Orphelin de père, le jeune Jean Signovert prépare un brevet de mécanicien, qu'il obtient en 1939, tout en fréquentant l'atelier d'Abel Renault qui l'initie à la gravure. Avec la Seconde Guerre mondiale, tout s'interrompt en 1939 où il est mobilisé, pour ne reprendre qu'en 1943 où il entre à l'École des beaux-arts de Saint-Étienne.
C'est son ami Roger Chastel, rencontré en 1946, qui présente Jean Signovert à Aimé Maeght, lequel l'expose immédiatement et durablement dans sa nouvelle galerie. Maîtrisant le dessin et la gravure, mais aussi d'un tempérament de «parigot blagueur et tendre attirant naturellement les amitiés»[2], Signovert pénètre rapidement tant le monde des artistes (Georges Braque, Jacques Villon, Henri Laurens, Alberto Giacometti, Nicolas de Staël, Alexander Calder, Roger Bissière, Jean Arp...) que celui des écrivains (Francis Ponge, Pierre Reverdy, René Char...). En même temps que se constitue à la Galerie Maeght un groupe de jeunes peintres et sculpteurs abstraits que Maeght exposera régulièrement sous le nom de Les mains éblouies et où à Jean Signovert se joignent Pierre Dmitrienko, Bernard Quentin, Serge Rezvani, Robert Baudinière, Raymond Mason et Jacques Lanzmann, la galerie lance une revue périodique intitulée Derrière le miroir dont le responsable est alors Jacques Kober et dont le n°59, publié en 1957, sera enrichi de lithographies originales de Jean Signovert. Jacques Kober, Jean Signovert et Pierre Golendorf entreprennent alors ensemble la création des Éditions Réclame Paris qui, quoique d'une vie éphémère (1948-1950), éditent Paul Éluard, Eugène Guillevic et Aimé Césaire[3].
En 1980, Jean Signovert est nommé professeur à l'École nationale supérieure des beaux-arts, fonction qu'il n'a malheureusement pas le temps d'exercer, décédant peu après l'ouverture de son atelier. Lors de son inhumation, c'est son ami Jacques Busse qui prononce l'éloge du disparu: «L'artiste professionnel qu'il eut à cœur de se montrer toute sa vie dut, pendant de longues années, mettre son talent de graveur au service de grands aînés ou de compagnons plus favorisés. Non seulement il n'en conçut jamais de rancœur, mais il reconnut toujours avec bonheur que sa connaissance de la gravure lui avait, d'une part facilité les conditions matérielles de sa vie d'artiste, d'autre part apporté de nombreuses amitiés précieuses»[2].
Expositions personnelles
Galerie La Citadella, Ascona, 1950.
Musée des beaux-arts de Poitiers, 1950.
Galerie Jeanne Bucher, Paris, 1953.
Galerie Diderot, Paris, 1955.
Galerie Ex-Libris, Bruxelles, 1955.
Galerie Hans Rodvin, Anvers, 1958.
La Hune, Paris, 1963.
Galerie Melisa, Lausanne, 1965.
Atelier d'encadrement René Houziaux, Paris, octobre-novembre 1965.
Galerie Parnasse, Paris, 1970.
Galerie Anne Colin, Paris, 1972.
Maison de la culture de Bourges, 1972.
Musée Tavet-Delacour, Pontoise, 1973.
Galerie Prouté, Paris, 1974.
Galerie Christiane Colin, Paris, 1975.
Galerie Arcadia, Paris, 1978.
Hommage à Jean Signovert, Musée Tavet-Delacour, Pontoise, 1982.
Galerie Callu Mérite, Paris, 1990.
Expositions collectives
Salon des moins de trente ans, Paris, 1946, 1947.
Les mains éblouies, Galerie Maeght, Paris, 1946, 1947, 1948, 1950.
Le noir est une couleur, Galerie Maeght, Paris, 1946, 1947.
Jeune Peinture, Galerie Drouant-David, 1947.
Salon de mai, Paris, de 1947 à 1971.
Salon des réalités nouvelles, Paris, à partir de 1948.
Salon des jeunes peintres, galerie Beaux-Arts, 149, Faubourg Saint-Honoré, Paris, 1950 (catalogue préfacé par Pierre Descargues).
Milarépa, Textes tibétains du XIe siècle, gravures originales de Georges Braque et Jean Signovert, éditions Maeght, 1950.
Francis Ponge, Le Lézard, eaux-fortes originales de Jean Signovert, Éditions Jeanne Bucher, 1953 (présentation en la galerie Jeanne Bucher le ).
André Frénaud, Le tombeau de mon père, eaux-fortes originales de Maurice Estève tirées par Jean Signovert sur sa presse à bras, éditions Galanis, 1964.
Platon, Parménide, traduit du grec par Pierre Albert-Birot, gravures originales de Serge Poliakoff imprimées par Jean Signovert, éditions La Rose des vents, Paris, 1964.
Médailles
Jean Signovert a créé pour la Monnaie de Paris des médailles en hommages aux artistes peintres Jean Fautrier, Georges Braque, Alberto Magnelli, Robert Fontené et Roger Chastel[2].
Réception critique
«Peintre et graveur, Jean Signovert fut avant tout un chercheur. S'il collabore avec Braque, Arp, Poliakoff, Estève et Chastel dans le domaine de l'estampe, il tire pour lui-même des leçons de composition, tantôt guidé par la rigueur géométrique, tantôt poussé par la fantaisie des formes et des couleurs.» - Gérald Schurr[13]
«C'est dans les centaines de planches qu'il a gravées que l'on trouve le plus pur de son art. Continuateur d'une rigueur de tradition française, il a voulu perpétuer l'acquis du cubisme et de l'abstraction dans des articulations aisées de formes nobles, que la discipline du noir et blanc défend de l'accidentel, mais que sensibilise la somptuosité de la technique dominée. L'austérité du noir et blanc qu'il s'imposait en gravure, parce que pour lui la gravure c'était d'abord le trait, c'était avec jubilation qu'il s'en évadait dans ses peintures, puisque la peinture c'était la surface.» - Jacques Busse[2]
Prix et distinctions
Prix Fénéon, 1950.
Musées
Musée national d'art moderne, Paris.
Chalcographie du musée du Louvre.
Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale de France[7].
Robert Lebel, Premier bilan de l'art actuel (1937-1953), Le Soleil Noir, Paris, 1953.
Jacques Kober, Derrière le miroir, n° 59, 1957.
Harry N. Adams, Georges Braque: his graphic work, introduction de Werner Hofmann, Architecture and Fine Arts Library, 1961.
Catalogue de la gravure en creux, musée d'art moderne de la ville de Paris, ARC, Paris, 1967.
Jean Signovert, N.E., n°40-41, juillet-.
Wilhelm F. Arntz, Hans Arp, das graphische Werk, 1912-1966, Verlag Gertrud Arntz-Winter, 1980.
Hommage à Signovert, N.E., n°57, mai-.
Edda Maillet, Hommage à Jean Signovert, éditions du Musée Tavet-Delacour, Pontoise, 1982.
Hervé Chayette, Laurence Calmels et Jean-Pierre Camard, Catalogue de la vente de l'atelier Jean Signovert, hôtel Drouot, Paris, .
Antoine Coron, Cinquante livres illustrés depuis 1947, préface d'Emmanuel Le Roy Ladurie, BNF et Centre national des lettres, 1988.
Catherine Charbonneaux, Catalogue de vente de l'atelier Jean Signovert, Hôtel Drouot, Paris, .
Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France (1830-1950), Paris, Arts et métiers graphiques / Flammarion, 1985, p.303.
Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz, estampes et livres d'artistes, BNF, 1992.
Walter F. Strachan, The making of a livre d'artiste, "Le lézard"", Francis Ponge and Jean Signovert in The Private Library, automne 1993, pages 121 à 130.
Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les éditions de l'amateur, 1993.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999, article de Jacques Busse.
Jean Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001 (lire en ligne).
Domitille d'Orgeval, Abstraction-création, art concret, art non figuratif, réalités nouvelles, 1946-1965, éditions Galerie Drouart, Paris, 2008.
Lydia Harambourg, L'École de Paris, 1945-1965 - Dictionnaire des peintres, éditions Ides et Calendes, 2010.
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