Pierre-Jean David, dit David d’Angers, né le à Angers et mort le à Paris, est un sculpteur et médailleur français, représentatif du romantisme dans la sculpture française du XIXesiècle.
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David d'Angers
David d'Angers photographié par Édouard Baldus.
Fonction
Membre de l'Assemblée constituante de 1848 Maine-et-Loire
Pierre-Jean David naît à Angers, en Anjou, le [1]. Fils d’un modeste sculpteur sur bois qui exerçait, dans sa ville natale, la profession de sculpteur-ornemaniste, David commence ses études artistiques sous la direction de Marchand et Jean-Jacques Delusse professeurs à l’École centrale d’Angers entre 1806 et 1807.
Le 8 avril 1806, le père de David d'Angers s'engage contractuellement auprès de Louis-François Allard[2] à réaliser deux statues[3] pour l'église Saint-Rémi de Château-Gontier . L'abbé Angot indique que ces deux œuvres d'art ont été enfouies en terre lors de la construction de la nouvelle église.
Plus tard, son père s'oppose à la résolution de son fils de se rendre à Paris pour accomplir sa vocation et refuse de financer son départ. Après une tentative ratée de suicide, son père le laisse partir pour Paris avec quarante cinq francs collectés par sa mère et ses sœurs, et cinquante francs que lui prête son maître, Delusse.
À Paris, en 1808, David sculpte des ornements à l’arc de triomphe du Carrousel sous la direction de Besnier[4], puis il travaille sur une frise du palais du Louvre.
En 1809, il obtient une médaille à l’Académie, et est remarqué par son homonyme le peintre Jacques Louis David qui le prend sous son aile et le fait travailler dans son atelier. Il suit aussi l'enseignement des sculpteurs Augustin Pajou et Philippe-Laurent Roland. Ses ouvrages, exposés un peu plus tard au concours d’essai, lui permettent de bénéficier d'une pension de six cents francs votée par la ville d’Angers.
Premiers succès
Il remporte en 1810 le second prix de sculpture, et en 1811 le grand prix de Rome avec le bas-relief Mort d’Épaminondas. Il part comme pensionnaire de l’Académie de France à Rome. L’ouvrage couronné est envoyé par l’artiste au musée de sa ville natale, comme l’a été celui de son second prix (Othryadès). En Italie, l'art antique, Michel-Ange et Raphaël sont ses sources d'inspiration durant ses voyages et au cours de ses études.
Après son séjour à Rome, David traverse la France pour se rendre à Londres, où il rencontre l’artiste Flaxman, et travaille au monument de Wellington. David revient à Paris en 1818.
Reconnaissance
La séance du 25 juillet 1848 à l'Assemblée nationale, concernant les clubs, caricaturée par Cham. David d'Angers est représenté à l'extrême gauche.Plaque 20 rue d'Assas (Paris).
Le pouvoir royal lui confie l’exécution de la Statue du Grand Condé, qui figure dans la cour d’honneur du château de Versailles[réf.nécessaire]. En 1825, sa réputation établie, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur et, en 1826, il est élu membre de l’Institut de France et nommé, le , professeur à l’école des beaux-arts de Paris en remplacement de Jean-Baptiste Stouf. Henri Lemaire lui succédera en 1856[5].
Il produit une quantité de monuments, tombeaux, statues, bustes, et bas-reliefs, dont le célèbre fronton du Panthéon de Paris en 1837. Dans les années 1830, il sculpte une importante série de portraits en médaillons de personnalités contemporaines dans laquelle il applique les principes de la phrénologie à un niveau esthétique[6].
Ami du poète Aloysius Bertrand, il fait éditer à titre posthume son recueil de poèmes Gaspard de la nuit en 1842.
En 1848, il est élu représentant du peuple par le département de Maine-et-Loire. Il entre à l'Assemblée nationale constituante, puis à l'Assemblée nationale législative, où il siège avec la Montagne.
Mais en 1852, après le coup d'État de Napoléon III, il doit quitter la France et s'exiler en Grèce. Sa santé déclinant, il rentre en France où il meurt le au no20 rue d'Assas à Paris[1]. Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (39edivision).
En 1868, son fils Robert David d’Angers (1833-1912) épouse Edmée (1846-1910), la fille de son ami de longue date, le peintre Paul Huet.
Vestiges de l'abbaye Toussaint à Angers abritant le Musée David d'Angers.
Après avoir été accueillie pendant plus de cent cinquante ans dans le réfectoire du musée des beaux-arts d'Angers, la galerie David d'Angers a été transférée en 1984 dans l'abbaye Toussaint d'Angers entièrement restructurée. C'est dans ce lieu lumineux[9] que sont présentés au public 23 statues monumentales, le modèle en plâtre du fronton du Panthéon de Paris, 44 bustes et une centaine de médaillons.
La Galerie à Angers expose la plupart des sculptures sous forme de plâtres d’atelier, qui sont l’étape préparatoire à l’œuvre définitive, celle-ci étant coulée en bronze, sculptée en marbre ou en pierre.
Plus de 1300 lettres de la correspondance active et passive de David d’Angers, quelques ouvrages de sa bibliothèque dédicacés par Victor Hugo, Alfred de Vigny, Charles Nodier, etc) ainsi que près d’un mètre de ses archives (brouillons d’article, notes diverses sur ses chantiers, médaillons et sculptures) sont conservées à la bibliothèque municipale d’Angers. Les trois quarts de ce fonds sont numérisés et consultables dans le portail Commulysse[10].
Musée de la Révolution française: plusieurs médaillons en bronze dont notamment ceux de Saint-Just, Robespierre ou encore Condorcet. La statuette haute de 55 cm, La Liberté ou la République[27].
Autres villes françaises
Aix-en-Provence: Le Roi René, statue, pierre. Sur le socle, un bas-relief représentant la bataille de Famars.
Aurillac, place du Gravier: Monument à Sylvestre II, 1851, statue et bas-relief en bronze.
Béziers, allée Paul Riquet: Monument à Pierre-Paul Riquet (1838), statue en bronze.
Béziers, façade du théâtre: bas-reliefs et médaillons.
Château de Brissac: Monument funéraire d'Élisabeth de Malide, vers 1820.
Église de Brissarthe: Statue de Robert le Fort, ancêtre des capétiens.
Boulogne-sur-Mer, haut de la Grande-Rue: Monument à Henri II, bronze, 1826.
Cambrai, cathédrale Notre-Dame de Grâce: Monument funéraire à Fénelon, 1826.
Missolonghi: Mausolée de Markos Botzaris, statue en marbre.
En Suisse
Neuchâtel: Monument à David de Pury, 1848, statue en bronze.
Œuvres de David d'Angers
Mausolée de Markos Botzaris, Missolonghi (Grèce).
Monument à David de Pury, détail, Neuchâtel (Suisse).
Vie familiale
Marie-Éléonore Godefroid, Portrait des enfants de David d'Angers, Robert et Jeanne Hélène, Salon de 1842 (Angers, musée des Beaux-Arts)
En 1831, Pierre-Jean David d'Angers épousa Émilie Jeanne Clémentine Maillocheau, née le et décédée le 2 mai 1879. Elle était la petite-fille de Louis-Marie de La Révellière-Lépeaux. Ils eurent trois enfants[29].
Paul David d'Angers, né en 1832 et décédé la même année.
Jeanne Hélène David d'Angers, née le et décédée en 1926, mariée à Adolphe-Marie Gubler.
Notes et références
Célestin Port (édition révisée par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt et Cécile Souchon), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou: D-M, t.2, Angers, H. Siraudeau, , 2eéd. (BNF34649310, lire en ligne), p.13-14.
Médecin et fabricien de la paroisse.
«Qui auront chacune 7 pieds 8 pouces de hauteur, y compris le soc qui n'aura que 6 pouces de haut, lesquelles statues seront de pierre, l'une représentera Saint-Remy, évêque, et l'autre Saint-Sébastien, et elles seront conformes au dessin que j'ai présenté audit Louis Allard, si ce n'est que la chappe de Saint-Remy ne sera point relevée et le bras qui la tient sera un peu relevé et plié. La soutane sera de couleur rouge, le rochet blanc, dont le bas sera ainsi que le bout des manches en forme de dentelles; l'étoile avec une frange au bas, dorée, avec un ruban qui l'attache, d'où pendront deux glands dorés; la chappe et l'étoile de couleur violette, l'orfroy en or, la lisière de la chappe, la barette et la croix dorée; la mitre fond blanc, les filets dorés, la croix dorée et le bandeau, les coins ou glands de la mitre dorés, les gants violets, un anneau à la main droite […] La statue de Saint-Sébastien sera également conforme au dessin, elle sera peinte en couleur de chair, la ceinture blanche ainsi que les trois flèches, l'arbre couleur d'écorce. Les statues seront peintes à l'huile,recouvertes d'un beau vernis.» L'artiste s'obligeait en outre à les placer lui-même, dans le courant de septembre, de chaque côté du grand autel, sur un cul-de-lampe qu'il se chargeait de raccommoder.
La tombe de David d'Angers, Paris, cimetière du Père-Lachaise.
Roger Aubouin, David d’Angers ou la discipline de l’horizon, Goupil, Laval, 1913.
Charles Louis Huart, Charles Philipon, Galerie de la presse, de la littérature et des beaux-arts, Paris, Aubert, 1839.
Emmanuel Schwartz, Les sculptures de l’école des beaux-arts de Paris. Histoire, doctrines, catalogue, école nationale supérieure des beaux-arts, Paris, 2003.
Antoinette Le Normand-Romain, Mémoire de marbre - La sculpture funéraire en France, 1804-1914, Mairie de Paris, bibliothèque historique de la Ville de Paris, Paris, 1995.
Henry Auguste Jouin (ill.A. Durand), David d'Angers- sa vie, son œuvre, ses écrits et ses contemporains, Paris, E. Plon, (OCLC1950519)
Inès Villela-Petit, «David d'Angers, les visages du romantisme», dans Chroniques de la Bibliothèque nationale de France, no61, janvier-mars 2012, p.23.
Thierry Laugée et Inès Villela-Petit, David d'Angers, les visages du romantisme, éditions Gourcuff-Gradenigo, 2012. Catalogue de l'exposition du musée des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France, du 22 novembre 2011 au 25 mars 2012.
Barbès et les hommes de 1848, colloque de Carcassonne organisé en novemvembre 1998 par l'Association Les Audois, les Archives départementales de l'Aude et l'Université de Toulouse-Le Mirail; sous la direction de Sylvie Caucanas et Rémy Cazals.(ISBN2-9510970-26)
«Pierre-Jean David d'Angers», dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
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