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Maurice Chabas est un peintre symboliste français, né le à Nantes, et mort le à Versailles.

Maurice Chabas
Maurice Chabas, Néméa, 1894 (Salon de la Rose-Croix, 1896)
Biographie
Naissance

Nantes
Décès
(à 85 ans)
Versailles
Nom de naissance
Maurice Frédéric Marie Athanase Chabas
Nationalité
Française
Formation
Académie Julian
Lycée Georges-Clemenceau
Activité
Peintre
Fratrie
Enfant
Germaine Chanteaud-Chabas (d)
Autres informations
Mouvement
Symbolisme
Maîtres
Genre artistique
Portrait
Distinction
Ordre national de la Légion d'honneur
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 1916-1920, 5 pièces, -)[1]
Œuvres principales
Portrait du père de l'artiste (d)

Biographie


Alexandre-Jacques Chantron
Alexandre-Jacques Chantron

Maurice Chabas, troisième des quatre enfants de Charles Oscar Chabas et de son épouse née Marguerite Ferrus, naît au 1, rue de la Casserie à Nantes dans une famille de commerçants drapiers cultivés ; son père, peintre amateur, encourage la vocation artistique de ses deux fils Maurice et Paul, tandis que leur frère aîné, Charles, reprendra l'affaire de commerce familial, le magasin à l'enseigne Le Rat goutteux situé dans le quartier du Bouffay, à l'angle du cours des 50-Otages et de la rue de la Barillerie[2]. Maurice effectue ses études secondaires au lycée Georges-Clemenceau, puis est élève d'Alexandre-Jacques Chantron à l'Académie des Beaux-arts de Nantes avant son service militaire dans un régiment de zouaves à Chalon-sur-Saône[3].

Tony Robert-Fleury
Tony Robert-Fleury
Joséphin Peladan
Joséphin Peladan

En 1883, Maurice et Paul s'inscrivent à l'Académie Julian à Paris, où ils ont pour enseignants le professeur en titre Tony Robert-Fleury (1837-1911) ainsi que William Bouguereau (1825-1905), Gustave Boulanger (1824-1888), Jules Lefebvre (1836-1911) et, entre autres, Jules Adler (1865-1952) pour condisciple.

Peintre de chevalet et d'art monumental, Maurice Chabas est un artiste prolifique. Il débute au Salon des artistes français de 1885 où il présentera ses œuvres jusqu'en 1913. Il y découvre Pierre Puvis de Chavannes qui l'influencera par son style et ses sujets. Il expose aussi au Salon des Amis des beaux-arts de Nantes de 1890 à 1907, et à divers salons d'inspiration chrétienne.

Artiste sensible et mystique, il adhère aux pensées développées par Joséphin Peladan et participe à tous les Salons de la Rose-Croix de 1892[4] à 1897. Il y rencontre Alphonse Osbert, membre du groupe des Inquiets (plus tard appelé l'Éclectique) qui y expose en 1894 et dont certaines œuvres lui sont proches par l'inspiration et la technique[5]. Ses peintures symbolistes se parent de titres aux noms évocateurs d'un idéal mystique qu'il pense être nécessaire à l'être humain : Celsa (Phase extatique) ou Mélété (Mélodie du soir-sensation de calme et de recueillement). Sa notoriété s’étend et, dès 1895, son œuvre est l'objet d'une exposition à la galerie des Arts réunis, avenue de l'Opéra à Paris. Le divisionnisme lui fait adopter un style moins classique pour ses paysages de rêve et ses ciels éthérés. Parallèlement, il réalise de nombreux décors comme celui de la mairie de Montrouge en 1884, et de la mairie 14e arrondissement de Paris en 1889.

Paris, 3, rue Joseph-Bara
Paris, 3, rue Joseph-Bara
Maurice Chabas, L'Élégante dans l'atelier, huile sur toile, vers 1900
Maurice Chabas, L'Élégante dans l'atelier, huile sur toile, vers 1900

En 1895, il obtient la commande de la décoration du buffet de la gare de Lyon-Perrache avec quatre grandes toiles marouflées représentant des Allégories à la gloire de la soierie lyonnaise[6].

En 1898, il remporte le concours ouvert pour la décoration de la salle des mariages de la mairie de Vincennes. Il y réalise un ensemble de sept toiles marouflées en 1902[7]. Il demeure alors au no 3 rue Joseph-Bara à Paris.

À partir de 1900, il s'installe au no 3 villa Sainte-Foy à Neuilly-sur-Seine, où son atelier devient un salon où se retrouvent l'écrivain Léon Bloy (lequel s'installera en 1911 à Bourg-la-Reine), Lucien Lévy-Bruhl, le père Antonin Sertillanges (1863-1948), alors secrétaire de la Revue biblique après en avoir été le censeur, l'astronome Camille Flammarion, passionné de spiritisme, l'écrivain Maurice Maeterlinck, le professeur de médecine Charles Richet, Joséphin Peladan, fondateur du Salon de la Rose-Croix. René Guénon, Édouard Schuré et autres confrères du groupe fréquentent également son atelier[8].

La même année, il réalise la toile de Marseille pour la grande salle du restaurant Le Train bleu de la gare de Lyon à Paris.

En 1915, il fait la connaissance en Belgique de Gabrielle Castelot, née à Anvers en 1888, mère de deux garçons, André Castelot (né en 1911), qui deviendra un historien de renommée, et Jacques Castelot (né en 1914), qui sera comédien. De cette union naîtra plus tard une fille, Germaine Chanteaud-Chabas, qui sera également férue d'astronomie.

La déclaration de la Première Guerre mondiale les force à quitter la Belgique pour se réfugier en Angleterre, puis ils rentrent en France au cours du dernier trimestre de l'année 1914 et résident au no 42 rue de Lubeck à Paris. Maurice Chabas s'oriente dès lors vers une simplification stylistique, soumise à une pensée spirituelle et cosmique qui aboutit vers 1920 à une abstraction totale, dont il présentera les travaux à Nantes en 1925, ainsi qu'à la galerie Devambez en 1913, laquelle édite un recueil de lithographies accompagné d'un texte du peintre, Vers l’Amour suprême, destiné à élever les âmes et les aimanter vers les états supérieurs de la « vie universelle ».

Il participe aux Salons et aux Expositions universelles de Paris en 1900 et de Bruxelles en 1910. En , il reçoit Judith Gautier dans son atelier de Neuilly-sur-Seine, celle-ci étant la seule femme peintre à avoir obtenu une dérogation pour exposer au Salon de la Rose-Croix ; leurs entretiens sont d'ordre spirituel. En 1918, il vient vivre au 8, avenue Saint-Philibert à Paris et y résidera jusqu'en 1925, année où il s'installera définitivement au 3, rue de la Paroisse à Versailles[3].

En 1923, il est un des cofondateurs du Salon des Tuileries avec, entre autres, Bessie Ellen Davidson et Charles Dufresne, et participe le au déjeuner organisé par Ambroise Vollard pour remettre le premier et unique prix littéraire des peintres, dit prix des Peintres  : parmi les membres du jury se trouvent Louise Hervieu, Jacqueline Marval, Marie Laurencin, Albert Besnard, Georges Besson, Pierre Bonnard, Antoine Bourdelle, Marc Chagall, Maurice Denis, André Derain, Jean-Louis Forain, Henri Gervex, Albert Laprade, Henri Matisse, Pablo Picasso, Georges Rouault, Rousse[Lequel ?], Sem, Paul Signac, Kees Van Dongen, Maurice Vlaminck et Édouard Vuillard, et le lauréat en est Paul Valéry.

Alphonse de Chateaubriant
Alphonse de Chateaubriant

Il devient membre du Salon d'automne, ainsi que de la Société idéaliste et de la Société moderne, et expose au Carnegie Institute of Pittsburgh. Il restera fidèle à un spiritualisme exalté qu'il défend encore en 1935 dans une lettre au directeur des Beaux-arts[9] : « L'Humanité actuelle a besoin d'un idéal supérieur. Nous ne pouvons plus vivre dans le déséquilibre créant la dysharmonie qui mène à la destruction et à la mort. Il faut l'Esprit pour donner la vie à la matière et aux œuvres. »[10]. Son ami Alphonse de Chateaubriant lui écrit la préface de son ouvrage Sur les Routes du Lot qu'il a entrepris en 1935 à la demande d'un autre ami, l'écrivain Anatole de Monzie (1876-1947), sénateur et député du Lot, ancien ministre. En 1937 meurt Paul, son frère cadet. Bien que vivant modestement, il renâcle à se séparer de ses toiles. C'est dans ces années-là qu'il fait la connaissance de Jean Marchand, dit « Mercator », avec lequel il aura des entretiens d'ordre spirituel.

Sur la fin de sa vie, il ne peint plus pratiquement que des sujets religieux dans une grande luminosité vaporeuse qui tend vers l'abstraction. Il ne voit pratiquement plus personne et vit replié loin des siens, et s'éteint ainsi le chez lui à Versailles.

Le sculpteur Jacques Louis Robert Villeneuve a modelé son portrait en buste de bronze, acquis en 1917 (Paris, Archives nationales)[11]. Myriam Reiss-de-Palma a réalisé le catalogue raisonné de l'artiste, où elle recense 903 numéros, dont 873 sont illustrés dans son ouvrage.


Œuvres



Illustrations



Estampes



Œuvres dans les collections publiques


États-Unis
Finlande
France
Mairie du 14e arrondissement de Paris, salle des mariages
Mairie du 14e arrondissement de Paris, salle des mariages

Œuvres dans les collections privées



Salons


Affiche du 5e Salon de la Rose-Croix, 1896
Affiche du 5e Salon de la Rose-Croix, 1896

Expositions



Réception critique et témoignages


Gustave Kahn
Gustave Kahn
Maurice Chabas, Le Retour à Cythère, huile sur toile 60x120cm, vers 1896 (coll. particulière)
Maurice Chabas, Le Retour à Cythère, huile sur toile 60x120cm, vers 1896 (coll. particulière)

Récompenses et distinctions



Notes et références


  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom CHABAS Maurice (consulté le )
  2. « Chabas et le Rat goutteux », Presse Océan, 1er novembre 2009
  3. Myriam de Palma, Maurice Chabas, peintre et messager spirituel (1862-1947), Somogy Éditions d'art, 2009.
  4. Jean-Jacques Lévêque, « 1892 : Le Salon de la Rose-Croix, une secte », La Belle Époque, ACR Édition internationale, Courbevoie, 1991, p. 234.
  5. Jean-David Jumeau-Lafond, Les Peintres de l'âme, le Symbolisme idéaliste en France, [catalogue de l'exposition éponyme au Musée d'Ixelles], 1999.
  6. Œuvres non localisées depuis les travaux de rénovation[Quand ?].
  7. Les fresques réalisées par Maurice Chabas à la mairie de Vincennes pour la salle des mariages ont été classées monument historique en 1982. Sur la façade sud, six tableaux marouflés évoquent l'histoire de Vincennes : on y reconnaît le donjon, la porte du village, l'obélisque du bois, le polygone d'artillerie, la vallée de la Marne et l'hôtel de ville. La façade nord est occupée par un décor mural de vingt-cinq mètres de long, représentant le lac Daumesnil. Ces tableaux aux tons doux et fondus sont environnés de boiseries, de vitraux et de plafond à caissons.
  8. Laurence Plenven, « Maurice Chabas », Mémoires et photos du Moelan, février 2020
  9. Archives nationales[réf. incomplète].
  10. Serge Lemoine (dir.), De Puvis de Chavannes à Matisse et Picasso, [catalogue d'exposition], Venise, Palazzo Grassi, Éditions Flammarion, 2002.
  11. Paul Guermond, Maurice Chabas, symboliste mystique, Centre national des arts plastiques
  12. Detroit Institute of Art, Maurice Chabas dans les collections
  13. Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p.
  14. Merveilles cachées, aperçu de Moirans en Isère
  15. Musée des Beaux-Arts de Nantes, Maurice Chabas dans les collections
  16. Dossier IA75000167 de l'Inventaire du Patrimoine de l'Île-de-France — « Ensemble de 3 peintures monumentales : Les Fiançailles, le Repas de Noces, La Famille », sur le site inventaire.iledefrance.fr.
  17. Petit Palais, "Repas nuptial" dans les collections
  18. Petit Palais, "Contemplation" dans les collections
  19. Petit Palais, "Esquisse pour la mairie de Vincennes" dans les collections
  20. Musée d'Art et d'Histoire de Poissy, Maurice Chabas dans les collections
  21. Musée des Beaux-Arts de Quimper, "Rêverie" dans les collections
  22. Musée départemental Maurice Denis, "Scène symboliste" dans les collections
  23. Galerie Drylewicz, Paris, Maurice Chabas
  24. Galerie Ary Jan, Paris, Maurice Chabas
  25. « Peintres du rêve en Bretagne : le musée cultive l'imaginaire », Le Télégramme, 27 octobre 2006
  26. Olivier Chapuis, « Les toiles de Chabas hissées à Pont-Aven », Voiles et voiliers, 25 octobre 2009
  27. Manuel Jover, « Maurice Chabas, peintre spiritualiste », Connaissance des arts, 13 novembre 2009
  28. Jean-David Jumeau-Lafond, « Maurice Chabas (1862-1947), peintre et messager spirituel », La Tribune de l'art, 14 octobre 2009
  29. Musée des Beaux-Arts de Brest, Les retrouvailles, présentation de l'exposition, 2017
  30. Comte Léonce de Larmandie, « Le premier Salon de la Rose-Croix de 1892 », L'entr'acte idéal, Chacornac, 1903.
  31. Léon de Saint-Valéry, « Toutes les formes d'art : calme, sérénité, méditation », Revue des Beaux-Arts, mai 1914.
  32. « Le Salon des Tuileries », Le Mercure de France, 18 juillet 1924.
  33. Gustave Kahn, Maurice Denis - Le calme et la poésie dans la nature, catalogue d'exposition, galerie des Artistes français, Bruxelles, 1928.
  34. André Castelot, Maurice Chabas, éditions Galerie Bernheim-Jeune, 1952.
  35. Gérald Schurr, Les petits maîtres de la peinture, valeur de demain, Les Éditions de l'Amateur, 1972, vol.2, pp. 104-107.
  36. Lydia Harambourg, « Maurice Chabas, peintre et messager spirituel - Musée des Beaux-Arts, Pont-Aven », La Gazette de l'Hôtel Drouot, octobre 2009.

Annexes



Bibliographie



Liens externes



На других языках


[de] Maurice Chabas

Maurice Chabas (* 21. September 1862 in Nantes; † 11. Dezember 1947 in Versailles) war ein französischer Maler des Symbolismus.

[en] Maurice Chabas

Maurice Chabas (21 September 1862, Nantes – 11 December 1947, Versailles) was a French Symbolist painter.[1]
- [fr] Maurice Chabas

[it] Maurice Chabas

Maurice Chabas (Nantes, 21 settembre 1862 – Versailles, 11 dicembre 1947) è stato un pittore simbolista francese.



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