Roland Oudot, né à Paris le [2],[3], est un peintre et lithographe français. Installé au 110 rue Caulaincourt, il réalisa aussi des gravures, des peintures murales, des décors de théâtre et des illustrations de livres. Il s'est suicidé à Paris le [2],[3].
Oudot est élève à l'École nationale supérieure des arts décoratifs (où il sera plus tard lui-même enseignant), de 1912 à 1915, dans l'atelier d'Eugène Edouard Morand[4]. Il devient en 1915 l'assistant de Léon Bakst pour les Ballets russes (jusqu'à la mort de ce dernier en 1923), et c'est Bakst qui lui révèle la peinture de Paul Cézanne, Pierre Bonnard et Édouard Vuillard, les deux premiers appelés à exercer sur lui une influence durable[5]. Simultanément cependant, il est en 1919-1920 designer en meubles et en tissus pour Louis Süe et André Mare[6]. Influencé par la modernité picturale du début du XXesiècle, des fauves et des cubistes en particulier, son œuvre évolue vers un style empreint de la tradition française du paysage, marquée par la figure de Jean-Baptiste Camille Corot.
«On s'est laissé entraîner parce qu'il nous avaient promis que nous ne verrions pas de personnalités politiques, que l'on ne verrait que des artistes, et qu'ils renverraient les artistes prisonniers. Oui, on n'aurait pas dû, parce qu'il y avait des gens qui souffraient, seulement il faut dire que c'était en 1941, nous ignorions complètement l'existence des camps[8].»
Installé au 1, place de la porte d'Asnières dans le 17earrondissement de Paris[9], il a été membre de la Société des peintres-graveurs français[10].
Roland Oudot, «dont tous les amis enviaient l'équilibre et la sérénité», s'est défenestré à quelques jours de ses 84 ans, le matin du [11]. Inhumé à Honfleur, au cimetière de Vasouy[12], il est resté fixé par une estampe de Maxime Juan, conservée au musée d'art moderne de la ville de Paris, le représentant peignant dans son atelier[13].
Œuvres
Fresques murales
Institut national agronomique, Les moissons, 1937, fresque monumentale de l'amphithéâtre, rue Claude-Bernard, Paris[14].
Palais de Chaillot, Paris, La Sonate.
Salle à manger du paquebot Ferdinand de Lesseps.
Tapisserie d'Aubusson
L'air, 450x500cm, salle du conseil de la Chambre syndicale de la sidérurgie française, 5bis, rue de Madrid, Paris[15].
La cueillette, 175x233cm, ateliers Pinton.
Le bûcheron, 185x143cm, ateliers Pinton.
Théâtre
Jean Giraudoux, Ondine, mise en scène de Louis Jouvet, décors et costumes de Roland Oudot, avec Madeleine Ozeray, Louis Jouvet et Jean Parédès, Théâtre de l'Athénée, 1939.
Henry de Montherlant, La Reine morte, Théâtre-Français, , spectacle de la Comédie-Française, mise en scène de Pierre Dux, décors et costumes de Roland Oudot, avec Madeleine Renaud, Jean-Louis Barrault et Jean Yonnel.
André Obey, L'Homme de cendres, , spectacle de la Comédie-Française, mise en scène de Pierre Dux, décors de Roland Oudot, Théâtre de l'Odéon, .
Contributions bibliophiliques
François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, vingt-huit lithographies originales de Roland Oudot, tirage 115 exemplaires, Imprimerie Louis Kaldor, Cercle parisien du livre, 1936.
Paris, 1937, ouvrage collectif, 62 lithographies par 62 artistes, dont: Tristan Derème, Songes de Passy, lithographies d'Edmond Ceria et Roland Oudot, 500 exemplaires numérotés, Imprimerie Daragnès pour la ville de Paris, Exposition universelle de 1937.
Gérard de Nerval, Sylvie - Souvenirs du Valois, dix-sept lithographies originales de Roland Oudot, tirage 1.000 exemplaires, Les Éditions Chamontin, chez Flammarion, 1944.
Jean Giraudoux, Sodome et Gomorrhe, treize lithographies originales de Roland Oudot tirées chez Fernand Mourlot, 183 exemplaires, Éditions du Bélier, 1945.
Colette, Jeanne Lanvin, Gaby Morlay, Géori Boué, Élisabeth de Gramont, Micheline Presle (préface de Louis Chéronnet), Seize signatures pour une, plaquette publicitaire de prestige pour les parfums Carrère, six textes en fac-similé enrichis de huit lithographies originales par Christian Bérard, Jean Cocteau, Jean-Gabriel Daragnès, Noël-Noël, Roland Oudot, Louis Touchagues, André Dignimont, Maurice Chevalier, partition d'Arthur Honegger, Éditions Aljanvic, Paris, 1946.
Mary Webb (traduction de Jacques de Lacretelle), Sarn, cinquante-cinq compositions de Roland Oudot gravées par Théo Schmied, tirage 275 exemplaires, Éditions Creuzevault, Paris, 1950.
Jean Giraudoux, Œuvre romanesque (2 volumes), illustration collective dont Roland Oudot, tirage 7.500 exemplaires, Grasset, 1955.
Bernard Champigneulle, Île-de-France, couverture de Roland Oudot, Arthaud, 1956.
Catalogue des vins Nicolas, éditions Draeger, 1956.
André Chamson, Adeline Venician, vingt-six lithographies originales de Roland Oudot, tirage 130 exemplaires, Éditions Cent femmes amies des livres, 1958.
Frédéric Mistral, Les Olivades, treize lithographies originales de Roland Oudot, tirage 200 exemplaires, Les Bibliophiles franco-suisses, 1963.
Jean Giono, Le bal - L'Écossais - Angelo - Le hussard sur le toit, huit illustrations par Roland Oudot, douze par Yves Brayer, Gallimard, 1965.
Alfred Nicolas-Latour, Catalogue des vins Nicolas, illustré en hors-texte de peintures de Roland Oudot sur le thème de l'Île-de-France, Draeger Frères, 1965.
Guy de Maupassant, Œuvres complètes en seize volumes, édition établie par Marcel Lubineau, le volume 9 (Le Horla - Pierre et Jean - Contes divers) illustré par Roland Oudot, L'Édition d'art H. Piazza, 1972.
En 1956 il a illustré "Sous le signe de l'Ile-de-France" le catalogue de luxe annuel ou liste des grands vins de la maison Nicolas (coll. pers.).
Affiches
SNCF, Pays basque, Imprimerie Perceval, 1968.
Expositions
Expositions particulières
Galerie Le Portique, Paris, 1924, 1925, 1927, 1929[16], 1933[17].
Galerie Carmine, Paris, 1925.
Valentine Gallery, New York, 1929.
Galerie Eugène Druet, Paris, .
Galerie Georges Wildenstein, Londres, 1936.
Galerie André Weil, Paris, 1951, 1959, .
Galerie Sagot - Le Garrec, Paris, 1957, 1961, .
Galerie Recio, Paris, avril-.
Rétrospective Roland Oudot, Musée des beaux-arts de Neuchâtel, juin-.
Illustrations des fables de La Fontaine par les amis de Jean Cocteau (vingt fables dont Le chêne et le roseau illustrée par Roland Oudot), Musée Jean-de-La-Fontaine, Château-Thierry, 2010[25].
Comme jamais - Œuvres singulières de la collection, Musée des beaux-arts de Bordeaux, - .
«Quelle belle nature de peintre! Oudot ne veut pas se laisser enfermer dans un étroit domaine. Portraits, paysages, figures, tout le tente; et il ne craint pas d'aborder les grands sujets, ce dont il faut particulièrement le louer.» - François Fosca[16]
«Avec Roland Oudot, nous nous écartons quelque peu des données immédiates de la vision, des accords perçus, saisis sur le vif et joliment transposés, transcrits sur la toile. Nous pénétrons dans un pays de rêve, fragile et poétique image du réel, où des reflets d'humanité, dans un mirage de nature, s'assemblent pour un pique-nique de fantômes, dans un éclairage lunaire et délicieux. Roland Oudot s'est créé son domaine. Il s'y trouve bien. S'il donnait un peu plus d'assiette, un peu plus de poids, de relief à ses personnages, serait-il encore cet élégiaque inventif, tendre et frémissant?» - Paul Fierens[27]
«Roland Oudot fut un des premiers, avec ses amis Maurice Brianchon et Raymond Legueult, à affirmer une "tendance nouvelle", marquant l'apparition d'une génération postérieure à celle des "modernes". Né en 1897, 'une famille très artiste, il s'orienta d'abord vers les Arts appliqués: élève de l'École des arts décoratifs, collaborateur de Léon Bakst, puis de Louis Süe et André Mare, il puisa dans cette discipline un sens exquis de l'arrangement coloré. Très tôt il prit conscience des compensations nécessitées par l'art moderne: délicat et toujours un peu "lointain", il tenta avec succès quelques compositions, puis montra dans ses paysages et leur construction robuste que sa sensibilité toute en finesse pouvait s'appuyer sur une base réfléchie et volontaire, qu'il s'empresse d'ailleurs d'envelopper de rêveries et de raffinements de palettes.» - René Huyghe[28]
«Il est un peintre de la terre et qui veut souvent la nature désolée, solitaire et statique.» - Bernard Dorival[29]
«L'œuvre de Roland Oudot est grave, mûre, déjà entrée dans la légende.» - Jean Bouret[30]
«L'œuvre de Roland Oudot ne se divise pas en époques, mais tout au plus en nuances.» - Henri Troyat[31]
«Ce peintre de la Réalité poétique a beaucoup puisé son inspiration dans la campagne provençale scandée par les verticales des cyprès et les horizontales des mas assoupis sous le soleil. Il est également sensible au décor rouge de Venise. Tous ces jeux de contrastes entre la fine lumière rose et le ciel d'outre-mer, ce lyrisme bien dompté, font de Roland Oudot un des peintres les plus recherchés parmi ceux qui sont restés fidèles à l'art figuratif.» - Gérald Schurr[6]
«Il s'est affiché comme un des meilleurs d'entre ceux qui connurent la difficulté d'affirmer une personnalité réelle dans leur temps en joignant radicalement le meilleur des inventions des audaces de la veille au fond des traditions.» - Jacques Busse[4]
Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
René Huyghe, Les contemporains, Éditions Pierre Tisné, 1945.
Laurence Bertrand-Dorléac, Histoire de l'art: Paris: 1940-1944, ordre national, traditions et modernités, Publications de la Sorbonne, 1986.
Comité Montparnasse, Exposition de peintres et sculpteurs de l'École de Paris, catalogue vendu au profit des œuvres des 14e et 6e arrondissements, juin 1951.
Les Peintres graveurs français. 80e anniversaire, Paris (6e), 1969.
François Fosca, «Chroniques - Roland Oudot, Le Portique», L'Amour de l'art, n°7, juillet 1929, p.273.
« Les échos d'art: Roland Oudot à la Galerie Le Portique », Art & Décoration, 1933, vol.62, pages IV-V.
Roland Oudot, « interview à propos de son exposition De l'Acropole à Manhattan à la Galerie de Paris », émission Arts d'aujourd'hui, France Culture, 21 octobre 1967.
Pierre Mazars, Jean-Marie Dunoyer et Jean Selz, L'année de la peinture, Calmann-Lévy, 1980, p. 35-36.
Blandine Devun, La vie culturelle à Saint-Étienne pendant la deuxième guerre mondiale (1939-1944), Publications de l'Université de Saint-Étienne, 2005.
Richard Maunier et Thierry Noudel-Deniau, commissaires-priseurs, Catalogue de la collection Maurice Brianchon, Hôtel des ventes de Toulon, 1, 8 et 9 avril 2013.
Yves Leroux, « Portrait de François Mauriac à travers ses tableaux parisiens », Nouveaux cahiers François Mauriac, n°7, Grasset, 1999.
Henry Barraud, évocation de Paul Paray dans Un compositeur aux commandes de la radio - Essai autobiographique, collection « Musique », Fayard/B.N.F., 2010.
Wallace Stevens, Lettres à Paule Vidal, juin 1947, in Letters of Wallace Stevens selected and edited by Holly Stevens, University of California Press, 1996.
Voir aussi
Bibliographie
Jean-François Thomas, Roland Oudot - Peintures, aquarelles, Éditions Au Portique, 1925.
Marcel Zahar, « Roland Oudot », Art & Décoration, 1933, tome LXII, pages 299-306.
Claude Roger-Marx, Drogues et peintures, album d'art contemporain: Roland Oudot, Éditions Laboratoires Chantereau, 1935.
René Huyghe, «Examens de conscience - Roland Oudot», L'Amour de l'art, n°6, juin 1935 (consulter en ligne).
Pierre Guéguen, Roland Oudot, Paris, Éditions Sequana (collection Les Maîtres de demain, no7), 1943, 31 p.
Claude Roger-Marx, Peintres de l'entre-deux-guerres: Roland Oudot et André Planson, Éditions Formes et couleurs, 1943.
René Huyghe, Les contemporains, Éditions Pierre Tisné, 1945.
Gisèle d'Assailly, Avec les peintres de la Réalité poétique (un chapitre consacré à Roland Oudot), Juliard, 1949.
Claude Roger-Marx, Roland Oudot, collection Peintres et sculpteurs d'hier et d'aujourd'hui, Éditions Pierre Cailler, Genève, 1952.
Bernard Dorival, Les peintres du vingtième siècle du cubisme à l'abstraction, 1914-1957, Éditions Pierre Tisné, 1957.
Claude Roger-Marx, Éloge de Roland Oudot, Éditions Manuel Bruker, 1958.
Raymond Nacenta, School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris sine 1910, Oldbourne Press, 1960.
Pierre Cabanne et Roland Oudot, Carnet de Provence, Éditions Bibliothèque des arts, Lausanne, 1963.
Pierre Cabanne, Le Midi des peintres, collection Tout par l'image, Éditions Hachette, 1964.
Pierre Cabanne, Roland Oudot, Éditions Galerie André Weil, 1964.
René Huyghe, de l'Académie française, et Jean Rudel L'art et le monde moderne, Larousse, 1970.
François Daulte, L’œuvre lithographique de Roland Oudot, tome 1, 1930-1958, introduction de Henri Troyat, Bibliothèque des arts, Paris, 1972, 138 p.
Henri Troyat, Roland Oudot, Galerie des Granges, Genève, 1973.
Pierre Mazars, Jean-Marie Dunoyer et Jean Selz, L'année de la peinture, Calmann-Lévy, 1980.
Yves Leroux, « De l'imaginaire narratif de Henri Bosco à l'imaginaire plastique de Roland Oudot », Actes du IIe colloque international Henri Bosco (Nice, ), Éditions José Corti, 1981.
André Hambourg, « En hommage à Roland Oudot », revue Athéna sur la Touques, n°69b, .
François Daulte, Roland Oudot, catalogue raisonné, Bibliothèque des arts, Paris, 1986.
Laurence Bertrand Dorléac, Histoire de l'art. Paris. 1940-1944. Ordre National - Traditions et Modernités, préf. de Michel Winock, Paris: Publications de la Sorbonne, 1986, 542 p.
Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Arts & Images du Monde, 1992.
Lydia Harambourg, L'École de Paris, 1945-1965, Éditions Ides et Calendes, 1993.
Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 1999.
André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Éditions André Roussard, 1999.
Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001 (lire en ligne).
Amélie Adamo, Luce Barlangue, Lydia Harambourg, Valérie Pugin, Les peintres de la réalité poétique, Éditions du Musée de l'Abbaye, Saint-Claude, 2012.
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