Fils d'un menuisier dijonnais, Louis Henri Bouchard entre comme apprenti chez un décorateur ornemaniste où il apprend les rudiments de la sculpture. En 1889, il suit dans le même temps, les cours de l'École des beaux-arts de sa ville natale, où il est l'élève du sculpteur dijonnais François Dameron. Il s'inscrit à l'Académie Julian à Paris et entre à l'École nationale supérieure des arts décoratifs, où il est l'élève d'Hector Lemaire de 1889 à 1894. Il entre ensuite à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier du sculpteur Louis-Ernest Barrias de 1895 à 1901.
En 1901, il remporte le grand prix de Rome sur le thème de l’Exil d'Œdipe et d'Antigone chassés de Thèbes[5]. De 1902 à 1906, il est pensionnaire à la villa Médicis à Rome, d'où il envoie des œuvres comme le Faucheur (1904)[6], Débardeur du Port de Naples, Fillette à la cruche ou Jeune danseuse romaine.
Il voyage de 1903 à 1905. Outre l'Italie, il visite la Tunisie en 1903, le Maroc en 1904 et la Grèce en 1905. Ces années aiguisent son goût pour la vie quotidienne et le labeur des classes populaires.
De retour en France en 1906, il vit et travaille dans le quartier Montparnasse à Paris où, dans la lignée de Jules Dalou ou de Constantin Meunier, il développe son approche naturaliste du monde des travailleurs. Il reçoit sa première commande de l'État en 1907. De 1910 à 1917, il est nommé professeur à l'Académie Julian. Son art devient plus stylisé, rythmé, plus décoratif aussi. Il crée de petites pièces décoratives et reçoit de nombreuses commandes d'œuvres monumentales et de reliefs.
En 1911, il effectue un voyage en Allemagne, où il réalise un portrait de Claus Sluter. Bouchard voyage en 1912 vers le nord: en Angleterre, Belgique et aux Pays-Bas.
En 1913, il épouse la peintre Suzanne Schneller dont il modèle le buste[7]. Il élèvera avec elle trois enfants. Durant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé dans la section du camouflage de l'Armée française à Amiens. Il nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1914[8]. Démobilisé, Bouchard rentre à Paris en .
Pour répondre aux nombreuses commandes qui lui sont passées, il se fait construire en 1924 un atelier à Paris dans le quartier d'Auteuil, qui deviendra le musée Henri Bouchard, fermé en , pour être transféré à La Piscine à Roubaix. Il participe à l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925. De 1928 à 1929, il est professeur à l'École nationale supérieure des arts décoratifs, puis de 1929 à 1945, il devient professeur et chef d'atelier à l'École des beaux-arts de Paris.
En 1930, il est élu membre agrégé étranger à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers (au fauteuil du sculpteur Antoine Bourdelle). En 1933, il devient membre de l'Académie des beaux-arts de Paris. Il est nommé membre associé de l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles en 1939.
De 1940 à 1945, Bouchard est président du Salon des artistes français.
De 1941 à 1945, il participe au Groupe Collaboration[9]. Il fait partie du voyage en Allemagne en 1941 sur l'invitation de l'occupant allemand, avec onze autres artistes[10]. Il signe un article sur ce voyage dans la revue L'Illustration, dans lequel il écrit: «Alors j'ai dit ce que j'ai vu: la vie presque féerique que le gouvernement du Reich sait faire à ses artistes, qui semblent être là les enfants chéris de la nation.»[11].
En 1942, il est membre du comité d’honneur de l’exposition Arno Breker à Paris[9].
En 1944, à la Libération, il est reconnu comme collaborateur par le comité directeur du Front national des arts réuni sous la présidence de Pablo Picasso. Le Parquet classera ensuite le dossier après son étude.
En hommage à Lucien Louis Bunel, il réalise le Monument au père Jacques de Barentin, l'une de ses dernières grandes sculptures, en 1948[12]. Le , il prononce l'éloge funèbre de son confrère Paul Niclausse à l'église Saint-Germain-des-Prés à Paris.
Henri Bouchard meurt le à Paris, laissant un atelier rempli de nombreuses esquisses, plâtres et sculptures. Il est inhumé au cimetière d'Aiserey (Côte-d'Or) au côté de son épouse Suzanne Schneller[13].
Postérité
Reconstitution de l'atelier Henri Bouchard au musée de La Piscine à Roubaix.
Par arrêté du [14] est décidé le transfert de l'atelier du sculpteur, préservé dans le 16earrondissement de Paris (le musée Bouchard) depuis sa mort ainsi que 1 300 de ses œuvres, au musée de La Piscine à Roubaix[15]. L'atelier du sculpteur y sera remonté à l'identique et est accessible au public depuis 2018.
Œuvres
Sculptures
1905:
Le Débardeur, statuette en bronze, 71 × 28 × 39 cm, Paris, musée d'Orsay.
Piocheur bourguignon, statuette en bronze, 45 × 70 × 30 cm, Paris, musée d'Orsay.
1907: Le Laboureur au repos, statue en bronze, jardin public, Chaabat El Leham (wilaya d'Aïn Témouchent, Algérie)[16].Le Laboureur au repos (1907), Chaabat El Leham.
1908: Forgeron au repos[réf.nécessaire].
1909:
Pêcheur breton[réf.nécessaire];
Monument aux aéronautes victimes de la catastrophe du dirigeable "République", Trévol[16].
Aux Héros inconnus, aux martyrs ignorés morts pour la France, Panthéon de Paris, en souvenir des soldats de la Première Guerre mondiale.
1923:
Bédouine, statuette, tenant un dromadaire dans une main et une autochenille dans l'autre, est réalisée pour André Citroën. (CDHA)[19], localisation inconnue;
Veilleur berbère, statuette, a été offerte à Louis Audouin-Dubreuil. (CDHA)[20], localisation inconnue;
La statuette d'Antinéa, non datée est offerte à Georges-Marie Haardt, chef de la mission raid sportif de Citroën. (CDHA)[21], localisation inconnue;
Le Raid sportif de Citroën, Borne routière, Touggourt. Ce monument est composé de six faces: Soudan, Hoggar, Algérie, trois faces documentaires et trois bas-reliefs;
Jeune Fille au lévrier, marbre, 63 × 41 × 20 cm, Dijon, musée des Beaux-Arts;
Monument aux morts de Dijon, composé des figures de L'Alsace et la Lorraine rendues à la France, du Poilu de la Marne et du Poilu de Verdun.
1924:
Le Sculpteur[réf.nécessaire];
L'Architecte[réf.nécessaire].
1925:
Salon de l'Ambassade; Patio Bouchard; Fontaine de la Manufacture de Sèvres; Pavillon du Printemps pour le Salon des arts décoratifs à Paris;
Amabilis, sculpteur romain, statue en plâtre, musée des Beaux-Arts de Lyon.
1926:
Une œuvre religieuse pour le maître-autel de l'abbaye du Mont-Saint-Michel, et des sculptures pour les églises reconstruites dans le nord de la France[réf.nécessaire].
William Chevillon, À la découverte de Fontenay-le-Comte, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, , 128p. (ISBN9782491575007, lire en ligne), p.118..
Un bénaton est une caisse, généralement faite d'osier, pour le transport de pains de sel, ou utilisée pour les vendanges.
François Bouchard, Marie Bouchard et Antoinette Le Normand-Romain, Bouchard, l'atelier du sculpteur: à la découverte du musée Bouchard, préfacé par Antoinette Le Normand-Romain et Olivier Meslay, Paris, Association des Amis d'Henri Bouchard, 1995, 120p.(ISBN978-2-910400-02-6).
Karine Thiébault, Une histoire Bourguignonne: L'ascendance du sculpteur Henri Bouchard, Éditions Généalogiques de la Voûte, 2004.
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