Ses parents sont Louis Adolphe Besnard, peintre d'histoire élève d'Ingres, et Louise Pauline Vaillant, miniaturiste réputée, élève de Lizinska de Mirbel.
Albert Besnard étudie auprès de Jean-François Brémond et est admis le [3] à l'École des beaux-arts de Paris, dans les ateliers d'Alexandre Cabanel et de Sébastien Cornu. Il est un proche du peintre Lazar Meyer. En 1874, il remporte le grand prix de Rome avec sa composition La Mort de Timophane, tyran de Corinthe. Il rencontre Franz Liszt au cours de son séjour romain à la villa Médicis[4] et son condisciple, le compositeur André Wormser, dont il fait le portrait en 1877[5].
Il prolonge son séjour et épouse, en 1879, Charlotte Dubray[6], fille du sculpteur Vital-Dubray et elle-même sculpteur, avec laquelle il s'installe trois ans en Angleterre, entre 1881 et 1884, où il expose à la Royal Academy de Londres.
Albert Besnard expose à la Biennale de Venise de 1909. En 1910, il part avec sa femme et deux de ses fils pour un voyage de neuf mois aux Indes (Ceylan, Inde du Sud, Pondichéry, Rajasthan, Bombay)[7] dont il reviendra avec de nombreux croquis, esquisses et projets, et qu'il narre dans son ouvrage L'Homme en rose.
Portraitiste
Au Salon de 1886, son portrait de Madame Roger Jourdain[8] annonce les caractéristiques de son art, influencé par l'impressionnisme tempéré par une technique proche de celle d'un Carolus-Duran. En 1887, il présente Femme devant un feu de cheminée dont la version au pastel éblouira le jeune Pierre Louÿs.
Parmi ses nombreux portraits, on peut citer ceux de sa femme, de ses enfants (Une famille, 1890, Paris, musée d'Orsay), de la princesse Mathilde, de la comédienne Réjane, de Madame Georges Duruy, de Madame Henry Lerolle, d'Ernest Cognacq, de Marie-Louise Jaÿ, de Gabriele D'Annunzio, du cardinal Mercier, de Jean-Louis Vaudoyer, de Boni de Castellane, de Denys Cochin ou de Frantz Jourdain qui sera son premier biographe.
Décorateur
Besnard contribue à la décoration de plusieurs monuments parisiens: le plafond du salon des Sciences de l’hôtel de ville de Paris, le vestibule de l'école de pharmacie de Paris, l’amphithéâtre de chimie de la Sorbonne[9], le plafond de la Comédie-Française, la coupole du Petit Palais, la salle des mariages de la mairie du 1erarrondissement. Il participe également à la décoration de demeures privées à Paris, comme l'hôtel Rouché, rue de Prony, aux côtés de Maurice Denis et George Desvallières.
Il réalise aussi des décors à l'étranger: en 1908, il peint Union de l'Autriche-Hongrie et de la France à l'ambassade de France à Vienne (Autriche), et en 1914, La Paix par l'arbitrage pour la salle de Justice du Palais de la Paix à La Haye.
Graveur
Son œuvre gravé compte plus de deux cents eaux-fortes dont certaines, sous forme de séries, sont restées célèbres: La Femme, Elle, L'Affaire Clemenceau, L’Île Heureuse, Les Petites Voluptés, etc.
Deux catalogues en ont été faits de son vivant, l'un par son ami André-Charles Coppier, le second par Louis Godefroy (chez Loÿs Delteil).
Besnard préside la Société internationale de la gravure originale en noir dont Raphaël-Schwartz devient le secrétaire général à partir de : on y croise également Auguste Lepère, Anders Zorn et Francis Picabia comme vice-présidents, et tous ces artistes exposent régulièrement leurs travaux gravés[10].
Honneurs
En 1913, Albert Besnard est nommé directeur de la villa Médicis à Rome, succédant à Carolus-Duran. Il devient directeur des Beaux-Arts de Paris en 1922.
Membre de l’Académie des beaux-arts depuis 1912, il est élu à l’Académie française le , devenant le premier peintre à entrer dans cette institution depuis 1760. Son épée d'académicien est l'œuvre d'Antoine Bourdelle.
Il participe en tant que fondateur à la réouverture de la Société Nationale des Beaux Arts en 1890[11].
Il est inhumé à Paris au cimetière du Montparnasse, après des obsèques nationales à l'église Saint-Ferdinand-des-Ternes à Paris, puis dans la cour Napoléon du palais du Louvre.
Grand officier de l'ordre de la Couronne d'Italie.
Commandeur de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare (Italie).
Hommages
Son nom a été donné à:
un square sur la place du Maréchal-Juin (17e arrondissement de Paris, ancienne place Péreire), où se trouve son buste par Philippe Besnard, son fils.
une rue à Annecy.
Généalogie
L'état civil et les registres paroissiaux situent le berceau de la famille Besnard à Courtomer, petit village des environs de Sées. Ses ancêtres exercent l'activité de marchands, puis de négociants et migrent au milieu du XVIIIesiècle à Sées, avant de s'installer à Paris au début du Premier Empire[13]. Par sa grand-mère paternelle, Albert Besnard est lié à la famille de Ferdinand Gannal (1703-1775), sculpteur à Sarrelouis[14], et de Jean-Nicolas Gannal, inventeur de la méthode moderne de la thanatopraxie.
Selon l'état civil, il est le père de:
Louis Besnard (1873-1962), peintre, né avant son mariage d'une relation avec Ernestine Aubourg, décrite par Maupassant comme « la belle Ernestine »[15] ;
Robert Besnard (1881-1914), peintre, tué à l'ennemi à Chauny (Aisne), Mort pour la France, marié à Nelly-Litta de la Montagnie (1879-1949); beau-père d'Henri Filipacchi[16] et grand-père de Daniel Filipacchi[17];
Germaine Besnard (1884-1975), sculptrice, mariée en premières noces au peintre Marius Avy (portrait au pastel par Besnard) et en secondes noces à l'architecte Stéphane Dessauer;
Philippe Besnard (1885-1971), sculpteur, marié à Germaine Blavier, née Desgranges (1892-1974), fille du peintre Félix Desgranges, sculptrice;
Jean Besnard (1889-1958), céramiste d'art, marié à Renée Baudry.
Œuvres
Peintures
Femme au perroquet, huile sur bois, Dijon, musée des beaux-arts
Portrait de femme, 1874, Dijon, musée des beaux-arts
Madame Roger Jourdain, 1886, huile sur toile, 199 × 150 cm, Paris, musée d'Orsay[18]
Portrait du vice-amiral Sir John Edmund Commerell, 1882, Lyon, musée des beaux-arts de Lyon
Une famille, 1890, huile sur toile, 132 × 120 cm, Paris, musée d'Orsay[19]
Coucher de soleil à Boghari, 1894, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
Vieilles femmes près d'un brasero - "les sorcières", Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
Portrait de femme au corsage rayé, en buste, 1894, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
Femme à demi-nue devant une fenêtre ouverte sur une nuit étoilée, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
Portrait des sœurs Kharitonenko, 1903, Moscou, musée des beaux-arts Pouchkine
Les Ghats de Bénares, 1910-1911, huile sur isorel, 46 × 56 cm, Collection rivée (Galerie Heim 2004)[20]
Intérieur de la cathédrale de Fontarabie, la nuit de Nöel, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
Étude pour la servante de la visiteuse du soir, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
Les poneys, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
Portrait de M. Bihourd, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
Étude de deux têtes de femmes, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
Feuille de croquis d'Hindous, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
Feuille de croquis de femmes, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
Feuille de croquis d'homme jeune (l'homme en rose?), Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
Étude pour la main gauche de Mme Cognacq, (1913), Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
Œuvres décoratives
L'Excursion botanique, L'Excursion géologique, Le Cours de chimie, Le Cours de physiologie, 1888, panneaux décoratifs pour le vestibule d'honneur de l'École de pharmacie de Paris
La Leçon de botanique. La Promenade botanique (esquisse), vers 1885, huile sur toile, 59 × 81 cm, Paris, musée d'Orsay[21]
Femme nue couchée et Femme nue aux bras croisés, 1895, deux pendants, encre de chine et pastel/papier rectangulaire surmonté d'un demi-cercle, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
Vitraux
Les Cygnes sur le Lac d'Annecy, 1890, carton de Besnard pour la verrière réalisée par Henri Carot, destinée au vestibule de l'hôtel particulier parisien du peintre Henry Lerolle au 20 avenue Duquesne. Paris, musée d'Orsay
La Basse-cour, vers 1890, carton pour une des fenêtres latérales du vestibule d'honneur de l'hôtel particulier du peintre Henry Lerolle. Musée des arts décoratifs de Paris
Les Paons, 1895, carton transcrit par Carot à la forme d'une baie cintrée dans des dimensions supérieures à celle de l'École de pharmacie, exposée au Salon des dissidents de 1895. Musée des arts décoratifs de Paris
Le Mail, 1895, buvette du conseil à l'Hôtel de ville de Paris
Son inscription fait l'objet d'un quiproquo: l'École l'a enregistré à tort sous le nom de « Bénard », et une note du ministère de la Maison de l'Empereur et des Beaux-Arts de novembre 1867 s'étonne que l'élève signe « A. Besnard ».
Sous le ciel de Rome - Souvenirs.
Catalogue de l'exposition Albert Bernard. Les modernités de la Belle Époque au Petit Palais, octobre 2016-janvier 2017[lire en ligne].
Le sculpteur Alfred-Charles Lenoir figure parmi les témoins. Archives de la Seine en ligne, Paris 16, V4E4689, vue 23/31, acte 433.
Pierre Mille, «Le peintre Besnard en Inde», L'Illustration, , p.2&-26 (lire en ligne).
Paris, musée d'Orsay.
Actuellement amphitéâtre Oury. La toile est intitulée La Vie renaissant de la mort.
«Raphaël-Schwartz», notice dans Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France 1830-1950, Paris, Arts et métiers graphiques/Flammarion, 1985, p.273.
Jean Adhémar (1908-1987), catalogue de l'exposition organisée à la Bibliothèque Nationale en 1949, à l'occasion du centenaire de la naissance de l'artiste: Albert Besnard: l'œuvre gravé, peintures, dessins, pastels.
Chantal Beauvalot et al.: Albert Besnard 1849-1934, catalogue de l’exposition du musée Eugène-Boudin de Honfleur, 2008.
René Benjamin, « Albert Besnard, peintre-roi », dans La Revue universelle, Tome XXXVIII. N°8, 15 juillet 1929.
Benoît Noël, « Sept moments de la vie de Roger Jourdain », dans Le Pays d’Auge, no3, mai-.
À propos du portrait d'Henriette Jourdain par Albert Besnard.
Benoît Noël et Jean Hournon, Parisiana - La Capitale des peintres au XIXesiècle, Les Presses Franciliennes, Paris, 2006.
À propos du portrait d'Henriette Jourdain par Albert Besnard.
Benoît Noël, « Roger Jourdain, un maire de Rueil-Malmaison atypique », dans Bulletin de la Société historique de Rueil-Malmaison, no26, .
À propos du portrait d'Henriette Jourdain par Albert Besnard.
Raymond Bouyer, « Les vitraux d'Albert Besnard », dans Art et Décoration, vol XXIX, 1ersemestre 1911, p.119-132.
Benoît Noël et Jean Hournon, Les Arts en Seine, le paradis des peintres, Les Presses Franciliennes, Paris, 2004.
À propos d'Albert Besnard canotier, en compagnie de Guy de Maupassant.
Jean-Louis Vaudoyer, Albert Besnard Fauteuil XIII, Paris, Félix Alcan, 1933.
Louis Godefroy, Le Peintre-Graveur illustré - Albert Besnard – Tome III de la série de Loÿs Delteil, Paris, Chez l’auteur, 1926.
Georges Lecomte, Albert Besnard, préface de Gustave Geffroy, Paris, Nilsson, 1925.
Henry Cochin, L’Œuvre de guerre du peintre Albert Besnard, Paris, La Renaissance du Livre, 1918.
Camille Mauclair, Albert Besnard – L’homme et l’œuvre, Paris, Delagrave, 1914.
Gabriel Mourey, Albert Besnard, Paris, H. Davoust, 1906.
Roger Marx, The Painter Albert Besnard, Paris, A. Hennuyer, 1893.
Frantz Jourdain, Le Peintre Albert Besnard, Paris, Boussod-Valadon, 1888.
Iconographie
John Singer Sargent le représente au milieu de sa famille en 1885 dans un tableau intitulé Fête familiale, Minneaplois Institute of Arts. The Ethel Morrisson Van Derlip and The John R. Van Derlip Funds.
Le graveur André Jacques a fait de lui un portrait à l'eau-forte (en ligne sur data.bnf.fr]).
Le graveur Albert Herbemont (1874-1953), président de la Société des artistes médailleurs, a gravé de lui en 1930 une médaille commémorative en bronze (voir en ligne).
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