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Louis Henri Forain, dit Jean-Louis Forain, Jean Forain ou Louis Forain, né à Reims le et mort à Paris le , est un peintre, illustrateur et graveur français.

Jean-Louis Forain
Jean-Louis Forain dessinant dans son atelier (1923).
Naissance

Reims
Décès
(à 78 ans)
Paris 16e
Sépulture
Cimetière du Chesnay
Nom de naissance
Louis Henri Forain
Nationalité
Française
Activité
Peintre, graveur, illustrateur
Formation
École nationale supérieure des beaux-arts
Maître
Mouvement
Impressionnisme
Conjoint
Jeanne Bosc (à partir de )
Distinctions
Académie des beaux-arts, commandeur de la Légion d'honneur
Archives conservées par
Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art
Institut national d'histoire de l'art (Archives 095)[1]

Biographie


Jean-Louis Forain, Portrait de l'artiste (1906), huile sur toile, Paris, musée d'Orsay.
Jean-Louis Forain, Portrait de l'artiste (1906), huile sur toile, Paris, musée d'Orsay.

Fils d'un peintre en bâtiment, Jean-Louis Forain s'établit à Paris vers les années 1860 et étudie la peinture et le dessin auprès de Louis Jacquesson de la Chevreuse, Jean-Baptiste Carpeaux et André Gill. Entré à l'École des beaux-arts de Paris, il a pour professeur Jean-Léon Gérôme.

« Doux pays – Le péril clérical », croquis pour L'Écho de Paris, publié dans Le Pèlerin en 1902.
« Doux pays – Le péril clérical », croquis pour L'Écho de Paris, publié dans Le Pèlerin en 1902.

Il participe à la guerre de 1870, puis devient l'ami de Paul Verlaine et d'Arthur Rimbaud. Il habite avec ce dernier dans une chambre louée par Verlaine à Paris, rue Campagne-Première, de janvier à . À cette époque on le surnomme Gavroche[2]. Il servira également de messager entre Verlaine et Rimbaud, leur permettant de se domicilier chez lui pour leurs envois de lettres aimantes ou « martyriques »[3].

Bientôt, il est un familier des salons de Nina de Callias et de la comtesse de Loynes, où il croise les écrivains Maurice Barrès, Paul Bourget, et fréquente Edgar Degas et Édouard Manet. Il commence sa carrière de peintre aux côtés des impressionnistes avec qui il participe à plusieurs expositions entre 1879 et 1886. Il est très proche de son aîné Degas, qui, évoquant ses futures funérailles, dira un jour : « Je ne veux pas de discours. Si ! Forain vous en ferez un, vous direz : il aimait le dessin[4]. » Degas, volontiers cinglant, dira aussi à propos d'une Danseuse de Forain : « Ce jeune homme vole de nos propres ailes[5]. »

Il débute comme illustrateur en 1876 dans la revue La Cravache parisienne et publie quelques caricatures dans différents journaux tels que Le Scapin en 1876, puis La Vie moderne, Le Monde parisien et La République des lettres, où il fait preuve d’une ironie pleine de verve. Découvrant le monde de l'opéra avec ses danseuses et ses abonnés, il en fait son thème de prédilection.

Jean-Louis Forain participe à quatre des huit expositions impressionnistes (1879, 1880, 1881 et 1886). Dans les années 1885 et 1886, il fréquente le café-restaurant Au Tambourin au 62, boulevard de Clichy[6].

Son tableau Le Buffet, qui montre une réception mondaine, est reçu au Salon des artistes français de 1884. Le Veuf est également accepté au Salon de 1885. À partir de 1887, Le Courrier français lance Forain en publiant régulièrement ses dessins satiriques et, en 1891, débute sa collaboration avec Le Figaro qui durera 35 ans. De nombreux journaux tels L'Écho de Paris, le New York Herald, le Journal amusant, Le Rire, Le Temps, L'Assiette au beurre, Le Gaulois se disputent également son esprit caustique. Il explique dans Le Fifre, son propre journal lancé en 1889[7], qu’il veut « conter la vie de tous les jours, montrer le ridicule de certaines douleurs, la tristesse de bien des joies, et constater rudement quelquefois par quelle hypocrite façon le Vice tend à se manifester en nous »[8].

Le peintre Forain et sa femme dans son atelier en 1891, photographie anonyme, Paris, musée d'Orsay.
Le peintre Forain et sa femme dans son atelier en 1891, photographie anonyme, Paris, musée d'Orsay.
Au départ de l'excursion des touristes de la course Paris-Berlin en 1901, Paris, BnF.
Au départ de l'excursion des touristes de la course Paris-Berlin en 1901, Paris, BnF.
« Le Service auxiliaire », dessin paru dans Le Figaro du 31 mars 1913.
« Le Service auxiliaire », dessin paru dans Le Figaro du .

En 1891, Forain épouse la portraitiste Jeanne Bosc.

Avec le boulangisme, le scandale de Panama, et l’affaire Dreyfus, Forain se détourne de la satire sociale et s’oriente progressivement vers la satire politique contre les « turpitudes » de la Troisième République. Il fréquente à cette époque le salon de la comtesse de Martel. Le polémiste se déchaîne dans le Psst…![9], journal anti-dreyfusard et antisémite qu’il fonde en 1898 avec Caran d'Ache et le soutien actif d'Edgar Degas et Maurice Barrès. Le guide Paris-Parisien, qui le considère en 1896 comme une « notoriété de la vie parisienne », le décrit comme un « dessinateur de grand talent qui voit les choses en laid »[10]. En 1900, il retrouve la foi catholique de son enfance et participe à plusieurs pèlerinages à Lourdes[11].

Forain fait désormais partie du Tout-Paris. Il a sa loge à l'opéra[12], sa table chez Maxim's, sa place à l'hippodrome[12] et son atelier au 30 bis, rue Spontini dans le 16e arrondissement de Paris)[13]. Il est membre de cercles sélects comme le Jockey Club et l'Automobile Club de France (ACF)[14]. Passionné de mécanique, il participe en 1901 avec sa voiturette Bertrand à l'excursion des touristes qui précède et accompagne la course de vitesse Paris-Berlin organisée par l'ACF. Une panne mécanique le contraint à abandonner[12].

Pendant la Première Guerre mondiale, il exalte le patriotisme de ses contemporains dans L’Opinion, Le Figaro et Oui avec des légendes telles que « — Pourvu qu’ils tiennent. — Qui ça ? — Les Civils », parue le [15].

Engagé volontaire en 1914, âgé de 62 ans, quand débute la Première Guerre mondiale, il intègre la Section camouflage avec d'autres artistes comme Lucien-Victor Guirand de Scevola et André Dunoyer de Segonzac[14]. Il accompagne les soldats dans les tranchées pour continuer à dessiner et à les soutenir moralement. Il est extrêmement populaire pendant ces années de guerre.

Après la guerre, durant l'hiver 1920, Forain participe avec d'autres artistes  Adolphe Willette, Francisque Poulbot, Maurice Neumont, Louis Morin, Maurice Millière, Raoul Guérin, Jules Depaquit  à la fondation de la fantaisiste République de Montmartre, et en est élu président[16]. Il est, aux côtés de Joë Bridge, Adolphe Willette, Francisque Poulbot, Maurice Neumont, etc. membre de la goguette du Cornet[17].

En 1921, par attachement à sa ville natale de Reims, il offre au musée municipal un lot important de dessins préparatoires. Certains de ses dessins de guerre sont d'ailleurs conservés au musée des Beaux-Arts de Reims.

Forain est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1923[18]. La même année, il devient président de la République de Montmartre et le restera jusqu'à la fin de sa vie. Il est membre de la Royal Academy en 1931 et promu commandeur de la Légion d'honneur[19]. Il est inhumé au cimetière du Chesnay-Rocquencourt, ville où il possédait une maison de campagne. Une note mentionne ses obsèques dans les Cahiers de Paul Valéry, à la date du .


Œuvres dans des collections publiques



Huile sur toile



Huile sur bois



Pastel



Aquarelle



Gouache



Cartons



Salons



Expositions



Notes et références


  1. « https://agorha.inha.fr/inhaprod/ark:/54721/0056535 » (consulté le )
  2. « Trois dessins de Rimbaud par Forain ».
  3. Jean-Jacques Lefrère, Arthur Rimbaud, Fayard, 2001, pp. 253, 441, 465 et 466.
  4. Leila Jarbouai et Marine Kisiel (dir.), Degas Danse Dessin. Hommage à Degas avec Paul Valéry, Paris, Gallimard, , 255 p. (ISBN 978-2-07-275197-4), p. 227.
  5. Pierre Mouliet, « Les petits Salons. Le Salon des Indépendants (1903) », Notes d'art et d'archéologie. Revue de la Société de Saint-Jean, quinzième année, Paris, Lyon, Emmanuel Vitte éd., 1903, p. 90 (en ligne sur archive.org).
  6. La Gazette de Montmartre, no 55, , p. 26.
  7. Quinze numéros du au .
  8. J.-L. Forain, « Bienvenue », Le Fifre, no 1, .
  9. « Psst…! ».
  10. Paris-Parisien, Ollendorff, 1896-1902 (lire en ligne), p. 277.
  11. Janine Chagnaud-Forain, Yves Brayer, Claude Richebé, Forain, catalogue de l’exposition au Musée Marmottan (mai-juin 1878), Paris, Éditions Steff 1978, Pairs, Ed.Reff, .
  12. [PDF] « Jean-Louis Forain, l’impressionniste dissous dans l’acide ».
  13. Marie-Aude Bonniel, « Une salle en délire pour la première collection d'Yves Saint Laurent », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  14. « Biographie Jean-Louis Forain ».
  15. « a-fleur-au-fusil-14-18-en-chansons/le-scandale-forain_1764291.html », sur France info.
  16. Florence Valdes-Forain, Mathilde Legendre, Jeanne Forain, Portraits d'une époque, Pont-Audemer, Éd. Musée Alfred Canel, , 84 p. (ISBN 978-2-918923-14-5).
  17. « Le Déjeuner Maurice Neumont », Le Cornet, , p. 5 (lire en ligne).
  18. « Jean-Louis Forain (1852-1931) data BNF ».
  19. « Dossier dans l'ordre de la Légion d'honneur de Louis Henri Forain », base Léonore, ministère français de la Culture.
  20. « La Loge ».
  21. « Behind the Scenes ».
  22. « A Lady in a Fur Cape ».
  23. « Woman on a Chaise-longue ».
  24. « Portrait of an Actor ».
  25. « The Fisherman ».
  26. « Tight-Rope Walker ».
  27. « The Tub ».
  28. « Tänzerin ».
  29. « The Races at Longchamp ».
  30. « Das Ballett ».
  31. « Music-Hall ».
  32. « The Artist's Wife Fishing ».
  33. « Autoportrait ».
  34. « In the Wings ».
  35. « The Absinthe Drinker ».
  36. « The Hearing ».
  37. « Meeting at Emmaus ».
  38. « Legal Assistance ».
  39. « A Court Scene ».
  40. « The Tribunal ».
  41. « Dancers in the Wings ».
  42. « Maternity ».
  43. « Courtroom Scene ».
  44. « Portrait de la comtesse Anna de Noailles, née Brancovan (1876-1933), poétesse ».
  45. « Bailarinas en rosa ».
  46. « Portrait de l'artiste ».
  47. « The Petition ».
  48. « La plaidoirie ».
  49. « Avocat et Accusé ».
  50. « The Stockade ».
  51. « The Unwed Mother ».
  52. « The Petitioner ».
  53. RMN, « La Borne » (consulté le ).
  54. « La maison retrouvée ».
  55. « The Requisition ».
  56. « Le calvaire ».
  57. « Artist and Model ».
  58. « The Charleston ».
  59. « Scene in the Wings of a Theatre ».
  60. « Le Veuf ».
  61. « Bust of a Small Boy in a Red Coat ».
  62. « La salle d'attente ».
  63. « Scène de tribunal ».
  64. « Scene de Tribunal ».
  65. « Recess of the Court ».
  66. « Danseuse debout derrière un portant de coulisse ».
  67. « Seated Dancer ».
  68. « L'atelier ».
  69. « Soldat allemand au milieu d'un cimetière ».
  70. IHOI, « Scènes de tribunal - Le Prétoire » (consulté le ).
  71. « Joris-Karl Huysmans ».
  72. « The Orchestra ».
  73. « Paysanne en sabots de retour du marché | Collection MNBAQ », sur collections.mnbaq.org (consulté le ).
  74. .Jean-Louis Forain (1852-1931) "La Comédie humaine", Paris-musées, .
  75. « Le Bar aux Folies-Bergère ».
  76. « Behind the Scenes ».
  77. « The race course ».
  78. « The Race Track ».
  79. « La confidence au bal ».
  80. La Confidence au bal, peinture à la gouache, sur papier brun marouflé sur toile et tendu sur châssis, Inv. 2918.B, musée des Arts décoratifs, Paris (notice en ligne).
  81. Le Crieur de journaux, peinture à la gouache, sur papier jaune marouflé sur toile et tendu sur châssis, Inv. 18505, musée des Arts décoratifs, Paris (notice en ligne).
  82. Femme avec loup et gants noirs, peinture à la gouache, sur papier marouflé sur toile et tendu sur châssis, Inv. 19076, musée des Arts décoratifs, Paris (notice en ligne.
  83. Delphine Christophe, Georgina Letourmy, Paris et ses cafés, Action artistique de la Ville de Paris, 2004, p. 148.

Annexes


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Bibliographie



Liens externes



На других языках


[de] Jean-Louis Forain

Jean-Louis Forain (* 23. Oktober 1852 in Reims; † 11. Juli 1931 in Paris) war ein französischer Maler, Grafiker und Karikaturist.

[en] Jean-Louis Forain

Jean-Louis Forain (23 October 1852 – 11 July 1931) was a French Impressionist painter and printmaker, working in media including oils, watercolour, pastel, etching and lithograph. Compared to many of his Impressionist colleagues, he was more successful during his lifetime, but his reputation is now much less exalted.

[es] Jean-Louis Forain

Jean-Louis Forain (Reims, 23 de octubre de 1852 - † 11 de julio de 1931) fue un pintor e ilustrador francés en la órbita de Toulouse-Lautrec, a quien en realidad precedió como observador de la vida moderna. Es considerado el benjamín (miembro más joven) del grupo impresionista.
- [fr] Jean-Louis Forain

[it] Jean-Louis Forain

Jean-Louis Forain (Reims, 23 ottobre 1852 – Parigi, 11 luglio 1931) è stato un pittore e disegnatore francese.

[ru] Форен, Жан-Луи

Жан-Луи Форен (фр. Jean-Louis Forain; 23 октября 1852, Реймс — 11 июля 1931, Париж) — французский художник, график, книжный иллюстратор.



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