Carolus-Duran, pseudonyme de Charles Auguste Émile Durant[1], né le à Lille et mort le à Paris (14e arrondissement), est un peintre et sculpteur français.
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Fils d'aubergiste, Charles Duran apprend le dessin auprès du sculpteur Jean-Baptiste Cadet de Beaupré[3] à l'Académie de Lille, puis étudie pendant deux ans la peinture auprès de François Souchon, lui-même élève de Jacques-Louis David. Il arrive à Paris en 1853 et prend alors le pseudonyme de «Carolus-Duran». Il suit les cours de l'Académie Suisse de 1859 à 1861. Il est influencé au début de sa carrière par le réalisme de Gustave Courbet, qu'il rencontre à cette époque, et se lie d'amitié avec Édouard Manet, Henri Fantin-Latour, Félix Bracquemond et Zacharie Astruc. C'est aussi en 1859 qu'il expose pour la première fois au Salon.
De 1862 à 1866, il voyage à Rome grâce à une bourse d'études de sa ville natale. Au Salon de 1866, il obtient une médaille[4] avec Les Assassinés, acquise 5 000 francs par l'État pour le musée de Lille. Cette somme d'argent lui permet de voyager en Espagne, où il restera trois ans pour copier les grands maîtres, notamment Velázquez[5]. Son style en est transformé: il délaisse l'influence de Courbet pour celle du maître espagnol, dont il sera avec Manet un des plus fervents admirateurs.
En 1867, il fait également partie des neuf membres de la Société japonaise du Jinglar avec notamment Henri Fantin-Latour, Félix Bracquemond et Marc-Louis Solon, qui se réunissaient mensuellement à Sèvres pour un dîner à la japonaise.
En , il épouse Pauline Croizette[6], pastelliste et miniaturiste, qui pose pour La Dame au gant en 1869 (Paris, musée d'Orsay). Ils auront trois enfants, deux filles et un garçon. Leur aînée Marie-Anne épousera plus tard Georges Feydeau.
À partir de 1870, à la suite de la renommée de La Dame au gant, il se consacre principalement aux portraits. Son succès lui permet d'ouvrir un atelier à Paris au 81, boulevard du Montparnasse (proche de son domicile du 58, rue Notre-Dame-des-Champs), où il enseigne la peinture en prenant Vélasquez comme référence. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1872 et il est promu officier en 1878, commandeur en 1889 et grand officier en 1900.
De 1889 à 1900, il est membre du jury de chaque Exposition universelle. Il est cofondateur de la Société nationale des beaux-arts en 1890. Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1904. Bien que n'ayant jamais obtenu le prix de Rome et du fait de l'absence de candidat, il est nommé directeur de l'Académie de France à Rome en 1905, poste qu'il occupe jusqu'en 1913[7]. Il est nommé Rosati d'honneur en 1892[8].
Sa fille Marianne Carolus-Duran épouse Georges Feydeau, connu comme dramaturge et collectionneur d'œuvres des impressionnistes, et des Nabis[9].
Carolus-Duran fréquente la station balnéaire de Saint-Aygulf, où il possède une villa familiale. La station balnéaire possède deux toiles données par Carolus-Duran et conservées dans la chapelle[10], le Christ en croix et La Mise au Tombeau du Christ (1882). La station balnéaire a dédié une place et une plage au nom de l'artiste.
Carolus-Duran meurt le à Paris[11]. Ses obsèques se déroulent à l'église Notre-Dame-des-Champs à Paris et il est inhumé dans le caveau familial à Fréjus[12].
Carolus-Duran visite ses élèves de manière régulière le mardi et le vendredi. L'enseignement est gratuit, hors une participation au chauffage de l'atelier et à la location des modèles.
Carolus-Duran adhère à la maxime: «Exprimer le maximum avec le minimum de moyens». Selon lui, un portrait doit être réalisé à partir d'une ébauche, directement sur la toile, sans dessin préparatoire. Les cinq ou six surfaces principales du visage doivent être posées d'abord, sans être fusionnées, et les détails construits à même la toile. L'attention doit porter sur les effets de lumière à la surface plutôt qu'à une construction de masses et de volumes. Bouguereau, l'un des principaux maîtres de l'académisme français, considérera cette attitude comme erronée.
[réf.nécessaire]
John Singer Sargent a lancé sa propre carrière en exposant le portrait de son maître. En haut, il a ajouté une inscription rendant hommage à son professeur et se décrivant comme un "élève affectueux". Sur son revers, Carolus-Duran y porte l'épinglette rouge de la Légion d'honneur française, décernée pour sa contribution aux arts[13].
Réception critique
Alors que la peinture française était en pleine évolution avec les impressionnistes et leurs disciples, il a souvent été reproché à Carolus-Duran, notamment par Camille Pissarro[14], de ne pas utiliser sa technique et son talent évidents de façon plus aventureuse et de ne se consacrer qu'à des portraits, certes rémunérateurs, mais conventionnels.
Émile Zola écrit: «Seulement Carolus-Duran est un adroit; il rend Manet compréhensible au bourgeois, il s'en inspire seulement jusqu'à des limites connues, en l'assaisonnant au goût du public. Ajoutez que c'est un technicien fort habile, sachant plaire à la majorité[15].»
Carolus-Duran, ami de Degas et de Manet[16], a su naviguer entre l'académisme d'un Cabanel et de ses disciples, et l'expérimentation de ses contemporains plus hardis. Il a su insuffler à ses portraits un naturel et une vie qui les font sortir du lot[17].
Versailles, musée du château de Versailles: Charles Gounod, 1898, huile sur toile.
Japon
Tokyo, musée national de l'art occidental: Mère et enfant, 1897, huile sur toile.
Portugal
Lisbonne, Palais national d'Ajuda: Portrait de Maria Pia de Savoie-Portugal, 1880.
Expositions
En 2003, le palais des Beaux-Arts de Lille et le musée des Augustins de Toulouse lui ont consacré une exposition qui a donné lieu à l'édition d'un catalogue par la Réunion des musées nationaux.
Acte de mariage no26 (vue 14/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 16earrondissement, registre des mariages de 1868. Zacharie Astruc figure parmi les témoins.
Camille Pissarro, 1830-1903, Hayward Gallery, Galeries nationales du Grand Palais, 1980, p.9: «Mais rappelle-toi donc Bastien-Lepage! et Carolus Duran!!! Eh bien non, ce n'est pas de l'art.» — Camille Pissarro à son fils Lucien, 1884.
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