art.wikisort.org - Artiste

Search / Calendar

Théophile Alexandre Steinlen, né à Lausanne le et mort à Paris (18e arrondissement) le [1], est un artiste anarchiste[2],[3], peintre, graveur, illustrateur, affichiste et sculpteur suisse, naturalisé français en 1901.

Théophile Alexandre Steinlen
Steinlen dans son atelier (1913), photographie de l'agence de presse Meurisse, Paris, Bibliothèque nationale de France.
Biographie
Naissance

Lausanne
Décès
(à 64 ans)
18e arrondissement de Paris
Sépulture
Cimetière Saint-Vincent
Nationalités
Française (depuis )
Suisse
Formation
Université de Lausanne
Activités
Peintre, lithographe, designer, graveur, artiste graphique, affichiste, sculpteur, illustrateur, dessinateur en bâtiment
Période d'activité
-
Autres informations
Mouvement
Art nouveau
Maître
Genres artistiques
Nu, nature morte, scène de genre (en)
Œuvres principales
Chat sur un fauteuil, Colette sur un fond de jardin (d), Femme assise dans un canapé (d)
Vue de la sépulture.
Exposition personnelle à La Bodinière (avril-mai 1894), affiche lithographiée.
Exposition personnelle à La Bodinière (avril-mai 1894), affiche lithographiée.

Biographie



Jeunesse


Théophile Alexandre Steinlen est le fils de Samuel Steinlen, un employé des Postes de Lausanne, lui-même fils de Christian Gottlieb (Théophile) Steinlen (1779-1847), peintre et dessinateur. Originaire d'Allemagne, la famille Steinlen avait été admise à la bourgeoisie de Vevey en 1832. Théophile Alexandre Steinlen étudie la théologie à l'Université de Lausanne pendant deux ans, puis, en 1879, se tourne vers l'art, suivant une formation au dessin d'ornement industriel à Mulhouse, chez Schoenhaupt, avant de s'installer à Paris avec sa femme Émilie en 1881.


Un artiste montmartrois


Le bourg breton de Plestin (dessin de Théophile Alexandre Steinlen, 1902).
Le bourg breton de Plestin (dessin de Théophile Alexandre Steinlen, 1902).
Affiche de la Tournée du Chat noir (1896), New Brunswick (New Jersey), Zimmerli Art Museum (en).
Affiche de la Tournée du Chat noir (1896), New Brunswick (New Jersey), Zimmerli Art Museum (en).

Logeant depuis 1883 sur la butte Montmartre, Steinlen fait rapidement connaissance avec les personnalités artistiques qui y gravitent. Il entre en relation avec Adolphe Willette, et Antonio de La Gandara avec lesquels il fréquente à partir de 1884 le Chat noir, le cabaret tenu par Rodolphe Salis, devenant notamment l'ami d'Henri de Toulouse-Lautrec. Il y connaît naturellement Aristide Bruant. Il fréquente également le café-restaurant Au Tambourin au 62, boulevard de Clichy[4].

Il expose initialement au Salon des indépendants, en 1893, puis, régulièrement, au Salon des humoristes.

Adversaire de l’injustice, compatissant envers les déshérités, qui alors ne manquaient pas à Montmartre, il dépeint des scènes de la rue, des usines, de la mine, mettant en scène les malheureux de toute espèce, mendiants, ouvriers dans la misère, gamins dépenaillés et prostituées. Ces personnages semblent plus souvent écrasés par leur triste condition que révoltés. Il est par ailleurs le spécialiste des chats, qu’il dessine sans se lasser, dans toute leur fantaisie, joueurs, endormis ou en colère. Il dessine aussi des nus féminins.

Steinlen pratique de préférence le dessin et le pastel pour dépeindre la vie quotidienne de la rue et ses petits métiers. Le réalisme de ses dessins a inspiré certaines œuvres de Jean Peské, ou les débuts de Pablo Picasso. Il développe également un œuvre gravé, reprenant les mêmes thèmes que ses dessins, ou en y mêlant la politique, comme dans les lithographies par lesquelles il illustre les malheurs de la Belgique et de la Serbie en 1914-1918. Mais ce sont surtout ses affiches qui, comme celle de la Tournée du Chat noir, sont à l’origine de sa popularité. Il pratique aussi la sculpture sur le thème des chats (Chat angora assis[5]). Il illustre également des ouvrages littéraires, comme la refonte en 1903 des Soliloques du Pauvre de Jehan Rictus, et collabore à divers journaux humoristiques tels que Gil Blas illustré, L'Assiette au Beurre (dès le no 1), Le Rire et Les Hommes d'aujourd'hui, puis Les Humoristes, qu’il fonde en 1911 avec Jean-Louis Forain et Charles Léandre.

Steinlen est inhumé au cimetière Saint-Vincent à Paris.


Engagements libertaires


Pieter Dupont, Portrait de T. A. Steinlen (1901), gravure, Lawrence (Kansas), Spencer Museum of Art[6].
Pieter Dupont, Portrait de T. A. Steinlen (1901), gravure, Lawrence (Kansas), Spencer Museum of Art[6].

En 1883, il réalise un dessin, intitulé Allons, chante, barbare, pour illustrer la pièce, Le Rêve d'un Viveur, de Jean-Louis Dubut de Laforest, il est publié dans le recueil de la pièce[7]. En 1897, il devient le principal illustrateur de La Feuille de Zo d’Axa et s'engage durant l’affaire Dreyfus en dénonçant les machinations militaires et les mensonges de l’état-major, renvoyant dos à dos la justice et l'armée[8].

La même année, il se lie d’amitié avec Jean Grave et, quand ce dernier lance Les Temps nouveaux en 1902, il est parmi les illustrateurs comme Maximilien Luce, Jules Grandjouan, Félix Vallotton, Paul Signac et Camille Pissarro. Il fournit également en soutien des estampes pour des tombolas ou pour des ventes au profit des Temps nouveaux auxquels il participe jusqu’à la Première Guerre mondiale et à la reprise jusqu’en 1920. Il fait des portraits de Jean Grave (gouache et estampe), illustre de nombreux livres et brochures liés au mouvement anarchiste ainsi que Guerre et militarisme de Jean Grave (1909), L’État, son rôle historique de Pierre Kropotkine, La Question sociale de Sébastien Faure ou encore Évolution et Révolution d’Élisée Reclus. Entre 1901 et 1912, il dessine dans l’Assiette au beurre où il dénonce les iniquités sociales et affirme ses aspirations et sa démarche libertaires[8].

En 1901, Samuel-Sigismond Schwarz fait appel à ses talents pour illustrer la première couverture de L'Assiette au beurre. Schwarz n'avait publié jusqu'alors que des magazines plutôt légers ; Steinlen était très au fait de ce qui se passait dans le monde de la presse engagée en Europe, il était un ami d'Albert Langen, le fondateur de la revue satirique allemande Simplicissimus, un éditeur militant qui fut rapidement condamné par le pouvoir impérial, et qui s'était inspiré en 1896 du Gil Blas illustré.

En 1902, Steinlen milite pour la constitution d’un syndicat des artistes peintres et dessinateurs dont il prononce le discours d’adhésion à la Confédération générale du travail en . En 1904, il adhère à la Société des dessinateurs et humoristes dont, en 1911, il est un des présidents d’honneur. En 1905, il adhère ainsi que Charles Andler, Séverine ou encore Octave Mirbeau, à la « Société des amis du peuple russe et des peuples annexés » dont le président est Anatole France. En 1907, il figure parmi un comité constitué pour ériger une statue à Louise Michel. Il est également signataire de diverses pétitions, contre la condamnation à mort du cordonnier Jean-Jacques Liabeuf en 1910[8].


Hommage


Un monument en pierre, dû au sculpteur Paul Vannier[9],[10], lui est dédié dans le square Joël-Le Tac (18e arrondissement de Paris), qui fut aménagé en cette occasion en 1935.


Œuvres



Peinture


Femme au corsage blanc vers 1900
Femme au corsage blanc vers 1900

Dessin


Intérieur du cabaret Le Mirliton Crayon sur Papier
Intérieur du cabaret Le Mirliton Crayon sur Papier
Le chemineau à la besace -- Estampe de Théophile Alexandre Steinlen  (1913) -- Source Gallica
Le chemineau à la besace -- Estampe de Théophile Alexandre Steinlen (1913) -- Source Gallica

Lithographie



Affiche



Illustration



Sculpture



Œuvres dans les collections publiques



France



Belgique



Suisse



Expositions



Notes et références


  1. Archives de Paris acte de décès no 4626, vue 16 / 30
  2. Vittorio Frigerio, Émile Zola au pays de l'Anarchie, Éditions littéraires et linguistiques de l’Université de Grenoble (ELLUG), 2006, page 40.
  3. Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, « Le Maitron » : notice biographique.
  4. La Gazette de Montmartre, no 55, , p. 26.
  5. « Théophile Alexandre Steinlen, Chat angora assis », sur Images d’Art (consulté le ).
  6. Portrait of T. A. Steinlen, notice sur le site du Spencer Museum of Art.
  7. Jean-Louis Dubut de Laforest (ill. Jean Béraud, Boutet, Chevalier, Dillon, Feyen-Perrin, G. Fraipont, Guillemet, Lebourgeois, Maincent, Henri Pille, H. Rivière, Paul Robert, R. Salis, de Sta, Steinlen, Tiret-Bognet, de Vuillefroy, Willette), Le Rêve d'un Viveur, Paris, Éd. Rouveyre et G. Blond imprimeurs-éditeurs, , 88 p. (lire en ligne), p. 63 et 87-88.
  8. Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : notice biographique.
  9. Voir sur roussard.com.
  10. Voir sur montmartre-secret.com.
  11. « Le Flâneur | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  12. Disponible sur Gallica.
  13. Bulletin Trimestriel de l'Institut Archéologique du Luxembourg, 2017 N° 1-2., Arlon, p. 83
  14. Dans la vie est le titre d'un recueil de textes et de chansons que Steinlen a illustré pour son ami le chansonnier Aristide Bruant.
  15. Catalogue, sous la direction de Gérard Bonnin, éd. Ville de Clermont-Ferrand, 1998.
  16. « Steinlen, l'œil de la rue », Université de Lausanne (consulté le ).
  17. public.ville-bezons.fr.
  18. ville-bezons.fr.

Annexes


Sur les autres projets Wikimedia :


Bibliographie



Ouvrage généraliste


Sur Steinlen


Roman


Travaux universitaires


Article


Articles connexes



Liens externes



На других языках


[de] Théophile-Alexandre Steinlen

Théophile-Alexandre Steinlen (* 10. November 1859 in Lausanne; † 14. Dezember 1923 in Paris) war ein französischer Maler, Zeichner, Grafiker und Illustrator schweizerischer Herkunft. Er wurde vor allem für seine Plakat-Entwürfe, insbesondere für das Kabarett Le Chat Noir im Stil der französischen Kunstrichtung Art Nouveau bekannt.

[en] Théophile Steinlen

Théophile Alexandre Steinlen (November 10, 1859 – December 13, 1923), was a Swiss-born French Art Nouveau painter and printmaker.

[es] Théophile Alexandre Steinlen

Théophile Alexandre Steinlen, conocido como Steinlen (Lausanne, 10 de noviembre de 1859 – París, 13 de diciembre de 1923) fue un pintor y litógrafo modernista francés nacido en Suiza.[1]
- [fr] Théophile Alexandre Steinlen

[it] Théophile Alexandre Steinlen

Théophile Alexandre Steinlen (Losanna, 10 novembre 1859 – Parigi, 13 dicembre 1923) è stato un pittore e incisore svizzero, conosciuto principalmente per le sue litografie.

[ru] Стейнлен, Теофиль Александр

Теофиль Александр Стейнлен[11] (фр. Théophile-Alexandre Steinlen; 10 ноября 1859 года, Лозанна — 14 декабря 1923 года, Париж) — французский художник, график и иллюстратор швейцарского происхождения, работавший как в реалистическом стиле, так и в стиле модерн, «летописец жизни парижского пролетариата»[12][13].



Текст в блоке "Читать" взят с сайта "Википедия" и доступен по лицензии Creative Commons Attribution-ShareAlike; в отдельных случаях могут действовать дополнительные условия.

Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.

2019-2025
WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии