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Georges Fréset, né le à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône) et mort le à Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne) est un peintre naturaliste, paysagiste, graveur, et illustrateur français[1].

Georges Eugène Fréset
Portrait de G. Fréset par Jules Adler, 1931.
Naissance

Luxeuil-les-Bains
Décès
(à 81 ans)
Bourbonne-les-Bains
Nom de naissance
Georges Eugène Fréset
Nationalité
Français
Activité
Peintre, graveur, illustrateur
Formation
École normale d’instituteurs
Maître

Jules Adler

René-Xavier Prinet
Mouvement
Naturalisme

Biographie



L'enfance à Belverne et les études à Vesoul (1894-1919)


Orphelin dès l'âge de deux ans, Georges Eugène Fréset est recueilli par une famille protestante et passe son enfance dans le petit village franc-comtois de Belverne dans le canton d'Héricourt, avant de rentrer dans sa ville natale de Luxeuil-les-Bains pour y poursuivre ses études d'instituteur. Il est reçu premier à l'École Normale d'Instituteur de Vesoul en 1905[2].

Tout juste diplômé, pupille de l'État, Georges Fréset est mobilisé durant la Première Guerre mondiale dans l'Infanterie et refuse un poste d'officier préférant faire valoir ses connaissances de terrain en restant agent de liaison. Il est blessé lors de la Campagne de Salonique menée en Macédoine grecque et termine la guerre en France décoré de la Croix de Guerre, de la médaille militaire et de la médaille d'Orient. À son retour de la guerre, passionné par l'art et répondant à l’appel de la nature qu’il vénère, Georges Fréset achète sa première boîte de peinture en 1919 pour commencer son œuvre. À l'École Normale comme au collège de Luxeuil, ses talents de dessinateur sont confirmés. Son inspiration, il la puise essentiellement dans la contemplation de la beauté de la nature qui l'entoure.


Le mariage aux Larmets et l'essor de son art (1920-1945)


Il se marie en 1920 avec Irène Balandier, également institutrice, et s'installe dans le hameau des Larmets de la commune de Fresse en Haute-Saône pour y travailler. Ils auront deux filles Madeleine puis Marguerite. La cadette, Marguerite, naturellement douée pour les arts et la peinture, suivit les pas de son père et entra à l'école des beaux arts de Paris, où elle rencontra son mari Georges Lambret, architecte renommé à la Mairie de Paris. Marguerite peint plusieurs peintures à l'huile et aquarelles, mais se consacra finalement à sa famille. Durant ces 24 années qu'il passa aux Larmets, Georges Fréset peint essentiellement les paysages du Sud des Vosges.

En 1921, Georges Fréset présente ses compositions pour la première fois à Luxeuil-les-Bains lors d'une exposition de peintres franc-comtois. Il rencontre et se lie alors d'amitié avec Jules Adler, professeur à l'École des Beaux-Arts de Paris, peintre naturaliste français et président du Jury, et étudie à ses côtés. Suit ensuite en 1924, une exposition de peintres franc-comtois, lorrains et alsaciens à Belfort, où Georges Fréset présente ses œuvres aux côtés de Jules Adler, Joseph-Paul Alizard, Jules-René Hervé et Jules-Alexis Muenier. En 1926 se crée la Société Belfortaine des Beaux-Arts[3],[4] qui organise chaque année jusqu'à la Seconde Guerre mondiale des expositions importantes aux musées de Belfort auxquelles Georges Fréset participe en compagnie de Jacques-Émile Blanche, Jean-Eugène Bersier, Raymond Legueult, Anders Osterlind, René-Xavier Prinet, Henry de Waroquier, Jules-Émile Zingg.

Il expose ensuite régulièrement à Langres. La première fois en 1927, aux côtés là-encore de Jules Adler, Jules-René Hervé et René-Xavier Prinet, mais aussi de Gustave Alaux, le jury dont fait Marie Calvès lui décerne une mention honorable. Après avoir reçu la médaille de bronze en 1929, puis de vermeil en 1932, le jury de 1935 lui décerne une médaille d’or[5] lors de son exposition aux côtés de Robert Fernier et Clément Serveau.

En 1928, Georges Eugène Fréset devient sociétaire du Salon des artistes français à Paris et y expose régulièrement jusqu'en 1939[6]. Il y obtient une médaille d'honneur en 1936. En 1933, il forme « l'Amicale Artistique Franc-Comtoise des Cinq »[7] avec André Beuret, Maurice Ehlinger, César Mammes, André Roz, tous élèves de Jules Adler, avec qui il expose à Besançon, Belfort, Dijon, Héricourt, Lure, Luxeuil et Vesoul. Georges Fréset expose deux toiles[5] à l’Exposition universelle de 1937 qui se tint à Paris.

Il poursuit et étoffe son œuvre en s’essayant non sans succès à la gravure sur bois, la xylographie, avec des sujets toujours inspirés de la nature vosgienne. Il a beaucoup collaboré au journal Le Pays Comtois auquel il fournit beaucoup d'illustrations, mais aussi aux ouvrages de son ami écrivain Marcel Donjon comme Geneviève Desforêts (prix Pro Arte 1924) et Les Caresses (1937)[8].

Georges Fréset passe la guerre entre 1939 et 1945 dans sa Franche-Comté natale, isolé du monde artistique parisien, il s'immerge dans la nature merveilleuse et mystérieuse qui l'entoure. Il retrouve les sous-bois de son enfance et commence à peindre ses paysages de premier plan, tel qu'il les voyait étant enfant.


La retraite à Bourbonne et la confirmation (1945-1975)


Georges Fréset s'installe en 1945 dans la ville thermale de Bourbonne-les-Bains en Haute-Marne, où sa femme y a des attaches, et où il noue des liens étroits avec René-Xavier Prinet, membre de l'Académie des Beaux-Arts et résident de Bourbonne, et devient son élève aux côtés de Brianchon, Bersier, Dunoyer de Segonzac, Bessie Davidson ou Mela Muter. Cette rencontre fut également déterminante dans sa quête pour la représentation de la beauté, de la douceur et de la complexité de la nature, et en particulier pour les premiers plans des sous-bois pris au ras du sol. Georges Fréset se qualifiera alors lui-même « peintre des fleurs champêtres et sylvestres ».

Rue Georges Fréset à Bourbonne-les-Bains.
Rue Georges Fréset à Bourbonne-les-Bains.

Les rencontres et amitiés que Georges Fréset tissa avec ces artistes locaux, sa sensibilité et son amour pour son pays, ont largement inspiré son œuvre naturaliste postimpressionniste.

En 1945, lors de sa première exposition personnelle à Paris, Jean Chabanon, fondateur et rédacteur de la revue Le Peintre[9], s'intéresse à son œuvre. À cette même occasion, et alors qu'il continue à exposer ses toiles en Franche-comté, il est distingué par le critique d'Art Claude Roger-Marx, qui le saluera plus tard dans Le Figaro Littéraire[10], et sa carrière prend une nouvelle dimension. Georges Fréset expose en 1948 à la Galerie Max Rohr à Berne, à Genève en Suisse, à la salle Gaveau à Paris. Il présente ensuite régulièrement ses œuvres dans les galeries d'art parisiennes lors d'expositions personnelles comme à la Galerie Chardin, puis à Galerie André MauriceRaymond Nacenta, Directeur de la Galerie Charpentier le remarque et lui propose d'exposer dans sa galerie à l'occasion des expositions temporaires de 1961 Formes et couleurs et de 1964 Primitifs d'aujourd'hui.

En 1955, Georges Fréset s’essaye à la lithographie dans les ateliers de Gaston Dorfinant à Paris et aborde des sujets tels que les papillons, les champignons, les oiseaux, les plantes...

Vue éternelle sur les paysages de Haute-Marne depuis le cimetière de Serqueux.
Vue éternelle sur les paysages de Haute-Marne depuis le cimetière de Serqueux.

Tout en restant fidèle à ses terres franc-comtoises, ces expositions à Paris lui octroient une certaine renommée. En effet il vend plusieurs de ses toiles à l'État[11], aux Musées Nationaux, aux Musées Régionaux, à des personnalités comme Romain Gary. La Préfecture de Chaumont comme la Ville de Bourbonne-les-Bains lui commandent des compositions de grande dimension.

En 1975, l'année de son ultime exposition au Salon des artistes français, il est pris d'un malaise lors d'une promenade dans les bois de Coiffy qui l'a tant inspiré. Georges Fréset est retrouvé épuisé au pied d'un arbre de cette forêt vosgienne. Appelé parfois « le magicien des prés et des bois », il s’éteint finalement chez lui quelques instants plus tard, à Bourbonne-les-Bains où il possédait une maison au 11 rue du Bassigny.

Une rue de sa dernière ville de résidence porte désormais son nom : la rue Georges-Fréset à Bourbonne-les-Bains[12]. Georges Fréset est enterré au cimetière de Serqueux d'où il admire pour l'éternité les plaines vallonnées de la Haute-Marne qu'il aura aimées, contemplées et peintes tout au long de sa vie.

Georges Fréset, avant tout peintre naturaliste, a essentiellement peint les paysages et la nature de sa région : plaines vallonnées, montagnes vosgiennes, villages perchés, mais aussi et surtout sous-bois, mousses, plantes, fleurs, animaux et insectes. Une large partie de son œuvre a été léguée au Musée de Bourbonne-les-Bains[13] par sa fille, Marguerite Lambret-Fréset.


Œuvres


Photo de Georges Fréset peignant un sous-bois[Quand ?].
Photo de Georges Fréset peignant un sous-bois[Quand ?].

Les paysages composés d'ensembles de montagnes, de collines, de plaines vallonnées appartenant au massif des Vosges, mais aussi de petits villages et de sous-bois, sont pour Georges une source d'inspiration infinie. Cette exploration perpétuelle de la nature et sa représentation des couleurs, lumières et textures ont construit une œuvre colossale qui a fait la renommée de l'artiste.


Paysages


Durant les années où il réside aux Larmets, Georges Fréset se tourne tout d'abord vers la représentation des paysages du Sud des Vosges qui l'ont vu grandir et qu'il admire, et lui vaudra le nom du « paysagiste des Vosges Saônoises »[14] qui donne en toute saison une grande variété de perspectives et de couleurs. Sa peinture postimpressionniste se caractérise par une grande minutie, et ses paysages d'automne comme d'hiver, avec ses neiges bleutées, sont particulièrement appréciés. Georges Fréset apporte ainsi un regard nouveau sur le monde végétal et sur l’environnement qui nous entoure à travers des compositions harmonieuses de vallées et de collines. À la suite de sa rencontre avec René-Xavier Prinet, il travaille essentiellement sur des plans rapprochés en pleine nature qui s’élèvent souvent jusqu’à des perspectives lointaines du paysage environnant.


Gravures et illustrations


Éternellement avide de découverte et de renouveau, la curiosité naturelle de Georges Fréset le mène dans les années 1940 à s'intéresser à l'art de la gravure sur bois, puis à la lithographie pour lesquels il acquit au fil des ans un haut niveau de technicité.

Artiste complet, curieux et ouvert sur de nouvelles manières de représenter le monde, Georges Eugène Fréset a en particulier travaillé pour le journal Le Pays Comtois et auprès de son ami écrivain Marcel Donjon :


Sous-bois et botanique


À l'occasion de son installation à Bourbonne-les-Bains en 1945, il décide de peindre ses sujets tels qu'il les voyait enfant, au ras du sol, des gros plans rapprochés pris dans les champs et les bois. Il propose dès lors un univers singulier constitué de fleurs, branches, de mousses et de souches.

Ses peintures du monde des sous-bois des forêts vosgiennes restent le cœur de l'œuvre de Georges Fréset. Il se qualifiera lui-même « peintre des fleurs champêtres et sylvestres ». Amoureux de la nature qui nous est offerte, infini souvenir de son enfance, il aimait passer de longues journées au pied d'un arbre à capter et fixer sur sa toile les jeux d'ombres et de lumières, les couleurs et les textures, avec une minutie qui lui est propre, de chaque détail de la mystérieuse et complexe vie végétale qui l'entoure depuis sa plus tendre enfance : fleurs, fougères, mousses, arbres, lichens, souches, ronces, mais également oiseaux et insectes...


Natures mortes et abstraits


Cet artiste amoureux de la beauté de sa région, a également peint de nombreuses natures mortes, et s'est essayé non sans succès à la peinture abstraite afin de s'affranchir des contraintes de la réalité, mais tout en conservant des références végétales dans ses compositions.


Expositions


Fort d'une notoriété acquise au fur et à mesure de son apprentissage, Georges Eugène Fréset expose dans de nombreux musées de Franche-Comté à Langres, Vesoul, Luxeuil-les-Bains, Bourbonne-les-Bains, aux Salons des artistes français annuels, ou dans les Galeries d'art à Paris qui lui rendent grâce à travers des hommages et expositions collectives ou personnelles :


Expositions collectives



Expositions particulières



Œuvres dans la collection publique



Expositions permanentes



Musées possédant des œuvres de Georges Fréset



Distinctions



Critiques d'art



Récompenses



Ventes notables



Notes et références


  1. (en) « FRESET, Georges Eugène (1894 - 1975), Painter, engraver, lithographer, draughtsman : Benezit Dictionary of Artists - oi », sur oxfordindex.oup.com (DOI 10.1093/benz/9780199773787.article.b00068105, consulté le )
  2. L'essentiel des informations contenues dans cet article est tiré des catalogues d'exposition "Hommage à Georges Fréset", du Musée municipal Charles de Bruyères de Remiremont (18 avril - 23 mai 1987) et "Georges Fréset : gravues, peintures et dessins", du Musée municipale de Bourbonne-les-Bains (22 juill. - 15 oct. 1994).
  3. « Notice de la Société Belfortaine des Beaux-Arts », sur agorha.inha.fr, INHA (consulté le ).
  4. « Archives départementales du territoire de Belfort », Sous-série 4T, 4 t 36, p. 5.
  5. « 5– Georges FRESET », sur bourbonne.com
  6. « Recherche : freset · Kiosque Lorrain », sur www.kiosque-lorrain.fr (consulté le )
  7. « AMICALE ARTISTIQUE FRANC-COMTOISE DES CINQ », sur www.net1901.org (consulté le )
  8. Marcel Donjon, Les Caresses. Préface de L. Barbedette. Bois gravés de Georges Fréset, (lire en ligne)
  9. « Jean Chabanon », sur data.bnf.fr (consulté le )
  10. Claude Roger-Marx, « Simples remarques sur les simples », Figaro Littéraire,
  11. « Archives Nationales - Achats par l'Etat français »
  12. « Rue Georges Freset », sur Rue Georges Freset (consulté le )
  13. « Exposition permanente », sur bourbonne.com (consulté le )
  14. « Musée de la Tour des Echevins - Peinture - Luxeuil-les-Bains - Haute-Saône (70) - Franche-Comté », sur www.musees-franchecomte.com (consulté le )
  15. « Musées de Luxeuil-les-Bains », sur www.ville-luxeuil-les-bains.fr (consulté le )
  16. « Archives Nationales, Petits salons artistiques et expositions diverses - Sociétés artistiques », sur archivesnationales.culture.gouv.fr.
  17. « Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski », sur Gallica, (consulté le ).
  18. « Site de l'association artistique REMP-ARTS de Langres en Haute-Marne », sur www.remp-arts.net (consulté le ).
  19. Catlogue Remparts 2012 (lire en ligne).
  20. « Vesoul : Fleurs et bouquets au musée Garret », L'Est Républicain, .
  21. Georges Freset: peintre et graveur : 1894-1975, 1984.
  22. « Rapport de recherche », sur rapportgallica.bnf.fr (consulté le ).
  23. G. Fréset, gravures, peintures, dessins, 1994.
  24. René Begeot, « Georges Fréset, peintre saônois. », Le Pays Comtois n°5, , p. 103-104
  25. « Françoise Haudidier », sur data.bnf.fr (consulté le )
  26. « Rapport de recherche », sur rapportgallica.bnf.fr (consulté le )

Annexes



Bibliographie



Liens externes


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