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Robert Lapoujade, né le à Montauban et mort le à Saincy par Bellot en Seine-et-Marne, est un peintre, graveur à l'eau-forte et à la pointe-sèche, lithographe et réalisateur français.

Robert Lapoujade
Naissance

Montauban
Décès
(à 72 ans)
Bellot
Nationalité
Française
Activités
Peintre, réalisateur, graveur, écrivain
Distinctions
Officier des Arts et des Lettres, 1984

Biographie


Robert Lapoujade naît à Montauban où son grand-père, son père et son oncle sont boulangers-pâtissiers. Après la mort de son père en 1932, il interrompt ses études en 1935 pour devenir durant sept ans successivement garçon-boucher et aide de cuisine dans un restaurant, riveteur, couvreur[1], ouvrier agricole ou encore homme-sandwich[2]. Il réalise sa première exposition, d'œuvres figuratives, en 1939 à Montauban. En 1941, il est moniteur d'art dramatique à Ars-sur-Moselle[1].

Durant la guerre, il est envoyé à Uriage pour effectuer un stage d'art dramatique et y crée des décors et costumes[3]. Sous la fausse identité de Lucien Reynaud, il est ensuite dans les Hautes-Alpes prête-nom d'une maison de refuge pour des enfants juifs traqués. Réfractaire au Service du travail obligatoire, il se cache dans les bois puis rejoint des membres de Jeune France où il rencontre Loleh Bellon, Jean-Marie Serreau, Alfred Manessier. Arrivé à Paris en 1944, il s'installe rue de Seine et vit de petits travaux.

Robert Lapoujade, logo des Éditions du Seuil
Robert Lapoujade, logo des Éditions du Seuil

Robert Lapoujade se lie en 1945 avec Paul Flamand et Jean Bardet, directeurs des Éditions du Seuil, pour lesquelles il illustre des recueils et des couvertures et dessine leur logo[3], lequel représente la grille d'entrée et la façade du 27, rue Jacob, immeuble occupé par la maison d'éditions de 1945 à 2010[4]. Sa première exposition à Paris, d'œuvres toujours figuratives, a lieu en 1947 (préface de Waldemar George). L'année suivante, il réalise un portrait de Jean Cayrol pour son livre La vie répond publié par GLM.

En 1950, année qui marque le début de la non-figuration dans son œuvre[1], Robert Lapoujade présente une exposition à la Galerie mai de Marcel Michaud, participe au Salon de mai et publie un essai sur la peinture, Le Mal à voir. Il réalise plusieurs autres expositions en 1952, notamment à la galerie Arnaud (L'Enfer et la Mine), participe au Salon des Réalités Nouvelles et rédige un manifeste dans lequel il s'oppose au réalisme socialiste défendu par Fougeron, jugeant qu'il est possible de concilier engagement social et abstraction. En 1952, sa suite de sept grands tableaux sur le thème du Camp de concentration, conçue dans la non-figuration , constitue ainsi une réaction directe contre Les Mineurs de Jean Fougeron, Robert Lapoujade visant à y démontrer l'aptitude de la peinture abstraite aux préoccupations sociales[1].

Robert Lapoujade publie en 1955 aux Éditions du Seuil Les Mécanismes de fascination avec une préface du philosophe Jean Hyppolite[5], en 1956 Le sens et le non-sens dans la peinture abstraite (CNRS) et L'Homme perdu, sur les rapports de la poésie et de la peinture (La Tour de feu). Il figure parmi les 16 peintres de la jeune école de Paris présentés par Hubert Juin (Le Musée de Poche).

De nouvelles expositions de Lapoujade sont préfacées en 1957 par Francis Jeanson. En 1959 le peintre expose Le Vif du sujet à Paris (préface de Jean-Louis Ferrier), Autour des objets à La Chaux-de-Fonds et des peintures à thèmes érotiques à Monaco. Parallèlement, Robert Lapoujade commence à réaliser de petits films expérimentaux, la plupart dans le cadre du Service de la recherche de l'ORTF dirigé par Pierre Schaeffer. Parmi la douzaine de films ainsi créés jusqu'en 1967, Andréou (1960), Chastel (1962), Trois portraits de l'Oiseau-Qui-N'Existe-Pas (Prix Émile Cohl), sur un poème de Claude Aveline, avec une musique de François Bayle (1963), Prassinos, l'image et le moment, commentaire dit par Jean Vilar (1963) et Jean Paulhan (1965).

Sur la fin des années 1950, Robert Lapoujade est professeur de dessin et de peinture à l'École alsacienne. Il publie des textes, fait des conférences, participe à des enquêtes. Collaborant depuis 1958 au Réseau Jeanson, il signe en 1960 (avec d'autres peintres : Édouard Pignon, Paul Rebeyrolle, Paul-Jean Revel, Jean-Pierre Vielfaure, Claude Viseux) le Manifeste des 121 contre la guerre d'Algérie et est inculpé. Jean-Paul Sartre préface en 1961 son exposition, à la galerie Pierre Domec à Paris, Peintures sur le thème des émeutes, triptyque sur la torture, Hiroshima (Le peintre sans privilège, texte repris dans Situations IV, Paris, Gallimard, 1964). Un long article sur sa peinture est publié par Jean-Louis Ferrier dans la revue Les Temps modernes de Sartre. Une autre exposition, Nus, Émeutes, est ensuite présentée à galerie La Hune, préfacée par Maurice Nadeau.

En 1963, Lapoujade présente Sur le thème du nu à la galerie Pierre Domec. L'année suivante, il s'installe définitivement à Saincy, hameau de Bellot (Seine-et-Marne) et Marguerite Duras présente en 1965 ses Portraits non-figuratifs à la même galerie. De 1968 à 1971 il est chargé de cours de cinéma à l'école du cinéma et de photographie de Vaugirard. En 1969, son exposition Choses vues, à la galerie Domec, prend pour thèmes les événements de mai 1968 puis l'activité picturale de Lapoujade se réduit au profit de l'écriture et du cinéma. Il publie ainsi en 1970 L'Inadmissible qu'il adaptera lui-même au cinéma sous le titre Le Sourire vertical, présenté au Festival de Cannes de 1973. Considéré comme pornographique, censuré par Maurice Druon, le film sortira en salles après quelques coupures. Olivier Cotte observe que le court métrage d'animation qui suit, Un comédien sans paradoxe, « repousse les limites de la marionnette par son hyperréalisme dû à la technique déjà utilisée par George Pal pour les Puppetoons (en) »[6].

De 1980 à 1986, Robert Lapoujade est professeur à l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Autour de 1981 il se remet à peindre, participant à de nombreuses expositions collectives et publiant plusieurs textes sur la peinture, malgré une maladie qui le paralyse progressivement. Vers 1988, il donne pendant trois ans des cours à l'Académie Talens à La Ferté-Milon où est en partie tournée une vidéo de Jean-Noël Delamarre (Une Leçon de peinture, 1991). Il meurt le 17 mai 1993 en sa maison de Saincy[2].

En 1996, sa ville natale Montauban organise une exposition rétrospective accompagnée d'un important catalogue. À Bellot, une rue porte le nom de l'artiste. De même, à Montauban en 2011, un square est baptisé à son nom, à quelques mètres de sa maison natale[4].


Expositions



Expositions personnelles



Expositions collectives



Réception critique et témoignages


Michel Ragon
Michel Ragon
Aliocha Wald Lasowski
Aliocha Wald Lasowski

Prix et distinctions



Collections publiques


Musée des Beaux-Arts de Limoges
Musée des Beaux-Arts de Limoges
Musée Ingres de Montauban
Musée Ingres de Montauban

France



États-Unis



Collections privées



Œuvre



Illustrations littéraires



Écrits



Livres


Articles


Films



Réalisateur


Acteur


Élèves



Références


  1. Bernard Dorival, Les peintres du XXe siècle du cubisme à l'abstraction, Éditions Pierre Tisné, 1957, pages 160-161.
  2. « Arts - Mort du peintre et cinéaste Robert Lapoujade, un provocateur solitaire », Le Monde, 19 mai 1993
  3. Sartre-et-caetera, réflexions sur Sartre et l'art, Robert Lapoujade, biographie
  4. « Les Éditions du Seuil doivent prendre un nouveau locataire », Les Influences, 5 juiller 2014
  5. Pierre-Henry Frangne, Figuration et abstraction - Robert Lapoujade face à la critique philosophique de Jean Hyppolite et Jean-Paul Sartre, Université de Rennes 2, 2016
  6. Olivier Cotte, Cent ans de cinéma d'animation, Dunod, 2015]
  7. Portrait de Gaston Bachelard par Robert Lapoujade, photographie de Renaud Camus
  8. Phauser.free, Portrait de Marguerite Duras par Robert Lapoujade
  9. Phauser.free, Portrait de Jean-Paul Sartre par Robert Lapoujade
  10. > Marguerite Duras, Lapoujade - Portraits et compositions, Éditions de la Galerie Pierre Domec, 1965.
  11. Robert Lapoujade, « interview à propos de son exposition Le portrait en peinture à la galerie Claude Bernard », émission Arts d'aujourd'hui, France Culture, 25 mars 1967.
  12. Fonds d'affriches du théâtre Dijon Bourgogne, Robert Lapoujade, 1968
  13. Gisèle Dos Santos, « Montauban - Hommage à Pierre Couperie et Robert Lapoujade », La Dépêche, 23 août 2012
  14. Pierre Gamarra, « Exposition - Les peintres contre la nuit », France Nouvelle, 3 mai 1961.
  15. Gérard Xuriguera, Regard sur la peinture contemporaine - La création picturale de 1945 à nos jours, Arted, 1983, page 126.
  16. Jean-Clarence Lambert, La peinture abstraite, Rencontre, 1967.
  17. Jean Hippolyte, préfacier, Les mécanismes de la fascination, Éditions du Seuil, 1955.
  18. Jean-Paul Sartre, « Le peintre sans privilèges », Situations IV, Gallimard, 1964, pages 364-386.
  19. Michel Ragon, « Robert Lapoujade », Cimaise, mai-juin 1961.
  20. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993, page 603.
  21. Jacques Busse, « Pierre Lapoujade », Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.8, page 273.
  22. Aliocha Wald Lasowski, Jean-Paul Sartre, une introduction, collection « Agora », Pocket La Découverte, 2011.
  23. Institut national de l'audiovisuel, "Trois portraits d'un oiseau qui n'existe pas", film de Robert Lapoujade
  24. Lauréats César 1977, Paroles de lauréats : Robert Lapoujade (source : Vimeo)
  25. Chaîne TV 7ALimoges, Pierre et Gabrielle Lansac : leur legs au musée des beaux-arts, 2016
  26. Musée Ingres, "La Seine vue du pont Sully" par Robert Lapoujade dans les collections
  27. Musée Ingres, "Ces dames de Montauban" par Robert Lapoujade dans les collections
  28. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "Danièle se déshabille" par Robert Lapoujade dans les collections
  29. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "Le couple au miroir" par Robert Lapoujade dans les collections
  30. Musée national d'art moderne, Robert Lapoujade dans les collections
  31. Pierre Cabanne, Le Midi des peintres, collection « Tout par l'image », Hachette, 1964.
  32. Art Institute of Chicago, Robert Lapoujade dans les collections
  33. Phauser.free, "Acrobate" par Robert Lapoujade
  34. Sartre-et-caetera, réflexions sur Sartre et l'art, Robert Lapoujade
  35. Noël Herpe et Philippe Fauvel, préface à : Éric Rohmer, Le celluloïd et le marbre, Éditions Léo Scheer, 2010.
  36. Ader, Nordmann et Dominique, Tableaux modernes, catalogue, 6 juillet 2012, n°224
  37. Phauser.free, Robert Lapoujade, biographie chronologique
  38. Jacques Taminiaux, « Robert Lapoujade - "Les mécanismes de fascination" », Revue philosophique de Louvain, n°44, 1956, page 646
  39. Librairie Coiffard, "L'inadmissible" de Robert Lapoujade, présentation en ligne
  40. Revues Littéraires, Médiations (1961-1964)
  41. Film documentaire, "Prison", fiche du film
  42. Ciné-Phil-Azr, Robert Lapoujade
  43. (en) IMdb Reference, « L'ombre de la pomme »
  44. Jean-Louis Comolli, « Films de peintres », Encyclopædia Universalis
  45. Jacques Doniol-Valcroze, « Le Socrate - Notice catalographique », Cahiers du cinéma, n°206, novembre 1968, page 32.
  46. George Lellis, « Review : Le Socrate by Robert Lapoujade », Film Quarterly, vol.23, n°1, automne 1969, pages 29-32
  47. Sens critique, Le Sourire vertical
  48. Martin Even, « Trois années dans la vie de Robert Lapoujade », Le Monde, 6 juillet 1973
  49. Jean-Francis Held, « Le sourire interdit », Le Nouvel observateur, 16 juillet 1973, page 9
  50. Unifrance, "La Règle du je" de Françoise Etchegaray
  51. Maurice Nadeau, « J'ai eu des amis peintres comme Robert Lapoujade, dont j'ai suivi les cours... », Une vie en littérature - Conversations avec Jacques Sojcher, Éditions Complexe, 2002, pages 115-116.
  52. Benoît Lafay, « Décès du peintre Michel Tyszblat », Connaissance des arts, 2 décembre 2013

Annexes



Référence Service Recherche de l'ORTF



Bibliographie



Filmographie



Archives



Liens externes



На других языках


[de] Robert Lapoujade

Robert Lapoujade (* 3. Januar 1921 in Montauban, Département Tarn-et-Garonne; † 17. Mai 1993 in Bellot, Département Seine-et-Marne) war ein französischer Maler und Regisseur.
- [fr] Robert Lapoujade

[it] Robert Lapoujade

Robert Lapoujade (Montauban, 3 gennaio 1921 – Bellot, 17 maggio 1993) è stato un regista, pittore e scrittore francese.



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