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Jean Jacques de Boissieu est un dessinateur, graveur et peintre français, né le à Lyon[1] où il est mort le .

Jean-Jacques de Boissieu
Jean Jacques de Boissieu, Autoportrait,
New York, Metropolitan Museum of Art.
Naissance

Lyon
Décès
(à 73 ans)
Lyon
Sépulture
Cimetière de Loyasse
Nationalité
Française
Activités
Graveur, peintre, artiste graphique, dessinateur, encyclopédiste, graveur
Maître
Lieu de travail
France
Famille
Famille de Boissieu
Parentèle
Claude Victor de Boissieu (neveu)
Alphonse de Boissieu (petit-fils)

Jouissant de son vivant d'un grand renom en France comme en Europe, surnommé par certains le « Rembrandt français »[2], il est considéré comme un des fondateurs de l'École lyonnaise de peinture.

Il réalisa quelques planches pour l'Encyclopédie de Diderot, puis se spécialisa dans les portraits, les paysages et scènes de la vie quotidienne de la région lyonnaise.

Son style se rattache, par son souci du réalisme, à l'école hollandaise.


Biographie


Joseph-Hugues Fabisch, Jean-Jacques de Boissieu (1845), musée des Beaux-Arts de Lyon.
Joseph-Hugues Fabisch, Jean-Jacques de Boissieu (1845), musée des Beaux-Arts de Lyon.
Jean-André Delorme, Jean-Jacques de Boissieu, médaillon en bronze, musée des Beaux-Arts de Lyon.
Jean-André Delorme, Jean-Jacques de Boissieu, médaillon en bronze, musée des Beaux-Arts de Lyon.
Attribué à Jean-Jacques de Boissieu, La Fileuse, Paris, collection particulière non sourcée.
Attribué à Jean-Jacques de Boissieu, La Fileuse, Paris, collection particulière non sourcée.

Jean-Jacques de Boissieu naît à Lyon le , fils de Jacques de Boissieu, médecin à Lyon, et d'Antoinette Vialis[1]. Sa famille est originaire du Forez ; son ancêtre Jean de Boissieu fut secrétaire de la princesse Marguerite de Valois.

Très jeune et « même avant d'avoir reçu aucun principe de dessin »[réf. nécessaire], il aurait cherché à imiter les tableaux que possédait son aïeul maternel, M. Vialis. Passionné par l'art dès l'enfance, il publia en 1758 six feuilles de croquis à l'eau-forte sous le titre Livre de griffonnements inventés et gravés par de Boissieu à Paris chez Pariset. Il avait ensuite gravé six Paysages dessinés et gravés par J.J.D.B. à Lyon en 1759.

Inspiré par les peintres flamands Ruisdael, Berchem, Jan Miel, les frères Jan et Andries Both, Wouwermans, « il réalisa des imitations [qui] obtinrent un grand succès »[3].

En 1760, il était en relations de correspondance avec le graveur Jean-Georges Wille.

Il produisit des eaux-fortes, des dessins d'une grande acuité aux crayons et des lavis. Avec des portraits expressifs, il a dessiné des paysages, soit au crayon (mine de plomb, sanguine, pierre noire), soit au lavis. Son œuvre gravé se compose de 140 planches (142 selon Guichardot) et de quelques pièces connues par des exemplaires uniques de la collection du musée Städel à Francfort-sur-le-Main[4].

Selon Jean Adhémar, il s'inspire de Rembrandt mais surtout de ses élèves Jan Lievens et Jan van Vliet ; il le qualifie de « virtuose de l'eau-forte » et estime que le meilleur de son œuvre date du XVIIIe siècle, ses Petits Maçons de 1801 furent admirés par Dominique Vivant Denon, lui-même graveur amateur d'après Rembrandt. Boissieu influencera les premiers aquafortistes de 1850 : Charles Meryon, Félix Bracquemond, Eugène Bléry[5].

Boissieu va parfaire son éducation artistique par un séjour à Paris de 1761 à 1764, où il fréquente les artistes Claude Joseph Vernet, Claude-Henri Watelet  qui acquit en 1767 un lot d'eaux-fortes de Rembrandt qu'il admirait, et s'en inspira pour graver ses propres estampes, réunies avec celles du Maitre dans un album  et Jean-Baptiste Greuze,

Des connaisseurs d'art lui ouvrirent leurs cabinets et galeries et lui permirent de copier les tableaux de leur collection de son choix, ce qu'il indique en légendant ses estampes.


Le voyage en Italie, 1765-1766


Boissieu eut l'occasion de faire le traditionnel Grand Tour en Italie des esthètes et aristocrates européens en compagnie de son protecteur François XII Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld, duc de Liancourt puis de La Rochefoucauld, qui vint le chercher à Lyon. Les deux compagnons séjournèrent à Rome, Gênes, Naples, où Boissieu dessina dans les musées et surtout d'après nature (l'arc de Titus, le Colisée, la tombe de Cæcilia Metella, les cascatelles de Tivoli, la maison ruinée de Mécène, etc.) ; il s'y lia avec Winckelmnann, protégé du cardinal Albani.

Au passage, il visite Voltaire à Ferney.

Revenu à Lyon, il poursuit son œuvre artistique avec grand succès : Goethe collectionne ses œuvres, le frère du roi de Prusse vient visiter son atelier, il est reçu à l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon en 1780[6].

Il réalise également quelques planches pour l'Encyclopédie[7].

Il devient conseiller du roi, trésorier de France au bureau des Finances en 1771, et épouse en 1773 Anne Roch de Valous, d'une famille consulaire lyonnaise. Pendant la Révolution, il fut protégé par le peintre Jacques-Louis David et ses cuivres sont placés « sous la sauvegarde de la loi ».

En 1802, il est nommé membre de la commission administrative du Conservatoire des arts . Son fils Jean-Louis Marie, né en 1777, écuyer, seigneur de Cruzols, a été maire de Lentilly de 1806 à 1810[8]

Il fut le maître de son neveu Claude Victor de Boissieu.


Postérité de son œuvre


Le Marché d'animaux, musée des Beaux-Arts de Lyon.
Le Marché d'animaux, musée des Beaux-Arts de Lyon.

« Plusieurs amateurs ont gravé à l'eau-forte d'après les dessins de Boissieu et même copié ses gravures ; tels sont MM. de Claussin, de Saint-Thomas, Georges Primaldi, Schreweyer, etc. Mais nous n'avons pas à insister sur ces gravures, qu'un connaisseur ne saurait confondre avec celles de notre maître »[9]. Eugène Bléry et Balthazar Jean Baron ont été marqués par cet artiste[10].

Au début du XIXe siècle, le graveur et marchand d'estampes parisien Ignace Joseph de Claussin (1766-1844) collectionna ses dessins et ses eaux-fortes, qu'il reproduisit : « […] pendant 40 ans les amateurs les plus difficiles [qui] venaient chez lui fournir leurs portefeuilles de pièces rares. Il avait fait une étude spéciale sur Rembrandt et des autres graveurs de l'école hollandaise, et en 1824 avait publié un Catalogue raisonné des estampes qui forment l'œuvre de Rembrandt ; il avait recherché également les dessins et estampes de Boissieu, puis s'était mis à graver, et ses gravures où il imite Boissieu (dont Etude de dix-neuf figures, 1815 - certaines épreuves sont datées de 1817) et Rembrandt et ne manquent pas d'une certaine valeur… etc. »[11].

Perez cite l'album publié (en 1817 ?) par de Claussin sous le titre Onze études de têtes gravées à l'eau-forte par et d'après De Boissieu chez Osterwald et Rittner à Paris et Londres, et indique que la suite est conservée complète, sauf une planche, au Metropolitan Museum de New-York et incomplète, à la Bibliothèque nationale de France à Paris ; elle présume que de Claussin grava ces « pêles-mêles d'interprétations » en contrepartie d'après des dessins de Boissieu qu'il possédait.

De fait, le catalogue de sa vente après décès par Dumesnil, greffier de la Justice de paix du canton de Neuilly assisté de l'expert Schroth, le [12] mentionne « de très beaux dessins originaux des grands maîtres de l'école hollandaise, une série de dessins très capitaux de Jean-Jacques de Boissieu, quelques estampes de Rembrandt ». Selon l'historien et critique d'art Léon Roger-Milès, y furent vendus « trois grands dessins de Rembrandt, un de Van de Velde (depuis au musée du Louvre) un de Berghem, deux de De Boissieu […] une quittance de 900 francs payée à M. De Boissieu pour un de ses dessins, Le Foyer, qui faisait partie du lot. Les chaudronniers se partagèrent les cuivres des gravures[13]. »


Son style


Les Petites laveuses, hospices civils de Lyon.
Les Petites laveuses, hospices civils de Lyon.

« Un caractère un peu lourd, mais un amour vrai de la nature [qu'il] a plus habilement reproduit que la figure humaine. Ses paysages sont très beaux. Tout est d'un fini merveilleux. Il est le graveur le plus habile que la France ait produit. Ses dessins ont une si grande perfection que beaucoup valent des tableaux »[14].

Le style de Boissieu a été rapproché de celui de l'École hollandaise, notamment par son souci du réalisme. "Ce Lyonnais a commencé par dessiner des soieries avant de prendre la nature et la figure humaine pour objets de son travail. Après quelques mois d'étude à Paris, suivis du classique voyage d'Italie, il se fixe définitivement à Lyon. Il se fait vite un renom de dessinateur et surtout de graveur. Ses eaux-fortes (140 planches) sont recherchées. Paysagiste, il travaille d'après nature dans les environs de Lyon, ou reproduit des paysages de maîtres hollandais, avec, dans les dernières années, des effets de clair-obscur annonçant la vogues des eaux-fortes sombres dans le style de Rembrandt."

(il) "a produit des paysages d'une touche précise. (sa) composition est vaporeuse dans les fonds, son dessin un peu dur sur les devants. Il mettait un grand nombre de petits personnages dans ses paysages. (il) avait étudié les Hollandais et avait retiré de leur étude un enseignement profitable (...) Ses paysages à la mine de plomb ou au lavis étaient extrêmement recherchés, même à l'étranger" Marmottan (op.cit., pages 87 à 89).

En ce qui concerne les figures, il s'attache aux types populaires  l'écrivain public, la fileuse, le maître d'école  dans l'esprit du XVIIIe siècle sensible et « vériste[15] ».

Allergique à la peinture à l'huile qu'il abandonne en 1780, Boissieu a réalisé peu de tableaux mais beaucoup de dessins et d'estampes (eaux-fortes).

Il s'est spécialisé dans les portraits et les paysages (région lyonnaise, ruines romaines)[16].


Œuvres dans les collections publiques


Vue de Saint Andéol (1774), New York, Metropolitan Museum of Art.
Vue de Saint Andéol (1774), New York, Metropolitan Museum of Art.

Ses œuvres figurent dans les collections publiques françaises (musées de Lyon, Grenoble, Nantes, Nice, Sens, Louvre, Petit Palais) et les musées étrangers.

Aux États-Unis
En France
En Pologne
Vue du château de Pierre Scize (1860), musée national de Varsovie.
Vue du château de Pierre Scize (1860), musée national de Varsovie.
Au Royaume-Uni

Dessins et estampes


Le château et le village de Châteauneuf près de Rive-de-Gier (1789), estampe.
Le château et le village de Châteauneuf près de Rive-de-Gier (1789), estampe.

Expositions



Hommages



Notes et références


  1. Acte de baptême des archives municipales numérisées de Lyon no 0 de la page 208/352, cote du registre 1GG615. Baptisé le , né le .
  2. Dictionnaire Bénézit.
  3. Le Magasin pittoresque, 1853, article illustré de plusieurs de ses estampes, dont son autoportrait, reproduits par Pauquet.
  4. Dictionnaire Bénézit, édition Gründ de 1948, t. I, p. 739.
  5. Adhémar 1963, p. 116-117.
  6. Paul Feuga et Dominique Saint-Pierre (dir.), « Boissieu, Jean Jacques de (1736-1810) », dans Dictionnaire historique des Académiciens de Lyon : 1700-2016, Lyon, éd. ASBLA de Lyon, (ISBN 978-2-9559-4330-4, présentation en ligne), p. 173-176
  7. M. Pinault-Sørensen et F. A. Kafker, « Notices sur les collaborateurs du recueil de planches de l'Encyclopédie », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, nos 18-19, , p. 206-207 (lire en ligne).
  8. Maryannick Lavigne-Louis,, Jean-Jacques de Boissieu à Saint-Jean-de-Touslas, in Beauvallon et sa région, USHRLM, Actes des journées d'études 2019, p.75-85.
  9. Pérez 1982, Alphonse de Boissieu, Catalogue raisonné de (son) œuvre, Paris, Lyon, 1878, p. chez Pérez à préciser.
  10. (en) « Jean-Jacques de Boissieu », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit , sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787).
  11. Léon Roger-Milès, « Article de L. R.-M. », Le Cousin Pons, no 11, , p. 183.
  12. Fiche biographique de Claussin.
  13. Roger-Milès 1916.
  14. Le Magasin pittoresque, op. cit., 1853.
  15. « Un graveur fécond », Connaissance des Arts, no 339, mai 1985, au sujet de l'exposition du musée de Brou à Bourg-en-Bresse.
  16. Pérez 1994, p. à préciser.
  17. Reproduit dans Arbres / Carnet de dessins, Bibliothèque de l'Image, 2013, p.40.
  18. Illustre l'article de Connaissance des Arts de mai 1985, op. cit.
  19. « Temple de la Sibylle à Tivoli, Jean-Jacques de Boissieu, sur Cat'zArts »
  20. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, de l’alcôve aux barricades de Fragonard à David, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p.62-63, Cat. 16
  21. Vendu 200 000 francs à l’hôtel Drouot le [réf. nécessaire].
  22. Aggloroanne, « Musée des beaux-arts et d'archéologie Joseph Déchelette - Site officiel », sur Site Internet de Aggloroanne (consulté le )

Annexes


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Bibliographie


  Paul Marmottan, L'Ecole française de peinture (1789-1830) (Laurens, 1886 - exemplaire portant le cachet de la bibliothèque municipale du XVIème arrondissement de Paris (arch. pers.);  



Liens externes



На других языках


[de] Jean-Jacques de Boissieu

Jean-Jacques de Boissieu (* 30. November 1736 in Lyon, Frankreich; † 1. März 1810 in Lyon) war ein französischer Künstler, der hauptsächlich als Zeichner und Kupferstecher in Erscheinung trat.
- [fr] Jean-Jacques de Boissieu

[ru] Буассьё, Жан-Жак де

Жан-Жак де Буассьё (фр. Jean-Jacques de Boissieu; 30 ноября 1736 года, Лион — 1 марта 1810 года, там же) — французский ландшафтный живописец и гравёр, прозванный за своё мастерство «французским Рембрандтом».



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