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Tristan Klingsor, nom de plume de Léon Leclère, né le à Lachapelle-aux-Pots (Oise) et mort le à l'hôpital du Mans, est un poète, musicien, peintre et critique d'art français.


Biographie


Vers de Tristan Klingsor, Paris, jardin des Poètes.
Vers de Tristan Klingsor, Paris, jardin des Poètes.

Né du mariage d'Arthur Nestor Leclère, piqueur au Chemin de fer du Nord, et de Marie Aglaé, sans profession[4], Léon Leclère est élève du collège de Beauvais où il obtient son baccalauréat en 1891[5], puis de l'École du Louvre[6]. Débutant comme compositeur chansonnier[7], le poète publie ses premiers vers entre 1890 et 1900 dans La Plume, La Revue Blanche et Le Mercure de France. Certains sont encore signés de son nom véritable, Léon Leclère[8], d'autres de son nom de plume, Tristan Klingsor donc.

Il convient d'associer ce second nom à son appartenance au groupe nommé les Apaches : chacun y a son pseudonyme et c'est alors, constate Natalie Morel Borotra, que Léon Leclère devient « connu sous le nom de Tristan Klingsor - Klingsor, le chevalier qui s'oppose à Parsifal », le prénom de Tristan suggérant de même un opéra wagnérien, Tristan et Isolde. « Ce choix, restitue encore Natalie Morel Borotra, fut en fait dicté par la lecture d'une ballade médiévale allemande, et non de l'œuvre qu'en fixa Richard Wagner. "Il me fallait un nom bien ronflant" explique Tristan Klingsor »[9]. Parmi les membres du groupe, évoque pour sa part Arbie Orenstein (en), « on trouve les poètes Tristan Klingsor et Léon-Paul Fargue, les peintres Paul Sordes et Édouard Bénédictus, l'abbé Léonce Petit, le chef d'orchestre Désiré-Émile Inghelbrecht, le décorateur Georges Mouveau, les pianistes Marcel Chadeigne et Ricardo Viñes, les compositeurs André Caplet, Maurice Delage, Manuel de Falla, Paul Ladmirault, Florent Schmitt et Déodat de Séverac, les critiques Michel Dimitri Calvocoressi, Magnus Synnestvedt et Émile Vuillermoz, le mathématicien espagnol Joaquín Boceta, l'aviateur Maurice Tabuteau et de proches amis de Maurice Ravel, Pierre Haour et Lucien Garban »[10]. Le groupe, auquel Igor Stravinsky appartiendra un temps en 1909, se réunit chaque samedi, alternativement chez Tristan Klingsor (31,rue du Parc-de-Montsouris[11]), chez Paul Sordes (rue Dulong) ou chez Maurice Delage (rue de Civry)[10].

Son premier recueil, Filles-fleurs (1895), est écrit en vers de onze syllabes. Par la suite, il utilise fréquemment une forme personnelle de vers libres rimés. Pour Sylvie Douche, « cet artiste polymorphe, poète, peintre, musicien et critique d'art, cherche d'abord à se dégager du rythme imposé par la rime et la cadence métrique dodécasyllabique. En ce sens, il parvient à faire de ses poèmes des miniatures de liberté qui trouvent un écho chez de nombreux musiciens »[12].

Il est également peintre (exposant au Salon d'automne à partir de 1905, en devenant sociétaire en 1907[13],[14]). Il peint des paysages, des natures mortes et des portraits de poètes et l'on remarque son nom, aux côtés de ceux d'Henri Matisse, André Derain, Maurice de Vlaminck, Albert Marquet, Raoul Dufy, Robert Antoine Pinchon, Gaston Prunier, Eugène Tirvert, Georges Bradberry, Charles Fréchon et Maurice Louvrier, parmi les artistes indépendants qui forment en 1907, à l'initiative de Pierre Dumont, le Groupe des XXX.

Maurice Ravel
Maurice Ravel

Auteur de plusieurs études sur l'art, collaborant également en tant que critique d'art à la revue littéraire La Phalange[15], ami de Victor Dupont, musicien (plusieurs recueils de mélodies, chansons à quatre voix, etc.), certains de ses poèmes sont par ailleurs mis en musique par d'autres compositeurs, comme Maurice Ravel (Shéhérazade[16]), René Berthelot, Charles Koechlin, Paul Lacombe, Georges Migot ou Robert Planel[17], ce toujours dans la logique de son emploi intentionnel d'un certain type de poésie dont il se justifie lui-même, ainsi que le rapporte Francos Claudon, en évoquant Shéréhazade : « j'avais adopté la technique du vers libre. Elle me paraît convenir particulièrement à la musique. Le vers régulier oblige le compositeur à des coupes uniformes. Je crois au contraire que Ravel était secrètement séduit par un balancement plus varié et moins artificiel des rythmes »[18]. La suite de cent poèmes rassemblés écrits en 1901 et rassemblés dans Shéhérazade est à situer dans le constat par Tristan Klingsor que l'Orient est dans l'air du temps avec les noms alors en vogue de Léon Bakst, de Nicolaï Rimski-Korsakov et de Joseph-Charles Mardrus, traducteur des Contes des mille et une nuits[19].

Il est décrit par Alexandre Arnoux de l'Académie Goncourt : « poète exquis, délicat, aérien, rompu aux rythmes rigoureusement libres, abondant en images transparentes et irisées, un des plus purs et des plus nécessaires de son temps »[20]. Gérald Schurr voit pour sa part en Tristan Klingsor « un homme-orchestre, un artiste complet comme il s'en rencontre à l'époque du Symbolisme, un poète tendre et discret à l'humour teinté de gris, un musicien délicat, un critique et historien d'art qui a jeté un œil neuf sur le XVIIIe siècle »[21].

Marié en 1902 à Marie Ernestine Morel, père d'une fille, il aurait, selon le critique Tim Ashley, connu une passion homosexuelle pour un « jeune étranger »[22].

L'information de la mort de Tristan Klingsor, le , suivie de son inhumation au cimetière de Lachapelle-aux-Pots, n'apparaît, dans le contexte des vacances estivales, qu'au début du mois de septembre suivant[23]. La fin de sa vie, qui suit son expulsion de son appartement parisien de la rue du Parc-de-Monsouris en 1965, est restituée par Maurice-Pierre Boyé : « les derniers mois de Tristan Klingsor auront été tragiques. Lui, qui appréhendait tant l'atmosphère des maisons de retraite, fut contraint de franchir le seuil de l'une d'elles - l'une des meilleures, la Maison nationale des artistes de Nogent-sur-Marne - laissant derrière lui toutes ses reliques : ses livres, ses manuscrits, ses toiles, ses collections de dessins[24] et de gravures... Comment aurait-il pu supporter tout cela ? Une grave jaunisse le terrassa, qui fut soignée dans un hôpital parisien. Par miracle il s'en releva, mais pas pour longtemps. L'été venu, il regagna la petite maison paysanne qu'il possédait à Saint-Maixent (Sarthe). C'est là que le mal s'empara à nouveau de lui et qu'il fallut le transporter à l'hôpital du Mans où il s'éteignit »[25].

Le , à l'Hôtel Drouot à Paris, une partie de son atelier est dispersée, en même temps qu'une partie de l'atelier du peintre Jean Fernand-Trochain, par le commissaire-priseur Claude Robert[26].


Publications



Poésie



Contes



Monographies et études consacrées à des peintres et sculpteurs



Essais d'esthétique



Auteur de l'ouvrage


Préfacier de l'ouvrage

Georges Hüe
Georges Hüe
Max d'Ollone
Max d'Ollone

Recueils de mélodies



Varia



Traductions



Expositions



Expositions collectives



Expositions personnelles


Robert Rey
Robert Rey
Paul Léautaud
Paul Léautaud
Robert Sabatier
Robert Sabatier
François Brousse
François Brousse

Réception critique



Conservation



Allemagne


Institut français de Cologne, Jardin de Grenade, huile sur toile 81x65cm[40].


France


Musée de la Reine Bérengère, Le Mans
Musée de la Reine Bérengère, Le Mans

Œuvre peint


Archives


Hommages



Distinctions



Prix en peinture



Prix littéraires


Lachapelle-aux-Pots, l'avenue Tristan-Klingsor
Lachapelle-aux-Pots, l'avenue Tristan-Klingsor

Voirie



Références


  1. « http://hdl.handle.net/10079/fa/beinecke.klingsor »
  2. « ark:/36937/s005b005fb502934 », sous le nom KLINGSOR Tristan (consulté le )
  3. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom KLINGSOR Tristan L. (consulté le )
  4. Registre d'état-civil de l'hôtel de ville de Beauvais, année 1874, acte n°35.
  5. Musée virtuel de Montmirail, Tristan Klingsor
  6. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.7, p. 859.
  7. Antoine Compagnon, « Tristan Klingsor », Encyclopædia Universalis
  8. La Syrinx de juin 1892, selon le Mercure de France d'août 1892 ; La Plume en 1890.
  9. Natalie Morel Borotra, « Ravel et le groupe des Apaches », Musiker, Cuadermos de Musica, no 8, 1996, pp. 145-158.
  10. Arbie Orenstein, Ravel, man and musician, Columbia University Press, 1975.
  11. Alain Dautriat (préface de Yann Le Pichon), Sur les murs de Paris - Guide des plaques commémoratives, Éditions L'Inventaire / Jazz Éditions, 1999.
  12. Sylvie Douche, « La mélodie pour voix et piano de 1895 à 1914 vers une redéfinition de rôles », ouvrage collectif sous la direction de Philippe Cathé, Sylvie Douche et Michel Ducherneau, Charles Koechlin, compositeur bet humaniste, collection « MusicologieS », Librairie philosophique J. Vrin, 2010, p. 187.
  13. François Fosca, « La peinture : le Salon d'automne », Le supplément illustré de la Revue hebdomadaire, n°47, 25 novembre 1922, page 498.
  14. Patrick-F. Barrer, L'Histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Editions Arts et Images du Monde, 1992, pp. 86 et 295.
  15. Tristan Klingsor, « Le Salon d'automne », La Phalange, 15 octobre 1908.
  16. Musée en ligne de la Sacem, Archives Tristan Klingsor, bulletin de déclaration de "Shéhérazade"
  17. Anne-Marie et Vincent Planel, « Robert Planel », (consulté le )
  18. Francis Claudon, Les diableries de la nuit - Hommage à Aloysius Bertrand, Éditions universitaires de Dijon, 1993.
  19. Arbie Orenstein; Maurice Ravel - Songs, 1896-1914, Dover Publications, 1990, p. XII.
  20. Robert Sabatier, La poésie du XXe siècle, Albin Michel, vol.1, 1982.
  21. Gérald Schurr, dans Les petits maîtres de la peinture, valeur de demain, Les Éditions de l'Amateur, 1975, vol.1, p. 55.
  22. (en) Tim Ashley, « Why composers are so seduced by The Arabian Nights », The Observer, 20 août 2005.
  23. « Le poète Tristan Klingsor est mort », Le Monde, 1er septembre 1966
  24. Marques de collections, la collection Tristan Klingsor
  25. Maurice-Pierre Boyé, Portraits et rencontres de la vie littéraire - Tous ceux que l'aimais sont partis, A.-G. Nizet, 1974.
  26. La Gazette de l'Hôtel Drouot, vendredi 24 avril 1970.
  27. Site Antonio de La Gandara, un témoin de la Belle Époque, « "Antonio de La Gandara" par Tristan Klingsor, texte en ligne, février 1900
  28. Tristan Klingsor, « Gaston Prunier », Art & Décoration, tome XXIV, juillet-décembre 1908, pp. 89-82, texte en ligne
  29. Yvonne Ripa de Roveredo, Conversations entre le moi et le soi, ouvrage intégral en ligne
  30. Jean-Louis Vaudoyer, « Le Salon d'automne », Art & Décoration, tome XXIV, juillet-décembre 1908, pp. 147-158.
  31. Ouvrage collectif (préface de Jean Cassou), Un siècle d'art moderne - L'histoire du Salon des indépendants, Denoël, 1984.
  32. American ARTnews, New York, vol.XX, n°39, 19 août 1922.
  33. Robert Rey, « Les salons », Art & Décoration, vol. juillet-décembre 1926, pp. 33-50.
  34. « Saint-Maixent : le village va fêter son musicien peintre et poète », Ouest-France, 17 mai 2016
  35. « Saint-Maixent : le musée éphémère de Pierre Cruchet », Ouest-France, 27 septembre 2016
  36. Paul Léautaud, Journal littéraire, volume 3 : « Février 1940 - février 1956 », Mercure de France, 1986.
  37. Tristan Klingsor (préface de Pierre Menanteau), Poèmes de la princesse Chou, Cerf-volant Éditions, 1974.
  38. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'amateur, 1980, p. 262.
  39. François Brousse, « Florilège poétique de Tristan Klingsor », Le Bulletin du maître polaire - Cours de métaphysique, tome 29, La Licorne ailée, 2011-2012.
  40. Centre national des arts plastiques, œuvres de Tristan Klingsor propriétés du C.N.A.P.
  41. Bibliothèque nationale, fonds Tristan Klingsor
  42. Henri Lécluse, Tristan Klingsor, Société académique de l'Oise
  43. « Le poète Tristan Klingsor reçoit le Grand Prix de poésie de l'Académie française », Le Monde, 4 juillet 1959

Annexes



Bibliographie


Karine Deshayes
Karine Deshayes

Concert



Liens externes



На других языках


[de] Tristan Klingsor

Tristan Klingsor (eigentlich Arthur Justin Léon Leclère), (* 8. August 1874 in Lachapelle-aux-Pots, Département Oise; † 3. August 1966 in Paris) war ein französischer Schriftsteller, Komponist, Maler und Musikkritiker.

[en] Tristan Klingsor

Tristan Klingsor, birth name (Arthur Justin) Léon Leclère (born Lachapelle-aux-Pots, Oise department, 8 August 1874; died Nogent-sur-Marne, 3 August 1966), was a French poet, musician, painter and art critic, best known for his artistic association with the composer Maurice Ravel.
- [fr] Tristan Klingsor

[it] Tristan Klingsor

Tristan Klingsor pseudonimo di Léon Leclère (Lachapelle-aux-Pots, 8 agosto 1874 – Nogent-sur-Marne, 3 agosto 1966) è stato uno scrittore, pittore e critico d'arte francese, appartenne al cenacolo Les Apaches; nel 1952 gli fu assegnato il Premio Puvis de Chavannes.



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