositions



Œuvre


Les thèmes de l’œuvre de Roger Limouse sont principalement :

Sa peinture est une œuvre figurative dont les formes et la luminosité sont structurées par des couleurs, de plus en plus pures, au fur et à mesure des années, pouvant être qualifiée de néo-expressionniste.

Roger Limouse a beaucoup créé à Paris et exposé régulièrement dans les salons de la capitale. Il appartient à l’École de Paris [1].

En 1976, en répondant à la question «  D’où vous vient cette gourmandise de la couleur ? », Limouse expliquera « Sans doute en grande partie de mon enfance passée en Algérie, pays de couleurs, de visions chaudes, de contrastes de lumières et d’ombres, mais aussi, j’éprouve une certaine sensualité de la couleur… la couleur c’est la vie. » Mais il précisera «  Mais ce n’est pas tout, même si le dessin sous-jacent n’est pas apparent, il est primordial. Il serait insensé de tartiner des couleurs, aussi bon en soit l’effet, sans une construction de formes préliminaires. »[20]

Mais pour Limouse, « il faut distinguer ce que le tableau représente de ce qu’il exprime. Le sujet n’est qu’un prétexte. C’est le sentiment du peintre – un certain sentiment plastique auquel chaque maître ajoute plus ou moins de chaleur émotive – qui est la raison de la peinture »[21].

Et les sentiments plastiques de Limouse sont à rechercher aussi dans la lecture des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire qui l’inspireront tout au long de sa vie[22].


Œuvres choisies



Récompenses



Critique


Pour Jacques de Laprade, « [L’œuvre de Limouse] prête peu aux digressions littéraires. Elle est le langage énergétique d’un pur plasticien, inspiré et parfois brutal, mais très conscient de son art. » [76].

Pour le dictionnaire Benézit, « Limouse ne dédaigne pas de tenir compte des acquisitions des Fauves… C’est un décorateur, son pinceau transmue le corps de la femme en une fleur éclatante et délicate à la fois. » [75]

Pour Claude Roger-Marx, « l’allégresse qu’on respire aujourd’hui dans les toiles [de Limouse], petites ou grandes, est une allégresse conquise à force de réflexions, de scrupules, et non, comme on eût pu l’imaginer, tant elle est communicative, le seul fruit d’un tempérament généreux. » [77]

Pour le critique Roger Bouillot, « derrière le foisonnement coloré de ses natures mortes, de ses paysages, de ses marchés nord-africains grouillants d’étoffes bigarrées, il est possible de déterminer des lignes de force, propres à chaque tableau, dont la géométrie retrouve le Nombre d’Or. »[78]

Pour Frédéric Charmat, Limouse est « dernier grand fauve rugissant. »[79]

Pour François Daulte, « pour rendre avec force ce qu’il voit, il ne demande bientôt rien d’autre qu’à l’extrême simplicité des formes et à l’intensité de la couleur. Il organise sa toile de manière à exprimer son émotion le plus simplement et le plus directement possible. »[80]


Muséographie



Notes et références


  1. L’École de Paris 1945-1965, Dictionnaire des peintres p. 308
  2. Gisèle d’Assailly, p. 136
  3. Jacques de Laprade, p. 17
  4. Gisèle d’Assailly, p. 138
  5. Gisèle d’Assailly, p. 145
  6. Jacques de Laprade, p. 6
  7. Gisèle d’Assailly, p. 147
  8. Jacques de Laprade, p. 23
  9. Jacques de Laprade, p. 10
  10. https://www.societe-baudelaire.com
  11. L’Amateur d’Art, p. 3
  12. Roger Bouillot, p. 84
  13. Luce Barlangue et Lydia Harambourg, p. 108
  14. Luce Barlangue et Lydia Harambourg, p. 73
  15. Lydia Harambourg, p. 308
  16. Galerie des Granges, p. 26
  17. François Daulte, p. 128
  18. Roger Bouillot
  19. Luce Barlangue et Lydia Harambourg, p. 84
  20. Artcurial, p. 2-3
  21. Jacques de Laprade, p. 28
  22. Voir la vidéo du site officiel de Limouse, le peintre des Fleurs du Mal
  23. Jacques de Laprade, p. 36
  24. Jacques de Laprade, p. 40
  25. Jacques de Laprade, p. 45
  26. Jacques de Laprade, p. 46
  27. Jacques de Laprade, p. 48
  28. Jacques de Laprade, p. 49
  29. Jacques de Laprade, p. 58
  30. Luce Barlangue et Lydia Harambourg, p. 67
  31. Luce Barlangue et Lydia Harambourg, p. 68
  32. Jacques de Laprade, p. 47
  33. Jacques de Laprade, p. 51
  34. Luce Barlangue et Lydia Harambourg, p. 69
  35. Jacques de Laprade, p. 55
  36. Jacques de Laprade, p. 56
  37. Jacques de Laprade, p. 63
  38. Jacques de Laprade, p. 60
  39. François Daulte, p. 73, 128
  40. Jacques de Laprade, p. 59
  41. Luce Barlangue et Lydia Harambourg, p. 72
  42. Galerie des Granges, p. 28
  43. Galerie des Granges, p. 27
  44. Galerie des Granges, p. 29
  45. François Daulte, p. 74, 128
  46. François Daulte, p. 75, 128
  47. François Daulte, p. 77, 128
  48. Luce Barlangue et Lydia Harambourg, p. 70
  49. Luce Barlangue et Lydia Harambourg, p. 71
  50. François Daulte, p. 76, 128
  51. François Daulte, p. 78, 128
  52. François Daulte, p. 79, 128
  53. L’Amateur d’Art, p. 0
  54. Galerie des Granges, p. 30
  55. François Daulte, p. 80, 128
  56. Artcurial, p. 10-11
  57. Artcurial, p. 21
  58. Artcurial, p. 17
  59. Artcurial, p. 26-27
  60. Roger Bouillot, p. 79
  61. Artcurial, couverture
  62. Artcurial, p. 18-19
  63. Artcurial, p. 23
  64. Artcurial, p. 25
  65. Artcurial, p. 15
  66. François Daulte, p. 81, 129
  67. Artcurial, p. 9
  68. Roger Bouillot, p. 75
  69. Artcurial, p. 29
  70. Artcurial, p. 31
  71. Roger Bouillot, p. 77
  72. Roger Bouillot, p. 83
  73. Roger Bouillot, p. 85
  74. Roger Bouillot, p. 81
  75. E. Bénézit, p. 585
  76. Jacques de Laprade, p. 11
  77. Gisèle d’Assailly, p. 24
  78. Roger Bouillot, p. 73
  79. L’Amateur d’Art, p. 1
  80. François Daulte, p. 79
  81. Base Joconde

Bibliographie



Liens externes



На других языках


[es] Roger Limouse

Roger Marcel Limouse fue un pintor francés, nacido el 18 de octubre de 1894 en Collo (Argelia) y fallecido el 31 de diciembre de 1989 en el XV Distrito de París.
- [fr] Roger Limouse



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