Yasse Tabuchi, né Yasukazu Tabuchi (田淵 安一) le à Kitakyūshū, au Japon, et mort le à Vauhallan, au sud de Paris, est un peintre aquarelliste, graveur sur cuivre, lithographe et céramiste japonais du XXesiècle. Il est actif en France de 1951 à sa mort.
Yasukazu Tabuchi naît le à Kitakyūshū dans la préfecture de Fukuoka, au Japon[1].
Après avoir été mobilisé dans la marine et l'aviation, pendant les dernières années de la Seconde Guerre mondiale, il suit comme étudiant, des études en histoire de l'art à l'université des arts de Tokyo de 1946 à 1951, tout en ayant commencé à peindre.
En 1951, il quitte sa famille et Yokohama en bateau en direction de Marseille puis refait sa vie à Paris, s'installant au 21, rue Gazan[2], où est situé l'atelier de Marie-Thérèse Auffray. En 1959, il achète une ferme à Vauhallan, dans l'Essonne, afin d'avoir plus d'espace pour travailler[3].
Il y fait la connaissance de Pierre Alechinsky et est fortement influencé par le surréalisme[4]. Ses œuvres tendent cependant à se rapprocher de l'abstraction, comme avec Femmes volantes[5].
Dans la deuxième moitié des années 1950, Tabuchi s'intéresse en particulier à l'abstraction lyrique et explore le clair-obscur pour réaliser des toiles ayant de très forts contrastes colorés[5].
En 1976, il écrit un article pour L'Œil intitulé « Art japonais contemporain »[6]
En 1988, il illustre un livre de Susanne Jorn, Det dansende æsel[7]
Tabuchi réalise également des décorations architecturales aux Pays-Bas et au Japon[5].
Yasse Tabuchi meurt le d'une bronchite à Vauhallan, au sud de Paris[1],[4].
Œuvre
Analyse
En Europe, les œuvres de sa première période sont inconnues. Dans la première année de son installation à Paris, et notamment avec la série autour des Femmes volantes, de 1953-1954, les différents éléments de ses propositions plastiques, qu'il ne s'agisse d'espace, de plans, voire de personnages, sont réduits respectivement à leur signe symbolique minimum, constituant finalement des faits picturaux purement abstraits, aux masses orthogonalement équilibrées, aux harmonies des rouges les plus diversement travaillés en matière. Si les signes graphiques symboliques qui s'y tracent et s'inscrivent, peuvent justifier l'influence surréaliste qu'allègue Tabuchi, ce ne peut être que par une certaine parenté avec l'écriture elliptique d'un Matta. Dans une nouvelle période, qui dure environ de 1956 à 1960, Tabuchi se rapproche de l'abstraction lyrique[5], ce qui n'est guère étonnant quand on pense à ce que l'abstraction lyrique doit à la calligraphie et aux idéogrammes extrême-orientaux[8].
Entretenant des rapports variables avec la réalité, jouant avec des évocations de ciels, d'eau, de vent, de collines, de vastes graphismes impétueux, travaillés dans des matières recherchées, volontiers en contre-jour sombre sur fond clair, ou au contraire en clair-obscur de blancs violents sur fond sombre, envahissent la surface de la toile, s'enroulant sur eux-mêmes jusqu'à occupation totale; ainsi du Ruisseau, de 1960, ou de Le Nuage noir surgit, de 1961. Après cette période de clairs-obscurs romantiques, dans un retournement total, Yasse Tabuchi repart de Matisse, ou plus précisément de ce que Matisse tient lui-même des Japonais du XIXesiècle, pour peindre, après la violence des éléments, la joie de vivre, d'être au monde et de regarder tout ce qui vit autour de soi, dans des toiles dont les titres sont révélateurs de ce changement radical de climat psychologique: Porte des femmes de 1962, La Fleur bleue de 1965, Coin intime de 1965, L'Érotique des choses de 1966, La Table abondante de 1966, La Mer et la table encore de 1966, À la mémoire des fleurs mortes de 1967[8].
Avec Fleurs et volcans de 1969, il divise la toile en deux, associant motifs figuratifs et abstraits. Il reprend cette structure en deux parties, l'une au-dessus de l'autre dans les séries de 1992 Émergence nocturne', Empreinte stellaire. Entretemps, il réalise les séries des Arbres (1977) où il réserve souvent une bande chromatique en bas, des Chinese Dream et de L'errance des nomades. D'entre les décorations architecturales que Tabuchi exécute, il faut citer l'important ensemble du hall du Centre Culturel Philips, à Eindhoven, Pays-Bas, le mur en céramique (66 mètres carrés) au 20th Century Art Museum d'Ikeda[9],[5].
Réception critique
«Ce peintre oriental, occidentalisé depuis son installation à Paris en 1951, pratique une abstraction très personnelle: les éléments graphiques qui la composent évoquent, à la manière des idéogramme]s japonais, une figuration symbolique. Viennent ensuite, entre 1956 et de début des années 1960, des œuvres plus lyriques, toujours abstraites, qui conservent néanmoins cette délicatesse mélangée de violence propre au Japon. Succède à cette période marquée d'angoisse et d'interrogations une peinture plus ouverte, plus colorée et sereine.» - Gérald Schurr[10]
Hommages
Tabuchi est qualifié d'«artiste important» ayant «l'amour du trait et de la spontanéité[3]», selon Anne le Diberder, conservatrice du musée Foujita.
Le directeur du Musée d'Art Moderne de Kamakura évoque l'artiste ainsi: «Ce qui intéresse le plus le peintre Yasse Tabuchi, c'est la recherche des racines du monde[5]».
Catalogue de l'exposition «Yasse Tabuchi», Malmö, Galerie Léger, .
Catalogue de l'exposition «Yasse Tabuchi: Fleurs et volcans», Paris, Ariel 15, Galerie Ariel, (OCLC30827675).
Catalogue de l'exposition «Yasse Tabuchi», Toulouse, At Home, .
À propos des peintures récentes de Yasse Tabuchi, lexique d'images: Galerie Ariel, 1973 (cat. exp.), Paris, Ariel 25, Galerie Ariel, (OCLC819177910).
Catalogue de l'exposition «Tabuchi: arbres: exposition des peintures récentes de Tabuchi», Paris, Ariel 45, Galerie Ariel, .
Catalogue de l'exposition «Yasse Tabuchi», Tokyo, Fuji television gallery, .
Edmond Jabès et René Roland, Yasse Tabuchi: saisons inachevées, cat. exp. 16-25 octobre 1981, Paris, Grand Palais, .
Edmond Jabès, André Dimanche et Foire internationale d'art contemporain, Yasse Tabuchi: saisons inachevées: FIAC'81, Grand Palais, Paris, 16-25 octobre 1981 (cat. exp.), Tokyo, Paris, Fuji television gallery, Art Yomiuri, (OCLC835145116).
Yasse Tabuchi: Galerie Motte, Genève, du 19 juillet au 21 août 1983 (cat. exp.), Genève, Galerie Motte, (OCLC717980842).
Catalogue de l'exposition «Yasse Tabuchi», Paris, Galerie Ariel, .
Catalogue de l'exposition «Yasse Tabuchi, Territoire de l'image 1964-1983», Sochaux, Maison des Arts et Loisirs, Hôtel de Ville, .
Catalogue de l'exposition «Yasse Tabuchi: chinese dream», Paris, Grand Palais, (OCLC31868542).
(ja) Minemura Toshiaki, Catalogue de l'exposition «Yasse Tabuchi: chinese dream» à la Fuji Television Gallery de Tokyo, Tokyo, Fuji Terebi Gyararī, (OCLC31772169).
Cinq peintres des années 50 aujourd'hui: Jacques Busse, James Guitet, Gottfried Honeger, Jean Messagier, Yasse Tabuchi, Chamalières, Galerie d'art contemporain de Chamalières, (OCLC31809627)
Catalogue de l'exposition «Yasse Tabuchi», Paris, Galerie Ariel, (OCLC47034561).
Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz - Estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
Catalogue de l'exposition «Yasse Tabuchi», Paris, Galerie Ariel, .
Yasse Tabuchi: Jardin cosmogonique: du 12 mai au 16 juin 1996 (cat. exp.), Kamakura, Musée d'Art Moderne, (OCLC634161918).
Lydia Harambourg, Tabuchi: suite des jardins suspendus, Sochaux, Maison des arts et loisirs de Sochaux, (OCLC48451706).
Monographies et ouvrages généralistes
Yasukazu Tabuchi (trad.Alain Kervern), Ce grand vide lumineux: un peintre japonais entre Orient et Occident, Rennes, la Part commune, , 76p. (ISBN978-2-84418-105-3, lire en ligne)
Michel Seuphor, Dictionnaire de la peinture abstraite, Paris, Hazan, .
Georges Boudaille, Yasse Tabuchi, Paris, Cimaise, .
Gérard Xuriguera, Les années 50 - Peintures, sculptures, témoignages, Arted, 1984.
Lydia Harambourg, L'École de Paris 1945-1965. Dictionnaire des peintres, Neuchâtel, Ides et Calendes, .
Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire des peintres,sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol.13, éditions Gründ, , 13440p. (ISBN2-7000-3023-0).
Bibliophilie
Franco Russoli(it), L'avant-garde internationale de la gravure, trois volumes sous étui, soixante artistes contributeurs, chaque volume contenant vingt eaux-fortes originales (dont Yasse Tabuchi dans le troisième volume), cent exemplaires numérotés, édité par la galerie Schwarz, Milan, 1962.
Articles
(de) Klaus Jürgen-Fischer, «Zwischen dem Ungefähren und Präzisen», Das Kunstwerk, Schriftl, Leopold Zahn, no5, 1956-57, p.3-30 (ISSN0023-561X)
Article traitant des artistes suivant: Hubert Dietrich, Horst Egon Kalinowski, Boris Kleint, John Koenig, Eduard Micus, Yasse Tabuchi, Alberto Burri, Pierre Courtin, Horia Damian, Luis Feito, Claude Georges, James Guitet, Horst Egon Kalinowski, Boris Kleint, Eduard Micus, Louis Armand Nallard, Gabriel Pellon, August Puig, Emil Schumacher, Antoni Tàpies, Wilhelm Wessel.
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