L'Ancien Régime, la Révolution et l'Empire (1782-1815)
Armes de la famille Turpin de Crissé.
Issu d'une famille d'artistes et de collectionneurs —dont sa grand-mère Élisabeth Haudry— ruinés avant la Révolution, Lancelot-Théodore Turpin de Crissé est protégé par son parrain l'archéologue Choiseul-Gouffier qui l'emmène en Suisse. Il lui commande et achète des tableaux pour le racheter de la conscription et l'envoie à Rome finir ses études.
De retour en France en 1809, il est accueilli par la reine Hortense. Caroline Bonaparte, reine consort de Naples, le prince Eugène et l'impératrice Joséphine lui accordent leur protection et il devient chambellan de cette dernière après son divorce de Napoléon Ier jusqu'en 1815. Ils visitent ensemble la Savoie, la Suisse et l'Italie vers 1810. Un grand nombre de dessins rapportés de ses voyages traduisent son goût pour les arts, goût inculqué par son père qui s'était rendu compte de ses dons précoces. La liaison amoureuse entre Joséphine et Turpin de Crissé est assumée et connue de tous.
Il expose au Salon de 1806 (année de sa médaille d'or) jusqu'en 1835, le plus souvent des vues d'Italie, telle la Vue de la façade de Santa Maria dei Miracoli à Venise, et des paysages historiques.
Il se lie avec Anne-Louis Girodet qui exerce une influence sur lui dans sa manière d'appréhender la technique du paysage. Le , il épouse sa cousine issue de germain, Adèle de Lesparda (1789-1861)[1], fille de Jean, baron de Lesparda —président du canton de Montereau et conseiller général de Seine-et-Marne— et d'Adélaïde Haudry de Soucy, dont il n'eut pas d'enfant.
La Restauration (1815-1830)
Lors de la Restauration, il est nommé membre libre de l'Académie des beaux-arts et membre de la commission de Beaux-Arts en . Il devient membre du conseil des musées royaux en 1824, et inspecteur général du département des Beaux-Arts en 1825. La même année, il reçoit la croix de la Légion d'honneur et la charge de directeur de la gravure des cérémonies royales, chargé de l’Album du Sacre qui ne sera jamais réalisé. Il est nommé gentilhomme honoraire de la chambre du Roi en 1829.
Durant cette période, il effectue trois voyages en Italie: en 1818 pour préparer le Salon de 1819, en 1824 pour compléter ses albums, et en 1829 pour sa nomination à l'Académie des beaux-arts de Venise. Il signe du monogramme «T T» surmonté de la croix comtale. Ses études et dessins des sept séjours italiens de jeunesse rassemblés en carnets sont publiés en 1828 sous le titre de Souvenirs du golfe de Naples, avec 39 planches d'après ses dessins, et dédicacés à la duchesse de Berry et à son fils le duc de Bordeaux[2],[3].
La monarchie de Juillet (1830-1859)
Tombe de l'artiste, Paris, cimetière du Père-Lachaise.
Fervent légitimiste, il démissionne de ses fonctions à l'avènement de la monarchie de Juillet en 1830 pour rentrer dans sa vie privée.
En 1832, il présente quatre paysages à la Royal Academy de Londres.
Lancelot-Théodore Turpin de Crissé présente encore des œuvres aux Salons de 1833, 1835 et 1837, et au Salon de la Royal Academy de Londres en 1832. Il fait paraître ses Souvenirs du vieux Paris, exemples d'architecture de temps et de styles divers en 1835. Il continue à peindre et à militer en faveur des Bourbons jusqu'à sa mort survenue le à Paris, où il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (10edivision)[4],[5].
Il achète également de nombreuses antiquités et lègue ses collections au musée des Beaux-Arts d'Angers. En effet, il avait été recueilli assez jeune au château d'Angrie, en Anjou, par une parente éloignée[6] qui s'était émue du dénuement de sa mère en Angleterre, d'où son père était reparti seul émigrer en Amérique. La famille qui vivait jusque-là très chichement de la vente de gouaches sur ivoire trouva en Lancelot-Théodore une nouvelle source de revenus. Son premier tableau, Le passage de la Loire par les Vendéens de 1793, date de ces années noires dont il devait se souvenir lors de son second exil d', évoquant dans une lettre[réf.nécessaire]«un talent qui allait pour la deuxième fois lui devenir nécessaire» et s'y exclamant «quel roman que ma vie!»
Ces collections sont conservées depuis 1861 dans le logis Pincé[7] de son ami le peintre Guillaume Bodinier.
Une exposition consacrée à Lancelot-Théodore Turpin de Crissé eut lieu au musée des Beaux-Arts d'Angers du au . À cette occasion, le musée des Beaux-Arts de Boston y avait prêté le Temple of Antonius and Faustina et The bay of Naples. Cette exposition a été ensuite présentée à Boulogne-Billancourt à la bibliothèque Marmottan, du au .
Iconographie
Lancelot Théodore Turpin de Crissé a été portraituré par:
Lancelot-Théodore (1782-1859) Auteur du texte Turpin de Crissé, Souvenirs du vieux Paris: exemples d'architecture de temps et de styles divers: ouvrage dédié… / par le Cte T. Turpin de Crissé,…; avec des notices historiques ou descriptives par Mmela princesse de Craon, Mmela comtesse de Meulan, et par Messieurs de Beauchesne, Castellan, de Clarac, de Courchamps, de La Porte, de Lasalle, de Pastoret, Quatremère de Quincy, Raoul-Rochette, de Rességuier, Revoil, du Sommerard et de Vimeux, (lire en ligne).
Turpin de Crissé s.n, Souvenirs du vieux Paris dédiés à S.A.R. Monseigneur le duc de Bordeaux: dix huit sujets dessinés d'après nature et lithographiés, Bibliothèque de l'Institut National d'Histoire de l'Art, collections Jacques Doucet, (lire en ligne).
Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p.336
Jean Gabriel de Auteur du texte Niello Sargy, Pierre-Louis Valot (1770-1825; comte de) Auteur du texte Beauvollier Saint-Marçol et H. *** Vicomte d' (17-18; aide-de-camp de Louis XVIII) Auteur du texte, Mémoires secrets et inédits pour servir à l'histoire contemporaine. Tome 2 / , sur l'expédition d'Égypte, par J. Michel de Niello Sargy; sur l'expédition de Russie, par le comte de Beauvollier; sur l'exil et les infortunes des princes de la Maison royale par le vicomte d'H***, aide de camp de Louis XVIII (d'Hardouineau); sur différentes missions royalistes de Madame la vicomtesse Turpin de Crissé,etc., recueillis et mis en ordre par M. Alph. de Beauchamp, (lire en ligne).
François-Joseph Heim, Le Comte Turpin de Crissé, peintre, de l'Institut, (lire en ligne), et François-Joseph Heim, Portrait de M. le comte Turpin de Crissé (lire en ligne).
Collectif, Lancelot-Théodore Turpin de Crissé 1782-1859, La Spezzia, édité par Somogy, 2006, (ISBN2-7572-0044-5). — Catalogue de l'exposition à Angers et Boulogne-Billancourt.
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