Frédéric Menguy est un artiste peintre et lithographe français né le 28 janvier 1927 dans le vingtième arrondissement de Paris, mort le 23 mars 2007. Il vit tout d'abord à Paris, puis à Villeneuve-la-Rivière (Pyrénées-Orientales) à partir de 1967. Son travail de peintre se rattache à l'École de Paris.
Né à Paris en 1927, ses parents étant Joseph Menguy, électricien, et son épouse née Marguerite Petit, Frédéric Menguy est élève du collège de Sarcelles, puis du collège commercial de Goussainville (Val-d'Oise)[1]. Très tôt passionné par le dessin et la peinture, il se forme aux cours du soir des ateliers de la ville de Paris (place des Vosges, puis boulevard du Montparnasse) tout en occupant un premier emploi comptable dans une société d'assurance (1943-1949), puis un second seulement à mi-temps dans une charge d'agent de change (1950-1951)[2]. Plus conformément à sa vocation, il entre à l'École normale d'enseignement du dessin en 1951 pour, obtenant le certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du dessin d'art[1], enseigner le dessin en 1953.
C'est en 1956 que Frédéric Menguy abandonne le professorat pour se consacrer totalement à son œuvre de peintre, se situant alors, à l'instar de Bernard Buffet et d'André Minaux, dans cette suite expressionniste de Francis Gruber dont la peinture sombre et misérabiliste énonce toujours le pessimisme de l'après-guerre. L'année 1957 est celle de ses premières expositions[3], et personnelle au théâtre du Tertre de l'écrivain et graveur Georges Charaire, puis dans les salons parisiens[2]. En 1958, il épouse Nicole Allardin[1].
Les recherches qui suivent dans l'œuvre de Frédéric Menguy le rapprochent dans un premier temps du paysagisme abstrait et évoquent Nicolas de Stael. Son travail de la lithographie commence en 1964, avant que sa découverte de la région du massif des Corbières en 1966 ne le fasse s'installer l'année suivante à Villeneuve-la-Rivière où il s'oriente définitivement vers la figuration colorée qui va le caractériser, notamment avec ses paysages aux cyprès et ses évocations oniriques de la féminité, du monde du cirque avec ses clowns et ses cavalcades de chevaux.
En rendant hommage à Frédéric Menguy qui, en mars 2007, meurt quelques jours seulement après que son épouse ait elle-même été emportée par une pénible maladie, Patrice de La Perrière analyse que, «malgré le côté festif de ses sujets et de ses thèmes, on se rend compte qu'au-delà de l'image offerte, les tableaux de Menguy cachent, derrière une joie qui se veut ostentatoire, une certaine nostalgie de notre âme d'enfant. Et même si sa puissance d'évocation poétique, qu'il a en lui, lui permet de traduire ses pensées et ses émotions en un univers féerique, cela n'empêche pas la profondeur ni l'extrême sensibilité qui sont en quelque sorte ses armes»[4].
Œuvres
Tapisseries
Ateliers Pinton, Felletin, Les chevaux bleus (200x300cm), Cavalcade (140x175cm)[5].
Éditions bibliophiliques
José Luis de Villalonga, Les Angéliques, 15 lithographies originales de Frédéric Menguy, 220 exemplaires numérotés et signés, Éditions Robert Mouret/Galerie Mozart, 1975.
Pierre Osenat, Cantate du paysan, dessins de Frédéric Menguy, Éditions J. Grassin, 1993.
Maria Labeille, La centaurelle épousée, poèmes, préface de Jean-Pierre Rosnay, illustrations de Frédéric Menguy, Éditions M. Labeille, 1996.
Mustapha Chelbi, Christine, illustrations de Frédéric Menguy, Michel Saint-Alban et Hedi Turki, Éditions Carrés d'art, 1997.
Expositions
Expositions personnelles
Théâtre du Tertre, Paris (Montmartre), février 1957.
Participations non datées: Salon Terres Latines, Salon du dessin et de la peinture à l'eau, Salon Comparaisons, Salon de l'Orangerie du château de Versailles, Salon d'hiver, Salon de la Jeune Peinture
Happening
Médecins sans frontières, Réalisation de la peinture la plus longue du monde, participation de Frédéric Menguy, Dubaï, 1999.
Réception critique
«Menguy découvre le pouvoir des couleurs primordiales dont il utilise les propriétés physiques. Il renonce aussi bien au modelé qu'à un système de représentation d'origine et d'expression cubistes. Se tourne-t-il vers Bonnard et Matisse? S'élance-t-il, pèlerin solitaire, à la conquête d'un monde dont l'accès lui était interdit?... Menguy accrédite une optique et inverse l'ordre naturel des choses. Sa révolution est-elle délibérée? Non pas. Le caractère en est intuitif.» - Waldemar George[15]
«En modulant d'étranges ondulations de terres rouges ou de ressacs tumultueux, en jetant des voiles de rêve sur des collines d'écume, en faisant jaillir des fleurs géantes d'un coup de son pinceau magique, en animant de femmes-enfants la chaleur des lieux évoqués, Frédéric Menguy nous fait entendre un "bruissement de joie" qui va s'amplifiant dans l'œuvre du jeune maître. Saison après saison, elle s'enrichit de motifs nouveaux traités avec la même richesse de tons et la même heureuse fantisie: chevaux pommelés de taches éclatantes caracolant dans les prés ou sous le chapiteau, clowns émerveillés dans leurs habits de lumière, natures mortes de féérie où fruits et objets se sublimisent, grands paysages des Corbières aux vallonnements stylisés.» - Emmanuel David[2]
«Des exercices de style qui se déploient en images de charme, des harmonies claires et flatteuses à la frontière de l'art non figuratif, des rapports de tons accompagnant des formes précises.» - Gérald Schurr[16]
«Clowns, chevaux, danseurs et musiciens traversent l'espace de la toile avec enthousiasme. Cette fête foraine célèbre, en quelque sorte, l'univers ludique et onirique avec un feu d'artifice de couleurs... Menguy avance dans le territoire de l'œuvre sans perdre la vérité et sans se défaire de son rêve... Il est le seul peintre à oser utiliser ces rouges vifs et ces oranges criards en les adoucissant, comme par magie, et en les tempérant au rythme d'une gamme picturale qui n'aspire qu'à la réconciliation des contraires.» - Mustapha Chelbi[17]
Prix et distinctions
Premier prix de dessin de la ville de Deauville, 1957.
Prix de la Presse et de la Critique, Deauville, 1958.
Prix de dessin du Salon de l'art libre, 1959.
Prix de la Critique (Galerie Saint-Placide), 1968.
Patrick-F. Barrer, Frédéric Menguy, in L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992, page 277.
French Art now - Salon France America, catalogue d'exposition, Association pour la promotion du patrimoine artistique français, Agen / International Association for contemporary art, Chicago, 1991, p.245.
Waldemar George, Menguy, collection La nouvelle École de Paris, Éditions Pierre Cailler, Genève, 1969.
Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les éditions de l'amateur, 1989.
Mustapha Chelbi, Menguy: rêver la vie, Éditions de la Méditerranée, 1998.
Bibliographie
Nane Cailler et Guy Dornand, Frédéric Menguy, Éditions Pierre Cailler, Genève, 1965.
Waldemar George, Menguy, collection La nouvelle École de Paris, Éditions Pierre Cailler, Genève, 1969.
Jean Schelstraete, Entretien avec Frédéric Menguy, Éditions Commanderie des Templiers, Coulommiers, 1972.
Menguy, Éditions Aldebaran, Paris, 1974.
Emmanuel David, Le métier de marchand de tableaux, entretiens avec Hervé Le Boterf, Éditions France-Empire, 1978.
Emmanuel David, Menguy, Éditions Arts graphiques d'Aquitaine, 1979.
Sanjiro Minamikawa, Ces maîtres dans leur atelier, Éditions Ashi Sonorama, 1980.
Jean Cassou, Pierre Courthion, Bernard Dorival, Georges Duby, Serge Fauchereau, René Huyghe, Jean Leymarie, Jean Monneret, André Parinaud, Pierre Roumeguière et Michel Seuphor, Un siècle d'art moderne - L'histoire du Salon des indépendants, Denoël, 1984.
Pierre Osenat, Menguy, Éditions Lis 33, Libourne, 1987.
Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1988.
Mustapha Chelbi, L'affiche d'art en Europe, Éditions Van Wilder, 1989.
Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992.
Sanjiro Minamikawa, Cent artistes dans leur atelier, Éditions Sinchosha, 1994.
Menguy et la presse, Éditions Arts graphiques d'Aquitaine, 1994.
Mustapha Chelbi, Menguy: rêver la vie, Éditions de la Méditerranée, 1998.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Éditions André Roussard, 1999.
«Frédéric Menguy»; dans revue Univers des arts, no94, novembre 2004.
Patrice de la Perrière, Frédéric Menguy - Cinquante ans de peinture, Éditions Le Léopard d'Or, 2005.
René Chabannes, Quarante ans d'expositions au Château de Val, Éditions Artogue, 2014.
Pierre-Stéphane Proust (préface de Jean-Pierre Guéno), Art postal / Mail Art - Le cheval en toutes lettres, Éditions Hugo Image, 2014.
Vidéo et télévision
Frédéric Menguy, peintre, film de Jean Desvilles (durée 45 min), édité en DVD par Arts et Résonances, Paris, 2005.
Frédéric Menguy, émission réalisée par Jean-Luc Gunst et présentée par Pascal Hernandez (Série Artcheval, chaîne Equidia, durée 4 min 26 s) - Visionner en ligne.
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