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Léon Joseph Florentin Bonnat, né le à Bayonne et mort le à Monchy-Saint-Éloi, est un peintre, graveur et collectionneur d'art français.

Léon Bonnat
Léon Bonnat peignant le portrait d'Alfred Roll en 1918, photographie de l'agence de presse Meurisse.
Biographie
Naissance

Bayonne (Pyrénées-Atlantiques, France)
Décès
(à 89 ans)
Monchy-Saint-Éloi (Oise, France)
Nom de naissance
Léon Joseph Florentin Bonnat
Nationalité
Française
Formation
Beaux-Arts de Paris
Activités
Peintre, graveur, collectionneur d'œuvres d'art
Période d'activité
-
Autres informations
A travaillé pour
Beaux-Arts de Paris
Membre de
Royal Academy
Académie américaine des arts et des sciences
Mouvement
Maîtres
Genres artistiques
Peinture de portrait, peinture animalière, scène de genre, peinture d'histoire, paysage, nu, nature morte, portrait
Distinctions
Prix de Rome ()
Grand-croix de l'ordre d'Alphonse XII ()
Ordre Pour le Mérite pour les sciences et arts (d)
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 1097-1099, 3 pièces, -)[1]
Œuvres principales
Isaac Dignus Fransen van de Putte (1822-1902) (d), Armand Fallières (d), Intérieur de la chapelle Sixtine (d)

Biographie



Les débuts


Originaire de Bayonne, Léon Bonnat vit entre 1846 et 1853 à Madrid, où son père Joseph Bonnat est libraire et où il étudie la peinture auprès de José de Madrazo y Agudo et de Federico de Madrazo. Il arrive à Paris en 1854, et devient l'élève de Léon Cogniet à l'École des beaux-arts. Sa Résurrection de Lazare lui vaut un deuxième prix au prix de Rome en 1857.

L’étude des maîtres espagnols au musée du Prado a fait que sa peinture soit à l’avant-garde de la peinture française dans les années 1850, opposant le néo-classicisme et utilisant une palette de tons terreux et de fonds neutres, ainsi qu’un coup de pinceau lâche et déterminé.

Il fait un long séjour un voyage en Italie au début des années 1860, où il fait partie du groupe des Caldarrosti avec Henner et Degas[2]. Il visite l'Orient et voyage en Grèce et au Moyen-Orient à la fin des années 1870.


Le portraitiste


À son retour, il se consacre aux scènes de genre et plus particulièrement au portrait.

On lui doit ainsi environ deux cents portraits de personnalités de son temps, parmi lesquels ceux de Louis Pasteur, Alexandre Dumas (fils), Henri Germain, Victor Hugo, Dominique Ingres, Joseph-Nicolas Robert-Fleury, Hippolyte Taine, Sosthènes II de La Rochefoucauld duc de Doudeauville et son épouse Marie princesse de Ligne, de leur fils Armand de La Rochefoucauld, Pierre Puvis de Chavannes[3], et parmi les personnalités politiques, ceux de Léon Gambetta, Jules Ferry, Armand Fallières, Adolphe Thiers, Jules Grévy, Émile Loubet, le duc d'Aumale[4] ou Ernest Renan.

Dans son Autoportrait du musée du Prado, on peut voir comment sa peinture a évolué vers des formes plus audacieuses, en grattant le pinceau et en utilisant la spatule, avec un colorisme étendu, ce qui lui valut d'être considéré comme un peintre académique.

Portraitiste à succès, il est comblé d'honneur et devient membre de l'Académie en 1881[2].


Les sujets religieux


Martyre de Saint-Denis (1880), Paris, Panthéon.
Martyre de Saint-Denis (1880), Paris, Panthéon.

La peinture religieuse de l'époque n'était pas toujours d'une dévotion suffisamment canonique aux yeux de l'Église ou de l'administration qui pourvoyait aux ornements du culte. Bonnat fait partie des rares élus qui parviennent à concilier le Salon et l'autel. Son Saint Vincent de Paul prenant la place d'un galérien , grand succès au Salon de 1866, se voit toujours à l'Église Saint-Nicolas-des-Champs. Ce tableau à sensation, aux effets anatomiques musclés rappelle l'Espagne[5].

Il est l'auteur du Martyre de Saint-Denis, fresque murale de 1880 au Panthéon de Paris.


Le professeur


Nommé chef d'atelier de peinture de 1888 à 1905, à l'École des beaux-arts de Paris, où il forme de nombreux élèves dont Henri de Toulouse-Lautrec, Raoul Dufy et Othon Friesz[2].

Selon les élèves qui ont traversé ses salles de classe, c'est un excellent professeur. Comme tous les professeurs de l'École, il est chargé d'instiller la liberté d'interprétation et la liberté d'exécution. Il leur fait connaître la peinture espagnole et recommande le voyage à Madrid pour visiter le musée du Prado. Il introduit ainsi "la manière de peindre à l'espagnole", ce qui influencera l'évolution de la peinture française.

Il est nommé Grand-croix de la Légion d'honneur le [6].

Entre 1900 et 1922, il dirige les Musées nationaux.

Directeur de l'École des beaux-arts en 1905 en remplacement de Paul Dubois décédé, il le restera jusqu'à sa mort.

Il meurt à Monchy-Saint-Éloi en 1922[7], léguant une importante collection de peintures, de dessins et de sculptures au musée Bonnat-Helleu à Bayonne. Il est inhumé au cimetière Saint-Étienne de Bayonne.


Réception critique


Théophile Gautier rédige une dizaine de critiques sur les tableaux de Bonnat dans Le Moniteur universel. Il dira de ses Paysans napolitains qu'ils sont une « petite merveille[9] ». Il figure ainsi parmi les premiers exposant de la Société nationale des beaux-arts en 1863.

La critique cependant n'a pas toujours épargné Bonnat, qui se plaint dans une lettre à Théophile Gautier du  : « on me maltraite fort cette année[10] ». Il fait allusion à la réception d’Antigone conduisant Œdipe aveugle, dont le réalisme semble vulgaire aux critiques habitués aux représentations d'une Grèce classique idéalisée.

Mais il a ses défenseurs, comme Théodore Véron qui voit paradoxalement en lui une des « têtes du mouvement réaliste », et loue à propos d'un Christ « cette dramatique interprétation du Sauveur […] [qui] troubla la plupart des esprits bornés aux sempiternels clichés. Ce fut une révolte générale contre cette insurrection de la pensée libre[11] ».

La dominante brune des toiles de Bonnat a fait l'objet de nombreuses plaisanteries scatologiques chez ses détracteurs, notamment de la part d'Alphonse Allais dans ses chroniques[12].


Collections publiques


Aux États-Unis
En France
En Grèce
En Italie

Galerie



Élèves



Hommage



Notes et références


  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom BONNAT Léon (consulté le )
  2. Marianne Delafond, De Le Brun à Vuillard Catalogue d’exposition, Institut de France, , 205 p., p. 134-135
  3. Tableau présenté au Salon des artistes français de 1882, classé au titre des Monuments historiques le . Source : notice de Michaël Vottero consacrée au Portrait de M. Puvis de Chavannes (conservé à Champagnat, collection privée) publiée dans Du calice à la locomotive : objets de Saône-et-Loire, Éditions Lieux Dits, Lyon, 2021 (ISBN 9782362191862).
  4. 1890, Chantilly, musée Condé.
  5. Stéphane Guégan, « L'Espagne au Salon du Romantisme à Manet », Connaissances des arts HS n° 182 De Manet à Velasquez, , p. 51
  6. « Dossier de l'ordre de la Légion d'honneur de Joseph Florentin Léon Bonnat », base Léonore, ministère français de la Culture
  7. Louis Vauxcelles, « La mort de Léon Bonnat », L'Amour de l'art, , p. 288
  8. Collection d'autoportraits du Musée des Offices, (it) Wolfram Prinz (et aut.), « La collezione di autoritratti : Catalogo generale », dans Gallerie degli Uffizi, Gli Uffizi, Florence, Centro Di, (1re éd. 1979), 1211 p. (ISBN 88-7038-021-1), p. 816.
  9. Le Moniteur universel, 12 juin 1866.
  10. Théophile Gautier, Claudine Lacoste-Veysseyre, Pierre Laubriet, Correspondance générale, Genève/Paris, Librairie Droz, , 606 p. (ISBN 2-600-00075-5), lettre 3405, p. 71.
  11. Théodore Véron, Le salon de 1876 : mémorial de l'art et des artistes de mon temps, Poitiers, .
  12. Alphonse Allais, L’Arroseur, Paris, Juven et Cie, (lire sur Wikisource), « Véritable Révolution dans la Mousqueterie française », p. 98-100.
  13. (en) « Collection. An Eagle Catching a Hare », sur The Met (consulté le )
  14. (en) « Collection. Roman Girl at a Fountain », sur The Met (consulté le )
  15. (en) « Collection. Jacob Fighting with the Angel », sur The Met (consulté le )
  16. (en) « Collection. Basque Country, Saint Jean de Luz », sur The Met (consulté le )
  17. (en) « Collection. An Egyptian Peasant Woman and Her Child », sur The Met (consulté le )
  18. (en) « Collection. John Taylor Johnston (1820–1893) », sur The Met (consulté le )
  19. Alain Bonnet, Face à Face, , 262 p. (ISBN 2-85056-332-3), p. 45
  20. « peinture,tableau,(D.701) », sur webmuseo.com (consulté le )
  21. « Musée d'Orsay: Notice d'Oeuvre », sur www.musee-orsay.fr (consulté le ).
  22. « Autoportrait 1855 », sur Musée d'Orsay (consulté le )
  23. « Mme Pasca », sur Musée d'Orsay (consulté le )
  24. « Chapelle Sixtine », sur Musée d'Orsay (consulté le )
  25. « Jules Grévy », sur Musée d'Orsay (consulté le )
  26. (en) Pinacothèque nationale d'Athènes, « Collections | Portrait of Aimilia Salvagou », sur www.nationalgallery.gr (consulté le ).
  27. Catalogue de la 28e exposition des beaux-arts d'Amiens.
  28. Camille Bourget.
  29. Dagenais, Jean-Guy (coll.), Delfosse, Georges dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003, consulté le 2 février 2019.
  30. Notice du musée d'Orsay : Crâne aux yeux exorbités de Julien-Adolphe Duvocelle.
  31. Williamson, Moncrieff, Harris, Robert dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003–, consulté le 2 février 2019.
  32. Lacroix, Laurier, Suzor-Coté, Marc-Aurèle de Foy dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003, consulté le 2 février 2019.

Annexes


Tombe de Léon Bonnat, cimetière Saint-Étienne de Bayonne.
Tombe de Léon Bonnat, cimetière Saint-Étienne de Bayonne.

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Bibliographie



Iconographie



Liens externes




На других языках


[de] Léon Bonnat

Léon Joseph Florentin Bonnat Hon. RA (* 20. Juni 1833 in Bayonne; † 8. September 1922 in Monchy-Saint-Éloi, Département Oise) war ein französischer Maler.

[en] Léon Bonnat

Léon Joseph Florentin Bonnat (20 June 1833 – 8 September 1922) was a French painter, Grand Officer of the Légion d'honneur and professor at the Ecole des Beaux Arts.

[es] Léon Bonnat

Léon-Joseph Florentin Bonnat (Bayona, 20 de junio de 1833-Monchy-Saint-Éloi, 8 de septiembre de 1922) fue un pintor francés de la corriente del realismo pictórico.
- [fr] Léon Bonnat

[it] Léon Bonnat

Léon Joseph Florentin Bonnat (Bayonne, 20 giugno 1833 – Monchy-Saint-Éloi, 8 settembre 1922) è stato un pittore francese.

[ru] Бонна, Леон

Лео́н Бонна́ (полное имя Леон Жозеф Флорантен Бонна, фр. Leon Joseph Florentin Bonnat, 1833—1922) — французский живописец, коллекционер. Писал картины на исторические и религиозные сюжеты, но более известен как портретист.



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